Le 10 octobre 2021 à 02:11:01 :
Le 10 octobre 2021 à 02:06:03 :
Le 10 octobre 2021 à 02:05:23 :
Le 10 octobre 2021 à 02:02:49 :
photo des livreshttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/26/3/1593016032-ahipla2.jpg J'ai la flemme, mais l'ouvrage de Proust est un volume titanesque qui contient la Recherche intégrale, il m'impressionne
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/26/3/1593016032-ahipla2.jpg Les 7 tomes en un seul bouquin ?
Photo stp je suis curieux de voir ça.
Bon ça arrive alors
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/26/3/1593016032-ahipla2.jpg
Voilà le bestiau, le crayon pour l'échelle
Le 10 octobre 2021 à 02:06:03 :
Le 10 octobre 2021 à 02:05:23 :
Le 10 octobre 2021 à 02:02:49 :
photo des livreshttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/26/3/1593016032-ahipla2.jpg J'ai la flemme, mais l'ouvrage de Proust est un volume titanesque qui contient la Recherche intégrale, il m'impressionne
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/26/3/1593016032-ahipla2.jpg Les 7 tomes en un seul bouquin ?
Photo stp je suis curieux de voir ça.
Bon ça arrive alors
Le 10 octobre 2021 à 02:03:36 :
J'ai vendu mon pass culture
Bordel
Le 10 octobre 2021 à 02:03:19 :
Tu ressembles à ton frére pour que c'est passer ayao?
Je n'ai jamais été aussi heureux de porter un masque
Le 10 octobre 2021 à 02:02:49 :
photo des livreshttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/26/3/1593016032-ahipla2.jpg
J'ai la flemme, mais l'ouvrage de Proust est un volume titanesque qui contient la Recherche intégrale, il m'impressionne
Le 10 octobre 2021 à 02:01:23 :
Et donc, on est censé te dire quoi sur ce topic ?https://image.noelshack.com/fichiers/2021/13/5/1617375085-vdsv.png
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En utilisant celui de mon frère, puisqu'il ne l'utilise pas
Une fois arrivé à la librairie, je me fais annoncé en tant qu'heureux détenteur d'un pass culture qui a passé commande. Une libraire m'accompagne à l'étage, au rayon manga
Je lui montre alors la liste des commandes : L'intégrale de Proust, les gros ouvrages de Tolstoï, du Dosto, du Aragon, du Kundera, du Céline, du Pagnol
La libraire parait dubitative un instant, puis elle me dévisage. C'est vrai que je n'ai plus l'air d'avoir 18 ans
Je sais à ce moment qu'elle a compris que j'usurpais l'identité de quelqu'un d'autre, mais elle ne pouvait rien dire : j'avais la carte d'identité de mon frère
Après ce moment de flottement, nous redescendons au rez-de-chaussée, et elle semblait découvrir le rayon littérature de sa librairie
J'ai eu la maladresse de lui parler comme un habitué, en lui disant " ça y est, j'ai trouvé le Pagnol ! ", à quoi elle me répond " le quoi ? "
J'arrive à la caisse avec une pile de bouquins, principalement des mastodontes ; non pas que je me la joue, mais car c'était l'occasion d'acquérir des volumes onéreux, et donc volumineux. La caissière, qui est une autre libraire, me regarde, sans mentir, à peu près de cette façon :
Le 09 octobre 2021 à 16:59:58 :
Personne ne lit de littérature erotique sinon ?
Y a que moi qui suis fan ?
T'as des refs ? A part les Onze mille verges, qui n'est pour ainsi dire pas très implicite, je n'ai rien lu de ce qui pourrait ressembler à de l'érotisme
Depuis septembre :
La Horde du contrevent
Les carnets de voyages de Hugo dans les Pyrénées
La mort à Venise
Thérèse Desqueyroux
Le neveu de Rameau
J'enchaîne demain sur l'un des livres que j'ai, peut-être L'idiot du D
Je viens de finir Le neveu de Rameau, de Diderot.
C'est une œuvre immensément riche, dont je ne pourrais pas tout dire, à mi chemin entre le dialogue philosophique et le théâtre comique. Diderot se met en scène, dialoguant avec un bouffon. Ce sont les deux uniques personnages.
Le personnage de Diderot est sans ambiguïté, c'est un philosophe digne, qui aime la vertu et haït le vice. Le bouffon en revanche, est hautement intéressant, parce qu'il est ambivalent. D'un côté, il soutient une éthique crasse, et s'enorgueillit d'être vil, d'accomplir des méfaits, de trahir. Il est à la fois hédoniste et cynique. Contrairement à Diogène, il ne rejette pas les normes : il en joue pour en tirer profit, en trompant ses bienfaiteurs. De plus, contrairement au philosophe grec, le neveu de Rameau souffre continuellement de manquer des biens qu'il ne possède pas. Ainsi, il n'est ni bon, ni sage. Il le sait, le déclare et en est fier.
Mais d'un autre côté, ce bouffon est capable de la plus grande sagesse, en portant sur certains sujet une vérité profonde. Mieux encore, il est un esthète dont le goût musical est beaucoup plus élevé que celui de Diderot. Il n'est pourtant pas contradictoire, parce qu'il perçoit de la beauté dans le crime : il admire les scélérats les plus ingénieux, qu'il trouve sublime.
Par l'intermédiaire du personnage du bouffon, Diderot présente sa théorie esthétique. Elle est la même tout au long de sa vie : l'art doit prendre pour modèle ce qui est pleinement vivant et non ce qui est faux, joué. Et cette vie, on ne la trouve qu'en observant des gens ordinaires, qui s'adonnent à des passions quotidiennes et non contrôlées. Tout ce qui est sophistiqué, faux, imité, plonge l'art dans l'ennui, dans la morte immobilité, dans la fadeur. Seule la vie insuffle à l'art cette énergie, ce mouvement passionné qui provoque des émotions vraies.
C'est pourquoi Diderot ne cesse d'appeler à briser les codes académiques, qui tendent à endormir la vie en l'enfermant dans un cadre figé et ennuyeux. C'est également pourquoi ce dialogue n'est pas une construction pyramidale sur une base d'ignorance jusqu'au sommet de la vérité, comme le fait Platon quand il n'est pas aporétique. Le dialogue de Diderot est un capharnaüm, le bouffon lance ici et là des idées diverses, bien que le personnage de Diderot s'efforce de garder une ligne de discussion constante et cohérente. Il en résulte une œuvre vivante et logique à la fois, à l'image de ce que Diderot conçoit de l'esthétique.
" Rien de si plat qu'une suite d'accords parfaits " affirme le neveu de Rameau, et il a raison ! La perfection formelle est trop scolaire, trop prévisible : ceux qui répètent des accords classiques à la guitare produisent une musique convenue, sans âme. C'est en tordant ces accords, en insérant des notes disharmonieuses mais inattendues que la passion s'exprime.
De l'autre côté, Diderot présente sommairement une éthique en passant par son personnage. Face au bouffon qui utilise autrui, qui manque de tout, qui fantasme sur ce qu'il n'a pas, qui est prêt à toutes les vilénies pour le posséder, Diderot propose une morale ma foi très classique qui consiste à prendre plaisir à faire le bien, à jouir des plaisirs sensibles avec modération, à ne rien désirer de ce qu'il n'a pas déjà, de ne pas s'abaisser à la vilénie, sous aucun prétexte.
Mais n'est-ce pas précisément une perfection ennuyeuse, qui manque de vie, qui n'est pas naturelle ? C'est du moins ce rétorque le bouffon, et non sans raison, puisqu'il se raccorde à sa théorie de l'art. Les dignes gens ne font il que mimer la vertu qu'ils prétendent posséder ? C'est du moins le cas si les actes et les valeurs ne coïncident pas, répond Diderot. Y a t-il une perfection morale qui ne serait pas simplement un jeu sans vie, y a t-il une éthique honnête et vivante à la fois ? Cette question ne sera pas résolue dans cet ouvrage.
Quoi qu'il en soit, le bouffon impose en retour sa propre éthique, dans laquelle le vice est légitime et assumé. Mais la morale du bouffon ne triomphe jamais, car il est éternellement malheureux, ce qui laisse penser qu'il est impossible pour l'éthique de se calquer sur l'esthétique. Et c'est là, je pense, la deuxième thèse majeure et innovante de l'ouvrage.
Nouveaux mots :
Grabat : Un lit misérable
Métacarpe : l'ensemble osseux de la main
Cossu : adjectif pour ce qui dénote la richesse
Avanies : traitements humiliants
Fureter : fouiner
Je viens de finir Le neveu de Rameau, de Diderot.
C'est une œuvre immensément riche, dont je ne pourrais pas tout dire, à mi chemin entre le dialogue philosophique et le théâtre comique. Diderot se met en scène, dialoguant avec un bouffon. Ce sont les deux uniques personnages.
Le personnage de Diderot est sans ambiguïté, c'est un philosophe digne, qui aime la vertu et haït le vice. Le bouffon en revanche, est hautement intéressant, parce qu'il est ambivalent. D'un côté, il soutien une. éthique crasse, et s'enorgueillit d'être vil, d'accomplir des méfaits, de trahir Il est à la fois hédoniste et cynique. Contrairement à Diogène, il ne rejette pas les normes : il en joue pour en tirer profit, en trompant ses bienfaiteurs. De plus, contrairement au philosophe grec, le neveu de Rameau souffre continuellement de manquer de biens qu'il ne possède pas. Ainsi, il n'est ni bon, ni sage. Il le sait, le déclare et en est fier.
Mais d'un autre côté, ce bouffon est capable de la plus grande sagesse, en portant sur certains sujet une vérité profonde. Mieux encore, il est un esthète dont le goût musical est beaucoup plus élevé que celui de Diderot. Il n'est pourtant pas contradictoire, parce qu'il perçoit de la beauté dans le crime : il admire les scélérats les plus ingénieux, qu'il trouve sublime.
Par l'intermédiaire du personnage du bouffon, Diderot présente sa théorie esthétique. Elle est la même tout au long de sa vie : l'art doit prendre pour modèle ce qui est pleinement vivant et non ce qui est faux, joué. Et cette vie, on ne la trouve qu'en observant des gens ordinaires, qui s'adonnent à des passions quotidiennes et non contrôlées. Tout ce qui est sophistiqué, faux, imité, plonge l'art dans l'ennui, dans la morte immobilité, dans la fadeur. Seule la vie insuffle à l'art cette énergie, ce mouvement passionné qui provoque des émotions vraies. C'est pourquoi Diderot ne cesse d'appeler à briser les codes académiques, qui tendent à endormir la vie en l'enfermant dans un cadre figé et ennuyeux.
" Rien de si plat qu'une suite d'accords parfaits " affirme le neveu de Rameau, et il a raison ! C'est trop scolaire, trop prévisible, ceux qui répètent des accords classiques à la guitare produisent une musique convenue, sans âme. C'est en tordant ces accords, en insérant des notes disharmonieuses mais inattendues que la passion s'exprime.
De l'autre côté, Diderot présente sommairement une éthique en passant par son personnage. Face au bouffon qui utilise autrui, qui manque de tout, qui fantasme sur ce qu'il n'a pas, qui est prêt à toutes les vilénies pour le posséder, Diderot propose une morale ma foi très classique qui consiste à prendre plaisir à faire le bien, à jouir des plaisirs sensibles avec modération, à ne rien désirer de ce qu'il n'a pas déjà, de ne pas s'abaisser à la vilénie, sous aucun prétexte.
Mais n'est-ce pas précisément une perfection ennuyeuse, qui manque de vie, qui n'est pas naturelle ? C'est du moins ce rétorque le bouffon, et non sans raison, puisqu'il se raccorde à sa théorie de l'art. Les dignes gens ne font il que mimer la vertu qu'ils prétendent posséder ? C'est du moins le cas si les actes et les valeurs ne coïncident pas, répond Diderot. Y a t-il une perfection morale qui ne serait pas simplement un jeu sans vie, y a t-il une éthique honnête et vivante à la fois ? Cette question ne sera pas résolue dans cet ouvrage.
Quoi qu'il en soit, le bouffon impose en retour sa propre éthique, dans lequel le vice est légitime et assumé. Mais la morale du bouffon ne triomphe jamais, car il est éternellement malheureux, ce qui laisse penser qu'il est impossible pour l'éthique de se calquer sur l'esthétique. Et c'est là, je pense, la deuxième thèse majeur et innovante de l'ouvrage.
Nouveaux mots :
Grabat : Un lit misérable
Métacarpe : l'ensemble osseux de la main
Cossu : adjectif pour ce qui dénote la richesse
Avanies : traitements humiliants
Fureter : fouiner