Messages de Chevalviolet

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Après quinze minutes à battre le pavé, ils arrivèrent enfin devant une terrasse entourée d’agrumes en pots.

Outre le merveilleux parfum qui embaumait le lieu, l’élégance des tables en fer forgées, les tenues impeccables des serveurs et la vision presque érogène des mets qui défilaient de tables en tables, c’était l’ambiance qui frappa Ludwig. La rudesse de la campagne Unovienne lui avait fait oublier la calme agitation des terrasses, et celle ci était particulièrement agréable à observer.

Les convives, répartis sur des tables circulaires, parlaient forts et se racontaient moult anecdotes, dont l’intensité variait en fonction du nombre de bouteilles de vins aux pieds, toujours en fers forgés, des tables.
Le pavé beige était éclairé chaleureusement par des réverbères aux formes complexes, qui répandaient une lumière feutrée sur les clients du soir. Les nappes blanches en dentelles restaient, par miracles, toujours immaculées, malgré la quantité colossale de vin que buvaient tous ces élégants convives, aux costumes taillés sur mesures.

Parmi les trois jeunes officiers, seule Bianca ne faisait pas totalement tache.

Son visage angélique était particulièrement bien mit en valeur sous les lueurs de la ville, et s’accommodait tout aussi bien de la simple mais élégante robe turquoise qu’elle portait sur des bas de laine blanche. Ludwig fut soudainement frappé par la beauté de sa camarade.
Lui qui ne l’avait jamais vu que sous la pluie et couverte de boue durant les séances d’entraînement à Janusia, ou les cheveux en bataille après une longue nuit de travail, il se plu à lui découvrir un tout nouveau visage. Tout paraissait comme inédit: son nez retroussé, ses taches de rousseur, ses grands yeux bleus clairs comme la banquise d’Almia, son carré long qui laissait folâtrer quelques fines mèches de cheveux le long de son visage ovale. Même son sourire et ses « dents du bonheur » que Tcheren et lui avaient souvent moqués gentiment participaient à ce charme qu’il n’avait jamais su remarquer.

De son côté, Tcheren, qui avait fait la même observation, avait un air complètement ébahi. Ses yeux noirs comme la nuit étaient largement ouverts, son visage en pointe légèrement allongé par la surprise. Les quelques rides qu’il portait prématurément, séquelles de son indissociable air contrarié, avaient totalement disparu. Même son infatigable épis qui lui donnait bien trois centimètres de plus en hauteur avait fané devant l’éblouissante beauté de leur camarade. Où peut-être était-ce à cause de la cire qu’il avait soigneusement appliqué pour plaquer ses cheveux raides et noirs comme le jais en arrière.
Le jeune homme en remarquant le regard insistant de Ludwig, finit par se ressaisir et à remonter ses lunettes rectangulaires, dans le geste presque procédural qui lui était caractéristique.

« Il a remarqué que j’ai remarqué qu’il avait remarqué » pensa Ludwig amusé. Tcheren, rougissant se ressaisit et bredouilla

« -Monsieur Keteleeria donc… »

Ils soupirèrent tous les deux en constatant que Bianca n’avait pas aperçu leur choc, trop occupée qu’elle était par la beauté Illumisienne de la scène.



« -C’est proprement incroyable, on se croirait dans ces films clichés qui se passent à Kalos! Lança la jeune fille émerveillée.
-Oui tout à fait, du genre « le fabuleux destin d’Amelie ponyta », jeta Tcheren, visiblement enthousiasmé par l’idée d’une référence commune avec cette nouvelle Bianca.
-Absolument, c’est la raison pour laquelle j’apprécie autant cet endroit. »

L’inconnu qui venait d’interrompre le fantasme amoureux éveillé de Tcheren ressemblait traits pour traits au professeur Keteleeria, à la différence près que ses cheveux étaient beaucoup moins longs, et son visage beaucoup plus ridé.
Il portait un superbe costume gris clair à large col et à fines rayures noires, qui mettait en avant sa taille impressionnante.

Il ôta son Borsalino à larges bords blanc cassé, assorti à sa chemise dont les premiers boutons étaient ouverts et entreprit de serrer les mains une à une.
Ludwig était impressionné, autant par la force de sa poigne que par l’élégance qui se dégageait de celui qui leur demanda « par pitié » de l’appeler Spruce.

« -Ma fille ne m’avait pas prévenu de la présence d’une aussi charmante convive, lança t-il en souriant à Bianca. »

Cette dernière rougit presque autant que Tcheren.



« -Voici donc mes trois petits prodiges. Tes lunettes me laissent croire que tu es Tcheren, l’encyclopédie faite homme? Ma fille m’a beaucoup parlé de ta connaissance des pokemons. J’ai toujours prétendu qu’une passion aussi dévorante était le signe d’une grande intelligence.
-Vous me flattez monsieur, bredouilla Tcheren en virant à l’écarlate.
-Toi tu es la fameuse Bianca. Il parait que tu as attendu cinq heures sous la pluie pour veiller sur un salamèche malade? Un tel amour des bêtes peut certainement expliquer tes résultats phénoménaux en sciences naturelles.
-Je n’ai rien fait d’autre qu’attendre l'infirmière Joelle » marmonna Bianca gênée mais ravie.

L’industriel se tourna avec cérémonie vers Ludwig.



« -Le terrible Ludwig Leblanc, fléau de Janusia. La seule personne connue en dehors des professeurs de l’école militaire à avoir vaincu la petite Iris. Tout bonnement stupéfiant. Mais pas autant que tes résultats aux concours. »

Comme a son habitude quand quelqu’un d’aussi charismatique lui adressait la parole, le jeune homme se contenta d'acquiescer en silence.

Si un passant avait pris le temps d’observer ces trois jeunes gens rouges comme des écrevisses, et regardant timidement leurs chaussures, il n’aurait jamais imaginé qu’aucun d’entre eux eu jamais tenu entre ses mains une arme à feu, un sabre ou une carte de stratégie militaire. Des années de sciences formelles, de sports de combats et de duels pokemons avaient laissé place à la timidité d’enfants qui parlent à leur directeur d’école.

Tandis que les serveurs apportaient plats, vins et couverts, deux hommes s’assirent autour de la table ronde où les discussions n’avaient jusqu’a présent été que triviales.

« Ces deux la sont ici pour parler sérieusement, pensa Ludwig. Ils n’ont pas l'élégance de m. Keteleeria. »

En effet, les deux nouveaux convives juraient quelque peu avec la candeur de la tablée. Le premier, un vieillard bedonnant et presque chauve tendit une main épaisse et moite en faisant gigoter son double menton sous des dizaines d'acquiescement faussement sympathiques.
Le second, plus jeune, serrant les mains avec une retenue qui frôlait le ridicule, était si frêle que le contact avec sa peau avait quelque chose de macabre.

« Mes jeunes amis, j’ai le plaisir de vous présenter monsieur Jacques benbibi, producteur sur Unys 9 (le plus vieux s’assit en soupirant sous l’effort et sourit de toutes ses dents aussi blanches que droites) et monsieur Gilles Vergez, qui s’occupe des collaborations entre le gouvernement et la télévision. »

Les deux hommes assis devant leurs plats se mirent à chuchoter bruyamment en regardant tours à tours les trois jeunes officiers.

« -Cette année est particulière, lança benbibi avec assurance
-On attend beaucoup de vous, murmura Vergez avec une voix suraiguë
-Vos résultats sont exceptionnels, vous aurez beaucoup d’audimats, le petit qui a eu 22 de moyenne est là Spruce? Benbibi regarda attentivement Tcheren et Ludwig en plissant les yeux, comme s’ils étaient à des dizaines de kilomètres de lui
-Non, ceux là sont exceptionnels mais pas à ce point, taquina Spruce en donnant un coup de coude à Tcheren, qui ne semblait pas apprécier la comparaison
-Peu importe, on m’a dit que la petite avait eu la pire moyenne du lot avec son 16,8, c’est déjà incroyable, expliqua le producteur en avalant un verre de vin d’une traite
-Le public et le gouvernement comptent beaucoup sur vos performances, vous devez impérativement nous fournir un spectacle de qualité. " disait Vergez en piochant de minuscules morceaux de chairs dans son poichigeon rôti au miel.

Bianca paraissait de plus en plus mal-à-l’aise à mesure que les deux hommes leur expliquait en détail à quel point le public, le gouvernement, l’armée, leur patrie, le monde attendaient beaucoup de leur part.

Benbibi se répandait en adjectifs pour qualifier la futur qualité du programme, Vergez de son côté rêvait éveillé sur le nombre colossal de personnes qui se rangeraient derrière l’exécutif si le spectacle était à la hauteur.

« -Ça plait toujours beaucoup, ce faste, ces uniformes de soldats, vous verrez vous serez des stars, avançait benbibi en faisant gigoter ses mentons qui se couvraient de sueur à mesure que les bouteilles se vidaient
-Les gens, le public, ils veulent un exemple fort, des durs, des vrais. Et puis qu’ils sont beaux ceux là, c’est pas comme ce vieux crouton de Watson. »
Vergez ricana

Tcheren, quant à lui, de plus en plus ivre, poussa un grand soupir d’agacement qui coupa net l’élan des locuteurs.

Choqués par son toupet, ils le toisèrent et arrêtèrent de parler. Vergez regarda Spruce Keteleeria qui était jusque là resté tout à fait silencieux.
Le journaliste se dégagea une mèche filandreuse du front dans un mouvement de tête qui aurait presque pu lui briser la nuque.

« -Je crois que tes protégés ne comprennent pas bien Spruce »

Ludwig, qui sentait la colère monter posa la main sur la table dans un claquement sec qui secoua les couverts et arrêta net le brouhaha de la terrasse.

« -Eh bien moi monsieur Vergez, je crois que vous vous méprenez sur nous. Nous ne sommes pas vos amuseurs publics, nous ne sommes pas non plus une publicité vivante pour monsieur le président, ses ministres et tous ses secrétaires d’état. Cette affaire ne concerne que l’armée et elle seule.
-A ce propos, la production a eu une nouvelle idée. »
Benbibi qui n’avait pas l’air de saisir le degré d’agacement des officiers sorti une note qu’il montra a chacun d’entre eux.

« -Parce que vous voulez en plus filmer les épreuves qui n’ont pas de rapport avec le combat? Demanda Bianca avec dégout
-Le public adore l’armée, c’est le dernier corps constitué qui a encore sa confiance. Personne ne sait comment vous vous débrouillez sur un champ de bataille, les simulations dans lesquelles vous opposerez vos stratégies aux officiers-champions feraient fureur à la télévision! Et on y mettra les moyens. Chaque champion à sa spécialité non? Une arme dans laquelle il excelle. Et bien à vous de le défier! »

Vergez, manifestement remué par la poussée d’autorité de Ludwig restait silencieux en regardant la daube de tauros de Tcheren figer dans son gras.

Ce dernier, dans un dernier élan de sobriété calma brutalement les ardeurs télévisuelles du producteur:

« -Nous deviendrons tous les trois des officiers supérieurs, que ça soit par les arènes ou par les promotions. Nos stratégies, nos réflexes, nos habitudes de commandement, sont la chasse gardée de l’armée. Vous et votre outrecuidance pouvez faire une croix dessus. C’est une question de sécurité intérieure. »

Vergez en avait assez entendu. Il se leva, et partit à vive allure du restaurant. Benbibi, qui virait au rouge tenta de le suivre en titubant. Il prit soin cependant de glisser sa tête bovine entre Tcheren et Ludwig pour murmurer avec une haleine qui empestait le vin et la cigarette:

« Le gouvernement à besoin de ce show. Secret défense ou pas, le président me mange dans la main. Sa côte de popularité est en chute libre, les manifestations dégénèrent dans tout le pays. Si je veux vous voir faire mumuse avec des simulations de champs de batailles, je vous verrais faire mumuse. Vous obéirez, sales gosses que vous êtes. Ne laissez pas un joli uniforme vous monter à la tête. Dix ans que le tour des arènes est arrêté parce que vos incapables de prédécesseurs sont trop mauvais pour gagner contre vos généraux hasbeen, dix ans que le showbizz attend cette occasion. Vous m’obéirez, que vous le vouliez ou pas. J’ai le gouvernement de mon côté. Vous venez de vous faire un ennemi très dangereux. »

Puis il disparut a l’ombre d’une ruelle en titubant lourdement.

Spruce poussa un soupir fatigué et sourit tristement aux militaires:

« On ne vous marche pas dessus vous hein? »

:d)Chapitre 2: Les feux des projecteurs

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Le 08/04/2021, route 1

Le voyage a débuté depuis deux semaines. Je constate avec une grande joie l’application que mon Gruikui met à la tache. Si cette espèce est déjà relativement difficile à trouver à l’état naturel, la possession d’un spécimen comme celui que m’a offert le professeur est une chance inouie. Ses épaules son larges et son bassin plus large encore. Ses muscles, aussi immatures soient-ils lui confèrent une grande vitesse et une importante capacité de propulsion. La route était relativement longue jusqu’à l’entrée sud d’Arabelle. J’ai eu l’occasion de parfaire mon cardio, et d’entamer un long entraînement d’endurance avec mon Pokemon, dont la longévité dans l’action laisse à désirer. Je remarque déjà d’évidents progrès. La gerbe de flamme qu’il peut cracher par ses naseaux à doublé en distance. Les 3 mètres dans lesquelles il peut bruler ses adversaires à faible intensité me confirme qu’il a bien acquis le stade « flammèche » des capacités spéciales de type feu. Le chemin est encore long avant les dizaines de mètres, qu’on appelle souvent « lance-flamme », mais sa promptitude à apprendre et sa très large marge de progression me donnent une certaine confiance.
Si j’arrive à en tirer le meilleur, ce gruikui ira très loin.
Concernant le caractère, j’ai eu la chance d’obtenir un spécimen particulièrement affectueux. Mes professeurs de sciences vétérinaires m’ont toujours affirmé que les Pokémons de type feu sont assez désobéissants, pour des raisons hormonales. Je prends donc grand soin de mon nouvel ami, dont la rareté dépasse le simple cadre de sa race. Il m’apprécie et je l’apprécie plus encore. La chaleur de son poil m’est bien utile quand la nuit, je dors à la belle étoile. D’ici demain j’aurais atteint Arabelle et le centre Pokémon. Les militaires y ont accès pour dormir gratuitement. On m’a toujours venté la qualité de leurs chambres, et je n’ai pas vu un lit depuis une semaine.
Il portait son nouveau camarade sur ses épaules, le Pokémon étant encore relativement léger. Cette drôle d’allure attirait les regards sur lui. La route avait été plus longue que prévue, et ses vêtements en avaient payé le prix. Son pantalon gris foncé était troué aux deux genoux, et sa veste bleue semi-imperméable n’avait pas protégé son maillot de corps noir qui était encore trempé de l’avant veille.
Les quelques vingts jours de voyage l’avaient exténué et il se demandait à quel miracle d’Arceus il devait la longévité de ses chaussures, dont le cuir rouge avait été violemment attaqué par la boue et les broussailles.

Ludwig passa les portes du large bâtiment aux murs vitrés qui était selon la carte, le centre vétérinaire de la ville.
Le lieu était assez spacieux et très bien éclairé. Une grande pièce circulaire au milieu de laquelle se trouvait un guichet, vide, servait de hall d’entrée. Le sol était intégralement carrelé en damier noir et blanc et orné ça et là de quelques yuccas en pots. Le long des murs, de larges cartes d’Unys et de la ville faisaient les promotions des spécialités locales, et le jeune militaire eu l’occasion d’y apprendre qu’un festival de musique devait bientôt se dérouler dans la ville.

Le jeune homme en traversa le hall en quelques enjambées et montra sa carte de sous officier au groom qui empilait les bagages de bruyants touristes sur un chariot doré.

« -Ludwig Leblanc, lieutenant au quatrième de hussards, lança le jeune officier, peu habitué à se présenter ainsi
-Très bien, votre chambre est au deuxième étage, suivez moi. »

Le vieil homme au dos courbé par le temps autant que par les valises emmena Ludwig et la poignée de touristes dans un dédale de couloirs et d’antichambres après quoi, ils prirent l'ascenseur et arrivèrent à la chambre 204.

Ludwig remercia le groom qui le salua largement en faisant presque tomber sa toque rouge décorée de fils dorés en fermant la porte derrière lui.
La pièce carrée était, selon la rumeur, exactement la même dans tous les centres pokemons du pays. Un lit deux places occupait la majeur partie de la pièce à vivre, à côté duquel une petite table de nuit séparait le matelas d’une baie vitrée donnant sur la grande place de la ville. De l’autre coté du lit, à deux mètres, un petit bureau, et un tout aussi petit tabouret, tous deux en bois gris foncé complétaient le mobilier simple mais charmant d’une pièce dans laquelle il serait amené à revenir souvent.

La plus agréable surprise fut la salle de bain. Non pas que la baignoire et le carrelage anthracite, ou le lavabo blanc et son meuble de bain associé furent particulièrement luxueux, mais la simple perspective d’une douche chaude loin des rivières glacées de la route 1 enchantait Ludwig.
Le jeune homme se déshabilla rapidement, puis passa une heure dans un demi sommeil aquatique, enivré qu’il était par le parfum sucré du savon et les milles bulles qui s’élevaient paresseusement de son bain. Le confort était devenu un luxe, aussi, tout militaire qu’il était, Ludwig prit grand soin à essayer avec tout le raffinement du monde les parfums exotiques des gels douches qui lui passaient sous la main.

C’est rasé de près, et son Pokémon astiqué et décrotté que le jeune lieutenant sorti du bâtiment pour visiter la ville. Il ne portait qu’une chemise blanche, un chino beige et des Richelieu noires. Il constata avec amusement que cet « uniforme de civil » avait été partagé au pli prêt par son camarade tcheren dont il reconnu l’air sévère parmi la foule des badauds qui grouillait dans le centre-ville.

A peine eu t-il le temps d’interpeller son meilleur ami qu’un éclair blanc et turquoise fondit sur lui. Bianca s’agrippait à sa nuque avec une force surhumaine. Comme à son habitude quand sa camarade lui témoignait aussi intensément son affection, il se contenta de la serrer contre lui en retour et de lui caresser les cheveux avec douceur.

« -J’ai survécu ne t’en fait pas, lança Ludwig amusé
-Lâche-le il vire au rouge, dit Tcheren, un sourire narquois sur les lèvres
-Excuse moi, répondit la jeune fille, mais vingts jours dans la nature, sans aucune nouvelles! »

Elle lui jeta un regard accusateur

«-Le réseau est minable hors des villes. Il faudrait qu’on communique via la radio pour se tenir au courant, tenta Ludwig pour se justifier
-à ce propos. »
Bianca leva son poignet pour le montrer à Ludwig. Elle y portait une montre digitale à large écran.

« -Monsieur Keteleeria nous a confié trois vokits pour éviter ce genre de problématiques. Ils pourraient capter un message au fond de l’océan selon lui. »

Tcheren sorti un coffret noir et le tendis à Ludwig en lui expliquant:

« -Voici le tiens. Keteleeria nous a demandé de le joindre des que tu serais en ville, tu le programmeras plus tard.
-Monsieur Keteleeria? Ludwig regarda Tcheren avec un air sarcastique. Il a changé de sexe entre temps?
-C’est le père du professeur imbécile. Spruce Keteleeria le magnat de la pokeball. Il est sensé nous introduire auprès des producteurs de télévision.

-Les producteurs? Demanda Ludwig. »

Tcheren soupira. La patience n’était pas son fort

« -C’est vrai que tu vis dans une grotte, lança Bianca avec un air moqueur. L’arrivée des nouvelles recrues dans le tournoi est très médiatisée, cette année ils ont décidé de filmer notre parcours.
C’est une sorte de télé-réalité. L’idée, en plus du spectacle des combats, c’est de familiariser le public avec l’utilisation martiale des pokemons. Un genre de publicité pour rejoindre l’armée. »

Les trois amis entreprirent de traverser la ville jusque qu’au célèbre restaurant Kalosi « Chez Lysandre », où le milliardaire devait les inviter à rentrer dans le grand monde, et surtout à manger.

Ce premier chapitre est assez long, mais il faut ce qu'il faut pour l'exposition :hap:

Le deuxième arrive très vite

https://www.jeuxvideo.com/forums/42-51-66661911-1-0-1-0-fic-pokemon-noir-et-blanc-le-retour-du-roi.htm#post_1101901983

Suite au succès KOLOSSAL de la fic, j'ai décidé de tout recommencer sur ce nouveau topic :hap:

Avec des notes qu’on avait encore jamais vu depuis que ledit concours existe. »

Comme pour les inviter à garder secrète l’information, elle se pencha sur son bureau et se rapprocha des militaires.

« -Il a un an de moins que vous, ce qui est déjà prodigieux. Réussir le concours d’entrée dans les listes de la ligue Pokémon a 22 ans ça n’est pas donné à tout le monde. Encore moins avec ce genre de moyenne générale. »

Elle leur tendit une feuille. Il y était écrit les numéros des candidats et leurs résultats.
Dans un océan de « non admis », elle pointa du doigt le numéro 2764, à côté duquel il était inscrit:

« N.G - RECU-22,46 ».

« -22,46 de moyenne générale? Sur 20? Demanda Tcheren dont la couleur du teint avait brusquement changé
-22,46. Il a gagné des points supplémentaires sur la propreté de ses copies en sciences formelles, points qui étaient supposés corriger un barème impossible à remplir entièrement. Mais il l’a fait. Je ne connais pas son visage, je ne connais pas son nom de famille, et plus étrange encore, il a passé les épreuves en candidat libre. »

En constatant le silence qui s’était abattu sur la pièce, le professeur reprit.

« -Peu importe! Énormément de choses peuvent arriver pendant le tour des arènes. Nombreux sont ceux qui ont eu des résultats aussi brillants que les vôtres et qui se sont retrouvés bloqués à une arène ou à une autre. Tout peut arriver, et un vice fréquent consiste à se reposer sur ses lauriers. Bien, assez parlé. Il est temps que vous choisissiez votre Pokemon de départ. Suivez moi! »

Avec un dynamisme impressionnant et un enthousiasme éclatant, elle se leva de sa chaise et pris un lourde malle de cuir brun clair sur l’étagère qui se trouvait derrière elle.
Elle parcouru le bureau, ouvrit la porte vitrée qui séparait le bâtiment et le jardin botanique du laboratoire, et invita les trois amis à s’asseoir sur un banc de pierre.
La scène avait un air solennel, presque cérémonial.
Entourés par une verdure exotique qui racontait les nombreux voyages des laborantins aux quatre coins du monde, ils étaient assis devant une fontaine circulaire représentant un Otaria de bronze oxydé qui crachait un mince filet d’eau claire.
Hasard du calendrier, les bourgeons au branches du prunier de Jotho firent réaliser à Ludwig que leur voyage commencerait au premier jour du printemps.

Le soleil tiède perçait de ses rayons, la lourde glycine dont les pétales violet ornaient sur une dizaine de mètre des arcades d’acier du même vert sombre que le banc.

C’est dans ce sanctuaire végétal où le temps semblait s’être arrêté, que, observés par la très odorante jacinthe d’Almia et l’étouffant laurier de Galar, Ludwig regarda le professeur Keteleeria ouvrir la malle.
Elle en sortie trois pokeball rouges, qu’elle disposa sur trois petits socles de pierre le long de la fontaine.

« -A la courte paille! »

Le professeur acquiesça.

« -Tout à fait.Vous le savez aussi, il existe depuis que l’école militaire d’officiers de Janusia existe, une passerelle pour prendre des grades sans attendre que les années passent dans un bureau. Vous êtes dans la course pour grimper les échelons de l’armée à une vitesse exceptionnelle. Des lundi prochain, si vous le désirez, vous pourrez commencer votre tour de la région pour vous mesurer à la ligue Pokemon. Avez-vous besoin de plus de détails? »

Ce fut Bianca qui prit la parole, par un de ses élans rares et surprenants d’autorité.
S’ils juraient avec son habituel caractère docile et généreux, ils expliquaient largement son choix de carrière et sa légitimité dans l’armée:

« -En commençant par la ville où nous avons obtenu notre certificat et nos diplômes d’officiers subalternes, nous parcourrons le pays pour y affronter selon l’ordre géographique, chacun des grands officiers de l’état major qui en temps de paix, occupent les positions de champions d’arènes. »

Un large sourire illumina le visage de la scientifique.

« -Fort bien, dit-elle en prenant une pose plus détendue sur sa chaise, très bien dit. La possession des huit badges d’arènes vous ouvre les portes du cercle très fermé des officiers supérieurs. Si par hasard vous veniez à réussir à tous les vaincre, vous pourrez alors vous mesurer au conseil des quatre, voir même tenter de prendre le titre de grand maréchal du pays en terrassant le maitre de la ligue, détenteur actuel du bâton. »

Une pointe d’ironie apparut dans ses yeux en observant le regard téméraire de Tcheren.

« -Ne vous méprenez pas. Sur les 20 millions d’habitants d’Unys, personne n’a obtenu plus de trois badges depuis qu’Aloé a investit l’arène de maillard il y a 10 ans. Vous partez pour un voyage qui, s’il aboutit un jour, durera au moins plusieurs années. Et je parle uniquement du tour des arènes. »
Comme pour rattraper une erreur, et pour effacer l’air effrayé de Bianca, elle reprit rapidement:

« -Cela dit cette année à été particulièrement impressionnante au niveau des nouvelles recrues. Vos notes, même par rapport au niveau moyen des jeunes officiers en sortie d’école, sont très élevées. »

Elle se tourna vers Bianca et ouvrit une large enveloppe dans laquelle se trouvait les dossiers de chacun, remis par les examinateurs et les professeurs de la prestigieuse école militaire de Janusia.

« -Bianca, des capacités exceptionnelles dans les disciplines théoriques du vivant. Sciences vétérinaires, anatomie, psychologie, histoire et un talent non négligeable pour le combat. Tcheren, tout l’inverse, grandes capacités dans les matières théoriques mais c’est dans le combat, la stratégie et la logistique que tu t’imposes. Tu feras un très bon officier de terrain. »

Enfin, elle se tourna vers Ludwig.

« -Excellent dans tous les domaines avec la note maximale de 20/20 en dressage, en combat individuel et en gestions de troupes. Une moyenne générale de 18,4/20. Tu atteins presque le record du champion actuel et son 18,6. Pour te consoler, le programme était plus léger de son temps, dit-elle avec un sourire complice
-Madame, intervint Tcheren, combien de candidats sont encore en lice pour le titre de grand maréchal?
-Quelle ambition! Eh bien en vous comptant tous les quatre, ceux qui tentent toujours leur chance parmi les officiers d’active doivent être une dizaine.
-Tous les quatre? Demanda Ludwig, qui jusqu'à présent s’était contenté d’écouter religieusement.
-Ah enfin il nous parle! Lança le professeur avec un regard bienveillant et amusé. Oui, il y en a un autre qui a réussi le concours.
Elle s’arrêta de sourire.

:d) CHAPITRE 1- Le début de l'aventure
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« -Elle prend son temps quand même! »

A ces mots de Tcheren, Bianca s’étouffa dans son verre d’eau. Après de longues secondes à tousser, et d’autres plus longues encore pour reprendre son souffle, elle invectiva son ami:

« -As-tu la plus petite idée d’à quel point cette femme est occupée? Crois moi, si tu avais un cinquième de son emploi du temps, toi aussi tu aurais des retards de dix minutes. »

Caractéristique de Bianca, ce respect pour ses ainés, plus encore quand ils sont de brillants scientifiques, calma l’impatience de Tcheren.
Le jeune homme, plus défini par un volontarisme à toute épreuve et une confiance inébranlable en ses capacités, avait un peu plus de mal à accepter que quiconque le fasse attendre.

Que le professeur Keteleeria eut démontré l’existence d’être vivants non bactériens avant l’apparition de Mew, qu’elle eut synthétisé et peaufiné le colossal travail du célèbre professeur Sorbier, quand bien même elle eut été responsable de la découverte d’allèles communs entre des bactéries extraterrestres et les plus anciens specimens de Pokémons fossiles, cela ne changerait rien. On ne faisait pas attendre Tcheren.

Mais les faits étaient là. Le professeur Keteleeria, en plus d’être l'héritière d’une des grandes familles qui tenaient l’intégralité de la production industrielle Unovienne, était une scientifique de renommée mondiale. Peut-Être la plus grande génie de cette région.
Bianca s’étouffa une seconde fois dans son verre d’eau quand la porte de la salle d’attente s’ouvrit.
Devant les trois jeunes adultes, une femme, étonnamment jeune, et plus étonnamment encore, tout à fait séduisante se présenta comme celle qu’ils attendaient. Elle portait, sous sa blouse blanche impeccable, un tailleur vert et des bas noirs assortis à sa jupe. Ses cheveux redressés en chignon haut révélaient un visage ovale, jovial et éclatant de fraicheur. Elle avait le teint pâle de ceux qui passent leurs journées en laboratoires et leurs soirées au dessus de vieux ouvrages poussiéreux. Ses yeux en amande, étaient grands ouverts, comme si elle avait été surprise de les trouver là. Avec un grand sourire sur ses lèvres roses, la chercheuse invita les enfants à entrer dans son bureau.

Aux quatre coins de la pièce étaient affichés des prix, des diplômes et des trophées, témoignants de vingts années d’une gloire ininterrompue dans le domaine scientifique. Cette femme extraordinaire qui avait travaillé aux côtés de maitres comme Pierre Rochard, ou de personnages presque légendaires comme le professeur Samuel Chen, se tenait à quelques mètres de Bianca, de Tcheren et de lui-même. Ludwig déglutit aussi discrètement que le stress le lui permettait et écouta attentivement les paroles du professeur.

« -Tout d’abord je tiens à vous féliciter. Vous le savez certainement mais les dresseurs sélectionnés pour participer au tournoi de la ligue Pokémon sont très peu nombreux. Même parmi les jeunes officiers. Vous avez fait preuve d’un génie et d’une determination que peu possèdent à votre âge. Au mien aussi d’ailleurs», le professeur sourit du coin des lèvres.

Bianca rougit.

« -Vous avez tous 23 ans n’est-ce pas? Vous êtes donc en âge pour capturer et élever vos propres compagnons. J’imagine que vous savez quels sont vos privilèges en tant qu’officiers subalternes de l’armée d’Unys? »

Tcheren, comme à son habitude, sauta sur l’occasion pour prouver sa connaissance pointue du cours, qu’il s’agisse d’une démonstration d’arithmétique, de l’anatomie d’un flotajou ou d’une question administrative.

« -Contrairement aux civils, qui ne peuvent utiliser qu’un seul Pokemon à la fois, nous pouvons en transporter six avec nous en permanence. Si je ne m’abuse, notre réussite aux concours internes nous garantissent, malgré notre jeune age, le droit au titre de top-dresseur et les privilèges qui y sont associés. »

Je refais le topic avec un petit peu plus de soin, et quelques modifications selon les idées de mon acolyte (qui se reconnaitra) :noel:
Vous trouverez la liste des chapitres déjà parus dans ma description

Pour ceux qui n'ont pas lu la première édition, cette fic se passe dans l'univers de pokemon noir et blanc, avec les même personnages. Cependant ici, les choses sont assez différentes de ce que l'on voit dans le jeu. L'univers est largement plus politisé, et l'armée occupe une place centrale, puisque les protagonistes y sont tous liés d'une façon où d'une autre.

CETTE FIC N'EST PAS UN RISITAS. LES DIALOGUES SONT LONGS ET IL N'Y A PAS DE STICKERS POUR CHAQUE PERSONNAGES

J'espere que le format va vous plaire, je sais que c'est plus très courant depuis respawn, mais osef :noel:

Sur ce, les premiers chapitres:

La despe c’est degueulasse et pourtant y’a toujours une meuf pour en ramener en soirée
Tu dois y être invité
Ça dépend de ce que t’entends par valeur
Sérieuse qui couche pas à droite à gauche et qui sait gérer sa propre vie ? 50-60
Religieuse?10
Pourquoi tu veux faire des crêpes toi même alors qu’il suffit de laisser une poule les pondre ? :question:
Up
J’ai un t-shirt ramones sans savoir qui c’est vraiment
Des chaussures pointues et un jean bien moulant
Ici comme ailleurs l’énorme majorité est debile, mais je crois que ce qui fait dire aux kheys que le QI moyen est plus élevé sur le forum, c’est que les gens vraiment cultivés/intelligents ont l’occasion de débattre sans filtres. Disons que dans la rue tu vas croiser 500 mecs, y’en a 4 qui sont vraiment intelligents, et jamais de la vie ils vont se mettre à parler entre eux sans raisons. C’est pas le cas ici
C’est le lundi de Pentecôte et les hyliques golemisés font la queue devant Starbucks je crois que tout est là
C’est le peuple qui me chagrine.
Ils subissent en continue depuis des décennies mais ils ne disent rien. Ils tombent dans les mêmes pièges mandats après mandats mais ils ne voient rien. Les lanceurs d’alertes sont de plus en plus nombreux mais ils n’entendent rien.
Ils ne sont rien d’autres que des pantins aussi stupides qu’orgueilleux, des hyliques incorrigibles, des chiens du matériel.
Leur briser les oreilles ne servirait à rien, ils ne seraient pas plus capables d’écouter avec leurs yeux :-(

Après j’aime beaucoup les fics à stickers aussi hein, mais pour des raisons de rythme et d’objectifs narratifs j’ai décidé de ne pas les utiliser

Même si je regrette un peu vu le peu de lecteurs :hap:

Le 24 mai 2021 à 00:39:27 :
il est 00h donc pas la foi de tout lire mais je met de côté pour lire demain vu que le concept est intéressant.

Mais pourquoi pas ajouter des sticker des personnages quand ils parlent ou certains sticker lié à l'univers pour servir d'illustration ?

ça permettrait à ceux qui ne connaissent pas bien l'univers de noir et blanc de se représenter les personnages :(

Au risque de passer pour un sale con prétentieux, les stickers infantilisent les fics, ils les rendent plus « rigolotes » et c’est pas ce que je veux ici. Ce projet sert autant à me détendre qu’à m’apprendre à écrire un bouquin :hap:
Du coup je veux que ça soit le plus proche possible d’un vrai récit

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