Pour le prochain chapitre, vous préférez avoir un bloc (le matin avec Yuzuki et l'aprem à Tokyo) ou je sors en deux fois ?
La première option ça vous fait un long chapitre, donc plus de lecture d'un coup. L'autre ça fait moins de temps à attendre et du coup une lecture plus courte sur l'instant.
Dites moi ce que vous préférez
Partie I/Chapitre 7 : journée tranquille à Omiya
Me voilà debout à 7h, une nouvelle fois, et ce sans réveil. Nous sommes le 21 Mars et je n’ai rien prévu encore.
Parce que je suis trop flemmard pour descendre au konbini prendre un bout à manger, mon petit déjeuner sera un de ces curieux yaourts japonais. De ce que j’ai aperçu, les yaourts s’achètent sous des gros formats à l’unité, et non en pack. C’est un allié du matin pour pas mal de personnes ici. Dans les faits, ce que je mange n’est rien de plus qu’un basique yaourt à la fraise.
J’en profite pour boire un peu de jus acheté auparavant, c’est dégueulasse ! Je ne bois pas vraiment de jus en brique en temps normal, mais l’arôme infame de mon abomination industrielle est suffisante pour me garder à distance de tous les jus au Japon.
J’en profite pour manger un œuf dur que j’avais pris la veille au soir ; petite marinade au soja et cœur orangé, fondant, achèvent la fatigue restante.
Pour la matinée je décide de baliser le restant des alentours. A ce stade j’ai l’impression d’avoir faut de cet espace mon territoire. Je finis par connaitre tous les parcs, rivières, petits sanctuaires, et promenades. Je suis comme un poisson dans l’eau.
Cette sensation d’être le maitre des lieux est décuplée car l’université est absolument vide. Je ne crois presque personne si ce n’est ou deux agents d’entretien un peu perdu. Le peu de personnel qui y travaille est reclus dans quelques bureaux d’un bâtiment qui m’est lointain.
Le plus frappant est sans aucun doute le calme qui règne dans le dortoir. Il est composé de quatre bâtiments, j’ai eu la chance d’être dans le plus neuf et le plus récent.
Dans ma tête j’étais le seul, je pensais que tous les autres internationaux arriveraient à la dernière minute, pile avant les cours, pour des raisons techniques ou budgétaires. Ce biais est renforcé par le fait que je ne croise personne dans les environs. Yuzuki avait bien évoqué un étudiant thai, je n’ai vu personne dans mon bâtiment. De même, le secrétariat du dortoir veut organiser une réunion zoom dans les jours qui suivent, avec deux autres personnes, que je n’avais pas vu.
Mon idée des lieux était plus confortable : c’était mon territoire avec personne pour me déranger. J’aimerais que ce vide dure pour l’entièreté du séjour.
Dans les faits, et je n’en avais pas conscience à ce moment : il y’avait énormément de monde. Et encore aujourd’hui je ne comprends pas comment j’ai pu croire que les dortoirs étaient aussi vides. Or plus tard, j’apprendrais que mes camarades de dortoir les plus chers sont arrivés bien avant moi ou en même temps !
La matinée s’écoule alors que je vagabonde dans une petite forêt proche. J’y aperçois beaucoup de vieux prendre en photo les nombreux petits oiseaux qui peuplent les lieux.
L’heure tourne et vers la fin de matinée j’ai l’envie d’explorer un coin plus urbain. Deux choix s’offrent à moi :
-la préfecture de Saitama se trouve à la bordure ouest de Tokyo. Il est très simple de se rendre dans la mégalopole, en seulement 30 min de train, environ 330 yens, ce qui fait de façon très arrondie, 3€ l’aller.
-aller à Omiya, la petite Shinjuku comme certains aiment dire. C’est un peu le cœur urbain de la ville de Saitama, qui aussi le même nom que la préfecture. Même si c’était plus proche, le fait de devoir passer par le bus puis le train revient presqu’au même prix que Tokyo.
Puisque j’étais un peu dans cette logique de couvrir sous forme de cercles mon territoire proche, Omiya est de fait ma prochaine destination.
Tokyo m’impressionnait un peu et je me disais autant y dédier un jour complet, au lieu d’un midi et d’une après-midi.
Après un peu moins d’une demie heure de trajet, j’arrive à Omiya. Si la gare ne possède que deux sorties, elle est très grande. Une vingtaine de stations s’y trouvent dont plusieurs donnant accès au famoso Shinkansen, le TGV japonais. Énormément de pâtisseries peuplent les lieux, la douce odeur sucrée, et les jolies vendeuses qui hurlent « Bienvenue » avec un grand sourire, suffisent pour mettre la puce à l’oreille. Ce n’est pas encore l’heure de manger….
Après avoir emprunté la sortie la plus proche, je me trouve nez à nez avec un taito station de 4 étages, 4 étages de jeux d’arcade dans ma tête !
Évidemment j’y passe l’heure, partagée entre un battle royale Jojo
Je sors du taito au coup de midi et je réfléchis à ma prochaine destination. En cherchant rapidement sur Maps et Internet je vois qu’Omiya possède un grand parc. Avec un peu de chance je peux voir des cerisiers en fleurs….
Étant toujours intimidé par le fait d’aller seul dans un restaurant intégralement en japonais, je me jette sur un konbini. Pour la modique somme de 3€ j’obtiens une barquette de riz au curry. Lorsque je passe à la caisse, le vendeur me pose une question en japonais. Je réponds mécaniquement par l’affirmatif, en fait c’était pour passer le riz au micro-onde.
Après un peu de marche à l’extérieur, je trouve enfin un banc. Affamé, je dévore mon plat à l’aide de ma cuillère en plastique, malgré un goût très bizarre, presque rebutant. Au moins mon palais aura beaucoup voyagé depuis son arrivée !
Je passe enfin dans un grand torii, et j’arrive dans un nouveau monde. Je ne vous l’ai pas dit encore, mais dans ces endroits on trouve toujours des fontaines pour se purifier les mains avec un peu d’eau. Celle devant moi est particulièrement belle avec le beau dragon qui l’arbore.
Mon dévolu se porte d’abord sur une forêt de bambous indiquée par une grossière flèche qui déteint du reste. J’y découvre un petit cours d’eau très clair aux bruitages apaisants. Coupé du reste du parc, je peux y rester longuement, tant je tire satisfaction à écouter ce doux son. Un mot résonne en moi, zen.
Je trace un demi-tour rassuré pour explorer le cœur du parc. Je me retrouve devant un grand lac, avec des branches d’arbres si grandes qu’elles tombent dans l’eau. Dans cette forêt de vert, un petit pont rouge jaillit au loin, sa couleur éclatante absorberait le regard de n’importe qui. J’ai cette représentation cliché du jardin japonais dans ma tête, je l’a vis sous mes yeux. Le petit pont rouge de la sorte est un grand classique du jardin zen, mais je ne peux m’empêcher de ressentir une émotion, purement esthétique, à sa vue.
Le jardin se prolonge d’îlots en îlots, d’étangs en étangs. Ce qui me frappe c’est le son ambiant. Malgré le petit boucan provoqué par la foule, je ne quitte jamais le son du courant d’eau.
Bientôt je perds de vue l’eau et j’arrive devant un grand hôtel ou un groupe de fidèles prient. Un prêtre habillé en bleu se trouve devant eux, avec son grand bâton aux papiers blancs à son bout, il frappait de droite à gauche pour donner le rythme de la prière. Tout le monde suit d’une synchronicité frappante. Je regarde d’un œil curieux et intéressé le spectacle au loin.
A l’entrée du sanctuaire se trouve une curieuse présentation. Le grand vide devant moi est comblé par la présence, au sol, de parapluies roses et bleus. Bon, original. La relative transparence des parapluies et les rayons du soleil donnent au par terre gris des couleurs surprenantes.
En continuant mon chemin j’arrive finalement dans la partie qui me fait le plus dire « bon je suis dans un parc ». Un grand chemin tourne en cercle autour d’une grande étendue d’herbe et d’arbres. Plus tôt dans la journée je me suis demandé si je serais chanceux pour voir des cerisiers. Eh bien….je n’ai à présent que des cerisiers sous mes yeux. Certes ils ne sont pas tous éclos, mais il y’en a assez pour me donner l’impression que je ne suis plus dans un monde vert, mais rose.
Partout sur la pelouse se trouve des familles heureuses, couples amoureux, enfants joueurs, lecteurs solitaires et amies gourmandes. Serait-ce un hobby national de sortir pour passer du temps sous les cerisiers ?
A mon tour de faire pareil. J’ai longtemps voulu manger des « dango » j’ai enfin l’occasion.
Ce sont des petites boules blanches, ou colorées, faites à partir de farine de riz gluant. Leur goût est très doux et peu prononcé, il sert plutôt de « support » pour relever une saveur. J’en commande au miso. J’ai donc des petites boules grillées au feu avec une sauce miso par-dessus. Puisqu’on ne mange pas de sauce directement tel quel, surtout lorsque son goût est fort, le dango vient lui donner une texture, un mâchant, un goût moins prononcé.
Après ce festin je continue à tourner en rond et je tombe sur un petit zoo gratuit, assez minable. Je ne me souviens même plus des animaux que j’ai vu, j’ai néanmoins encore la sensation qu’ils évoluaient dans des conditions assez déplorables, raison pour laquelle je suis sûrement passé vite.
L’après-midi se termine doucement et je continue de randonner, tel un poète romantique, autour du dernier grand lac du parc d’Omiya. Quand je me pose sur le banc, pour boire un thé vert bien amer, et observer les poules d’eau, j’ai une puissante sensation de délivrance. Ma meilleure vie débute….
Il est bientôt 21h, je suis dans ma chambre et je lutte pour ne pas m’endormir.
Je réfléchis à ma journée de demain et je me dis qu’il serait temps de visiter Tokyo. Le quartier le plus proche depuis mon dortoir est Ikebukuro, je peux y aller avec un train direct de 30 minutes environ c’est parfait ! Je note quelques endroits à voir pour être sûr de rentabiliser mon temps.
Avant de dormir, je reçois un message sur LINE :
« Salut, désolé de t’envoyer un message le soir, mais t’es dispo demain matin ?
-Euh oui ?
-Parfait. On va en profiter, vu qu’on est en période creuse et qu’il y’a pas d’autres étudiants, demain on va aller au bureau pour faire tes papiers.
-Super, ça va être long ? la nouvelle ne me réjouit guère, devoir courir dans les administrations et perdre ma matinée qui était prévue à l’exploration de Tokyo….
-Aucune idée. Si on a de la chance c’est court. Sinon non. On verra bien demain.
-….
-Tu peux venir au Lawson vers 8h30 ? c’est vrai qu’on a un konbini dans l’université me dis-je.
-Bien sûr. On est loin du bureau ?
-Dix minutes à pieds et c’est parce que je marche lentement. C’est à côté de l’université. Vraiment ici on est hyper bien placé.
-Parfait, bonne nuit et à demain.
-Bonne nuit !
Sans le savoir, demain, j’allais rencontrer un de mes meilleurs gars du Japon, Yuzuki le bro ultime.
Le 02 octobre 2022 à 21:41:36 :
Sympa khey ! Par contre tu as l’air d’avoir bûché comme un dingue ton voyage et donc tu connais tout. J’espère que tu as eu des surprises quand même
Merci du message khey !
Alors je vais développer cette idée bien plus tard dans mon topic mais t'as eu une bonne intuition, en gros à ce stade du voyage je calculais énormément
et j'allais en "terrain connu" (comprendre que je connaissais au préalable et sur lequel je m'étais renseigné) ça va vite se voir dans les prochains chapitres
Et évidemment ça va changer progressivement cette façon de faire et de voyager
Le 02 octobre 2022 à 09:37:07 :
Le 01 octobre 2022 à 20:09:52 :
Le 01 octobre 2022 à 19:52:21 :
Je lis attentivement le topic mon khey
J’étais sensé vivre la même chose que toi à la même période, avec notamment l’attente de l’ouverture des frontières pour les étudiants au début de l’année mais je me suis pris un coup de p. de l’univ qui devait m’accueillir (= j’ai pas pu obtenir mon COE)Je retente l’aventure début 2023, merci de faire rêver
Bon sang le COE t'as vraiment pas de bol
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506463227-risitaspeur.png
Ravi de t'avoir sur ce topic khey, ça va être GIGA long mais j'en aurais des choses à direhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/02/1484173541-cc-risitas596.png Tu devais partir où ?
Ah mais mec je me suis fais entuber comme jamais mais bon c’est passé maintenant
Je ne donne pas le lieu exact mais c’est pas loin d’Hiroshima. Et idem je retente la même pour début 2023Il y a moyen que je vienne te MP ? J’ai qq questions à poser
Je tease la suite du risitas mais si c'est proche d'Hiroshima je connais un peu le coin
Avec plaisir pour les questions
SOMMAIRE :
PROLOGUE
Prologue/Chapitre I : qui suis-je ? https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185392870
Prologue/Chapitre II : un quotidien d'enfer https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185399766
Prologue/Chapitre III : la lumière au bout du tunnel https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185427638
PARTIE I
Partie I/Chapitre IV : le grand départ https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185994670
Partie I/Chapitre 5 : la première journée https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1186405782
Partie I/Chapitre 6 : Kawagoe la belle https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1188122038
Le 01 octobre 2022 à 19:52:21 :
Je lis attentivement le topic mon khey
J’étais sensé vivre la même chose que toi à la même période, avec notamment l’attente de l’ouverture des frontières pour les étudiants au début de l’année mais je me suis pris un coup de p. de l’univ qui devait m’accueillir (= j’ai pas pu obtenir mon COE)Je retente l’aventure début 2023, merci de faire rêver
Bon sang le COE t'as vraiment pas de bol
Ravi de t'avoir sur ce topic khey, ça va être GIGA long mais j'en aurais des choses à dire
Tu devais partir où ?
Mon bon khey je viens de tout lire et ça me fait très plaisir de voir ton topic se lancer, depuis le temps
La forme type "fic risitas" est impeccable, ça se voit que tu as écris ça en avance et que tu as bien taffé, t'as fais beaucoup de progrès depuis le Risitas boulangerie. Futur titre culte du forum en approche
J'ai remarqué une petite différence aussi, t'es très timide sur les références, t'as juste donné le nom d'un jeu sinon tu dis "les anime" "les jeux", je me rappelle que sur ton risitas boulangerie tu n'hésitais pas à donner des noms directement
Le 01 octobre 2022 à 17:38:08 :
Soyez bien attentifs, dans ce chapitre il y'a UNE phrase qui si vous la comprenez bien, peut vous faire changer toute la perception que vous avez de la fic jusque là.https://image.noelshack.com/fichiers/2017/49/2/1512513383-jesuscapuchehacker.png
Romani
Partie I/Chapitre 6 : Kawagoe la belle
Le lendemain, avant 7h, déjà debout. Le soleil se lève tôt, et ses rayons, discrets dans ma chambre, m’éveillent en douceur. J’ai habituellement le réveil lourd mais celui-ci est particulièrement agréable.
Je descends au konbini pour acheter un thé et un sandwich à la confiture. Aujourd’hui j’ai envie d’explorer d’aller plus loin, et explorer toujours un peu plus mon périmètre. Je reprends mon chemin d’hier, sous de belles éclaircies. J’arrive enfin du point un peu en hauteur ou j’avais aperçu le Mont Fuji, aujourd’hui porté disparu….
Je trace tout droit, le trafic s’intensifie. Le chemin, d’abord en double voies, se triple. Qu’est-ce que c’est bruyant, il est à peine 8h et les routes, pleines, deviennent le colisée de chauffards en cravate. Si les klaxon sont absents de la partie, les moteurs subissent de plein fouets les accélérations impromptues, imprévues.
500m, 800m, 1km, le chemin ne semble pas se terminer. Au loin je vois des parcs, des chemins au bord de la rivière. Ma destination est la ! Un 1km et demi, presque deux, aucun signe de bifurcation. Je me suis engagé en plein milieu du périphérique, ce qu’un rapide coup d’œil sur Maps me confirme.
Ma destination la plus proche est une petite ville complètement quelconque, mais je pourrais prendre un bus depuis la-bas. Lorsque je regarde sur ma carte les destinations, considérées « d’intérêt », je vois écrit en gros, Kawagoe….Je me souviens avoir vu ce nom maintes fois après avoir cherché les lieux touristiques de Saitama, la préfecture dans laquelle je me trouve pour rappel.
Kawagoe est considérée comme la Little Edo, cette ville possède un quartier avec des bâtiments vieux des années 1700 ! Fan de l’esthétique et l’univers de la période edo sous toutes ses formes visuelles, je ne peux manquer ce rendez-vous. Je suis parti pour une heure de transport, avec une première longue demi-heure en bus, suivi d’une seconde autre en train.
J’arrive dans la gare de Kawagoe. La première chose qui me frappe, plus qu’ailleurs, est cette capacité que la station, a, de mettre en avant les attractions de sa ville. Partout je peux voir des images de ce vieux quartier, des photos de femmes en yukata, une mise en avant des spécialités culinaires locales….Avant de pénétrer dans le cœur historique, la ville organise sa vitrine et se mets en avant.
C’est quelque chose qui n’aura cessé de me frapper au Japon. Partout l’ou on voyage, les campagnes publicitaires dans les gares, en promotion de différentes villes et région de l’archipel, sont envahissantes. Il est très facile d’avoir en tête beaucoup de représentations d’endroits assez lointains. Bref, le tourisme local est extrêmement développé.
Une fois sorti de la station, je me retrouve dans une ville quelconque. Quelques regards précipités sur les cartes me donnent à voir le restant du trajet, encore 3km avant ma destination. Soit.
Je marche une dizaine de minute et je tombe nez à nez face à un sanctuaire rempli de croyants. La foule attire mon regard, et d’un œil profane j’observe pour la première fois comment les gens pratiquent leur religion. Bouddhiste ? Shintoïste ? Je ne peux différencier.
L’entrée est symbolisée par ce grand portail rouge, torii. Avant d’y entrer, le fidèle fait un salut. Lorsque sa tête est couverte, il retire son couvre-chef avant de le remettre une fois dans l’enceinte du sanctuaire.
Une fois entré, tout le monde s’aligne derrière une grande caisse en face du bâtiment principal. On y lance une pièce, suivi de deux saluts, deux frappements de main, ce qui semble être une courte prière silencieuse, et un dernier salut.
Un chemin caché sur la gauche donne sur un petit jardin zen composé de bambous et d’un minuscule étang. En face se trouve une petite statue, d’un vieil homme moustachu, un sage comme on dit, assis en tailleur. Il tends vulgairement son oreille, qu’il mets en évidence avec sa main. Je peux entendre « murmure moi ton secret…. ». Les fidèles réitèrent le même processus qu’au sanctuaire, mais au lieu de prier, ils murmurent discrètement, à tour de rôle, quelque chose dans l’oreille de ce curieux monsieur. Un secret, une confidence, un acte inavouable, ou une simple prière ? Je n’en ai pas la moindre idée, et malgré le nombre très important de sanctuaires et temples que je verrais par la suite, je ne reverrai jamais un tel dispositif.
Malgré tout ce monde, je suis le seul étranger. C’est drôle comment on peut se sentir seul, alors que physiquement l’on est entouré. L’anonymat, l’effet troupeau et les rituels de chacun plonge tout le monde dans sa bulle. Oui c’est comme si tout le monde était transformé en bulle, j’imagine alors à quoi pouvait ressembler ce sanctuaire, vide, habité par des bulles de savon qui ne s’éclatent pas. Onirique….Or c’est bien ce sentiment que je cherchais aussi, d’être complètement à part, en décalage avec le reste du monde. Je suis l’intrus, mais personne ne me remarque, ne me dévisage, hormis quelques sourires isolés d’enfants….
Avec le recul il se peut très probablement que ce jour-ci soit l’équinoxe de printemps, le « Shunbun no Hi » en japonais. C’est une fête nationale ou les gens vont rendre visite à leur famille, vont au cimetière, et prient bonne fortune pour le printemps qui arrive. Elle se déroule souvent le 19, 20 ou 21 Mars, j’étais à Kawagoe le 20 Mars. Aujourd’hui c’est ma seule explication à pourquoi ce jour était aussi peuplé.
Je continue mon chemin vers le quartier historique et j’arrive sur une grande rue marchande et piétonne. Rien n’attire mon attention, si ce n’est un restaurant qui m’a l’air bon et pas cher. 11h30, on se lance.
Je suis accueilli avec le sourire par une hôtesse quelconque qui m’amène à ma table. Aussitôt elle m’amène une cruche de thé, très frais, heureusement j’ai un peu chaud. Mais ce thé, très foncé, à un goût amer et rebutant. C’est inédit, la première fois que mon palais goûte une telle saveur. Je ne suis pas très fan sur le coup.
Je suis arrivé dans un restaurant spécialisé dans les tempura, je ne reviens pas en détail sur ce que c’est. Je prends donc un gros bol de riz, avec des tempura de patates douces, de légumes et une crevette, servi avec une soupe miso. Même pas 4€ pour un tel festin, cimer chef ! Elles sont meilleures que celles d’hier en plus. Je me demande alors, qu’est-ce que ce pays ou je peux manger pour un rapport qualité-quantité-prix que je n’avais pas expérimenté jusqu’à présent.
Je continue mon chemin et entre temps je tombe sur une salle d’arcade de la branche Taito Station, présente un peu partout au Japon. Je passe une heure à jouer à sound voltex, un jeu de rythme, le même qu’hier.
La grande rue marchande se termine pour ouvrir sur une autre rue piétonne….mais cette fois-ci elle est bien plus intéressante ! De part et d’autres se trouvent plein de petites boutiques d’artisans, qui vendent des éventails, des yukatas, des sucreries traditionnelles. Toutes les boutiques ont leur propre identité, et je n’ai pas cette sensation qu’elles sont recopiées les unes sur les autres.
Une autre population apparait également : des japonaises en yukata….Mes yeux se posent sans cesse par mégarde sur ces deux japonaises, ce petit groupe, ce couple, dans la plus belle des parures. Toutes ces tenues sont flamboyantes et très colorées, du rouge, du bleu, du jaune….Ce qui me frappe c’est aussi le soin, l’attention et le maquillage des jeunes femmes. Elles sont toutes très maquillées, et ont chacune une coiffe assez distinguée, à base de chignons plus ou moins complexes à réaliser.
Tout s’explique parce que Kawagoe regorge de boutiquer pour louer des yukata ! C’est des formules ou tu paies 30€, 40€ et tu te balades une heure, deux heures, trois heures avec. Finalement la ville se vends un peu sur cette expérience, j’ai l’impression.
La rue se densifie et les stands de nourriture se multiplient. En fait à son bout se trouve le début du quartier historique. Étant le seul étranger, j’attire très facilement le regard des commerçants, alors que les passants m’ignorent comme de la poussière. Ils n’hésitent pas à me dire bonjour.
Tout au bout de la rue je tombe sur ce qui semble être une famille de commerçants, spécialiste de la patate douce et du miel : « Hello hello, where are you from ?
-France.
-Bonjour ! …..ça va ? Hahahaha
-Take this please, very good
-Take take again please very good” et l’on m’offre une deuxième part.
Ils ont bien réussi leur coup, au début je ne prêtais aucune attention à leur stand, et me voilà à dépenser 300 yens (environ 1,6€ ?) pour m’acheter ces brochettes de patates douces au miel. Un met délicat que j’ai eu du mal à finir car je n’avais pas faim, quand même c’était très bon !
Me voilà dans ce fameux quartier historique….et….c’est décevant…. ? A première vue ce n’est qu’une grande rue, très bondée. Les bâtiments sont très jolis en effet, et leur matériaux déteignent complètement du reste de la ville. Ces vieilles batisses me rappellent bien des films historiques japonais que j’ai pu voir. Mais….c’est tout ? Je suis un peu déçu sur le coup, m’attendant à être plus dépaysé par quelque chose dont j’ai exagéré l’échelle.
Nonobstant la rue se révèle être longue et ses boutiques sur le même modèle que décrit précédemment. Une magnifique boutique dédiée au studio ghibli saura capter mon attention pendant un bon quart d’heure.
Sur mon chemin je peux également apercevoir le fameux clocher de Kawagoe, celui qui se trouve sur toutes les publicités ! Il est très classe aussi.
Je continue d’avancer sans trop de motivation, sous une journée qui se fait plus chaude. Je tombe cette fois-ci dans un grand complexe de temple, ou tout le monde vient déposer, avec son petit yukata bien souvent, un papier avec un vœu, acheter un charme, prier et autres joyeusetés spirituelles. Le lieu est joli et j’en profite pour prendre des photos, armé de mon fidèle Canon 2000D et son 50mm.
Dans ce parc, un ensemble de lanternes attire mon attention. Tout le monde avait bien compris que c’est le coin joli, avec une armée de japonaises qui se posent pour se prendre en photo. Malgré tout je ne pouvais que rester admiratif face à ce joli travail. Ma première pensée, à quoi ressemble ce lieu, tard dans la nuit, quand tout le monde est rentré chez soi….
Lorsque je regarde ma carte et l’heure, je me dis qu’il va être l’heure de rentrer. On s’approche de la fin d’après midi et je suis arrivé au bout de la ville. Je décide de faire demi tour en longeant une rivière.
C’est par hasard, que se révèle devant moi la plus belle scène de la journée. Vous savez sûrement que le début du printemps au Japon est initiée par la floraison des cerisiers. 20 Mars ça n’a pas encore commencé, les bourgeons commencent tout juste à éclore. Mais sans m’y attendre, apparaissent devant moi deux cerisiers entièrement fleuris au bord de la rivière. C’est comme si la rivière apportait la vie nécessaire pour faire éclore ces deux arbres-ci et non les autres. Tout simplement fascinant et merveilleux. Ce rose qui jaillit du sol de nulle part est magnifique.
Je n’étais pas le seul poète, photographe sensible à ce bel éphémère. Un petit troupeau s’est posé au pied de l’arbre pour prendre des photos. Ce qui m’a surpris néanmoins, c’est à quel point ces japonais sont subjugués par l’arbre lui-même. Ce que je veux dire c’est que les photos prises ne sont pas en majorité des selfies, des portraits d’eux avec les cerisiers en arrière-plan. Non tout le monde est concentré sur les pétales en eux-mêmes. Bercé par l’arbre, je termine ma journée à lui rendre hommage par mes photos….
J'écris la sweet y'aura pour sûr un chapitre aujourd'hui
Encore désolé de mon absence car j'étais extrêmement affaibli et je vais me trainer encore de la fatigue longtemps, mais je vais essayer d'écrire le plus de sweet sur un temps court dans l'immédiat
Le 30 septembre 2022 à 22:37:41 :
le topic est définitivement mort, j'enlève des favoris et je laisserai l'opax bider si il finit par poster
Non je commence à écrire la sweet demain de mon côté, je suis juste très fatigué et encore malade
Le 26 septembre 2022 à 21:56:18 :
bon bas RIP le topax
Si vous pensez que j'allais abandonner
J'ai dis dans le premier message que j'ai beaucoup de choses à raconter ça va prendre du temps et ce genre d'imprévus font parti de l'expérience
Le 25 septembre 2022 à 18:09:25 :
sweet
Je suis vraiment très malade j'en ai pour au moins la semaine entière qui suit, je passe mes journées à dormir tellement je me sens fatigué désolé les kheys
J'essaierais de faire plein de chapitres d'un coup quand j'irais mieux mais promis j'abandonne pas
J'ai promis le chapitre pour vendredi mais ça va être impossible, me voilà KO et fiévreux je me sens trop fatigué pour écrire
Je compenserait en faisant deux chapitres pour la prochaine
Le 20 septembre 2022 à 23:19:15 :
Salut mon kheyou ! Merci pour la dédicace ça fait plaisir ))"> Je viens de finir le chap 4, continue d'écrire comme ça je suis cela attentivement
Merci khey t'imagines pas comment ça me fait plaisir de te voir lecteur ici ! Y'a le chapitre 5 juste en haut
Pour l'instant on va dire vendredi pour le 6