Messages de Duguesclin29

Cet après midi, après la sieste des gosses, on est resté dans le jardin à jouer.

J'ai fini de mettre le nouveau mitigeur, il marche nickel. Les joins sont pas net net, mais bon, ça passe.

J'ai installé une nouvelle balançoire à la place de la vieille en plastique qu'on avait avant.

Mon petit gars s'est empressé de l'essayer. Il était super heureux à aller de plus en plus haut.

Il faisait grand soleil et pratiquement toutes les fleurs de cerisiers sont ouvertes. Un petit parfum de magie, avec les oiseaux qui piaillaient autour des boules de graisse.

Evidemment mes deux chats sont montés dans l'arbre pour venir essayer dans choper un, sans succès.

Mais ça a bien fait rire les filles : "Papapapapapapa, CHAT"

J'essaierais de mettre des photos des deux gus dans l'arbre, quand j'aurais compris comment on met des images sur jvc.

Cet après-midi, je fais un peu de bricolage, une vidéo d'hérodot en fond.

Si on m'avait dit à 15 piges que j'aurais fait du bricolage volontairement, j'aurais rigolé : j'avais deux mains gauche et aucune patience.

Mais finalement, c'est comme tout : ça vient quand on pratique. Au programme, je dois changer le mitigeur de la salle de bain qui fait des siennes, puis défaire et refaire le joint de carelage.

Vu que les mômes ronquent, j'en profite tant que j'ai la paix. Cette fois ci j'ai ma trousse à outil, mais sinon j'ai toujours mon leatherman sur moi, un vieux charge qui m'a suivi dans toutes mes conneries.

De partir tout seul dans la forêt de brocéliande en passant par aller couper les clôtures de mes co..ards de voisins qui fermaient les chemins communaux en passant par la réparation express de mon vélo après 8h de route.

Il a tout fait, tout vécu, tout connu et il tient encore.

C'est comme mon vieux spyderco tenacious, c'est une entrée de gamme et pourtant il tient bien.

Comme on disait chez moi : "je préfère un journalier sans pantalon que sans couteau"

J'ai toujours aimé partir à l'aventure, comme ça, pour voir.

Comme cet été ou je suis allé faire l'imbécile sur les rochers de la pointe du finistère, en me foutant allègrement des barrières, parce que pourquoi, faut bien crever d'un truc.

Tout ça pour contempler le soleil se refléter sur l'azur de l'eau.

Bon par contre les rochers, y'a que dans les films que c'est confortable comme siège, je m'en suis sorti avec un mal de cul sévère, sachant qu'en plus, une vague plus haute que les autres s'est brisée sur un rocher et m'a trempé la gueule.

Enfin, ça fait des souvenirs.

Fait frais ce matin.

Je suis descendu pour allumer le poêle.

Le feu me fascine, que ce soit les flammes qui dansent, mais aussi la chaleur qu'il dégage.

J'adore foutre mon fauteuil dos au poele et sentir la chaleur dans mon dos pendant que je lis un bon bouquin ou que je joue à la console.

Et j'adore foutre du bois dans le poêle. Sentir la vague de chaleur qui sort quand j'ouvre la trappe, balancer une buche dedans et refermer.

Ca a tellement plus de gueule qu'un convecteur électrique. En plus, le bois, quand tu connais du monde, c'est pas si cher et c'est pas dépendant de l'electricité.

Et puis ça fait faire de l'exercice, de rentrer 3 cordes de bois.

En attendant, j'ai appris que ma cousine des hauts de France a chopé le covid. Apparemment ça fait 7 jours qu'elle est au plumard. La pauvre.

Il parait que les parigots vont nous envoyer leurs malades histoire de soulager leurs hopitaux. Un grand classique : quand c'est la merde à paname, ça exporte ses merdes en province.

Ils ont déjà fait pareil avec les migrants. Seulement bon, même en Bretagne, ça commence à remuer. Surtout dans les terres en fait, on est loin des macronistes des villes de bourgeois, façon Vitré ou des villes étudiantes genre Rennes.

Déjà que les cliniques et hôpitaux du coin sont en déshérence, c'est pas pour privilégier les parigots.

C'est marrant, mais la solidarité nationale pour les parisiens est toujours à sens unique...

Douzième jour de confinement.

Aujourd'hui, c'est opération rangement et décoration.

Maman et les enfants sont à l'étage, en train de redécorer et de ranger les chambres. Je les entend chahuter de mon bureau.

De mon coté je m'attelle à terminer les dossiers en souffrance des clients.

M'est d'avis que le patron va mettre en place un truc pour éviter qu'on glande, je sais pas quelle forme ça prendra.

J'ai écouté l'interview de Buisson sur TVL. J'admire l'écrivain, mais je méprise le conseiller politique. Cet homme a vendu ses talents à Sarkozy pour attirer à lui le petit peuple.

Tout ça pour que Sarkozy les trahissent de la pire des manières. Et Buisson savait que Sarkozy était une planche pourrie. Mais bon, la soupe était bonne à l'Elysée.

Le voir donner des leçons de patriotisme et de virilité après ça, c'est un peu fort de café....

Le 28 mars 2020 à 09:38:14 TonClignoPD a écrit :
T'as l'air d'être un père solide :oui:

Mais la façon dont tu subis de vivre avec ta femme me déprime, pourtant ça se voit que tu aimes tes enfants ; sûrement pour ça que tu veux pas partir.

J'aurais trop peur que ça m'arrive avec ma copine.

Disons qu'au bout d'un moment, le temps et la lassitude de la vie de couple font leurs oeuvres.

J'ai jamais considéré l'amour comme éternel, c'est juste un deal pour moi. J'ai ma femme, je lui ai fait des gosses, je reste avec.

Mais bon, c'est mon coté vieux réac.

Le 28 mars 2020 à 09:30:36 LVMHaddock a écrit :
Tu es de ploufragan khey ? Peut-être nous connaissons-nous :)

Peut être mon khey :)

L'après midi s'est déroulé sans grand soucis.

Je suis parti me promener à vélo avec mon fils, histoire de le fatiguer un peu. On est passé devant l'élevage de porcs.

Son commentaire : "Ca pue et c'est moche. Mais le jambon, c'est bon"

Merci mon fils, une remarque pleine de bon sens.

En plein millieu de la balade, j'apprend que le confinement est prolongé de 15 jours.

Rien de dramatique pour ma part, j'ai plein de trucs à faire dans la maison, notamment changer le mitigeur de la salle de bain, mais aussi peindre la cabane des petites, m'occuper du jardin, tondre la pelouse....

Et puis j'ai plein de bouquins en retard, je vais pouvoir me lire tout ça bien tranquillement au coin du feu.

Le soir, je me suis pris un fond de chouchen pour fêter ça.

A mes 15 jours de vacances !

En passant chercher mon pain, je tape la discute avec la vendeuse. J'y apprend deux choses :

- Beaucoup de clients se pointent deux fois par jour ou plus à la boutique, au lieu de grouper leurs achats. Apparemment c'est du vieux mais pas seulement. Je comprend pas l'idée, faut quand même pas être sorti de st cyr pour piger que c'est mieux de tout faire en une fois.

- Le groupe de semi clodo qui avaient perdu leur chien dans mon jardin se sont fait voir ce matin. Ils squattent la place de l'Eglise en taxant du pognon aux rares passants. Evidemment les flics les ont enjoins à foutre le camp, mais visiblement ils ont juste bougé en haut, près des jeux pour mômes.

J'aimerais bien que les bleus justifient leur salaire et les foutent dehors façon début de Rambo. Parce qu'évidemment leurs clébards sont pas tenus en laisse. C'est pas comme si y'avait des vieux dans le village. Mais bon, m'est d'avis que c'est pas fait.

A tous les coups c'est du punk à chien chassé de rennes ou de st brieuc et qu'est venu chercher du boulot chez un maraicher du coin. Ou alors il a de la famille ou un pote qui habite ici, à creuser.

En attendant je vais gratter mes poireaux pour préparer une petite fondue avec un fond de vin blanc espagnol à la fin. Avec les noix de st jacques que j'ai décongelé, ce sera nickel.

Onzième jour de confinement, déjà,

Onzième jour de ce journal. Honnêtement le khey de la page 1 avait raison, on se prend au jeu.

Ce matin, réveil classique. Ma femme est à l'affut de la moindre info sur un éventuel prolongement du confinement. Elle stresse et c'est bien normal.

Ce matin, opération croquettes. Mes cons de chat sont difficiles, obligé de les commander chez le véto. Ils ont en plus des problèmes de vessie. Donc je dois trouver un paquet. J'appelle tous les vétos, je finis par en trouver un d'ouvert.

Je dois prendre rendez vous pour passer les prendre : je dois pas rentrer, juste prendre mes croquettes et payer dehors.

En rentrant, je recroise une file de caddies long de plusieurs dizaines de mètres devant l'entrée d'une superette. Il est 9h et ces couillons attendent à l'ouverture, alors que ça fait plus d'une semaine que ça a commencé.

Surtout qu'en plus, vers 14h 15h, y'a personne, ils pourraient en profiter.

Bah non, les voilà à la queue leu leu comme des lemmings.

Je comprendrais jamais ces gens.

Sinon, petit aléa dans ma journée : j'étais peinard dans mon jardin à surveiller les mômes dans leurs cabanes, quand soudain, j'entend un truc bizarre venu de l'allée.

Je me retourne et là je me retrouve face à un espèce de cabot amaigri, la bave aux lèvres. Direct, je porte la mains à ma poche et je sors ma lame. Vieux réflexe.

Je recule doucement et je dis aux filles de s'enfermer dans leur cabane (j'y ai foutu un verrou et la porte est solide)

Elles m'écoutent immédiatement, les bonnes petites.

Sauf que mon imbécile de môme s'approche peinard du clebs pour aller lui faire des papouilles. J'ai eu à peine le temps de foutre mon bras entre les deux quand cet espèce de sac à puce s'est mis à aboyer en montrant les crocs. Mon fils s'est mis à pleurer, ce qui n'a rien arrangé.

J'ai tapé dans mes mains histoire d'attirer le cabot et je l'ai forcé à reculer en faisant des grands gestes.

Puis en passant devant l'appenti j'ai chopé mon penn bazh en houx et j'ai mis des grands coups dans les airs pour le repousser jusqu'au portail, resté entrouvert, courtoisie de ma femme.

Je tombe sur un groupe de semis clodos. "Merci d'avoir trouvé not' chien".

"Il a failli bouffer mon fils, espèce de sales pue la pisse, maintenant foutez le camp de chez moi ou je vous éclate le crâne"

Ils ont fini par partir, après m'avoir insulté, quand les voisins ont débarqué pour comprendre ce qu'il se passait.

Je sais vraiment pas ce que ces types foutaient là, surtout dans un petit village comme le notre.

J'en saurais sans doute plus demain.

Evidemment ma femme m'a fait chier, tout ça parce qu'évidemment j'ai collé une tarte à mon fils pour s'être comporté n'importe comment.

Je lui ai dit et répété, en cas de danger, ils restent derrière moi. C'est pas compliqué à suivre.

Il a pleuré, mais surtout parce qu'il s'est fait une grosse peur. Pour lui, un animal est bon par nature. Il ne comprend pas pourquoi le chien a aboyé.

J'ai été dur, mais pas le choix. Ce genre de conneries aurait pu avoir de grosses conséquences.

Allez au plumard, c'est l'heure.

Cet après midi, j'ai passé du temps à faire un gratin de pommes de terres et de carottes.

Rien de difficile, un plat, du beurre, de la crème, un peu de muscade, du lait et les légumes.

Faire la cuisine m'a toujours profondément détendu. Pourtant je partais de loin. Arrivé à la fac, je savais a peine cuire des pates.

Mais bon, c'est comme le jardinage ou le bricolage, tout s'apprend.

J'ai passé un bon quart d'heure à éplucher des patates et des carottes, une vidéo parlant de théologie en fond.

C'est marrant mais j'ai pas vu le temps passer. Pour la majorité des gens c'est chiant, mais moi ça m'apaise. Je me l'explique pas.

Le résultat était pas mal, manque un peu d'onctuosité dans le gratin. Prochaine fois, Maizéna pour épaissir un peu le bouzin.

Enfin les enfants étaient ravis; ils sont pas difficiles sur la bouffe, heureusement. J'aurais pas supporté d'avoir un môme qui fait des manières à table.

Je suis bon sur les recettes avec du sucre et du gras. J'ai beaucoup de mal à faire du light. J'aime les bons produits, les bonnes choses, quitte à n'en manger qu'un peu ou à devoir me taper 4 heures de vélo.

Au grand désespoir de ma femme, évidemment.

Ah oui, j'ai oublié, dans l'écomusée, y'avais aussi des cochons.

D'énormes porcs tous roses.

On est arrivé pile au moment ou ils changeaient l'espèce de mixture qui leur sert de litière. Du coup les porcs étaient regroupés deux par deux dehors. Et est arrivé ce qui devait arriver avec deux cochons.

Ils se sont grimpés dessus.

Enfin plus précisément, un gros verrat poursuivait de ses assiduités une truie qui visiblement n'avait pas les mêmes attentes en poussant des cris plaintifs.

Va expliquer ça à ton môme, pourquoi le Monsieur cochon il veut grimper sur la Madame et que la Madame elle veut pas.

J'ai tenté un "PADANLETABLE" mais visiblement les ongulés sont pas tellement au courant des nouvelles normes de séductions.

Un grand moment de malaise.

Petit apparté sur l'art d'avoir des jumelles :

Vous avez déjà entendu une polyphonie corse ? C'est harmonique, c'est beau, c'est primal.

Bah imaginez là mal faite, désaccordée.

C'est ce que j'entend pratiquement toute la journée, avec un seul mot "PAPA"

En canon.

Autant vous dire que ça peut vite vous casser la tête.

mais c'est mignon, même si c'est énormément de boulot. Vous prenez un enfant et vous multipliez tout par deux.

Deux fois plus de rire, deux fois plus de joie, deux fois plus de pleurs, deux fois plus de maladies....

Parfois c'est dur à vivre, surtout certains soirs, ça use.

Et puis elles ont un rapport fusionnel, ce sont de vraies jumelles, je sens bien que je ne saurais jamais ce qu'elles partagent.

Mais bon, c'est le jeu.

Le 26 mars 2020 à 10:15:14 carlouche1er a écrit :
Tu passes en favoris kheyhttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/31/7/1533479431-risifavoris.png

Merci mon khey

En parlant de l'amour de mon môme pour les animaux, on s'est rendu pendant les vacances de février à l'écomusée de rennes.

C'est juste à coté des quartiers "populaires" et du centre Alma, autant dire que c'est pas là qu'on s'attendrait à trouver une ancienne ferme.

Et pourtant, au milieu de nulle part, à coté d'un centre d'examen du permis, l'écomusée.

Super visite, ils font des expos à thème, cette année, c'était les pommes et leur place en Bretagne. Super intéressant, si j'avais eu le temps de tout lire.

L'un des inconvénients d'y aller en famille et d'avoir un fils particulièrement au taquet.

On est allé voir les animaux, mon petit s'est extasié devant les petits chevreaux à peine nés et qui étaient blottis dans l'étable.

Par contre il a moins aimé les vaches, trop grandes pour lui. Mais bon, il y avait des petits veaux, ça lui a plu, avec un ane juste à coté.

Il avait sur le dos une croix blanche, la croix de st andré. En Bretagne, on raconte que c'est Jésus qui lui a donné pour le remercier de l'avoir réchauffé et transporté.

Bon par contre il était pas prêt pour le cheval de trait du box d'a coté.

Un espère d'énorme cheval de trait breton énorme qui laisse sa tête dépasser du box. J'ai voulu lui donner un peu de paille, il a cherché a chiquer mon manteau.

Juste après la visite de l'intérieur de la ferme (moins intéressant pour les mômes, mais bon, y'a de grosses machines), on a retrouvé le cheval en train de se faire ferrer.

C'est très impressionnant, surtout parce qu'on voit qu'un cheval de trait, c'est une boule de muscle énorme. Il irradie de lui une sensation de vraie puissance.

Ca te rend humble.

Après la fin de la visite, on est allé manger une glace au centre commercial pas loin, accompagné d'un tour de manège.

Ca a été une bonne journée.

Dixième jour de confinement,

Certains messages ont été effacés.

Bah, je m'y attendais, c'est le jeu d'écrire sur une plate forme publique. A tout moment, tout peut disparaitre sans prévenir.

C'est poétique, le coté ephémère de ce journal.

Enfin bref, ce matin opération rangement. Mon fils a retrouvé un vieux livre acheté au marché de Becherelle, sur la ferme.

Je l'avais acheté une bouchée de pain, il est plein de belles photos, il se régale.

Il adore les animaux et s'en occuper : "quand je serais grand, je serais fermier"

J'ai pas osé lui dire que c'était un métier décimé par l'industrialisation et la concurrence mondiale, pauvre petit.

Je lui laisse ses rêves.

J'adore Bécherelle. C'est une ville tournée autour du livre, avec un centre ancien piétonnier et que des librairies à perte de vue. A chaque fois que je m'y rend, j'y passe des heures et j'en repars avec des sacs pleins de vieux ouvrages.

Y'a une boutique consacrés aux livres bretons et celtes, avec des raretés comme un Albert le Grand original, mais qui coute les yeux de la tête.

J'y ai aussi trouvé du Le Braz et une biographie de Bobby Sand magnifique.

En plus ils font salon de thé à coté, c'est un bonheur de m'y rendre.

Seul soucis c'est que c'est pas la porte à coté, du coup j'ai pas la possibilité de m'y rendre très souvent maintenant que je suis vissé à ma maison.

Mais bon, c'est mon petit plaisir de gourmet.

A visiter si vous êtes pas loin, un premier dimanche du mois.

Le 25 mars 2020 à 14:14:26 AkuAkuCrash a écrit :
- Marion Sigaut ne s'est pas faite virée par Soral, elle s'est juste éloignée de lui et a pété un câble parce que soral a dit que Matzneff lui faisait un peu de peine vu que c'était juste un éphèbophile qui se prenait tout dans la gueule à son vieil age pour ses vieilles conneries et que tout le monde connaissait seulement maintenant pour masquer les autres histoires de pédocriminalités. Et Sigaut n'a pas supporté

- tu trompes ta femme ? :hap:

Je savais pas pour Sigaut, mais honnêtement c'est mieux pour elle, autant qu'elle se sépare de ce taré congénital qu'est Soral. C'était une bonne caisse de résonance au début, mais maintenant, vu ses revirements et ses idées fixes, autant qu'elle rejoigne un mouvement sérieux.

Et oui, je trompe ma femme. C'est le jeu.

Et le revoilà au village, revenu dans la petite maison de sa mère, qui était aussi celle de sa grand mère, tel un Tanguy des temps modernes.

Il a laissé son appart pleins de meubles dispendieux et de vide pour revenir chez lui.

Par contre qu'il compte pas sur ma miséricorde, je suis pas le père.

Je l'ai salué en breton et par son prénom complet s'il vous plait. Il faut bien qu'il mange son pain noir. Je lui ai proposé mon aide pour soulever ses packs d'eau pétillante. Il galérait le pauvre, faut dire qu'il n'a pas hérité de la carrure du grand père.

"T'as pris la marque repère ! Désolé chez nous y'a pas de San Pé !"

Il a tiré la gueule, mais faut bien en profiter un peu. Qu'il garde bien tout ça en mémoire, que cela lui serve de leçon, quand il finira par retourner à Paname.

Neuvième jour, déjà.

Ma femme commence à flipper à cause des annonces du comité scientifique qui prévoit 5 à 6 semaines supplémentaires.

Elle a pas la vie intérieure pour gérer le confinement on dirait.

Ce matin, passage à la boulangerie, ou les bleus sont encore en patrouille sur le giratoire. On dirait des filles de petite vertu quand il se penche aux fenêtres pour demander l'attestation...

Enfin, j'ai pu acheter mon pain et en rentrant, j'ai vu l'arbre de l'allée tout fleuri. Je le pensais déjà mort cet automne, la majorité de ses branches étaient déjà mortes. J'ai tout élagué à la scie à main, un sacré travail. Ensuite je l'ai blanchi et j'ai colmaté les blessures avec un enduit spécial cicatrisation (oui, ça existe...)

Le voir refleurir est une vraie satisfaction personnelle

J'aime bien ma maison. Elle est pas magnifique, ni très grande, mais c'est la mienne. C'est mon Penn Ty.

C'est mon chez moi.

J'ai croisé pierrick mon cousin au bourg ce matin. Ce petit malin, homosexuel de surcroit, est parti pour la capitale son diplôme d'ingénieur en poche, sans regret aucun.

C'est le premier à étaler sa oui vie sur instagram de manière caricaturale, à base de roof top, d'expo et de trucs culturels bizarres tout en reniant la province qui l'a vu naitre.

Il a même voulu changer de prénom, au grand damne de son père, qui l'avait choisI.

Certains disent que c'est le cholestérol, mais moi je suis sur que c'est ça qui l'a tué, voir son fils tout renier pour devenir ce qu'l détestait, un jacobin qui sent le béton et la morgue.

Cet après midi, rien de bien notable, ma femme fait son télé travail, moi aussi pendant la sieste des mômes.

Drôle de moment ou toute la maison s'endort. Un peu comme le soir tu me diras. Je suis dans mon bureau, ma femme devant une énième série niaise à la con type comédie française.

Tout est calme, plus de cris, de rires, de pleurs.

Les enfants c'est comme les chats. On ne se rend compte de leur place que quand ils sont partis.

Soirée calme, j'ai passé mon temps à répondre à des clients vénères. Comme si c'était notre faute si c'est le bordel en France.

Tu pourrais te dire que le confinement va faire relativiser les gens, bah non, pas du tout.

Toujours aussi pénibles.

La solidarité nationale, c'est pas pour eux.

Il parait que ça applaudit à 20h, mais dans mon lotissement, personne.

Ca doit être un truc de citadin tiens.