Cartov
2022-11-13 13:17:55
Au lendemain des émeutes sanglantes d’octobre 1988 qui ont ouvert la voie au multipartisme, les Algériens avaient pu enfin mettre un visage sur un nom déjà légendaire. Sadek Hadjerès, 60 ans à l’époque, avait passé près de trente années de sa vie dans la clandestinité. Recherché par l’armée française durant la guerre d’indépendance entre 1955 et 1962, il avait ensuite été traqué par les services de sécurité de l’Algérie indépendante. Figure historique de la gauche, le militant communiste est mort le jeudi 3 novembre à Paris, où il vivait en exil depuis 1990. Il avait 94 ans.
Fils d’instituteur, Sadek Hadjerès est né le 13 septembre 1928 à Larbaa Nath Iraten, en Kabylie. Après des études de médecine, il exerce dans le quartier populaire d’El Harrach, qui était à l’époque la banlieue est d’Alger. En 1943, il appartient aux Scouts musulmans algériens, voie de passage traditionnelle vers le Parti du peuple algérien (PPA, indépendantiste). Dissoute par les autorités coloniales, la formation s’est recréée sous la bannière du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Sadek Hadjerès milite dans sa branche estudiantine et devient en 1950 le président de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/11/07/mort-de-sadek-hadjeres-figure-historique-de-la-gauche-algerienne_6148873_3212.html