Le 09 octobre 2022 à 21:14:04 :
Branca arrête de procrastiner tu tues l'histoire en cassant le rythme !!! Je suis pas un khey relou à ce niveau-là mais force est de constater que tu exagères énormémentUne semaine entre chaque chapitre c'est vraiment trop, on ne sait plus où t'en es quand on reprend.
Khey, c'est pas un conte ou un roman que je te raconte, c'est mon parcours. Les chapitres sont présents et ne sont pas effacés, libre à toi de les relire si tu sais plus où tu en es.
Après je te l'accorde, j'ai vraiment lâché le rythme avec la reprise des cours et de mon activité sportive et je m'en excuse auprès de vous.
Compte sur moi pour être plus actif
Le 08 octobre 2022 à 05:23:23 :
bien sympa ton risitas, félicitations
je suis d'Ajaccio et je retrouve bien mes compatriotes dans ton récit.
la prise en charge des touristes fait surement partie de notre culture, je ne te raconte pas les accidents, les noyades et autres désagréments qu'ils devraient endurer si les corses n'étaient pas là pour s'occuper d'eux
Merci khey !
Pour le reste, je veux bien te croire. J'ai mon cousin qui est pompier sur Ajaccio, il m'a raconté des situations assez incroyables, surtout pendant la période estivale
Chapitre 7 : Ghisonaccia - Catastaghju partie 2
Le bus freine brusquement et ma tête vient s'écraser contre la vitre, me réveillant en sursaut
Cet idiot de chauffeur semble avoir grillé une priorité pour rentrer sur le parking du bar de Ghisonaccia
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Je décide de me poser dans le bar le temps de faire le point :
Mare a Mare Nord -> une galère avec le genou mais checked
Comme prévu la veille, je vais tenter de faire la première étape du Mare a Mare Centre ce qui me fera gagner un temps précieux
Autant vous dire que quand on prévoit de faire trois étapes par jour, le temps perdu à ranger la tente et marcher des km en plus pour rejoindre les traces devient très vite la première chose que l'on cherche à éviter
On ira donc à Serra Di u Fiumorbu pour passer la nuit. Je compose le numéro pour réserver une chambre mais l'appel reste sans réponse et le site indique le gîte "fermé".
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J'ouvre le tracé de l'étape sur all trails et je me mets en route. Il est presque 11h et le soleil tape très fort. Cette étape est un vrai piège
10 minutes plus tard, je prends conscience de la difficulté. Je sue à grosses gouttes sous le cagnard et je sombre dans le désespoir en voyant le peu de mètres parcourus malgré mes efforts
A un moment je décide de poser mon sac pour me changer. J'entame mon strip tease sur le bord de la route sous les klaxonnes des gros beaufs en van ou autres
Je regarde mon gros sac posé sur le sol en chien de faïence. Allez basta, je tente le stop. J'ai signé pour du chemin de randonnée, pas pour du rabe de bitume
À partir de ce moment-là je vais vous épargner l'énumération des différentes insultes que j'ai pu vociférer contre tous ces automobilistes qui faisaient semblant de ralentir avant d'accélérer à mon niveau
Cela fait maintenant 25 minutes que je tente le stop. Je commence à penser à reprendre la marche quand un petit scooter de 50cm3 s'arrête sur le côté.
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Le pilote remonte sa visière et me fait signe de m'approcher. C'est un gars d'à peu près mon âge.
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Au point où j'en suis, je n'ai pas le luxe de pinailler sur la sécurité…
J'accroche mon casque et je lui tends mon téléphone pour lui montrer à "peu près" où je dois aller sur la carte
Le scooter en surpoids démarre en trombe et effectue de dangereux slaloms
Un automobiliste en 4x4 nous klaxonne sur toute la ligne droite
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De mon côté, j'essaye de guider mon chauffeur tant bien que mal en lui criant les informations tout en maintenant le peu d'équilibre que nous avons.
Le seul problème, car il y en a un comme toujours, c'est que mon gps est toujours réglé en mode pédestre…
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Le scooter effectue un virage à 90° qui manque de nous envoyer dans le décor. Nous pénétrons sur un chemin de… randonné bourré de pierres et de cailloux
Le scooter effectue des soubresauts et finit par s'arrêter.
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Je le remercie et je repars sur mon chemin de croix. Quelques centaines de mètres plus loin, je sors de ce sentier pour retrouver les chemins d'asphalte de la ville. Il me reste encore du chemin, beaucoup de chemin…
(Bruit de moto)
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Ptn mais cimer chef ! Une fois de plus j'enfile le casque et nous revoilà parti, sur la route cette fois, mais sur la bande d'arrêt d'urgence toujours
Le trajet dure une dizaine de minutes et j'en apprécie chacune d'elles. Nous sommes sortis de la route principale et nous roulons maintenant sur une large route entourée de prés secs
Mon pilote au grand cœur me dépose juste devant le panneau indiquant le départ du Mare a Mare Centre. Je le remercie mille fois mais j'avoue que je suis un peu parti comme un voleur
C'est une quinzaine de minutes plus tard que je me dis que j'aurais au moins dû prendre son insta pour le remercier ultérieurement
Khey si tu passes par là, n'hésite pas à te manifester !
La montée jusqu'au gîte est presque un jeu d'enfant. Il fait toujours chaud mais la montée se fait à l'ombre des arbres et reste assez courte.
Ça ne m'empêche toutefois pas de plonger toute ma tête dans la fontaine à mon arrivée au village
Après avoir étanchéé ma soif, je me prépare à repartir pour l'ultime étape afin de trouver le gîte et le couvert
Petite anecdote sympa : pendant que je me reposais près de la place du village, un ancien est venu discuter avec moi, intrigué par ma musette militaire
J'apprends que mon interlocuteur était un ancien capitaine
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3h tu parles, soit c'était une bête quand il était jeune, soit c'est un beau mytho
Cette dernière étape fut la goutte de merde qui fait déborder les chiottes… la première partie traverse une plaine sans ombre où il m'a fallu contourner et grimper une multitude de petites collines
La deuxième partie, dans la forêt, fût nettement moins spartiate.
C'est dans ces moments de mon périple, quand je savais que c'était les derniers km de la dernière étape de la journée que je ressentais le plus de bonheur et bizarrement, de légèreté malgré la fatigue
J'enclenchai ma musique et me lançai dans un mini karaoke jusqu'au gîte d'étape. A quelques centaines de mètres de celui-ci, je tombai sur une rivière dont l'eau formait de petits bassins
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Ma petite voix avait raison, je mourrais de faim et je me dépêchai de composer le numéro du gardien pour annoncer mon arrivée.
Chapitre 7 : Alesani - Moriani plage partie 1 : Le rush !
Mes yeux sont déjà ouverts depuis quelques minutes quand l'écran de mon portable s'allume.
En une fraction de seconde, je désactive le réveil pour éviter la "douce mélodie" du réveil
Le sac est déjà fait, j'enfile la genouillère, je m'attarde un moment en cuisine pour faire disparaître la baguette gentiment offerte par la gardienne
En passant à hauteur du bar, j'entends un peu d'agitation malgré l'heure tardive
Ce sont les personnes de la table d'hier soir qui sont encore attablés !
La situation est assez incroyable et j'esquisse un sourire en laissant disparaître derrière moi les dernières lueurs du village
Ce matin, j'ai tenté pour la première fois de mettre mes manchettes mais je ne les ai pas gardées longtemps. En effet, l'ascension s'est rapidement amorcée et j'ai très vite commencé à crever de chaud dans l'obscurité
Néanmoins, je continue de monter au rythme de la pointe de mes bâtons heurtant les roches.
Comme je l'ai déjà dit, c'est souvent de nuit qu'on progresse le plus vite
https://youtu.be/_r0n9Dv6XnY
J'ai fredonné comme ça pendant un bon bout de temps, croyez moi j'ai pas vu beaucoup d'animaux ce matin là avec mon boucan
3h48, ma frontale éclaire sur ma droite une petite chapelle assez pittoresque : la chapelle San Alessio. En y regardant de plus prêt, elle paraît presque abandonnée et l'ambiance lugubre me pousse à ne pas m'attarder plus longtemps
Il est tout juste 6h lorsque j'arrive à la fin de l'étape, je me dis que ça va être très très compliqué d'avoir le bus de 9h20
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Je rencontre quelques lève tôt mais surtout, j'aperçois un panneau qui indique Moriani plage en seulement 2h30 ! Rien à voir avec les 4h indiquées par l'appli, qui ne doit pas tenir compte du d- mais juste des km
Pas de pause alors, on met les gaz
La descente est effectivement assez rapide, le seul "inconvénient" que j'ai pu noter était que le sentier était à 75% sur du chemin routier. De nombreux conducteurs me klaxonnaient pour me saluer (j'imagine) lors de l'arrivée vers la ville
Toutefois, cela ne m'a pas empêché de croiser encore et toujours des cochons, roses cette fois, sur mon chemin
J'avais tellement faim que j'aurais pu en avaler un
En parlant de ça, lorsque je suis arrivé en ville à 8h et des poussières, soulagé d'être dans les temps. Je vous laisse deviner où je me suis dirigé en priorité
La boulangerie
Vous devez vraiment me prendre pour un gros lard lorsque je vous décris ces attitudes alimentaires, mais je vous jure les kheys, vu le nombre de calories dépensé sur les différentes étapes c'était un comportement plus que normal
Pour vous donner un exemple, sur ces deux premières étapes, ma montre m'indiquait un total de 2556 kcal brûlé… d'où la nécessité de refaire le plein à chaque fois
En entrant dans la boulangerie, je ne sais même pas quoi prendre devant l'amas de pâtisseries sortant tout juste du four. Une mamie vient même à s'impatienter, heureusement mon choix est enfin finalisé
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Me voilà donc assis sur un banc juste devant l'Office du tourisme, occupé à faire disparaître cette brioche aux fruits secs. À l'ombre, je profite de cet instant de quiétude et de sérénité
9h25, je me lève à l'arrivée du bus qui se gare sur le bas-côté
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Je m'exécute et je commence à monter dans le bus avec le restant de ma brioche que je continue de picorer à petits coups de dents
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J'opine du chef sans le regarder et m'installe au fond. Je prends un malin plaisir à continuer de manger le plus salement possible, essuyant même le gras de mes mains dans les rideaux
Le bus démarre enfin. Devant moi, une française discute dans un anglais approximatif avec un homme blond d'une trentaine d'années, sûrement un allemand ou un hollandais vu son accent
Chapitre assez court cette fois ci. Je préfère vous parler du jour suivant en une seule fois dans le prochain chapitre. Bonne lecture les clés
Chapitre 6 : soirée à Alesani : Récupération et Stratégie
Les dernières lueurs écarlates du soleil, qui commence à disparaître derrière la montagne, réchauffent ma peau déjà couverte de coups de soleil
La gérante du restaurant, une dame d'âge moyen et un peu forte, m'a fait installer en terrasse juste derrière une table d'habitués discutant en corse.
Plongé dans mes pensées par rapport aux étapes du lendemain
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Pris au dépourvu, je commande le premier plat qui me tombe sous les yeux : les lasagnes maisons que je complète d'une grande bouteille d'orezza
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Pendant la préparation de mon repas, je me replonge dans ma stratégie . De deux choses l'une
Demain, 5eme jour de marche, il me reste 2 étapes pour arriver à Moriani plage et conclure le Mare a Mare Nord.
Le bus permettant de rejoindre Ghisonaccia, point de départ du Mare a Mare Centre, passe à 9h20 et 16h50
Soit je reste fidèle au programme en prenant celui de 16h50 afin de profiter de la plage et prendre tranquillement mon hôtel à Ghisonaccia
Soit j'essaye de prendre celui de 9h20, ce qui me laissera tout l'après midi pour faire la première étape du mare a Mare Centre et m'évitera les prix exorbitants des hôtels attrape touristes de la côte
Par contre, faire deux étapes avant 9h20… pas évident : plus de 20km 1549m d- 983m d+, bref le réveil s'annonce encore salée si je choisis cette option
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J'aperçois derrière le bar de la cuisine une vieille dame en tablier qui me fait signe en souriant
Les kheys, ces lasagnes sont les meilleures que j'ai mangées de ma vie. Bien garnies en viande, une pâte bien épaisse et généreuse en sauce tomate sans oublier le fromage divin
Ces moments de quiétude sont vraiment appréciables.
Il est déjà presque 19h et ma décision est prise. Je partirai à 3h pour tenter d'attraper le bus de 9h20…
Je ne m'attarde donc pas plus. Je passe régler la gérante, lui donnant un peu plus afin de pouvoir régler le gîte, puis je m'engage dans les escaliers pour rejoindre la route.
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De retour au gîte, je glisse l'argent dans le tiroir à couverts comme prévu et j'ai la bonne surprise de trouver un pot de confiture de figues et une baguette sur la table de la cuisine
Je lui enverrai un SMS pour la remercier
Après une bonne douche, je me mets enfin au lit
Chapitre 6 : Corte - Alesani : La corse authentique ?
Je remonte l'escalier en direction de la réception. L'hôtesse est là, pas besoin de l'invoquer avec la cloche cette fois ci
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Je lui montre le contenu de mon compte en banque pour lui prouver que je ne suis pas à sec et que je peux payer théoriquement
L'hôtesse et moi réfléchissons à un moyen. Dans le même temps, je communique par messages avec ma famille pour les informer de la situation délicate
Ma mère propose d'envoyer un chèque par la poste, ce à quoi la réceptionniste semble peu enclin. En effet, elle m'explique qu'elle a déjà fait ça par le passé et que le chèque n'est jamais arrivé. Elle a dû retirer l'équivalent de 4 nuits sur son salaire
Yen a vraiment qui ont aucune race quand même
Je comprend néanmoins que je vais DEVOIR la convaincre sinon c'est la nuit sur le trottoir
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Ayaa, je m'attendais pas à ce qu'elle cède si facilement !
Je la remercie mille fois et avant de prendre possession de mes quartiers je pousse encore le bouchon en lui demandant si elle pourrait m'indiquer où reprennent les traces
La chance semble me sourire aujourd'hui, ma bienfaiteuse me fait découvrir l'application all trails
Une fois dans la chambre, je me souviens avoir pris une douche glacée avant de sombrer toute l'après midi dans un sommeil profond
C'est l'humidité des draps qui m'a réveillé sur les coups de 17h. Il faisait une chaleur à en crever et j'avais innondé le lit de ma transpiration
J'allume mon portable et l'appli de mon compte en banque est toujours ouverte. Mon solde est de 7€ et je comprend tout directement. Mes payements depuis la veille à l'hôtel (70€) jusqu'à aujourd'hui à la boulangerie n'avaient pas encore été pris en compte sur l'appli, me laissant donc penser qu'il me restait de l'argent alors que la carte était presque vide !
Voilà donc pourquoi aucune des solutions de l'hôtesse ne marchait…
Ma mère me fera un virement pour que je puisse poursuivre l'aventure et me voilà donc endetté au bout de 3 jours de marche
Les 7€ faisant un peu tâche, j'en dépense une partie en commandant un panier "too good to go" à la boulangerie d'en face
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Avant de me coucher définitivement, je consulte mon gps nouvellement acquis : 6h jusqu'à Sermano
Je me suis bien reposé aujourd'hui et je ne sais pas si la genouillère tiendra sur la longueur. Pas le choix, réveil à 2h30.
Je ne sais pas si on peut d'ailleurs parler de réveil car je n'ai logiquement rien dormi de la nuit après mon coma de l'après midi. Dehors, je passe devant la boîte de nuit avoisinant l'hôtel, tel un zombie
Les videurs me regardent passer avec mes bâtons et mon genou ficelé comme un saucisson
Aidé de ma frontale, j'effectue tout le dénivelé positif, comme grisé par l'obscurité. Je fini par sortir d'une forêt pour contempler la vallée qui commence à s'illuminer au premières lueurs
La descente me contraint cependant à rajouter la sangle pour soulager mon genou. Elle me permet également d'escalader un petit muret pour ceuillir des figues déjà bien mûres depuis des branches dépassant d'un jardin
J'entend des pas qui se rapprochent rapidement vers moi. Ça n'a pas l'air humain vu le bruit que ça fait
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2 molosses apparaissent au virage et me barrent le chemin en aboyant.
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Dociles, les chiens obéissent immédiatement et me laissent la voie libre jusqu'au village de Sermano. Après avoir remonté le petit village, je m'installe à la terrasse du gîte d'étape qui dispose d'une magnifique vue sur la montagne.
C'est en fait la maison de la propriétaire, une gentille femme, qui me régalera pour 5€ :
Gâteau à la châtaigne, confitures, pain grillé et café sont de la partie
Un couple de retraités me rejoint sur la terrasse.
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Je partage donc mon déjeuner avec eux et j'apprend que ces deux personnes sont des habitués du gîte et du mare a mare dont ils effectuent des étapes chaque année. L'homme m'explique que cette année ils ne randonnent pas et se sont juste arrêtés pour saluer la gérante car sa femme n'a désormais plus sa santé pour elle
Après cette belle rencontre, je prend la route de pianello où une fois de plus, je traverse des petits hameaux et villages atypiques avec leurs monuments aux morts, leurs chapelles et leurs fontaines qui sont toujours une bénédiction pour mon gosier
Je finis même par passer par la chapelle san brancaziu ! S/O moi même
Pianello est à l'image des villages que j'ai traversé : il n'y a pas plus de choses que j'ai déjà decrites et je trouve le gîte fermé à 13h30
Le repas de midi se résumera donc à un sachet de sucre en poudre et à de l'eau
Sans m'attarder, je programme Alesani sur le gps
Sur le chemin je rencontre les cochons en semi liberté pour la première fois depuis le début du voyage
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17h40, je suis posé sur une chaise en plastique devant le gîte. J'ai appelé la gérante et j'attend patiemment qu'elle vienne m'ouvrir
A son arrivé, j'apprend sans surprise que seul les payements en espèce sont acceptés.
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J'enfile un débardeur et je me laisse guider par la douce odeur de sauce tomate qui émane du restaurant