Le 19 juillet 2020 à 18:34:55 banquetanal a écrit :
Oui il est enfin de retour
Bon, notre seul espoir de sortie est de parier sur le mestre. Au moment où un jeune élève descend dans les cellules (et surtout pas un mec haut placé qui pourrait être dans le complot), le mestre devra dire quelque chose pour attirer l’attention et prouver qu’il est sain d’esprit
pas bête
je commence le chapitre IX
Le 18 juillet 2020 à 23:34:52 Parallx a écrit :
Pourquoi tu m'ignores... ?https://image.noelshack.com/fichiers/2020/18/7/1588517749-leonard-tristoune.png
Je t'ai répondu sur le discord faquin
Chapitre VIII
- Où est-ce que vous nous emmenez ?
Vous voilà sans armes, enchaînés aux poignets et aux pieds. A la lumière d'une torche, le capitaine des gardes vous conduit, d'un pas assuré, à travers un labyrinthe de couloirs obscurs. Il n'a jusqu'ici répondu à aucune de vos questions, préférant tantôt le silence, tantôt les réponses creuses.
- C'est lord Hightower qui nous a fait arrêter ? Il a trahi le roi ?
- ...
- C'est donc dans ses geôles que vous nous menez.
- Tu le verras bien assez tôt.
Et, prononçant ses mots, vous débouchez dans une pièce plus vaste, légèrement éclairée, et bordé de barres de fer. Une prison. Rien de très surprenant.
Pendant quelques instants, l'endroit avait semblé être plongé dans un silence relatif. Mais le tintamarre produit par vos chaines et par les armures des gardes réveille les prisonniers; vous devinez des mouvements et des grognements au fond des cellules. Peu à peu, des visages blafards, difformes, squelettiques apparaissent, ainsi que des mains crochues, velues, pâles et faméliques, accrochées aux barreaux.
- Tiens tiens tiens mais c'est qu'on a de la visite !
- V'nez par là boire un p'tit verre de rouge !
- Regardez droit devant vous. Evitez tout contact visuel.
- Que ...
- C'est le seul conseil d'ami que vous aurez de moi. Faites ce que je vous dis.
Vous hochez la tête en déglutissant, mais l'ordre du garde a éveillé votre curiosité, et il vous prend l'envie de les regarder. Vous cherchez le regard de nombre d'entre eux, et vous les trouvez emplis de mille expressions changeantes. Certains prisonniers dégagent une auteur immonde, d'autres baignent dans des mares de vomi, d'urines ou de selles, parfois les trois à la fois. Certains vous adressent la parole:
- Ta valyrienne-prout de poche te dit : "Nyke Daenerys Jelmāzmo hen Targārio Lentrot-prout". Ta réaction ?
D'autres puants vous hèlent dans une espèce de langage inconnu:
- Sah igo la grosse moula la moulaga
Une main se pose sur votre épaule. Vous croyez d'abord que Dwight a quelque chose à vous dire, mais c'est le vieux mestre, muet depuis l'arrivée à Villevieille, qui vous adresse la parole.
- I-i-il a raison, v-v-vaut mieux pas croiser leur regard
- Qu'est-ce qu'il y a de si spécial avec cet endroit ?
- On est p-pas dans les prisons de lord Hightower, on ...
- Eh, vous deux ! Silence !
Le capitaine s'arrêta à la moitié du couloir; là où commençaient les cellules vides.
- Bien. On va séparer le gros du reste.
- Ah, parce que moi je ne suis pas dangereux ? Vous voulez une démons-
- Oui oui ben ferme la. Tiens puisque tu demandes, séparez aussi celui-là, mettez-le loin des autres.
- ...
Et c'est ainsi que vous vous trouvez piégés dans une cellule, en la seule compagnie du vieux mestre.
- Et maintenant, on ne peut plus rien faire ...
- D-d-désolé ser Célestin ...
- C'est plus ma faute que la tienne ... au fait, qu'est-ce que tu voulais me dire tout à l'heure ?
- On est pas dans les p-prisons de lord Hightower ... On est dans la Citadelle. C'est là que les mestres mettent les fous, et leurs confrères un peu dérangés. Pour les étudier.
- Ah. Et ... c'est une bonne nouvelle ?
- Ca veut dire qu'ils n'ont pas voulu nous mettre dans les geôles de lord Hightower, donc il ne doit pas savoir que nous sommes là ... mais les espions de lord Erryk risquent de ne jamais de s'en rendre compte.
- Donc ... Je suppose que c'est la fin de l'aventure ...
Sur le navire, le soir ...
- Tu pense qu'ils auront fini dans combien de temps ?
- Ca prend du temps, ces choses-là, tu sais. On ne les reverra pas avant après-demain.
- Imagine en fait les types du guet qui escorté ser Célestin et le mestre, au lieu de les amener dans la Grand-Tour ils les ont trahis et foutus en prison !
- Pourquoi ils auraient fait ça ?
- Non, je rigole ... mais imagine quand même !
- ...
- Tiens, il y a du bruit sur le pont ! Allons voir ce qui se passe là-haut !
Marley se dresse d'un bond, et, suivi par Warren il grimpe l'escalier raide qui mène au pont du navire ... et redescend aussitôt, terrifié.
- Pousse-toi ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Laisse-moi voir !
- Putain, Warren, ça sent pas bon ...
- Quoi ?
- Les gens du guet, pareils que ceux qui ont escorté ser Célestin, ils sont montés sur le navire.
- Et alors ?
- Et ils ont dégainé leurs épées, et ils menacent l'équipage.
- ...
- ...
- On fait quoi ?
- On devrait pas essayer de comprendre ce qui se passe ?
- Est-ce qu'on a le temps ?
Soudain, des hurlements retentissent sur le pont, accompagnés par un tonnerre d'injures et d'anathèmes, et suivis par les éclats caractéristiques de l'acier sur l'acier. Les enfants comprennent aussitôt qu'au dessus de leur tête, un combat vient de commencer.
- Ca veut dire non ! Prends une arme, et suis-moi !
- Attends, tu vas les aider ?
- Euh, non, ils sont cuits. Pas nous. Faut qu'on se tire de là.
Warren conduit Marley à la poupe du navire, sous le château arrière, qui semblait être épargné par les combats. Là, il s'empare de la première épée qu'il trouva à portée de sa main, et son compagnon choisit à son tour son arme. Puis, alors que les gardes de Villevieille s'engouffrent dans les cales du navires, les enfants remontent par la trappe qui leur permet d'accéder à la cabine de ser Célestin. Tous les membres de votre équipage gisent à terre devant eux, ensanglantés, meurtris, gémissant.
- Oh merde ...
- On a pas le temps de pleurer. On doit se jeter à l'eau.
- Et comment on ...
- Suis-moi, et ne t'arrête pas !
Warren se jette alors hors de la cabine, courant comme un forcené sur le pont à la surprise générale des gardes, et sautant aussitôt par dessus bord pour atterrir dans les eaux glaciales du fleuve. Marley lui emboite le pas, et, s'il manque plusieurs fois de se faire attraper par les gardes, il parvient à sauter à son tour.
- Vous là ! Revenez immédiatement !
Mais il est trop tard, les enfants nagent pour leur vie, inlassablement, jusqu'à disparaitre dans la nuit noire. Ils longent le port, jusqu'à une espèce de quai en bois miteux, bardé d'embarcations vieillottes. C'est là qu'ils choisissent de remonter sur la terre ferme, trempés et frigorifiés.
- On est tirés d'affaire ...
- Mais pour combien de temps ?
- J'en sais rien. On ferait mieux d'aller se cacher. Et merde, mon épée va rouiller ...
- Quelle idée de prendre une épée dans l'eau ...
- Ben qu'est-ce que t'as pris ?
Marley ôta l'épaisse couverture qui drapait son arme, pour dévoiler l'arbalète myrienne de Dwight.
- Vois par toi-même.
Fin du chapitre, pas de choix aujourd'aujourd'hui
Chapitre VII
Sur l'île de Torth, au large des Terres de l'Orage ...
- Son navire vient de s'engager dans le Détroit de Redwyne, il sera à Villevieille dans quelques jours. L'escadre de Velaryon est arrivée à Lancehélion sans encombres, quoi qu'il en soit.
- Parfait. Vous avez bien travaillé. Sans vous, la vigilance de lord Erryk n'aurait pu être dupée.
- Tout le mérite vous revient. Mais venons-en à la part la plus complexe de votre plan... lord Redwyne, votre Main du Roi.
- Oh, ne vous l'ai-je pas dit ? J'ai du m'en charger personnellement, lors d'un repas en tête à tête. C'est un poison de Myr, très lent et insidieux; on croira à un problème intestinal ou que-ne-sais-je encore. J'ai moi même du en ingurgiter, sauf que je connaissais le remède. Mais j'ai quitté Peyredragon quelques instants après, histoire de me mettre en sécurité.
- Très malin, très malin, messire. Pour l'enfant Redwyne, comment comptez-vous le faire disparaitre ?
- J'ai changé d'avis à son sujet. On ne le tuera pas tout-de-suite. J'en aurai besoin.
- J'en prends note.
- Parfait ... parfait ... tout se passe comme nous l'avions prévu ... bientôt, la princesse sera aux Baratheon, et la Treille à moi ...
Pendant ce temps, sur le navire...
Vous trouvez Marley et Warren au fond des cales, ensevelis dans la pénombre, adossés au bois de la coque.
- Salut les enfants !
- Bonjour ser Célestin
- Vous ne vous ennuyez pas trop ? Qu'est-ce que c'est que vous avez dans les mains ?
- C'est une arbalète de Myr, regardez ! On dit que c'est les meilleures du monde !
- Ah oui ? Qui est-ce qui vous a donné ça ?
- Elle est pas à nous, c'est Dwight qui l'a ramenée de ses voyages ! Il nous a même appris à nous en servir.
- Dwight sait faire plein de choses !
- Mais battre ser Thomas Baratheon, il n'en aurait probablement pas été capable.
- ...
- Je veux dire, c'est vraiment vous qui l'avez tué ? Parce que ... ben ...
- J'ai été aidé. Un petit peu.
- Par qui ?
- Un poissonier. En fait, il l'a attaqué par derrière, sans épée. Mais c'est bien moi qui l'ai tué.
- Comment vous avez fait ?
- Il était déjà affaibli, parce que mon acolyte lui avait balancé une pierre sur la tête. Il m'a attaqué sans relâche, mais j'ai tenu bon, et j'ai réussi le feinter pour lui porter le coup fatal.
- Et votre acolyte, il est où ?
- La princesse l'a voulu auprès de lui pour assurer sa protection.
- Un poissonnier ? Protéger la princesse ?
- Puisque je vous le dis !
- Et vous alors, elle n'a pas voulu de vous pour la protéger ?
- Les femmes sont des gens compliqués.
- Je vois.
- ...
- Bon moi j'ai assez parlé pour aujourd'hui ! Plus que quelques jours et on arrive à Villevieille, soyez irréprochables d'ici-là !
- Oui capitaine !
Villevieille ! Enfin ! C'est un voyage de dix semaines qui s'achève, sous les cris de joie de l'équipage. C'est une ville immense, et d'une beauté sans pareille à Westeros.
- Regardez, les enfants, la grande tour que vous voyez là-bas, c'est la Citadelle des Mestres ! Le coeur de tous les savoirs de Westeros.
- En fait, c'est pas la Citadelle...
- Quoi ?
- C-c-c'est la G-g-grand-Tour, fief de l-l-lord Hightower... la Citadelle est d-derrière, et c'est pas vraiment une citadelle ...
- Ah, d'accord, bon à savoir
- Bon, donc c'est là qu'on doit aller.
Votre navire s'approche du port, et se fraye un chemin parmi les embarcations qui encombrent les eaux.
- Messiwr Célestun ji crwa qu'on est arrwivés.
- Ca ne m'avait pas échappé.
- J'ai fait hisser les bannièrws Targarwyen.
- Bien, bien. Préparez-vous à larguer les amarres.
Enfin, vous parvenez aux quais. A terre, vous attend un détachement du guet de la ville, constitué d'au moins cent hommes d'épée et d'une cinquantaine d'archers. Vous vous décidez à descendre, suivi par Huell, Dwight et le mestre Ectavien. Les hommes du guet vous font une haie d'honneur, qui s'arrête juste devant leur officier.
- Ser Célestin, mestre Ectavien, nous sommes très honorés de vous recevoir à Villevieille.
- C'est nous qui sommes honorés de votre hospi-
- Oui oui, on va faire comme si on avait fini d'échanger les amabilités si vous voulez bien. Ser Célestin, Mestre Ectavien, vous êtes désormais nos prisonniers, et nous disposons de vous comme bon nous semblera.
- M-mais !
- Vous avez ordre de garder le silence, et de nous suivre jusqu'où je vous conduirai. Au moindre geste louche, cela dit, vous allez passer un très sale quart d'heure. Contentez-vous de nous suivre, et restons pazifiques nonobstant.
Vous êtes terrorisé. Vous vous attendiez à beaucoup de choses, mais pas à ça ! vous faire emprisonner avant même d'avoir pu approcher la Grand-Tour ! C'est un monumental échec. Vous jetez un regard désespéré à votre équipage, qui n'a rien entendu de ce qui venait de se passer et qui croit encore que l'on va vous escorter jusqu'à lord Hightower. Huell vous dévisage avec insistance, pointant discrètement sa ceinture du doigt. Vous comprenez qu'il veut dégainer l'épée et faire un massacre. Il n'attend que votre accord. Diwght secoue discrètement la tête, pour exprimer sa réticence.
A) Tenter d'affronter le guet
B) Ne rien faire
Le 10 juillet 2020 à 18:40:22 Parallx a écrit :
Easy win pour la A
Exa, exa
Désolé pour le temps que met la sweet à arriver, je suis en vacances et j'ai assez peu de temps pour écrire mais elle devrait venir aujourd'hui ou demain !
Le 09 juillet 2020 à 14:58:59 Jehaisfortnite a écrit :
Bon retour kheyou
Je vote BLe 09 juillet 2020 à 15:03:55 Parallx a écrit :
A Les enfants. On s'en tamponne du mestre Ectavien
Chapitre V
- Les gnomes, la prochaine fois que je dois m'interrompre pour avoir le silence, vous allez passer un très, très sale quart d'heure. J'espère que j'ai été extrêmement clair.
Vous avez rassemblé tout ce que vous avez d'assurance pour délivrer ces quelques mots. L'équipage, surpris, vous regarde d'un autre oeil, teinté de crainte et de respect. Les enfants baissent la tête, honteux.
- O-oui messire.
- Bien. Comme je disais, je vais retourner sur la terre ferme, mais je vous rejoins très vite.
- Oui, ils m'ont prévenu ... J'ai voulu aller te voir mais ils ne m'ont pas laissé sortir du Donjon.
- Leur avez vous dit que vous aviez déjà été mariée ?
- Bien sur que non, pourquoi le dirais-je ? L'affaire Lorent Rucker est morte et enterrée.
- Mmh, c'est sans doute là ce qu'il y a de plus sage à faire. Je ...
La porte de la chambre s'ouvrit en grinçant.
- Vous m'aviez demandé ?
- Ah euh oui, comme vous devez le savoir je pars en mission à Villevieille ...
- Je l'ignorais.
- Ah, eh bien pour faire court je me demandais si vous voudriez bien m'y accompagner, pour me protéger tout ça tout ça ...
- Mais voyons Célestin, bien sûr ...
- Super !
- ... que non.
- Mais ...
- J'ai fort à faire ici cher Célestin, ne le prends pas personnellement. Je n'ai simplement pas une seconde de temps à perdre. Si nous en avons fini, il ne nous reste plus qu'à te souhaiter bon voyage.
- Oui bon voyage Célestin
- Ah ben vou-z-y v'la de'r'tour messiwr Célestun.
- En effet, et il commence à se faire tard, nous partons dans quelques minutes.
- Et le mestwre ?
- Ah oui, le mestre. On devrait nous l'apporter très bientôt.
On vous l'apporte effectivement très tôt. Vous découvrez alors un vieillard recourbé, quelque peu morne et éteint, et doté qu'une légère ressemblance avec vous. Il porte péniblement de lourds manuscrits.
- Mestre Ectavien ?
- O-o-oui m-monsieur ?
- Bienvenue à bord.
- M-merci monsieur
- ...
- ...
- Voulez-vous être mené à votre cabine ?
- O-o-oui
- B-b-ben je viens de me rappeler qu'en fait je sais pas trop où c'est
- Moi je sais où c'est
- Ah, eh bien conduisez-y le mestre Ectavien je vous prie
Vous demandez en même temps à être conduit à votre propre cabine, tout en ordonnant les préparatifs du départ. Vous découvrez une vaste chambre, avec un bureau et un lit douillet; plus que suffisant pour faire votre bonheur. Vous vous allongez, histoire de faire une petite sieste, et au bout de quelques minutes, vous vous endormez.
Lorsque vous vous réveillez, la nuit est noire, et vous constatez que votre navire a déjà démarré. On n'a pas cru bon de vous prévenir, mais vous trouvez qu'au fond, ce n'est pas plus mal. Vous vous aventurez sur le pont, où dort une bonne partie de l'équipage. Mais, sur le château arrière, autour de quelques bougies, sont assises quelques silhouettes, que vous reconnaissez plus ou moins.
- Tiens, v'la messire Célestin. Bonsoir, messire.
- Bonsoir messiwr Célestun.
- Bonsoir, messieurs... Dwight et Huell ?
- Exa, exa. Nous étions en train de jouer, voulez-vous vous joindre à la partie ?
- Quel est ce jeu ?
- Je fais une supposition à votre sujet. Si j'ai raison, vous buvez, si j'ai tort, je bois. Et on recommence jusqu'à ce que je boive. Puis chacun son tour.
- Très bien
- Huell, c'était ton tour !
- Laisse-moi wéflichiwr ... Quand tu twravaillais pour le Rwroi des Piwrates tu as déjà baisé des putains lysiennes !
- Si seulement ! Ne rêve pas, quand on mettait la main sur des lysiennes, les commandants les gardaient pour eux puis ils les revendaient à des prix exorbitants. J'ai jamais pu poser ne serait-ce qu'un doigt dessus. Allez, bois.
Huell boit donc, à regret, une gorgée de vin, avant de se tourner vers vous.
- C'est la première fois que tu prends un bateau.
- J'ai bien du en prendre un pour arriver à Peyredragon
- Oh zut
Huell boit, et c'est votre tour de poser les questions. Vous décidez de ne pas prendre de risques:
- Huell, ta famille vient des îles d'été
- Je jalouse ta perspicacité
Huell boit une nouvelle fois, et vous avez droit à une nouvelle question.
- Tu as déjà tué un homme à mains nues.
- C'était une femme.
Malaise. Vous buvez sans rien dire. Puis, vous devez poser une question à Dwight.
A) Tu as voyagé dans les Cités Libres
B) Ta mère était une hétaïre
C) Tu as baisé pour la première fois avant tes 14 ans
Si vous avez de meilleures idées que moi n'hésitez pas
Chapitre IV
- Ah, te voilà ! Entre, je te prie.
Vous vous exécutez docilement, pénétrant dans les plus que luxueux appartements du Maitre des Navires; mais comme Aenar ne vous demande pas de vous asseoir, vous restez planté devant l'entrée.
- Pardonne-moi, nous devrons faire vite, j'ai d'urgentes affaires à gérer.
- Oui messire.
- Bon. Demain, rendez-vous sur le port à l'aube. Je dois te vendre un navire et son équipage pour la modique somme de zéro dragon d'or. Il ne sera pas très grand, cela dit, donc j'espère que la proximité avec l'équipage ne te dérange pas. Tu devras y passer quelques semaines - mais tu partiras dans la soirée, tu auras la journée entre temps pour te préparer. Tu ne connais rien à la navigation ? pas grave, ton équipage se débrouillera. Le mestre Ectavien arrivera au tout dernier moment, il est assez particulier et ne sort pas beaucoup de sa chambre. Sois gentil avec lui. Mais, de grâce, tiens fermement le reste de l'équipage en laisse. La couronne te remboursera les frais de ravitaillement, en cas de besoin. Voilà, on a fait le tour. Des questions ?
- O-o-oui un p-petit détail ...
- Eh bien ?
- M-me croyez vous réellement capable d’accomplir une telle mission? J-je veux dire, je n’ai ni l’éducation nécessaire aux négociations, ni les contacts et le savoir faire qui permettraient d’assurer la sécurité de la princesse. Ne croyez vous pas que d’autres agents seraient plus efficaces que moi pour cette mission? A moins que vous ne me cachiez quelque chose ?
- Ce sont de bonnes questions, que j'ai d'ailleurs posée à lord Erryk
- Qu'a-t-il répondu ? Cela a-t-il un rapport avec le fait qu'il s'agisse de la princesse ?
- En partie.
- En partie seulement ?
- Oui, mais l'autre raison doit rester secrète, et puis elle pourrait te vexer.
- On me donne une mission et je ne sais même pas ce que je dois en faire ?
- A ta
- Mais ...
- Notre conversation est terminée. A présent nous allons nous séparer.
Vous n'insistez pas plus, et vous quittez la pièce sans un mot. Vous êtes de nouveau libre, et vous traversez Peyredragon en silence, ne sachant trop quoi penser des ordres de l'amiral. Vous appréhendez grandement la rencontre avec votre équipage, et vous ne savez que trop bien qu'il vous faudra des nerfs solides pour vous imposer parmi une bande de soudards et de loups de mer.
Mais vous êtes interrompu dans votre réflexion; un personnage inconnu, au sourire benêt, s'est mis en travers de votre route.
- Ne t'en fais pas pour la mission, Célestin, je sais que c'est une lourde responsabilité mais tu vas t'en sortir, j'en suis certain.
- M-merci beaucoup, lord ...
- On, je ne suis pas lord ! je suis ser Manuel Redwyne, le cousin de la Main du Roi, et par ailleurs le Maitre des Lois de Sa Majesté. Vous m'avez vu au Conseil Restreint.
- Ah, euh ... Merci beaucoup, ser Manuel
- Bon allez, je te laisse, bonne chance à toi ! Hahaha !
Aussi vite qu'il est apparu, Manuel Redwyne s'éclipse, et vous laisse de nouveau seul. Ni une ni deux, vous poursuivez votre marche, ajoutant à cette étrange rencontre à la liste de vos interrogations.
Vous négligez d'aller prévenir la princesse; elle l'apprendra bien assez tôt, et vous n'êtes pas d'humeur à lui tenir la conversation pendant qu'elle caresse le dos de Nyle. La première chose que vous faites et d'annoncer à Résus que le roi vous envoie sur le continent; mais vous restez volontairement vague sur la nature exacte de votre mission, de peur qu'elle ne s'ébruite un peu trop rapidement. Enfin, vous retournez dans votre chambre, et vous vous y isolez pour la nuit.
Le lendemain, vous vous retrouvez, à l'aube comme promis, sur les petits quais qui servent de port à Peyredragon. Au loin mouille la puissante Flotte Royale. Aenar Velaryon brille par son absence, et vous vous gelez les pieds pendant une bonne demie heure avant qu'un laquais n'accoure du chateau pour vous adresser quelques mots.
- Ser, Lord Aenar me charge de vous informer qu'il ne pourra pas vous honorer de sa présence.
- Oh, euh, très bien, mais alors pour le navire ...
- Lord Aenar a jugé que votre prise de commandement pouvait s'effectuer sans lui. Il a fait préparer cette barque pour que vous puissiez rejoindre votre bâtiment.
Le laquais vous indique une petite barque vide. Vous y embarquez en sa compagnie, et il rame en silence jusqu'à atteindre une nef de taille moyenne, où se presse une petite vingtaine de matelots.
- Ohé ! Du bateau ! Ser Célestin est ici, faites lui bon accueil.
Du coin de l'œil, vous épiez ceux qui composent votre équipage; eux aussi vous découvrent et vous constatent avec émerveillement. Ils vous lancent une échelle de cordes, à laquelle vous grimpez tandis que le laquais tient la barque.
Vous posez votre pied sur le pont, et trouvez là tout l'équipage, qui vous fait face. Ils avaient des faciès atypiques, bigarrés, des gabarits épars et usés, des tenues mal accordées, mais des regards pétillants et de grands sourires cariés. Vous vous taisez, ignorant ce que vous devez leur dire. Juste avant que le malaise ne devînt insoutenable, cependant, un matelot prit la parole. Il était obèse au plus haut degré, presque moins haut que large, et sa peau noire et son accent prononcé trahissaient ses origines estiviennes.
- Notwre équipaage il est twrès heuwreux d'vous accouilliwr messiwr Célestun ! Bienvénu à bowr !
- M-merci ...
- Alowr laissez-moi pwrocéder aux pwrésentatioons. Mooi, c'est Huell, pis voici Duncan, Jon, Arwin ...
Les prénoms défilent dans vos oreilles sans que vous ne les reteniez, et à mesure que Huell vous présente ses camarades, ils esquissent un semblant lamentable de révérence.
- ... Wronald, Wromuald, et lui c'est Dwight. Mais ... attendez !
- Que se passe-t-il ?
- Où sont passés Mawrley et Wawrren ?! MAWRLEY, WAWRREN ???!!! VINIWR LA !!!
- On arrive, deux minutes !
- TOUT DE SOUIT !!!!!!!!!!
Deux petits garçons émergent alors de l'escalier des cales - visiblement moins déstabilisés par le hurlement de Huell que vous mêmes ne l'êtes - pour rejoindre l'attroupement.
- De vrais petits frippons ces deux là
- Pwrésentez vos excuses au seigneuwr Célestun immédiatement.
- J-j-je ne suis pas seign...
- On s'excuse seigneur Célestin
- Bien.
- Ah, et moi c'est Warren.
- Et moi Marley.
- Ce sont des mousses
- Très bien, très bien. Eh bien ... merci de votre accueil ... et ...
Trois pas devant vous, Marley et Warren s'échangent quelques mots à voix basse; mais pas assez basse pour échapper à votre ouïe.
- C'est vraiment lui qui a massacré ser Thomas Baratheon ?
- Je crois bien, oui ...
- Bizarre non ? Il a pas l'air très ... héroïque
Vous essayez, en vain, de faire comme si vous n'aviez rien entendu, mais la remarque de Marley vous déstabilise, au point de vous couper le sifflet. Sans vous en rendre compte, vous avez laissé s'installer un terrible blanc. Les regards de l'équipage sont posés sur vous, plein d'interrogations. Tous ont entendu les paroles des garçons. Qu'allez-vous faire ?
A) Faire comme si vous n'aviez rien entendu et souhaiter un bon après-midi à l'équipage
B) Les enfants, ça ne se fait pas de parler en même temps que les adultes !
C) Les gnomes, la prochaine fois que je dois m'interrompre pour vous faire taire, vous allez passer un très, très sale quart d'heure.
Chapitre III
- Et au fait, de qui parlait la prophétie, finalement ?
- Qui a parlé de prophétie ? Je t'ai déjà dit qu'il n'y en avait pas, seulement des signes. Mais peu importe, après tout. Si celui que le Seigneur m'a montré s'avérait être Nyle, que ferais-tu ? Je veux dire, à part pleurer ?
- ...
- Remercierais-tu le Maître du Feu et de la Lumière de t'avoir offert ne serait-ce qu'une miette de la brillante destinée de ton camarade ? Le remercierais-tu pour les 60 000 dragons d'or ? Pour l'honneur et le prestige que te confèrent ta position ? Pour la qualité de tes hôtes ? Pour l'épée que tu portes à ta ceinture ? Non, bien sûr que non. Aussi, je ne trouve pas d'intérêt à te révéler les desseins du Seigneur, que je peine déjà tant à comprendre.
- ...
- On t'aime quand même Célestin
- Cela dit, la question est intéressante ... vous avez été gratifiés l'un comme l'autre de 60 000 dragons d'or et adoubés par le roi en personne. Votre sort a été sensiblement identique ... c'est donc l'avenir qui va vous départager !
- Je ne pense pas que ce soit moi, c'est Célestin qui a connu la princesse en premier et puis c'est lui qui a tué Baratheon.
- Franchement, si c'était si simple à dire, ça se saurait.
- ...
- Bon, c'est pas tout ça mais on va pas rester plantés là pendant une heure, si ? On va vous préparer des appartements au château, et ...
- On va surtout m'abattre à vue. Mon culte est interdit à Westeros, je n'ai pas besoin de le rappeler, bien sûr. Mais laissez-moi ici, je vous en prie. Je vais me débrouiller.
La princesse ne cache pas sa surprise ni son désaccord à cette idée farfelue. S'ensuit un long débat, où plutôt un interminable monologue de la princesse, ponctué par les objections sèches et laconiques de la sorcière. Lorsqu'enfin Rhaella n'a plus de salive, la situation n'a pas bougé d'un poil; Sheeva vous souhaite une bonne journée, et vous vaquez chacun à vos occupations. Comme Rhaella vous fait comprendre qu'elle va - encore - s'isoler avec Nyle dans son lit, vous retournez au port, vous y morfondre. Vous logez dans la meilleure auberge du village, le temps de choisir la vieille bâtisse que vous aller faire rénover pour vous y installer. Ainsi, votre séjour à Peyredragon se poursuit comme il avait commencé. Vos journées sont vides et répétitives - mais comme vous le répète votre ami Résus, Peyredragon est une boucle temporelle...
- C'est à te rendre zinzin, je t'assure ! Tous les jours les mêmes abrutis ! Les mêmes blagues ! Le même travail d'esclave ! Tous les jours, à chaque nouvelle qui tombe, à chaque rumeur, sans arrêt, t'as les mêmes abrutis qui disent yorarien ou yorakekchose et qui se plantent la moitié du temps, mais qui continuent de te traiter de tous les noms quand tu l'ouvres
- Tu m'apprends rien tu sais
- Je sais, d'ailleurs en ce qui concerne la rumeur sur la flotte Baratheon, y'aura rien on est d'accord ?
- Qu'est-ce que tu veux que j'en sache
- Florian dit qu'y aura quelque chose
- Ah, ben s'il le dit c'est que c'est faux
- On est d'accord. Et ...
La porte de la taverne s'ouvrit à la volée, interrompant Résus, et deux soldats colossaux firent irruption dans la salle. Tout le monde s'était tu, et le silence qui régnait désormais était encore plus pesant que le brouhaha qui le précédait.
- Toi ! Toi là ! Oui toi ! Sa Majesté veut te voir. Immédiatement.
- ...
Le Conseil Restreint du roi Aegon se tient dans la Salle de la Table, le cœur de Peyredragon, le lieu même où le légendaire Aegon Premier avait entrepris la conquête de Westeros, en des siècles reculés, pour former le Royaume des Sept Couronnes. Pour planifier ses opérations, il avait fait tailler une table gigantesque, modelée à la forme du continent westerosi, où se distinguait chaque mont, chaque baie, chaque ile, chaque route et chaque fleuve. C'est autour d'elle que son successeur, Aegon VII, a rassemblé son conseil. Tous ses membres vous dévisagent désormais, avec une hauteur et gravité presque pompeuses. Vous reconnaissez quelques visages: ceux du roi, de lord Erryk, de lord Aenar, et du petit prince Aemon. Les autres vous sont totalement inconnus.
- Asseyez-vous, ser.
Sans un mot, vous obtempérez. S'ensuit un long silence; les grands du Royaume n'ont pas fini de vous étudier du regard. Impressionné, vous baissez très vite les yeux, et sentez des torrents de sueur naitre sur votre dos. Vous supposez alors que vous êtes censé dire quelque chose, et vous balbutiez hâtivement.
- Euh b-b-bonj -euh merci Votre Majesté c'est un honneur d'être reçu par votre Conseil
- Franchement, lord Erryk, je ne vois pas ce qu'il a de si intéressant.
- C'est normal, lord Alester, il n'y a que ce qui est bien habillé et qui sent bon qui vous intéresse.
- ...
- C'est un petit garçon apeuré. Rien de plus. Renvoyons-le au village, et reprenons lui aussi nos dragons d'or tant qu'on y est.
- Ce qui a été donné a été donné, Seigneur Main.
- Moi je vous dis qu'on s'en mordra les doigts.
- Allons, mon cousin, ne rudoyez pas ce pauvre jeune homme.
- Voyons, mon cousin, je ne dis que ce qui doit être dit.
- Lord Erryk, voulez-vous exposer la situation du royaume à notre invité ?
- Naturellement, Majesté.
Lord Erryk se leva, pour marcher jusqu'à mi-hauteur de la carte, et désigner du doigt le creux d'une baie, garni de petits pions de bois.
- Ca, c'est Port-Réal. Les pions représentent les armées de lord Andréas. Il est difficile d'estimer leur nombre tant ils sont nombreux, mais il semble y avoir entre 120 000 et 160 000 hommes rien que là-bas. C'est colossal: dans nos rêves les plus fous, nous ne pourrions en lever que 90 000. Mais les soutiens de lord Alester Redwyne ici présent et des Velaryon nous offrent la supériorité maritime, tant que les Greyjoy n'entrent pas dans la danse. Les Arryn et les Martell, nos deux principaux alliés terrestres, sont protégés par les montagnes, ils ne craignent rien. Nous sommes pratiquement invulnérables, exceptés en un seul point.
Il marche à pas lent vers le sud de la carte, tout près du roi.
- Celui-là.
Le doigt du Maitre des Chuchoteurs s'est posé sur une ville, située en embouchure d'un fleuve.
- Villevieille. La ville la plus riche du Royaume, dépassant Port-Réal de peu. Ancien siège du Grand Septon, mais surtout fief de lord Hightower et de la Citadelle des Mestres. L'Ordre des Mestres est neutre, mais Hightower a déclaré son allégeance au roi Aegon, défiant son propre suzerain, lord Tyrell. C'est là qu'ils vont nous attaquer, mes chuchoteurs en ont eu la confirmation. Si lord Tyrell y met du sien, la ville peut tomber en quelques jours. Surtout que lord Hightower, sur notre ordre, a envoyé la moitié de ses troupes à bord de la flotte royale. Si Villevieille tombait et subissait un pillage comparable à celui qu'a connu Sombreval, la catastrophe serait immense, nous perdrions notre plus riche soutien et avec lui tout semblant d'avantage financier que nous aurions pu acquérir.
- Donc on va les lui renvoyer ?
- J'y viens. Lord Hightower aussi sent venir un mauvais coup de son côté. Il a peur de ne pas être en mesure de défendre Villevieille lorsqu'elle sera attaquée. Alors, il nous a demandé de lui renvoyer ses troupes. Cela reviendrait à découvrir Peyredragon et à anéantir notre capacité d'initiative, Sa Majesté a cru bon de ne pas prendre ce risque. Voilà que lord Hightower nous informe désormais, le plus poliment du monde, qu'il pourrait ne pas renouveler son soutien à la maison Targaryen sans une bonne raison de le faire. Et il a nommé la bonne raison en question. C'est la princesse Rhaella.
- ...
- Il nous dit que c'est soit elle, soit ses troupes, soit il prête serment à lord Andréas.
- J'espère que tu comprends qu'on ne peut pas se permettre de perdre Villevieille.
"Parce qu'on peut se permettre de perdre une princesse ?" Ces mots, vous les formulez dans votre tête, mais vous les retenez soigneusement au fond de votre gorge, et votre indignation avec. Vous vous efforcez de ne pas broncher, et de conserver un calme irréprochable.
- V-Votre Majesté, en quoi puis-je vous servir ?
- Nous sommes parvenus à une entente avec lord Hightower, nous devons conclure à présent l'accord. Votre mission est extrêmement simple. Vous serez le capitaine de valeur de l'escorte qui conduira - par bateau - le mestre Ectavien à Villevieille afin d'y faire signer l'accord conclu entre Hightower et Targaryen et de recueillir l'hommage de mon vassal.
- Du moins, c'est votre mission officielle.
- J'en ai une autre ?
- Absolument. Il se passe des choses louches à Villevieille. Il y a de potentiels comploteurs à chaque coin de rue, et vue la faiblesse du lord, honnêtement je ne m'étonnerais de rien. On raconte qu'il y a bien des partisans du ralliement à la maison Baratheon. Assure-toi par tous les moyens que la princesse Rhaella sera en sécurité lorsqu'elle arrivera à Villevieille. Lorsque tu en seras assuré, tu enverras un corbeau à Lancehélion, à Dorne; c'est là qu'attendra l'escadre commandée par notre ami Aenar Velaryon et qui sera destinée à livrer la princesse. Tu ne devras envoyer de message
à Lancehélion que lorsque tu seras absolument certain de la bonne volonté des Hightower.
- T'inquiète pas ça va bien se passer
- J-j-je ferai de mon mieux ...
- Bon, tu as tout compris ? Alors va-t-en. Le mestre Ectavien te sera présenté lors de ton départ.
Vous n'avez pas le temps de poser la moindre question, on vous demande de partir, et le conseil se poursuit sans vous. Vous réalisez seulement lorsque vous êtes hors de la salle que vous n'avez pas eu le temps de préciser que vous ne saviez absolument pas manoeuvrer un navire, ni même se tenir à un protocole, et encore moins enquêter sur une cour entière ... Mais lord Aenar, qui doit vous offrir le navire qui vous amènera à Villevieille, vous a demandé de rejoindre ses appartements pour plus de précisions, lors d'une très courte entrevue, au crépuscule.
Quelle question allez vous lui poser ? le choix est ouvert !
Chapitre II
- J-je voudrais bien plaire à la princesse Rhaella
- Ah, l'amour, l'amour ... c'est un noble dessein, qui cependant a le chic pour mener les gens à une fin tragique. Veille donc à ce qu'il ne t'aveugle jamais. N'en doute pas: les plus graves fautes que l'on commet, on les commet par passion.
- Vous avez sans doute raison Lord Erryk
- Je sais. Mais je t'ai volé assez de temps; file donc rejoindre la princesse. Au passage, merci de ton honnêteté !
Vous rejoignez donc une nouvelle fois les appartements de la princesse Rhaella, sans trop savoir quoi penser de cette étrange rencontre que vous venez de faire. Vous ressassez dans votre esprit les paroles de lord Erryk, comme pour les examiner sous tous les angles, en déceler les sens cachés et les possibles sous entendus. Mais vous êtes interrompu dans votre réflexion, lorsque vous tombez sur - ô surprise ! - la princesse Rhaella, qui descend les marches que vous montez. Ser Nyle la flanque de près, d'un peu trop près à votre goût, et vous devez vous efforcer de faire comme s'il n'existait pas.
- Votre Altesse, mes respects
- Oh tiens Célestin, tu es venu me voir !
- Oh salut Célestin ! Ca faisait longtemps !
- Cinq ou six jours, oui
- C'est déjà beaucoup, dans un château de cette taille !
- Oui.
- On était en train de descendre sur la plage, tu vas pas me croire, il paraît qu'il y a la ...
- Chuut il faut pas lui dire ! Il aura la surprise ! Tu veux venir avec nous Célestin ?
En vérité, il vous faut peu de temps pour deviner ce dont il s'agit; et vous décidez de ne pas faire durer le moindre suspense.
- Ne me dites pas que la sorcière est de retour
- Quoi ? Comment tu sais ?
- Elle vous avait prévenue qu'elle vous reverrait
- Ah oui ? Je ne m'en souviens pas ! Mais qu'importe, allez viens avec nous !
Pas de chance, la princesse semble avoir mieux à faire que de vous recevoir cejourd'hui ! C'est donc légèrement dépité que vous suivez la marche des deux tourtereaux vers la plage de Peyredragon; un petit sentier vous y conduit directement depuis la forteresse. C'est une vaste plage brumeuse, totalement déserte, où se dressent au dessus du sable humide des rocs déchiquetés, battus par le vent et les vagues.
- Où est-ce que c'est ?
- Bonne question, le garde avait pas donné plus d'indications
- Regardez, droit devant
Une silhouette courte et fine s'avance vers vous, et à mesure qu'elle se rapproche, ses traits se précisent, la couleur de sa robe, la rondeur de ses joues et son air étrangement enfantin.
- J'espère que je ne vous ai pas trop manqué
- Je n'en crois pas mes yeux ! C'est vraiment vous !
- Chaud
- Moi aussi je suis contente de vous revoir
- Comment est-ce que vous avez survécu ?
- Il faudra plus qu'un incendie pour abattre une Prêtresse du Seigneur de la Lumière. Ce fut douloureux, mais j'ai survécu; le Seigneur a estimé que ma tâche en ce monde n'était pas accomplie.
- Quelle tache ?
- Mais je vois que vous, en tout cas, rien ne vous a détourné de votre but ! Félicitations ! Alors, Célestin, tu as eu ta fameuse récompense ?
- Quelle t...
- Et toi Nyle ?
- Le roi nous a adoubé en personne ! et donné 60 000 dragons d'or chacun !
- Il vous récompensera, vous aussi, soyez en sûre !
- Je n'ai pas besoin d'argent, je vous remercie.
- Je vous ai posé une quest...
- Alors comme ça, à vous deux, vous avez tué ser Thomas Baratheon ?
- Comment vous le savez ?
- Comment ne le saurais-je pas ? Je n'ai pas fait grand chose d'autre que de lire les flammes, ces derniers jours. En tout cas, bel exploit !
- Au fait, la sorcière !
- Oui ?
- Vous en avez pas marre qu'on vous appelle la sorcière ? Pourquoi vous dites pas votre vrai nom ?
- En fait, vous avez tout simplement jamais demandé.
- Ah pas faux
- Je m'appelle Sheeva. La forme féminine de Sheev. Mais même dans la République Volantaine d'où je viens c'est peu commun, alors je doute que vous ayiez jamais entendu ce nom.
- Parfait, comme ça on saura à l'avenir !
A) De quelle "tâche" divine est-ce que vous venez de parler ?
B) Alors, de qui parlait la prophétie au final ?
C) Je suis content que vous soyiez de retour
La guerre fait rage au royaume des Sept Couronnes. La légendaire dynastie Targaryen, désormais déclinante, livre un combat à mort aux perfides Baratheon, qui tentent d'usurper leur trône ancestral. Les Targaryen, incapable de tenir la capitale, ont fui sur leur fief ancestral de Peyredragon, une solide forteresse insulaire d'où ils planifient la reconquête de leur royaume. La récente bataille de Sombreval, en se soldant par une victoire éclatante des Targaryen, a rendu l'espoir aux loyalistes, et consolidé leurs rangs. Ecumant les tavernes de la ville, ser Célestin, notre jeune héros, largement récompensé pour ses exploits à Sombreval, vit désormais ses meilleurs jours, assuré d'un prestige et d'une richesse intarissables.
Mais l'ennemi a conservé sa puissance et sa fureur, et ses nouveaux plans de bataille pourraient anéantir les plus puissants alliés de la Couronne ...
Saison II: Les Seigneurs du Sud
Chapitre Premier
Deux semaines après la bataille de Sombreval...
- ... et donc en gros il me dit "Célestin", "oui ?", "réveille-toi ! on va pas rester plantés là sur le lieu du crime, faut se tirer et revenir à l'auberge incognito. Allez allez !"
- ...
- Du coup on revient à l'auberge, on est tout contents de pas avoir eu plus d'emmerdes, et en plus je me rappelle le regard que la princesse m'avait jeté la dernière fois qu'on s'était vu, donc j'ai hâte de la revoir quoi
- ...
- Et quand j'ouvre la porte la première chose que je vois c'est elle entrain d'embrasser un inconnu complet
Vous êtes tout d'un coup pris d'un fou rire incontrôlable
- Et tout le monde qui me regarde en mode "mais qu'est-ce qui va pas Célestin"
- ...
- j'ai eu le droit au "tu es un ami très cher Célestin mais lui il a quelque chose de plus" mon cul oui tu l'as ramassé sur le plancher de l'auberge il y a dix minutes
- ...
- Ensuite je pars me mettre dans un endroit au calme, et t'as l'espèce de sorcière qui revient, j'ai cru que c'était pour me remonter le moral mais non en fait c'était juste pour m'enfoncer
- ...
- Elle m'a dit que sa prophétie c'était du pipeau bref que je servais à rien et que je pouvais disposer ... évidemment je l'ai envoyé chier, j'avais pas fait tout ça pour ne même pas avoir de récompense.
- Ah ça Célestin, pour en avoir chié, t'en as chié
- Le plus dur restait quand même à venir. Mais j'ai la gorge sèche, je te raconterai la fin demain ! Et puis il faut que j'aille lui rendre visite ! Je me moque mais c'est quand même quelqu'un de bien, elle mérite un peu d'attention
- Je ne pense pas qu'elle manque d'attention
- Ben elle mérite mon attention en tout cas
- Très bien, va la voir, va la voir, mais ne te fais pas d'illusions
Après vous être séparé de votre camarade de beuverie, vous marchez vers l'imposante forteresse, qui se dresse dans le soir au dessus de votre tête. On vous laisse entrer sans problèmes; vous êtes toujours le bienvenu au château; tous les courtisans savent que vous êtes celui qui a abattu ser Thomas, et affronté la mort à plusieurs reprises pour sauver la princesse Rhaella. Depuis Sombreval, vos chemins auraient pu se séparer, mais vous lui rendez très fréquemment visite, souvent sur sa demande. Elle vous raconte ses journées, vous lui racontez les vôtres; elle vous parle des heures qu'elle passe à errer dans les allées de la forteresse, vous lui parlez des heures que vous passez à errer dans les allées du village; elle élude les passages où elle fornique avec ser Nyle, vous éludez ceux où Résus vous traine jusqu'au bordel du coin.
Vous finissez par atteindre le sommet obscur de la tour Ventvoeur, où s'étalent les appartements du prince et de la princesse. Après une longue marche, vous prenez quelques instants pour respirer, puis, pour signaler votre présence, vous levez la main pour frapper la porte...
- Beeen voyons.
Vous faites volte-face; un homme frêle, mal vêtu et vouté se tient face à vous, sans que vous n'ayiez à un seul instant entendu ou percu le moindre signe de sa présence. Surpris, vous sursautez, et reculez de quelque pas, avant de reprendre votre assurance:
- T'es qui ?
- Le Maître des Chuchoteurs.
- Oh euh ... Lord Erryk Sand veuillez m'excuser je ne pensais pas que vous ... que ... euh
- Inutile de m'appeller Lord, je ne suis même pas vraiment noble
- Euh ... pardonnez-moi euh ... ser ...
- Peu importe, ser Célestin, nous n'avions pas eu l'occasion de faire connaissance et je venais seulement m'assurer que vous étiez au mieux. Que diriez vous d'accompagner ma promenade dans les jardins ?
Et c'est ainsi que vous vous retrouvez à arpenter des jardins tristounets, en compagnie d'un homme plus que dangereux, au sujet duquel de terribles rumeurs circulent abondamment... car, sous son demi-sourire, Lord Erryk, chacun le sait, cache bien des secrets.
- Alors, ser Célestin, on raconte que vous avez été guidés dans votre périple par un de mes espions !
- O-oui en effet, il s'appelait ser Jordan. V-v-vous le connaissiez ?
- Non, quelle question
- Ah
- J'ai du connaitre quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui le connaissait ... si je devais rencontrer tous mes chuchoteurs, je ne m'en sortirais plus ... j'en ai tellement !
- Alors vous surveillez tout le monde ?
- A peu près. La cour est toujours sous étroite surveillance, c'est une évidence. Où qu'il soit, quel qu'il soit, le roi traîne derrière lui une nuée de intriguant et d'opportunistes. En fait, un comploteur se cache en chacun de nous; en une femme humiliée, en un homme menacé, une demoiselle ambitieuse ... même le plus sage, le plus innocent des enfants peut s'avérer rempli de malice ...
- On ne peut réellement avoir confiance en personne ?
- Non, absolument personne.
- Il n'y a pas un homme ici qui ait le moindre honneur ?
- Tu penses à quelqu'un en particulier ? Oh, non, ne dis rien, laisse-moi deviner ... le Maître des Navires Aenar Velaryon te paraît plein de courage, de dévouement et de loyauté ... dédié uniquement à son roi, il a refusé que sa victoire à Sombreval occasionne pour lui le moindre gain financier ou foncier ... J'ai tort ?
- Non
- Alors tiens le pour dit: si quelqu'un te semble bien intentionné, c'est qu'il y a quelque chose que tu as manqué quelque part. Aenar Velaryon est possiblement l'un des êtres humains les plus vicieux, cruels et dangereux que tu pourras voir en chair et en os de toute ton existence. S'il a refusé de devenir Sire de Sombreval, s'il a refusé les revenus du pillage de la ville, c'est parce qu'il n'en avait tout simplement pas envie, que sa réputation avait beaucoup à gagner à un refus, et surtout parce que ni Sombreval ni tout cet or n'ont la moindre valeur à côté de ce qu'il prépare. Il est Gouverneur de la ville, maintenant, autrement dit il l'a à sa disposition jusqu'à nouvel ordre du roi. C'est exactement ce qu'il voulait. Avant même la bataille, il était entré en contact avec des marchands d'Essos pour accomplir son funeste dessein: il va faire de Sombreval, l'espace de quelques jours, un gigantesque marché d'esclaves. Hommes, femmes, enfants, il va les trier, les entasser, les marquer, les déshabiller, les battre et puis les exposer sur une grande place, où on se les disputera à prix d'or.
- M-m-mais l'esclavage est interdit à Westeros ...
- Et alors ?
- Si ça s'apprenait ...
- Ca s'apprendra, mais ça s'apprendra seulement après qu'Aenar soit devenu aussi riche que les Lannister. Pour l'heure, nous sommes trois à le savoir; Aenar lui même, bien sûr, le prince Aemon - il l'a deviné tout seul, perspicace le gamin - et moi.
- Vous n'allez pas prévenir le roi ?
- Non, Velaryon savait que je serais mis au courant, donc il m'a prévenu dès le départ et a acheté mon silence. 100 000 dragons d'or, ça ne se refuse pas. Aemon, lui, est allé directement le voir pour lui vendre son silence - le menacer de le dénoncer, en d'autres termes.
- Et comment savez-vous que moi, je ne vais rien dire ?
- Ce serait te condamner à une mort plus qu'atroce entre mes mains, je t'assure que je ne me fais pas de souci sur le sujet
- ...
- Mais assez parlé de la cour, Célestin. Parlons de toi. Etant donné que tu continues de visiter la princesse et le château, je me demandais ... qu'est-ce que tu cherches ?
- Qu'est-ce que je cherche ?
- Oui, qu'est-ce que tu veux, quel est ton but quoi ! Avoir un but, c'est ce qui sépare l'homme du mollusque, n'est-ce pas? Alors ? Dis-moi la vérité ser Célestin, si tu mens je le saurai.
A) Servir le roi
B) Plaire à la princesse
C) Faire mes preuves et devenir un grand chevalier
D) Il y a des questions dont j'attends encore les réponses ... (parler de la sorcière et de ses prémonitions)
E) Je ... je ne sais pas trop ...
Chapitre XVIII
Peyredragon ! L'ancestrale et légendaire forteresse des Targaryens, vestige de l'Antique Valyria, là même où Aegon le Conquérant avait rêvé le Royaume des Sept Couronnes ! A travers les siècles, le berceau des dragons est resté intact, dominant fièrement la baie de la Néra, bravant les typhons, les assauts et les orages. La gigantesque place forte vous intimide d'autant plus qu'une importante flotte de guerre mouille au large de la plage, qui ferait passer pour modeste l'escadre Velaryon.
- On arrive ! On arrive Célestin !
La princesse ne tient plus en place, et elle est la première à se ruer sur la barque destinée à vous ramener sur la terre ferme. Y embarquent également le jeune prince, le Maitre des Navires, ainsi que Nyle et vous mêmes. Sur la plage, vous attendent une cinquantaine de gardes Targaryen, ainsi que deux membres de la Garde Royale. Ils vous encadrent, et, après avoir quelques mots avec Velaryon, ils vous guident vers la citadelle. Vous passez d'innombrables portes, d'innombrables herses et rangées de gardes, pour aboutir dans l'immense salle du Trône, remplie jusqu'à raz-bord de seigneurs, de dames et de chevaliers, de conseillers, de marchands et de mercenaires. Sur le Trône de granit, est assis un homme à l'allure glaciale
- Votre Majesté, Votre Grâce, j'ai l'immense honneur de vous introduire ser Aenar Velaryon, victorieux de Sombreval et de lord Pascal Rykker, ainsi que Son Altesse Royale le prince Aemon Targaryen, Prince de Peyredragon, Héritier du Trône de Fer, et Son Altesse Royale la princesse Rhaella Targaryen !!!
Des "vives le roi !", "vive la princesse !!" et des "vive Aenar !!!" fusent, venant de la foule, mais lorsque Sa Majesté lève la main pour obtenir le silence, celui ci revient en un rien de temps.
- Votre Majesté, j'ai l'honneur de vous annoncer une éclatante victoire. L'ennemi est écrasé, et nous ne déplorons qu'une centaine de pertes. Nos navires sont intacts. Votre enfant vous est restituée, saine et sauve. Les revenus du pillage sont considérables; il est difficile d'en fournir une estimation, mais ils devraient s'élever au moins à deux millions de dragons d'or.
Un murmure de stupeur parcout la salle, suivi de quelques applaudissements.
- Mais ce n'est pas tout. Nous avons pu capturer lord Pascal Rykker et quelques membres de sa famille. Et enfin, ser Thomas Baratheon était présent en ville; il est mort au cours des combats.
Les applaudissements repartent de plus belle, et, de nouveau, on entend quelques "Vive Aenar !"
- Vous avez toute mon estime, Velaryon. Cet exploit mérite ample rétribution. Vous êtes désormais Lord Aenar Velaryon, Maître des Navires du Trône de Fer. La moitié des revenus du pillage de Sombreval vous iront directement, et je vous nomme Gouverneur de la ville, jusqu'à ce que vous puissiez en devenir le Seigneur une fois la guerre achevée, titre que vous pourrez cumuler avec votre qualité de Sire des Marées.
- C'est trop d'honneur, Majesté, et je ne puis accepter de m'enrichir pour le seul mérite de vous avoir servi à la mesure de mes aptitudes ... Je serais honoré de vous servir en tant que Maître des Navires et Gouverneur de Sombreval, mais je refuse les revenus de son pillage, ainsi que la suzeraineté future sur la ville.
Il y eut des "oh !" et des "ah !" de par la salle; non seulement Aenar était compétent et valeureux, mais il de surcroît était humble et désintéressé !
- Aemon, Rhaella, mes enfants, approchez.
Les deux princes s'avancent jusqu'aux marches du Trône, tandis que des flots de larmes pleuvent sur les joues de la reine
- Aemon, je suis fier de toi. Une première bataille, c'est toujours une effrayante perspective. Mais je ne doute pas une seconde que tu t'es parfaitement tenu. Rhaella ... J'ai manqué à mes devoirs, et j'ai échoué à te protéger. N'eut-il été la bravoure et la hardiesse de mes hommes, je ne t'aurais pas retrouvée ...
- Je ne le dois pas seulement à vos hommes, père
- Ah ?
- Les deux garçons, derrière moi, ils m'ont protégé et sauvé de la mort à de nombreuses reprises, depuis Port-Réal jusqu'à Sombreval. Sans eux, je serais morte ou capturée cent fois ! Ils m'ont aidé à vous envoyer le message qui vous a averti de ma position. Le petit, c'est Célestin, et le grand, c'est Nyle. Même si Célestin était un peu réticent au début, c'est lui qui m'a permis de sortir du Donjon Rouge. Nyle, on l'a rencontré à Sombreval. C'est eux, d'ailleurs, qui ont tué le Baratheon.
S'ensuivent de longues secondes de silence et d'incompréhension.
- Aenar, votre épée.
Le roi se lève, et, alors que le Maitre des Navires lui tend son arme, il marche résolument vers vous. Instinctivement, vous reculez de quelques pas, et vous croisez le regard affolé de Nyle. Mais le roi est déjà devant vous, et il vous regarde droit dans les yeux.
- A genoux.
Sans un mot, vous obéissez, la tête basse. Il pose le plat de son épée sur votre épaule.
- Jures-tu sous le regard des dieux et des hommes de défendre ceux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes, de protéger toutes les femmes et tous les enfants, d'obéir à tes capitaines, à ton seigneur lige et à ton roi, de te battre courageusement si besoin et d'accomplir toutes les autres tâches qui t'incomberont, si dures ou humbles ou périlleuses qu'elles puissent être ?
- Je le jure.
- Alors relève-toi, ser Célestin.
Vous vous relevez, les yeux embués, et vous parvenez à bégayer:
- M-merci, Votre Majesté.
Sans un mot, le roi marche vers Nyle, lui ordonne de s'agenouiller. Il répète le même rituel, et Nyle répète les mêmes réponses. Et le roi ajoute:
- Et je vous fais présent à chacun de 60 000 dragons d'or.
L'assistance était abasourdie, la reine elle même semblait stupéfaite.
- Mais Père, c'est énorme ...
- Ca ne m'avait pas échappé
- Cela me semble mérité
Alors que vous devriez bouillonner de joie, vous ne pouvez vous empêcher de constater que vous avez eu la même récompense que ser Nyle ... qui, tout compte fait, n'a pas fait grand chose de plus que de se taper la princesse. Peu importe; pour l'heure, vous chassez ces noires pensées de votre esprit.
- Ser Célestin, Ser Nyle, je vous demande seulement de rester à Peyredragon jusqu'à nouvel ordre. Vous serez logés et nourris, ainsi que les membres de ma maisonnée. On vous apportera votre or dans quelques minutes.
- Vos désirs sont des ordres
- Vos désirs sont des ordres
- En attendant, messires, mesdames, nous en avons fini pour aujourd'hui. Lord Aenar, je vous veux devant la Table Peinte ce soir au coucher du soleil. Aemon, Rhaella, ma reine, veuillez me suivre. Le reste, disposez.
Quelques heures après, tard dans la nuit, dans une petite taverne ...
- Alors c'est vous qu'avez sauvé notre princesse, et qui avez tué le grand Thomas Baratheon ?
- C'est bien moi. Ca n'a pas été une mince affaire, je suis sur que j'aurais le temps, un autre jour, de tout vous raconter. Ce soir, je préfère penser à autre chose.
- Vous avez bien raison, ser. Vous avez du avoir une sacrée récompense !
- Oh, pas plus que d'autres tire-au-flanc
- Comment ça ?
- Non rien
- Laissez moi deviner ! Votre princesse s'est amourachée d'un péquenaud rencontré sur la route, et elle a mis la plupart de vos exploits sur son compte !
- Vous êtes perspicace
- Ah, les femmes
- Commes vous dites
- Alors, maintenant que vous êtes plein-aux-as, chevalier et bien vu de la cour, qu'est-ce que vous allez faire ?
- Eh bien, je ne sais pas trop ... Mais le monde est large, la guerre sera longue, et profonds les mystères qu'il me reste à élucider ... Alors, après tout ... peut-être mon histoire ne fait-elle que commencer !
FIN
Chapitre XVII
- Ben tiens prends celle là
Vous lui tendez la vôtre; celle avec laquelle vous avez surmonté toutes les épreuves depuis votre apprentissage auprès de ser Jack. Vous gardez pour vous celle de ser Thomas.
- Merci beaucoup !
Vous vous portez tous deux à la hauteur de la princesse, n'hésitant pas à jouer des coudes pour vous frayer un chemin jusqu'à elle. On vous escorte jusqu'à l'entrée de la ville, où se pressent d'innombrables rangées de hallebardiers, de piquiers et de bretteurs, escortés par quelques cavaliers. La colère du dragon déferle désormais sur la ville, et rien ne semble pouvoir lui résister.
Mais, entre tous, vous distinguez deux cavaliers qui se tiennent à l'écart, statiques et impassibles. L'un, plus grand, porte fièrement une armure étincelante, faite d'or, d'argent et de pierreries; sa cape bleue est graffée à ses épaules par deux diamants scintillants comme des étoiles. L'autre, plus petit, est vêtu d'une tunique d'un noir immaculé, presque simpliste, et il n'a guère qu'une dague à sa ceinture. Leur chevelure est argentée, et leur regard dégage une majesté impériale, une force paisible et froide; si bien que vous comprenez très vite de qui il s'agit. L'un d'eux est Aenar, héritier de Lamarck, de l'ancestrale et puissante maison Velaryon - l'une des trois maisons purement valyriennes de Westeros. L'autre est Aemon, Prince de Peyredragon, héritier du Trône. Très vite, des gardes accourrent auprès d'eux:
- Monseigneur ! Monseigneur, on a retrouvé la princesse !
- Parfait. Tout se déroule comme nous l'avions prévu. Amenez la moi.
Ce disant, il saute de son cheval, pour pouvoir poser le genou en terre. Son jeune compagnon, en revanche, se contente de tourner la tête, lorsqu'apparut enfin la princesse Rhaella Targaryen.
- Voyez-vous ça ! L'amiral Aenar Velaryon !
- Votre Altesse
- Ne prends pas cet air solennel, ça ne te va pas du tout
- Mais j'ai un rôle à tenir, à présent, Votre Altesse. Je suis un membre du Conseil Restreint !
- Toi, au Conseil Restreint ?
- Votre père m'a promis qu'il ferait de moi son Maître des Navires si je lui apportais une grande victoire. C'est maintenant chose faite.
- Toutes mes félicitations ! Tu as fait un sacré bout de chemin, depuis le temps où tu ne savais rien faire d'autre que voler dans les cuisines !
- Vous serez heureuse d'apprendre que votre bien-aimé frère est des nôtres ce soir.
Le petit bonhomme juché sur son cheval observe sa sœur avec un mépris à peine voilé.
- Aemon ! Tu as fait le déplacement rien que pour moi !
- Pour te fuir, oui, j'aurais pu me déplacer.
- Toujours aussi aimable ! Moi aussi je suis contente de te voir, petit frère !
- Aemon voulait assister à une bataille, et honnêtement, de toutes celles que nous aurons à mener, celle-là est probablement la moins périlleuse.
- Il faudrait bien que je sache comment fonctionne une armée, s'il devait arriver malheur à Père.
- Tu aimerais bien
- Au fait, on raconte que cette immonde flétrissure de Thomas Baratheon est en ville.
- Ah oui ? Eh bien, c'est exact. Il nous pourchasse depuis Port-Réal, et on a failli y passer plusieurs fois.
- Dans ce cas, si vous me permettez, je vais vous apporter sa tête
- Oh, inutile, je me la suis déjà procurée
- Pardon ?
La princesse vous désigne du doigt.
- Ces deux personnes m'ont protégé, et ôté de ses griffes au moment crucial. Ils l'ont affronté et vaincu, au péril de leur vie.
Des murmures se répandent parmi les chevaliers et officiers qui assistaient à la scène; tous sont saisis d'incompréhension. Aenar a un début de sourire, et même Aemon fronce les sourcils.
- Thomas Baratheon ? Battu ? Par eux ?
- Tu as bien entendu. Et l'un des deux n'avait même pas d'épée.
Aenar vous fait un signe de la main.
- Approchez.
Intimidés, vous obtempérez lentement, jetant des coups d'oeil nerveux tout autour de vous.
- N'aie pas peur Célestin, Aenar est un ami de la famille.
- Vos noms ?
- Nyle
- E-et moi Célestin
- Est-ce vrai, ce qu'elle raconte sur vous ?
- J'ai été d'une petite aide, c'est Célestin qui lui a réellement tenu tête
- Oh dis pas ça, sans toi je serais mort deux ou trois fois
- L'avoir tué à deux, c'est déjà un exploit. Messieurs, vous êtes les héros d'un soir. Vous avez ramené la princesse saine et sauve, et en plus vous nous avez débarrassés d'un terrible ennemi. Le royaume vous doit beaucoup.
- Mais nous avons étés aidés !
- Un chuchoteur et une espèce de sorcière nous ont aidés à quitter Port-Réal et à nous cacher ici. Ils nous ont sauvés plus d'une fois, mais ... nous n'avons pas pu leur rendre la pareille.
- Tragique. Mais vous devez avoir tant de choses à nous raconter ! Vous en aurez tout le temps tout à l'heure. Pour l'heure, j'ai fort à faire. Aemon vous escortera sur mon navire amiral.
- Moi ?
- Oui, toi. Et que ça saute !
La traversée pour Peyredragon dura deux jours et demie - les vents étaient défavorables. On vous a accordé l'honneur de voyager sur le navire amiral de la flotte, auprès du commandement et du sire Aenar Velaryon, mais Nyle et vous dormez par terre, avec le reste de l'équipage. La mer est tumultueuse, et vous vous découvrez à l'occasion un coeur fragile; vous vomissez plusieurs fois, et vous plaignez de maux de ventre sur toute la durée du voyage. Rhaella dispose d'une cabine personnelle, tout comme son frère; et elle y invite Nyle plusieurs fois par jour, et surtout par nuit. Elle passe vous rendre visite de temps à autres, histoire de s'assurer que vous n'allez pas trop mal.
- Pas trop malade Célestin ?
- N-non je tiens le coup
- Tant mieux alors ! Tu sais que j'ai fait un rêve bizarre cette nuit ? ca m'a fait penser à la sorcière ...
- Ah bon ?
- Oui, j'étais au port, et je voyais une personne avec un manteau rouge, exactement comme elle ... sauf que c'était pas elle, c'était un vieil homme tout frippé ...
- Oh euh ... Elle ... euh ... il a dit quelque chose ?
- Oui, "au revoir"
- Ah bon
- Ne te mets pas dans cet état Célestin, c'est juste un rêve
- Oui oui Votre Altesse, ca doit être que vous y pensez beaucoup
- TERRE EN VUE !!! TERRE EN VUE !!!
Brusquement, Nyle surgit derrière la silhouette du chevalier, et vous remarquez tout juste l'énorme pierre qu'il tient dans sa main, avant qu'il n'abatte celle-ci de toutes ses forces sur le crâne de votre ennemi. Ebranlé, Ser Thomas tituba, fit volte-face pour tailler en direction de Nyle, qu'il parvint seulement à érafler. Vous reprenez alors la main; et levant votre épée, vous visez la tête, rassemblant tout ce que vous avez de rapidité, de force et de précision. Une fois de plus, ser Thomas voit venir votre frappe, et dévie juste à temps votre coup. Vous devinez, cependant, dans son geste et dans son regard, qu'il est plus faible que jamais, et que c'est le moment de prendre le dessus. Alors, vous lancez une dernière botte, droit sur son bassin, et alors que sa lame vole, foudroyante, à la rencontre de la votre, vous changez de cible au dernier moment, et atteignez votre adversaire en pleine tête.
- ...
- ...
Votre épée est maculée de sang, à l'instar du crâne de ser Thomas Baratheon. Il s'effondre, raide mort, pendant que vous contemplez votre oeuvre, bouche bée.
- Tu l'as tué !
- Je l'ai tué
- Quoi ?
- On l'a tué !
- Mais c'est impossible ! Vous savez qui c'était ?
- Non, et vous ?
- C'est ser Thomas Baratheon ! Personne ne l'a jamais battu lors d'un duel depuis ses treize ans !
- Ah ? Ben plus maintenant
- Vous êtes des héros !
- Et sinon, c'est quoi tous ces cris ?
Vous n'y prêtiez jusqu'alors pas attention, mais vous entendez, venant des artères principales de la ville, des centaines de clameurs confuses, le claquement de sabots, le cliquetis des armures caractéristique d'une armée en mouvement.
- Mon père ! Ca doit être mon père qui attaque !
- Alors ... on est sauvés ?
- On est sauvés !!! Courons rejoindre ma famille !
- Non attendez ce n'est pas prud- eh !! Attendez !
Mais trop tard: la princesse, altérée par la joie, s'élance dans une course effrénée à travers les rues de la ville, allant droit vers le port. Vous ramassez à la hâte l'épée de ser Thomas Baratheon - une épée d'acier de Qohor, le meilleur acier qui soit si l'on excepte l'acier valyrien - et vous emboitez le pas de la princesse, suivi par Nyle. A vrai dire, on ne croise pas grand monde de dangereux, du moins dans un premier temps: tous les soldats sont partis vers les combats. Des foules de fuyards courent en tous sens, trainant femmes et enfants dans leur sillage, cherchant à esquiver les combats, et vous les bousculez sans ménagements pour vous frayer un passage.
Vous finissez par atteindre le champ de bataille. Champ de bataille improvisé, du moins: il ne s'agit que d'une ville livrée aux flammes et au pillage. Vous reconnaissez les bannières au dragon de la maison Targaryen, qui flottent au dessus du massacre, baignant dans l'éclatante lumière des flammes. Partout autour de vous, des soldats s'empoignent, s'étripent, se violent, pendent les enfants, écorchent les femmes vives, jettent les animaux au feu, s'engouffrent dans les demeures pour en sortir les bras chargés d'or; et la maigre résistance des hommes des Rykker est lentement écrasée par les chevaliers venus de Peyredragon. Les Rykker eux mêmes fuient désormais les combats, lorsqu'on ne promène pas leurs têtes au bout d'une pique. Mais la princesse Rhaella est sourde au carnage; elle fonce droit vers les bannières de sa famille. Quelques hommes des Rykker, reconnaissant sa crinière argentée, se jettent sur elle pour tenter d'en faire une otage, mais, en un rien de temps, vos épées finissent dans leurs crânes.
Vous passez définitivement derrière les lignes des Targaryen, et à cette occasion, la princesse essoufflée marque une pause dans sa course. A cette occasion, vous remarquez les larmes de joie qui coulent, le long de son visage.
- On y est arrivés ! On est sains et saufs !
- En effet, Votre Altesse
Très tôt, vous êtes approchés par des soldats Targaryen, piétaille et chevaliers, qui se massent autour de la princesse.
- Votre Altesse ? C'est elle ! C'est elle, elle est là !!
- Mes bons sieurs, sah quel plaisir de faire votre rencontre
- Comment avez-vous survécu jusqu'ici ?
- Je dois tout à ces hommes ! Célestin et Nyle, je les ai rencontrés par le plus grand des hasards, mais qui ont bravé mille fois la mort pour que votre princesse puisse retrouver sa famille. Comme vous tous, je présume.
- Oui-da ! Vive Célestin ! Vive Nyle ! Et vive la princesse !!!
- Mais assez parlé, je suppose que mon père voudra me voir !
- Votre père ? Oh, il est resté à Peyredragon. C'est Aenar Velaryon qui a supervisé l'assaut.
- Aenar ? Décidément, quel homme !
- Votre frère l'accompagne, à ce qu'on dit.
- Par la Mère miséricordieuse, finalement je vais retourner chez les Baratheon
Les hommes se gaussent, et, pendant que vous restez en retrait, la princesse ordonne que l'on allât trouver Aenar et l'amirauté.
- Au fait, Nyle
- Oui ?
- Je trimballe deux épées depuis tout à l'heure, et t'en as aucune ... tu veux laquelle ?
- Oh euh, merci l'ami, peu importe garde celle que tu veux
A) Garder votre épée - vous l'avez depuis cinq ans, c'est ser Jack qui vous l'a offerte
B) Prendre l'épée de Thomas Baratheon - forgée en acier de Qohor, l'un des meilleurs du monde
Chapitre XVI
- Mais qu'est-ce qui se passe enfin qu'est-ce qui nous arrive ?
- Nous sommes attaqués
- Mais enfin c'est impensable, pourquoi est-ce que les Baratheon ...
- Ce ne sont pas les Baratheon. Voyez par vous mêmes, leurs bannières
- Les Targaryen ?! Mais que font-ils ici ?
- Probablement une expédition punitive ... Ils ont du avoir vent de nos manoeuvres ...
- C'est une catastrophe
- Effectivement
- Laquais, faites sonner les cloches, rassemblez le guet de la ville et toutes nos levées qui s'y trouveraient encore !!! Que tous les archers se présentent sur le rempart immédiatement ! Apportez la poix, les pierres, les flèches, fermez les portes !
- Oui messire
- J'ai déjà donné tous ces ordres il y a cinq minutes
- ...
Peu à peu, sur le rempart de Sombreval s'amassent des centaines de gens d'armes, effrayés par la brusque perspective d'une bataille. La flotte s'approche des plages et du port de la ville, toujours nimbée dans les ténèbres de la nuit.
- Et sinon, c'est quoi les petites flammes qu'ils sont entrain d'allumer sur leurs navires ?
- Oh mon dieu BAISSEZ VOUS !!!
Une salve phénoménale de boulets enflammés jaillit des ténèbres, pour s'écraser sur le rempart et dans la ville dans un concert d'explosions et de hurlements. Lord Pascal et son homme de main eurent tout juste le temps de plonger à terre pour esquiver un boulet; mais à peine se relevaient-ils qu'une nouvelle vague de feu s'abattait du ciel; et ainsi de suite, à une cadence infernale. Très vite, éclatèrent d'innombrables incendies, et les morts s'effondraient, les uns à la suite des autres ...
De l'autre côté de la ville ...
Ni une ni deux, vous vous jetez sur ser Thomas, épée au poing. C'est le moment décisif; il vous suffit de porter le coup fatal au terrible chevalier, et la victoire est à vous. Mais, à cet instant précis, votre allié lâche prise, perclus de coups. Il n'en faut pas plus au Baratheon, dont le regard est vif; son fer croise le votre in extremis, et le dévie brutalement. Un peu plus, et vous lâchiez votre arme sous le coup de la surprise. Vous êtes désormais la cible de ser Thomas, qui s'est relevé, et déchaîne sur vous une rafale d'estocades fulgurantes, de puissantes taillades et de feintes chirurgigales, que vous vous efforcez de parer maladroitement. Vous ne cessez de reculer et de faiblir, et vous ne tarderez pas à être acculé contre le mur; vous tentez de riposter, mais vous ne pouvez littéralement pas en placer une, et vous voyez votre mort venir; infime, douloureuse et lamentable.
- Ta garde est mauvaise, ton bras est faiblard, ta défense est pathétique
- Ta mort sera d'autant plus humiliante
- Ecoute toi parler, même toi tu n'y crois plus
- Quand tu seras coupé en morceaux, tu y croiras ?
- Bon, allez, finissons-en
- Oui, finissons en