Le 20 août 2024 à 21:18:21 :
Je pense que la solution viendra d'un politique d'origine immigré sur la question de la sécurité en France.On ne pourra pas lui reprocher d'imposer une sécurité accrue pour des idées racistes, et les personnes racisées ne prendront pas cette augmentation de la sécurité comme une mesure détournée à leur encontre.
Si une partie de la population voit la fin du laxisme comme une politique détournée contre elle, c'est plutôt dans cette perception que se situe le problème, et non dans les intentions des gouvernants qui mettraient ces mesures en place. Le gouvernement est garant de l'intérêt général et non des intérêts particuliers. Par ailleurs, cette obsession quasi-religieuse de ne pas être vus comme des méchants est précisément à l'origine de l'état actuel de notre pays. Tant que les politiciens craindront à ce point de sortir de la fenêtre d'Overton, il n'y aura pas de politique sécuritaire réelle, quel que soit le résident de Matignon ou de l'Elysée.
Il y avait eu une très bonne émission sur cette histoire (c'est grâce à ça que j'en avais entendu parler).
L'interprétation de l'auteur invité, c'est que la psychose est due à la pauvreté extrême que subissait alors la population. Après, l'explication uniquement sociale est quand-même un peu bancale de mon point de vue.
Je me demande pourquoi les modos ont viré le topic précédent alors qu'il n'y avait pas d'invectives et qu'on échangeait de façon argumentée. Pour une fois que des kheys débattaient calmement sans s'insulter...
Pour reprendre mon développement, je dirais que notre société vit ce qu'on appelle le "paradoxe de Tocqueville" (plus une société est égalitaire dans les faits, plus elle est sensible aux inégalités, même imaginaires). Comme tu l'as dit, nous vivons sans doute dans la société où l'altérité et la vulnérabilité sont la plus valorisées (j'aurais même tendance à dire "survalorisées") et pourtant, quand on demande aux militants de telle ou telle cause ou groupe minoritaire, on croirait qu'ils vivent le martyr. Tout le pari moral de l'Occident actuel est de rendre la vie des individus et des groupes dits "vulnérables" confortable et de gommer toute aspérité (quitte à corseter le discours public pour que personne ne soit "offensé"). Nous sommes, quelque part, une civilisation de la prise en compte (de l'individu, de l'Autre, de la sensibilité, etc.). En soi, ce n'est pas une mauvaise chose, mais ça mène à des dérives dont le fameux wokisme en est l'expression probante. Surtout, on en vient à effriter l'intérêt général et le collectif au nom de ces considérations particulières.
A contrario, dans les sociétés traditionnelles, c'est une approche intégrative qui est préférée : on fond les individualités dans le collectif, et les communautarismes particuliers dans l'intérêt général. Là où l'Occident encourage les attitudes centrifuges : démarque-toi, épanche-toi, révolte-toi, etc. Donc, pour résumer, sur le plan individuel, c'est effectivement plus sympatoche de vivre en Occident où on a plus de libertés. Mais au niveau de la société, je pense qu'une telle civilisation sans socle commun ne peut tenir à long terme. Et comme l'avait dit un philosophe stoïcien : "l'agréable et le bon ne sont pas la même chose". Je ne pense pas, contrairement à toi, que l'humanisme soit un "succès évolutif", c'est un simple pari moral parmi d'autres. S'il a plus de résonance que les autres visions de l'Homme, c'est simplement parce qu'il est porté par l'Occident qui est, pour l'heure, le bloc le plus puissant. Or, les forces politiquement dominantes ont toujours imposé aux autres leur paradigme moral.
Le 20 août 2024 à 21:18:21 :
Je pense que la solution viendra d'un politique d'origine immigré sur la question de la sécurité en France.On ne pourra pas lui reprocher d'imposer une sécurité accrue pour des idées racistes, et les personnes racisées ne prendront pas cette augmentation de la sécurité comme une mesure détournée à leur encontre.
En soi, c'est vrai. Mais lorsqu'un pays en est réduit à devoir recourir à de telles stratégies de paix sociale pour restaurer la sécurité sur son territoire, ce n'est pas un signe encourageant. Ça veut dire que la nation n'est plus souveraine chez elle et que des intérêts particuliers prévalent désormais sur l'intérêt général.
Le 20 août 2024 à 20:41:41 :
Moralité : On va se faire bouffer par les autreshttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/49/5/1607080789-anyacam2.png
This. Pour que le pari moral de l'Occident moderne marche, il faudrait qu'il soit suivi par l'ensemble du monde. Or, imaginons un groupe de dix villages, et qu'un seul de ces dix décide de renoncer à la violence, d'abattre les fortifications autour de son territoire, de prôner la paix et l'amour universels, de permettre à chaque habitant de "faire ce qu'il veut" (sauf être conservateur). Tandis que les neuf autres villages exalteraient au contraire leurs particularités, chercheraient à devenir plus puissants, plus peuplés, plus prospères, valoriserait l'encadrement de l'individu par le primat du collectif, etc.
Or, avec sa nouvelle morale, l'Occident actuel a abdiqué sa dynamique expansive et est au contraire entrée dans une dynamique descendante. Sauf qu'ailleurs dans le monde, les autres blocs sont toujours sur l'ancien modèle qui valorise la force, la croissance démographique, le primat du collectif sur l'individu, etc. Pas besoin d'avoir fait des études de géopolitique pour deviner la fin de l'histoire.
Le 20 août 2024 à 20:32:50 :
C'est pas vraiment le déclin religieux mais plus l'augmentation du niveau de vie qui a induit ces changements moraux
Quand t'as du temps pour la pensée t'as le temps de développer tes capacités d'abstraction et de relativiser ta situation
Il est clair qu'en cas d'effondrement, les gens n'en auraient plus rien à faire de ces histoires de parité, de quotas, etc. et reviendraient à des préoccupations essentielles (se nourrir, se reproduire, se sécuriser, etc.). On repasserait d'une morale universelle tournée vers l'Autre à une morale communautaire tournée vers le Nous. Une des raisons pour lesquelles le monde ne suit pas l'Occident sur cette voie progressiste est peut-être que les gens ont assez de problèmes réels dans leur vie quotidienne pour s'en inventer de nouveaux. L'humanisme est un luxe que permet la richesse matérielle.
Le 20 août 2024 à 20:09:03 :
Le 20 août 2024 à 20:05:14 Seto-Kheyba a écrit :
J'aurais tendance à dire que cette survalorisation de la prise en compte de chacun est justement une forme de décadence dans la mesure où le primat du collectif s'est effondré au profit de l'individu. D'où le fait que la société le cède de plus en plus aux pressions particulières (communautaires ou individuelles). Le pari moral de l'Occident moderne est que le bonheur collectif est la somme des bonheurs individuels, nous sommes bien seuls à penser ainsi.Je pense que trop d'éthique mène justement à une forme d'inaction (on n'ose plus rien entreprendre de peu de dévier de cette éthique humaniste, d'offenser quelqu'un, etc.) et in fine à un émoussement de la société. A contrario, si les tourments éthiques sont omniprésents dans la vie publique (sur n'importe quoi on va se demander si c'est assez inclusif, etc.), la morale a parfaitement déserté la vie privée où chacun est libre de "faire ce qu'il veut". Dans les sociétés traditionnelles, la morale privée (envers soi, sa famille, sa communauté) est même vue comme une condition sine qua non à la morale publique.
Ce qu'on reproche à l'Occident moderne, c'est justement ce sacre de l'individu.
merci pour ta réponse khey, ça a le mérite d'être construit comme souvent
https://image.noelshack.com/fichiers/2022/37/1/1663014384-ahi-pince-mais.png
mais du coup c'est toute la question, à tenir ce discours pendant un siècle on finit avec des noirs dans des zoos en 2024https://image.noelshack.com/fichiers/2022/37/1/1663014384-ahi-pince-mais.png
je suis pas woke extrême, mais c'est intéressant de voir qu'il pourrait y avoir un curseur optimal, un monde dans lequel si trop de changements (mêmes positifs) arrivent en même temps, la société n'est pas capable de tous les absorber et donc en rejette, jusqu'à ce qu'un moment plus propice soit venu poour les intégrerhttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/37/1/1663014384-ahi-pince-mais.png
Pour ce qui est des "zoos humains", on est évidemment d'accord que c'était condamnable (toi au nom de la morale humaniste, moi au nom de la morale traditionnelle : les deux étant complémentaires). Le souci est de tomber dans l'autre extrême et de survaloriser l'altérité et la vulnérabilité au point que faire une blague sur l'Autre devienne un péché capital laïc. Peut-être que la juste mesure est effectivement ce dont l'Occident manque...
Ayant des origines russes, je ferais une comparaison avec la morale des pays de l'Est. Il y a un rapport effectivement différent à la vie, à l'Autre, à l'individu. Cependant, ces peuples ne sont jamais tombés dans l'un ou l'autre des écueils dont je parle. Mettre des humains d'autres civilisations dans des cages et les exhiber comme des animaux aurait été impensable, même à l'époque des tsars (d'ailleurs je crois que l'ambassadeur russe de l'époque s'en était indigné dans une lettre privée), et on ne tombe pas non plus dans le progressisme à outrance et cette survalorisation de la vulnérabilité qui caractérise l'Occident actuel. On s'en est toujours tenus à une morale traditionnelle. Je pense que c'est la perte de cette morale traditionnelle qui a conduit l'Occident dans ces deux écueils : privée de Surmoi, la société occidentale tombe tantôt dans un sentiment de supériorité décomplexé, tantôt dans l'auto-flagellation. Renouer avec la Tradition serait peut-être un bon moyen de retrouver le juste milieu.
Le 20 août 2024 à 20:07:09 :
Sauf qu'au bout de la boucle on en revient à du fachisme et à des préférences ethniques, religieuses et sexuelles.
Parce que l'horizontalité égalitaire rêvée par les humanistes modernes n'est juste pas l'état naturel de l'humain. C'est une illusion artificielle que l'Occident tient à bout de bras, mais qui ne lui survivra pas. Le clan, la communauté, la confrontation, ce sont des choses que l'humain recherche toujours. Car l'homme est un être affinitaire : il aime ce qui lui ressemble et se défie de ce qui ne lui ressemble pas, des siècles de matraquage universaliste ne changeront rien à cette réalité biologique.
Voilà d'ailleurs un nouveau reproche que l'on peut faire à notre société : cette prétention utopique et démiurgique de créer un nouvel humain. Certes, ça part d'une bonne intention (supprimer les guerres et la haine), mais on ne peut pas toucher à la nature comme ça et jouer aux apprentis sorciers en faisant disparaître des notions aussi importantes que l'ethnie ou le genre. Le pari moral des progressistes est que si on supprime tout ce qui distingue les gens les uns des autres on aboutira à une humanité pacifiée et heureuse. Or, il est plus à parier que cela crée une société de névrosés dénués de sens.
J'aurais tendance à dire que cette survalorisation de la prise en compte de chacun est justement une forme de décadence dans la mesure où le primat du collectif s'est effondré au profit de l'individu. D'où le fait que la société le cède de plus en plus aux pressions particulières (communautaires ou individuelles). Le pari moral de l'Occident moderne est que le bonheur collectif est la somme des bonheurs individuels, nous sommes bien seuls à penser ainsi.
Je pense que trop d'éthique mène justement à une forme d'inaction (on n'ose plus rien entreprendre de peu de dévier) et in fine à un émoussement de la société. A contrario, si les tourments éthiques sont omniprésents dans la vie publique (sur n'importe quoi on va se demander si c'est assez inclusif, etc.), la morale a parfaitement déserté la vie privée où chacun est libre de "faire ce qu'il veut". Dans les sociétés traditionnelles, la morale privée (envers soi, sa famille, sa communauté) est même vue comme une condition sine qua non à la morale publique.
Ce qu'on reproche à l'Occident moderne, c'est justement ce sacre de l'individu.
Le 20 août 2024 à 13:35:49 :
Le 20 août 2024 à 13:35:08 :
Pas d’écriture inclusive.Fake.
Je suis une femme mais continuez on se marre bien ici
Le meilleur moyen de le prouver serait de faire un vocaroo horodaté .
Perso, je pense me créer un compte artiste (dessinateur), mais mon style n'est pas encore assez affûté pour exposer mes dessins.
Tu comptes partir dans quels pays, du coup ?
Le 20 août 2024 à 13:03:41 :
Le 20 août 2024 à 12:59:28 :
Les filles qui sont les plus éduquées, donc les plus sujettes aux discours d’émancipation sont celles qui ont le plus l’habitude de se masturberhttps://image.noelshack.com/fichiers/2021/16/2/1618909009-risitas-choquer.png Ça suggérerait que la masturbation n'est pas vraiment intuitive, pas complétement innée chez les femmes et que c'est l'environnement qui les pousse à se masturber ?
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/52/2/1545693931-bartsmi.png
Les comportements sexuels féminins sont de toute façon plus psychologiques que biologiques (et leur psychologie est elle-même influencée par l'environnement). Le narratif de l'orgasme clitoridien ne s'est par exemple répandu qu'à partir des années 60 via des sexologues partisanes désireuses de prouver que le pénis masculin n'avait qu'un rôle secondaire dans le plaisir féminin : or, c'est justement à partir de là que certaines femmes ont commencé à se définir comme "exclusivement clitoridiennes". C'est loin d'être intuitif, en effet. Le narratif dominant influe sur leur perception d'elles-mêmes.