Le pire, c'est cet espèce de sous relent de racisme comme au bon temps de la coloniale, particulièrement chez les vieux installés au maghreb :
"les locaux sont ADORABLES, un PEUPLE CHARMANT", à prononcer avec un soupçon de mépris dans la voix, façon Marie Charlotte, Blogueuse beauté.
Je vous jure qu'ils me colleraient des coliques, eux et leur racisme infect.
Pour le moment je vais aller profiter du soleil avec ma maisonnée, il fait bon, l'air est frais.
Je vais pas m'échauffer la bile sur ce genre de sujets, ça n'en vaut vraiment pas la peine.
Cet après midi j'ai eu des nouvelles d'un de mes anciens potes, appelons le A.
Ce brave A., programmateur génial de son état, s'était lancé dans une aventure dans la silicone Valley. Il s'y voyait déjà, embauché dans une grosse boite, prêt à tout pour réussir.
Il a fini par déménager avec toute sa smala, tout en se permettant deux trois petites crottes de nez sur le dos de son pays qui lui avait refusé sa chance (mais payé ses études, ce qui n'était pas grand chose apparemment...)
Il y est allé, et après deux trois allez retours et rebondissement, tout s'est bien passé.
Sur ses réseaux, il expliquait par le menu à quel point sa nouvelle vie était géniale, l'ouverture d'esprit des amerloques, le cadre de vie fantastique, j'en passe.
Son seul point noir : le cout de la vie, évidemment.
Pour rien au monde il n'aurait voulu rentrer en France.
Sauf que pas de bol : il a fait une demande de carte verte qui a été refusée.
Du coup, retour express en France avec sa femme et ses mômes, retour case départ, la boite qui voulait l'employer l'a laissé tomber comme une merde, logique, des gars comme lui, y'en a des caisses.
Obligé de faire revenir sa femme enceinte par le premier avion parce qu'il n'avait plus de quoi payer le loyer, vivant en flux tendu (En meme temps sa femme parlait à peine anglais, alors bosser là bas....)
Le revoila au pays, installé dans la campagne. Il a fait deux autres gosses et ne parle plus avec nostalgie de son séjour chez les ricains.
Les Expats, cette drôle de race de français...
J'en ai jamais rencontré des biens, la plupart ont de gros soucis.
Le pire que j'ai pu observer, c'était en asie du sud est : un couple de petit progressistes dont la femme s'était permise de faire la leçon aux locaux sur les droits des homosexuels, comme quoi il devrait y avoir une gai pryde la bas.
Ca se permet tout à l'étranger, tout en vivant en vase clos entre français expats, faudrait pas croiser les locaux.
Dix septième jour de confinement.
Ce matin, plutôt que de glander au plumard jusqu'au réveil des gosses, je me suis levé aux aurores pour me taper un petit jogging.
J'ai évidemment regretté ma décision quand je suis sorti, rapport au froid de gueux qu'il faisait. Mais bon, après 10 minutes à suer, c'est passé.
j'ai pu profiter de ma course pour écouter les petits oiseaux, beaucoup plus actifs à cette période de la journée. Ca et le soleil qui se levait, jetant des reflets d'ocre sur le ciel, m'ont beaucoup fait apprécier ma balade.
Ensuite, je suis rentré, à moitié gelé par le froid et me suis jeté sous ma douche.
Ensuite un petit café devant les actus natios.
Ca sera une bonne journée
Un Khey m'a demandé ce que c'était qu'être breton : j'y ai un peu réfléchi, et j'ai pas de conclusion.
Je suis breton comme je respire, je ne suis chez moi que sur le sol de ma terre
La Bretagne c'est d'abord une terre, dure, ingrate parfois, pleine de landes mystérieuses, de monts, de bois denses, de petits chemins serpentant parmi les arbres, des binoj comme on disait chez moi.
La Bretagne, c'est aussi une mer, sauvage, dure, qui donne beaucoup mais prend toujours : le glas n'est jamais loin chez les bretons. Les marins partent, mais ne reviennent pas toujours. les ex voto en sont les témoignages
La Bretagne c'est une langue, difficile, anarchique parfois, mais qui arrive si bien à exprimer les sentiments, la colère, la force, mais l'amour surtout.
La Bretagne, c'est un caractère forgé par les humiliations : un caractère fort, impétueux caché derrière une façade de silence. A la fois passionné et pudique, révolté mais mutique. La Bretagne c'est ça.
C'est aussi et surtout une terre marquée par la foi : chaque chemin a sa croix, sa statue, son calvaire. Chaque église a sa dévotion à un saint local, Sainte Anne en tête.
Amalgame de celtisme et de christianisme, la foi en Bretagne, c'est d'abord du concret : des sources sacrés, des pardons, mélange de fête profane et religieuses, des pèlerinages, des troménies : une foi concrète et inscrite dans le pays, loin des élévation des mystiques. Une foi à hauteur d'homme
Bien sûr, je n'ignore pas les limites de ma race : une capacité à s'illusionner, à se faire avoir par tous les petits malins, un individualisme qui a poussé certains à la trahison, notamment de leurs idéaux.
Mais c'est la mienne, c'est mon pays et j'en suis fier.
Breizh eo ma bro.
Seizième jour.
Les jours se suivent et se ressemblent.
Hier on a fait un pique nique dans le jardin, sous le grand cerisier en fleur. C'était assez agréable, même si le vent continue à souffler dru.
Ma femme est assez contente d'être confinée au final. Elle retrouve ses réflexes de quand on était jeunes et fringuant. Sa libido revient aussi. C'est assez agréable.
De mon coté, je continue à bosser depuis mon bureau, j'ai pu rattraper mon retard et même me faire de grosses sessions de lectures. J'ai déjà fini Peguy, mais aussi un peu de De Villiers.
Buisson aussi, avec son livre sur l'occupation. Très bon livre, il a en plus une superbe plume.
Plus j'en apprends et plus je me dis qu'on est gouverné par de foutus incapables. Cette interview de Cohen avec le Pr éminent Raoult me terrifie.
Un petit journaliste sans diplome qui se permet d'humilier un des plus grands chercheurs français, je ne comprendrais jamais ce pays.
J'espère qu'à la fin de cette crise, les gens qui ont permis ce gigantesque bordel paieront. L'avocat Castelnaud fait des démarches en ce sens. J'espère qu'elles aboutiront.
De mon côté, rien de folichon. J'ai enfin pu jouer à Doom Eternal : Bon jeu, très addictif. On dirait du DOOM 2016 mais avec encore plus de trucs. Parfois un peu trop, je trouve.
Les profs continuent à envoyer des devoirs et des trucs à faire. Je surveille le grand pendant que ma femme fait les ateliers avec les filles. Je me demande si tous les parents surveillent bien. Ca m'étonnerait vu les numéros que je croise à l'école du coin.
Prenez bien soin de vous en tout cas. Le temps est mauvais, c'est pas le moment d'attraper une merde.
Même si vu les chiffres, on est plutot tranquille dans l'ouest, particulièrement en Bretagne.
Le 02 avril 2020 à 13:54:09 Groscrevard a écrit :
T'es mort l'OP ?
Du tout.
Quand je me connecte sur la messagerie pro en revenant des commissions, je constate que Jacques en fait toujours des caisses.
Ce type est l'incarnation du brave employé corvéable à merci, passionné par son boulot, même si c'est un bullshit job.
Ce brave salarié continue à bosser comme s'il ne se passait rien, il multiplie les rapports, les dossiers, tout ce qu'il peut faire, il fait.
Quand il est arrivé il y a 6 mois, je me demandais si c'était un rôle, pour se faire bien voir du patron ou choper une augmentation, j'en sais rien.
Hé bah pour avoir bavardé avec lui, figurez vous que non, c'est pas une façade.
Ce type vit boulot, pense boulot, mange boulot, dort boulot.
Même en face d'une bière fraiche dans un bar, le mec ne parle que boulot.
Il ne coupe jamais, même pas pendant un confinement.
Il m'a invité chez lui, un intérieur propret, avec des meubles à la mode, bien agencés, mais sans aucune âme.
On aurait dit une de ces chambres d'exposition chez Ikéa, mais avec plus de budget.
Je comprendrais jamais cette logique : j'aime mon taf, mais quand j'ai finis mon boulot, je coupe et je fais autre chose. Sans ça, je finirais cinglé.
Ou alors j'ai pas la passion, qui sait.
Me demande si sur son lit de mort, il repensera au dossier Chamard à plusieurs dizaines de K qu'il a empaqueté d'une main de maitre.
Quand j'y pense, j'ai choisi la voie de la facilité :
Me raccrocher à mon héritage, ma langue, ma foi, mon pays. Je n'ai pas creusé mon propre sillon, je n'ai pas expérimenté.
Je me suis marié, j'ai fait des gosses, j'ai acheté une maison.
C'est un peu pathétique et sans panache quand on y pense, loin de mes modèles quand j'étais gosse ou de mes rêves d'ado.
Peut être que je le regretterais dans 10 ans quand ma femme aura achevé de me broyer les noix, que je pèterais un cable et que je partirais en asie du sud est en tant qu'expat.
Ou bien que je retournerais en Hongrie, qui sait.
Mais en attendant je suis bien, dans mon rôle de frenchdreamer.
Autosuggestion ? Peut être.
Pierrick, Maurice et moi.
Une même génération, trois destins.
Les deux premiers ont choisi d'embrasser la modernité jusqu'au nihilisme, en essayant de se reconstruire une identité à eux.
Parce que le passé était trop rigide, trop classique pour eux.
Moi j'ai choisi d'embrasser mon héritage, de couler mes pas dans ceux de mes pères, de continuer à cheminer sur un chemin déjà foulé par eux.
Qui a eu raison ? Qui a eu tort ?
Aucune idée.
On est la génération perdue, celle des postmodernes, des boomers qui ont choisi de couper le fil de la transmission pour nous libérer de la tutelle des "vieux cons".
Sauf que cette tutelle n'était pas une cage, c'était un modèle, un tuteur auquel se raccrocher.
Sans cela, chacun est parti de son coté chercher des réponses.
Et ça nous donne tous les trois : Maurice, Pierrick et moi.
Treizième jour de confinement.
Ce matin en me rendant à lidl mon autre cousin, maurice, surnommé momo.
Lui c'est pas Pierrick, c'est l'inverse. Enfant d'une famille disfonctionnelle dont le père est allé chercher femme au maghreb, ce qui était déjà mal vu par les vieux.
je les cite : "Il est parti chercher à l'étranger parce que personne voulait de lui au pays".
Il a ramené sa femme, l'a épousée à la mairie et s'est mal occupé de ses mômes.
Le résultat c'est Maurice, un gamin livré à lui-même, desco, qui très tôt s'est enfoncé dans les conneries avec les mômes de la cité d'à coté.
Toujours dans les emmerdes, les embrouilles, il a fini par faire de la tôle parce qu'il a défoncé la gueule d'un clodo avec ses potes "pour rigoler monsieur le juge"
Aujourd'hui, il bosse sur des chantiers et est devenu l'incarnation d'une jeunesse perdue, en manque de repère et qui s'est rattrapé à ce qu'il a pu :
Pour lui, c'est la sous culture du rap, de la street et toutes ces conneries. Toujours sous fumette, il a adopté tous les attributs de ses modèles : agressivité, irresponsabilité et j'en passe.
Il s'est marié à une jeune maghrébine, s'est converti et porte désormais la barbe longue. Il jure en semi arabe et suit toutes les conneries genre bassem ou je sais pas quel autre cassos.
Il était là, ce matin, accompagné de sa smala : Ses trois gosses autour du cadi comme une nuée de mouche, tournant, virant, piquant des sprints dans les rayons en évitant les caissières.
Sa femme, portant le foulard, vérifiant la liste de course et remplissant le chariot.
Et lui en fin de peloton, le visage penché sur son Iphone, ne levant les yeux que pour hurler sur sa marmaille quand elle fait trop de boucan.
Son ainée passe devant moi et me salue, en me souriant de toutes ses dents. Elle est gentille cette môme, elle traine par la manche son petit frère pour le ramener à sa mère.
On se parle plus avec Momo depuis au moins 10 ans, depuis la mort de l'arrière grand mère. Je l'invite pas chez moi, lui non plus.
Le 29 mars 2020 à 22:46:10 MagicienDeter11 a écrit :
Au fond ça a pas l'air si terrible le french dream.https://image.noelshack.com/fichiers/2020/05/1/1580155588-davila-zoom.jpg
Bah non, après ça reste un mode de vie auquel faut se faire.
Le 29 mars 2020 à 20:57:05 lesangduchrist a écrit :
j'aime ta prose khey, avec un côté John Kennedy Toole dans la conjuration des imbéciles.Mais depuis quelques post on ressent un auteur qui se repose sur ses acquis, sur de lui même et dominateur.
Le prétexte de la censure laisse beaucoup plus qu'un sourire amer au lecteur désabusé.
Reprend toi
Je sais bien, mais dis toi que je peux pas y aller franco de porc au risque d'attirer GladOs.
Je peux donc pas aborder certains sujets sensibles comme je veux.
Et puis je suis pas tout le temps énervé ou amer, je suis parfois juste content de moi.
Ca reviendra je pense.
En parlant de chevalier, vous connaissez Du Guesclin?
Voilà un petit noble breton détesté par ses grands parents, moche comme un cul et pas forcément très fin, qui devient, à force de rouerie et de violence, connétable de France et mariée à la plus belle femme du royaume.
Ca c'est un destin dont rêverait tous les célestins non ?
A la seule différence qu'il était taillé comme une armoire et a tué un de ses camarades à l'entrainement.
Sa devise : "le courage donne ce que la beauté refuse". La classe.
Bon les indépendantistes l'aiment pas parce qu'il a bossé pour la France, m'enfin bon, il a d'abord bossé pour son suzerain, Penthièvre, avant de penser à la France.
Pendant que j'étais parti m'oxygéner, ma femme a créé un cheval a notre fils, avec un balais, une chaussette et de la laine.
Il est ravi le petit, d'avoir sa propre monture.
Il adore les chevaliers, et avec le bouclier et l'épée que je lui ai découpé et peint, il a toute la panoplie.
Pour les armes, j'ai pris le dragon galois sur fond du Kroaz Du. Aucune idée de ce que ça donne en langage hiéraldique, mais bon.
Il a son casque en plastique, son épée et son bouclier en bois, il est prêt pour le carnaval....
Qui n'aura pas lieu avec le coronavirus, autant vous dire qu'il est désespéré.
C'est comme Paques, aucun intérêt de chercher les oeufs sans les petits cousins dans le jardin de papy.
Et je vais pas faire une épaule d'agneau confite juste pour ma maisonnée, ce serait débile.
Non, ce virus tombe au pire moment.
J'ai pu de paté hénaff.
j'adore ce paté, je pourrais en bouffer des kilos sur des tartines.
J'ai visité le musée et la boutique souvenir, j'ai encore les photos de mon fils devant une affiche avec un gros cochon rose, tout souriant.
Un vieux produit, avec des patrons patriotes qui prenaient soin de leurs employés.
Le paté hénaff, le paté du mataf !
Cet après midi, rien de bien folichon.
Temps paradoxal, il fait à la fois beau et froid, avec de grosses rafales de vents.
C'est bizarre, mais j'aime bien ce temps là. Ca a un coté fin de l'hiver, début du printemps qui me déplait pas.
J'écoutais Rougeyron chez Teddy RSA, une bonne émission, tout en allant faire 20 km de vélo en solo cette fois.
Ils parlent du coronavirus, de la crise économique qui va mécaniquement tomber et de ses répercutions...
Bizarrement, je suis pas anxieux pour moi.
Pour ma famille et mes gosses ? Tout le temps, c'est un de mes moteurs dans la vie. Tout ce que je fais, du boulot en passant par la cuisine comme le bricolage vise à sécuriser l'avenir de ma femme et mes gosses.
Même si je sais qu'on est jamais à l'abri totalement.
Mais moi ? Franchement, ça va.
Cette période de transition, de confinement, je la vois comme une opportunité de faire un petit point, faire un pas de côté pour mieux voir, et franchement j'aime bien ma vie.
Je vis dans un pays que j'aime, dans une province qui m'a vu naître et ou mes pères reposent.
J'ai une femme, des gosses, un travail, une petite maison, deux chats, à manger dans mon assiette et un toit sur la tête.
Ca me suffit.
J'ai pas de grosses ambitions façon Tony Montana, je me contente de peu.
Ca peut paraitre risible pour beaucoup, et honnètement chacun ses projets de vie, mais moi ça me va.
Mon grand père disait qu'il y'avait deux types de bretons : le breton de la mer, appelé par le large, qui veut découvrir le monde, et le breton de la terre, celui qui reste sur place parce qu'il s'y sent bien, comme cette magnifique poétesse paysanne, Anjela Duval.
Ecoutez "Karantez Vro", si possible pas la version de Leroy, ce poème reflète assez mon état d'esprit en ce moment.
En espérant que ca saute pas.....
Donc je disais que ce matin, on a regardé un film en famille en pyjama.
L'histoire d'une chinoise qui voulait ramener un yéti sur l'éverest. Un appel du pied au marché chinois, comme le sont la prolifération de perso chinois dans les productions hollywoodiennes.
La preuve que les entreprises n'ont pas de morale, mais une volonté de faire du cash.
Et ce qui relativise beaucoup leurs différentes actions en faveur de telle ou telle cause.
C'est pas ça, c'est que mes messages sautent.
Donc c'est sur que ca donne l'image d'un dépressif.
Hier soir on s'est fait un petit pique nique sur le canapé avec les mômes.
Au menu, oeufs à la coque avec des mouillettes, du paté hénaff, des petits légumes, plein de bonnes choses.
Je me suis sorti une petite binouse, une sant erwann. J'adore ces bières.
Après on est resté glander devant une redif de fort boyard, les enfants adorent. C'était l'émission avec joyce jonathan, ou ele a été nulle de bout en bout.
Après ça, classique, mise au lit et dodo