François Héran, professeur au Collège de France à la chaire Migrations et sociétés, rappelle, chiffres à l’appui, à quel point l’immigration est limitée, bien en deçà de la place qu’elle occupe dans l’espace public.
Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base. De 2000 à 2020, selon les compilations de l’ONU, la part des immigrés dans la population mondiale a progressé de 62 %. Sans surprise, cette lame de fond touche aussi le continent européen : + 60 %. Les régions d’Europe qui ont connu les plus fortes hausses relatives de populations immigrées depuis l’an 2000 sont l’Europe du Sud (+ 181 %), les pays nordiques (+ 121 %), le Royaume-Uni et l’Irlande (+ 100 %), l’Allemagne et l’Autriche (+ 75 %), suivies du reste de l’Europe de l’Ouest (hors la France) : + 58 %. En revanche, la hausse est faible en Europe centrale ex-communiste (+ 12 %).
Dans ce tableau européen, la France occupe une position très inférieure à la moyenne : + 36 % d’immigrés en l’espace de vingt ans (avec ou sans l’outre-mer). Les immigrés représentent aujourd’hui chez nous 10,3 % de la population, selon l’Insee. La hausse a démarré en 2000, après la longue stagnation des années 1974-1999. Nicolas Sarkozy a freiné un peu la tendance, mais sans l’inverser. Elle a suivi son cours d’une présidence à l’autre. Il est donc absurde, comme on le lit çà et là, d’imputer la montée de l’immigration au dernier président : aucun d’entre eux n’a pu contrecarrer une évolution inscrite dans une dynamique mondiale.
Les services de soins de proximité de la région de Madrid sont sous pression depuis plusieurs années, en raison d'un manque de moyens et de personnel.
Au moins 200 000 manifestants se sont rassemblés dimanche 13 novembre à Madrid pour défendre le système public de santé dans la région de la capitale espagnole et contre un projet de réforme du secteur, selon une source officielle. Sous le slogan "Madrid se rassemble pour soutenir le système de santé public contre le plan visant à le détruire", des foules massives se sont réunies en quatre points de la capitale et ont marché en direction de la mairie.
Pour "un système de santé public"
https://www.francetvinfo.fr/monde/espagne/espagne-200-000-manifestants-reunis-a-madrid-pour-defendre-le-systeme-de-sante-de-la-capitale_5474760.html
L’enquête sur la mort de 27 migrants dans la Manche en 2021 accablante pour les secours
Les investigations sur les conditions du naufrage révèlent que les migrants ont appelé à l’aide à de nombreuses reprises. Les secours français ont attendu qu’ils passent dans les eaux anglaises. Aucun moyen de sauvetage ne leur a été envoyé.
« Euh, on vient de passer à côté de, euh, des migrants, euh enfin, des cadavres. Ils sont morts.
-D’accord monsieur, donc les migrants sont dans une embarcation ? Ils vous semblent Delta Charlie Delta [décédés] ?
-Non non non. Ils sont dans l’eau, ils sont dans l’eau mais, euh, ils sont morts. »
Il est 13 h 49, le 24 novembre 2021, quand le patron pêcheur du bateau Saint-Jacques 2 prévient par radio le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes (Cross) Gris-Nez (Pas-de-Calais), composé de militaires, et sous l’autorité du préfet maritime de la Manche et la mer du Nord. Alors qu’il pêchait dans le détroit du Pas-de-Calais, dans les eaux françaises, mais à proximité immédiate des eaux anglaises, il a découvert une quinzaine de corps disséminés sur quelques centaines de mètres, gisant à la surface de l’eau. A côté d’eux, un bateau devenu inutilisable, un « boudin » dégonflé.
Pourquoi le pays le plus riche du monde affame-t-il sa population ?
Quelques semaines avant que les Américains ne fassent la queue pour voter aux élections de mi-mandat, une autre file d'attente se forme au LeMoyne Community Center dans le comté de Washington, en Pennsylvanie : plus de 100 personnes se présentent dès 7 heures du matin chaque samedi, attendant la distribution de nourriture. L'année dernière, un tiers des habitants de Washington D.C. ont souffert d'insécurité alimentaire à un moment ou à un autre et beaucoup d'entre eux ont eu recours aux banques alimentaires et aux bons d'alimentation pour s'en sortir, y compris les personnes ayant fait des études supérieures et travaillant à plein temps, selon un rapport publié par la Capital Area Food Bank en juin.
La longue file d'attente pour obtenir de la nourriture devrait être une scène embarrassante pour l'un des pays les plus riches du monde, mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Le ministère américain de l'agriculture estime que 34 millions de personnes en Amérique souffrent d'insécurité alimentaire, dont 12 millions d'enfants. Un ménage américain sur dix a eu du mal à nourrir sa famille l'année dernière, et plus de cinq millions de familles ont manqué des repas et réduit les portions en raison de la pauvreté - beaucoup d'entre elles ne remplissaient pas les conditions requises pour bénéficier des programmes fédéraux de nutrition pour un soutien supplémentaire.
La pollution extrême, que seule la mousson viendra un peu balayer, devient le quotidien des habitants de la capitale indienne et du nord du pays, exposés à un air irrespirable. D’année en année, l’inefficacité des pouvoirs publics se confirme.
L’échéance était redoutée et il n’y a pas eu de miracle. New Delhi et le nord de l’Inde ont replongé, fin octobre, dans le cauchemar de la pollution extrême. Toute la plaine indo-gangétique, où vivent plus de 400 millions de personnes, baigne dans un nuage toxique sous l’effet conjugué de la pollution et du refroidissement des températures qui empêche les polluants de se dissiper.
A New Delhi, l’indice de la qualité de l’air est entré dans la catégorie « sévère », extrêmement dangereuse pour la santé. L’atmosphère est irrespirable, l’air empeste la fumée, l’horizon est bouché. Comme chaque année, les paysans des régions environnantes contribuent à asphyxier la capitale en brûlant les résidus de leur récolte. Les pouvoirs publics sont incapables d’empêcher cette pratique, alors que d’autres options existent, la mécanisation et des produits biodégradants. La collectivité a investi des millions de roupies dans l’achat de machines agricoles que les agriculteurs n’utilisent pas, préférant la méthode du brûlage, plus rapide et économique.
Les résultats du premier tour au Brésil ont été accueillis avec surprise. Bien que Lula soit en tête, le scrutin apparait davantage comme une victoire des bolsonaristes, qui ont obtenu les meilleurs scores au Parlement, aux élections des gouvernements locaux, et élargi leur base électorale de près de 2 millions de voies par rapport à 2018. À la veille du second tour, le philosophe brésilien Vladimir Safatle livre une réflexion acerbe sur les limites de la gauche brésilienne, mais aussi sur les leviers possibles de sa vraie renaissance. Article édité par Keïsha Corantin.
Pour comprendre ce premier tour, il faut d’abord souligner que même au pire moment de la pandémie, le taux de popularité de Jair Bolsonaro n’est jamais tombé au-dessous de 30%, il dispose donc d’un électorat organique demeuré large et fort. Ces 30% ne peuvent être uniquement la classe moyenne brésilienne - il n’y a pas 30% de classe moyenne au Brésil -, c’est donc aussi un électorat populaire. (Note de la rédaction : Si Lula atteint 50% chez l’électorat le plus pauvre, près d’un tiers s’est exprimé en faveur de Bolsonaro au premier tour.)
https://lvsl.fr/les-limites-et-les-erreurs-de-la-gauche-bresilienne/
Au lendemain des émeutes sanglantes d’octobre 1988 qui ont ouvert la voie au multipartisme, les Algériens avaient pu enfin mettre un visage sur un nom déjà légendaire. Sadek Hadjerès, 60 ans à l’époque, avait passé près de trente années de sa vie dans la clandestinité. Recherché par l’armée française durant la guerre d’indépendance entre 1955 et 1962, il avait ensuite été traqué par les services de sécurité de l’Algérie indépendante. Figure historique de la gauche, le militant communiste est mort le jeudi 3 novembre à Paris, où il vivait en exil depuis 1990. Il avait 94 ans.
Fils d’instituteur, Sadek Hadjerès est né le 13 septembre 1928 à Larbaa Nath Iraten, en Kabylie. Après des études de médecine, il exerce dans le quartier populaire d’El Harrach, qui était à l’époque la banlieue est d’Alger. En 1943, il appartient aux Scouts musulmans algériens, voie de passage traditionnelle vers le Parti du peuple algérien (PPA, indépendantiste). Dissoute par les autorités coloniales, la formation s’est recréée sous la bannière du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Sadek Hadjerès milite dans sa branche estudiantine et devient en 1950 le président de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord.
" de Vincent Bolloré dans ses médias
Le député de La France insoumise (LFI) Louis Boyard a annoncé dans un communiqué vendredi 11 novembre qu'il comptait demander "l'ouverture d'une commission d'enquête pour mesurer les ingérences de Vincent Bolloré sur les médias qu'il possède" à l'Assemblée nationale. L'élu et le présentateur Cyril Hanouna se sont violemment disputés dans l'émission "Touche pas à mon poste", diffusée jeudi soir sur C8.
"L'objectif est notamment d'auditionner Vincent Bolloré et Cyril Hanouna", poursuit l'élu du Val-de-Marne. Louis Boyard, ancien chroniqueur de l'émission, a accusé les "cinq personnes les plus riches" de France d'"appauvrir l'Afrique". Parmi elles, il a cité le milliardaire Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+, auquel appartient C8. "Bolloré t'a donné de l'argent puisque t'étais chroniqueur ici [et] ça te dérangeait pas", a répliqué Cyril Hanouna, en reprochant au député d'avoir voulu "faire un coup d'éclat". Le ton est vite monté. "Je m'en bats les couilles que tu sois élu", a notamment lancé le présentateur, avant de proférer des propos injurieux.
Ce sont les révélations de deux journalistes qui ont poussé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel à fustiger la position du parti d'extrême-droite à l'égard des étrangers. Le député RN Grégoire de Fournas exclu 15 jours de l'Assemblée nationale pour des propos racistes, a bien employé des travailleurs détachés malgré ses déclarations.
Exclu 15 jours de l'Assemblée nationale pour des propos racistes, le député RN Grégoire de Fournas affiche depuis plusieurs années son hostilité à l'embauche de main d'œuvre étrangère.
Des journalistes allemandes ont révélé qu'il y a pourtant recouru en tant que viticulteur. Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel à fustiger la position du parti d'extrême-droite à l'égard des étrangers : "Au RN, on n'aime pas les étrangers, sauf ceux qu'on peut exploiter" a-t-il tweeté vendredi 11 novembre.
Exclu 15 jours de l'Assemblée nationale pour des propos racistes, le député RN Grégoire de Fournas affiche depuis plusieurs années son hostilité à l'embauche de main d'œuvre étrangère. Il y a pourtant recouru plusieurs fois en tant que viticulteur.
Le député RN Grégoire de Fournas, exclu 15 jours de l'Assemblée nationale après des propos racistes, manquerait-il de cohérence ? Il est aussi viticulteur dans le Médoc, et il a une position bien tranchée sur l'emploi des travailleurs étrangers dans les vignes. "Moi, je ne comprends pas qu'à partir du moment où on a 20% de chômage à Pauillac, les châteaux ne fassent pas d'effort pour embaucher de la main d'œuvre locale pour travailler dans les vignes [...]. Moi, je suis viticulteur à Saint-Germain-d'Esteuil, avec des moyens bien moins importants que les grands crus de Pauillac, et pourtant je n'embauche que de la main d'œuvre locale", déclarait-il à France Bleu en décembre 2019.
Le 20 juin, un CRS a reçu deux gifles de la part d’un collègue qui lui a lancé « j’aime pas les Arabes » devant témoins, lors d’un pot à la caserne. L’incident a donné lieu à une plainte et une enquête administrative, au ralenti depuis quatre mois.
“Les magnats sont lâchés” : voilà ce qu’écrit The New York Times après le rachat de Twitter, pour 44 milliards de dollars, par Elon Musk. “Autrefois, lorsqu’un patron du secteur de la technologie voulait acheter quelque chose de gros, il lui fallait une entreprise pour le faire, explique le quotidien américain. Cette fois, c’est un homme seul qui s’offre personnellement ce que 240 millions de gens dans le monde utilisent régulièrement.” Et ça change tout.
Elon Musk n’est plus seulement l’homme le plus riche du monde, il jouit aussi d’un pouvoir démesuré qui commence sérieusement à inquiéter la presse étrangère (et nous avec). Le rachat agressif de Twitter (suivi, quelques jours plus tard, du licenciement brutal de la moitié des effectifs du réseau social) aura été la goutte d’eau qui fait déborder le vase, le révélateur de la toute-puissance de ces milliardaires de la tech qui se substituent de plus en plus aux États et qu’il va devenir de plus en plus difficile de contrecarrer.
https://www.courrierinternational.com/article/a-la-une-de-l-hebdo-ces-milliardaires-tout-puissants
Deux Palestiniens sont morts mercredi dans des affrontements avec les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée, en proie à un regain de violence depuis plusieurs mois, ont indiqué les autorités palestiniennes.
Un Palestinien de 15 ans a été tué au cours d'une fusillade avec l'armée israélienne à Naplouse. Un autre Palestinien a succombé à ses blessures après avoir été blessé par balle par des militaires israéliens près de Jénine, ont précisé les autorités.
Si rien n’est fait pour l’empêcher, 90 000 Européens pourraient mourir chaque année à cause des canicules d’ici la fin du siècle, a prévenu mercredi 8 novembre l’Agence européenne de l’environnement (AEE). « Sans mesures d’adaptation, et dans le cadre d’un scénario de réchauffement planétaire de 3 °C d’ici à 2100, 90 000 Européens pourraient mourir suite à des canicules chaque année. »
Avec le réchauffement de 1,5 °C visé par l’accord de Paris, ce chiffre serait de 30 000 morts par an, souligne-t-elle en se fondant sur une étude publiée en 2020. Entre 1980 à 2020, quelque 129 000 Européens ont été victimes de températures excessivement élevées, avec une forte accélération durant la période récente.
Seize scientifiques, dont quatre Français, ont été placés en garde à vue à Munich (Allemagne) le 2 novembre, à la suite d’une action de désobéissance civile. Le 29 octobre dernier, le groupe avait investi un showroom du groupe automobile BMW pour déployer des banderoles, jeter de la peinture et se coller les mains à l’une des voitures de luxe du concessionnaire.
Cette action s’inscrit dans une série de mobilisations des Scientifiques en rébellion, un collectif international né dans le sillage de la tribune de 1 000 scientifiques jugeant « la rébellion nécessaire » face à la crise climatique et l’inaction des gouvernements.
https://reporterre.net/En-Allemagne-seize-scientifiques-emprisonnes-apres-une-action-climatique
Les organisateurs de la marche contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres déplorent une soixantaine de blessés parmi les manifestants. Six personnes ont été hospitalisées. L’une d’elles a été arrêtée par les forces de police, depuis sa chambre d’hôpital.
« Un niveau de répression comme ça, on n’en avait pas vu depuis les Gilets jaunes ! » Six jours après la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, les organisateurs [1] n’en reviennent toujours pas. Cette marche d’opposants aux mégabassines, qui avait été interdite quelques jours auparavant par la préfecture, a été très violemment réprimée par les forces de police le 29 octobre.
1 700 gendarmes étaient mobilisés pour encadrer la manifestation de plusieurs milliers de personnes (plus de 8 000 selon les organisateurs, 4 000 d’après la préfecture). Différents cortèges ont défilé, et certains ont pénétré sur le chantier de la future retenue d’eau de Sainte-Soline. Les forces de police ont procédé à des tirs de lacrymogène, de LBD, ou encore de grenades de désencerclement. Les organisateurs ont recensé une soixantaine de blessés parmi les manifestants, dont six qui ont dû être hospitalisés.
https://reporterre.net/Les-manifestants-contre-les-megabassines-ont-subi-une-violence-intense
Dimanche dernier, plusieurs engins incendiaires ont été jetés sur un centre d’accueil de migrants à Douvres, blessant deux agents. Le suspect de 66 ans, qui se serait suicidé peu après dans sa voiture était un militant d’extrême droite
L’attaque aux engins incendiaires d’un centre d’accueil de migrants à Douvres dans le sud de l’Angleterre dimanche dernier est un « acte terroriste », a annoncé samedi la police anti-terroriste britannique en charge de l’enquête.
Mais qui est ce clochard?" Manuel Bompard attaqué par le conseiller spécial de Marine Le Pen.
«Mais qui est ce clochard ?». Tels ont été les mots postés sur Twitter par Philippe Olivier, eurodéputé et conseiller spécial de Marine Le Pen, à l’encontre de Manuel Bompard dans un contexte particulièrement tendu entre le Rassemblement national et la France insoumise, le tout à la veille de l'élection de Jordan Bardella en tant que nouveau président du parti d'extrême-droite.
Plus de 200 éléphants sont morts à cause de la sécheresse entre février et octobre au Kenya, pays d’Afrique de l’Est qui fait face à d’importants déficits de pluviométrie, a déclaré vendredi 4 novembre la ministre du tourisme.
Le Kenya, moteur économique de l’Afrique de l’Est et une destination touristique majeure sur le continent, notamment grâce à sa faune, subit une sécheresse d’une intensité inédite depuis quarante ans et la faim y touche au moins 4 millions de personnes sur une population de plus de 50 millions d’habitants. Selon les autorités, la sécheresse touche 23 des 47 comtés du pays.
La députée Aurore Bergé a remis sur la table l'idée d'alléger les droits de succession. Parmi les économistes, un quasi-consensus existe pourtant pour affirmer que, malgré la grande popularité de cette mesure, baisser les taxes sur l'héritage n'est pas souhaitable.
La question agite encore la majorité : ce dimanche 2 octobre, Le Figaro se faisait l’écho de la querelle interne opposant, parmi les députés Renaissance, les partisans d’un allégement des droits de succession et ceux pour qui l’initiative d’Aurore Bergé, patronne du groupe macroniste à l’Assemblée ayant déposé un amendement au budget en ce sens, était inopportune. Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics, a temporisé depuis la Martinique, en déclarant : « Il y a un engagement de campagne du Président de la république qui est le relèvement du plafond d'abattement pour les droits de succession. Cet engagement sera tenu sur la durée du quinquennat mais le choix qui a été fait est de ne pas le tenir pour l'année 2023 pour des raisons budgétaires. » Et si, au lieu de la mettre au frigo, l’idée d’alléger la taxation de l’héritage était plutôt enterrée ? Parmi les économistes, un quasi-consensus existe en effet pour affirmer que, malgré la grande popularité de cette mesure, baisser les droits de succession n'est pas souhaitable.
L’OCDE, la commission internationale présidée par Olivier Blanchard et Jean Tirole, respectivement ex-économiste en chef du FMI et ancien prix Nobel, le Conseil d’analyse économique (une instance rattachée à Matignon) : tous affirment que l’héritage, largement épargné par l’impôt, participe au creusement des inégalités et représente une ressource potentielle considérable. Et pourtant : dans l’ensemble des études d’opinion, les Français interrogés plébiscitent un allégement des taxes sur les successions. Le sondage OpinionWay-Square publié en janvier par Les Echos sur la question est édifiant : « Au total, 81 % des Français souhaitent une diminution de l'impôt sur les successions, considérant qu'il 'est juste pour les parents de transmettre le plus possible à leurs proches' », expliquait le quotidien économique. Qui précisait : « Cette opinion vaut quel que soit le niveau de revenu. » Jusque chez les sympathisants de La France insoumise, les sondés sont majoritaires (61 %) à vouloir diminuer l’impôt sur l’héritage. La même étude souligne pourtant que moins d’un tiers des sondés ont bénéficié d’un pécule à la mort d’un ascendant.