Les derniers occupants du squat rue Jean Macé à Grenoble ont été évacués ce jeudi 15 juillet. C’était inévitable depuis une décision du tribunal administratif fin juin. Un départ de ces familles, majoritairement issues de la communauté rom, qui soulage les riverains.
Dans ce quartier à proximité de la gare de Grenoble, les voisins ont assisté ce jeudi au départ des occupants du bidonville rue Jean Macé. L’ancien parking était occupé par une quarantaine de personnes ces derniers jours, les autres occupants ayant déjà quitté le squat. En effet, face à l’absence de proposition de relogement de l’Etat, la Ville de Grenoble avait saisi le tribunal administratif le 28 juin. “Suite à ce référé, l’Etat s’est engagé au relogement de l’ensemble des occupant-es du bidonville. Cet engagement a été confirmé devant le juge qui a constaté que le référé était en conséquence devenu sans objet”, précise la Ville dans un communiqué de presse avant de se féliciter “que les 39 personnes toujours occupantes du bidonville puisse recevoir une proposition de relogement ou d’hébergement”, mettant fin ainsi à l’indignité que les occupant-es subissaient ainsi qu’à l’occupation illicite du site.”
“Ils sont enfin partis !”, lance une habitante dont le balcon donne directement sur le squat. “Depuis quelques mois la cohabitation était difficile. Puis il y a eu un vrai problème d’hygiène. Sur une conversation entre voisins, nous avions remarqué que nous avions de plus en plus de mouches dans l’immeuble”, s’agace cette Grenobloise qui préfère rester anonyme. Une situation que confirme Myriam qui habite en face. “On a assisté à des scènes franchement pas sympathiques, avec des violences sur des femmes, des gens qui défèquent dans la rue. Niveau hygiène c’était très compliqué, il y avait beaucoup de rats. Mais j’imagine que c’était toujours moins difficile à vivre que pour ces gens-là”, reconnaît la mère de famille.
Issu de la fusion de plusieurs collectifs citoyens de différents quartiers de Lyon, “Lyon en colère” rassemble aujourd’hui plusieurs centaines de signataires et, par la voix de l’avocat Édouard Raffin, porte plainte contre l’État à travers notamment la préfecture du Rhône.
Cette plainte, selon les citoyens lyonnais, est une conséquence directe du manque d’effectif considérable que connaît la police municipale. Au cours de l’entretien, Édouard Raffin fait donc le lien entre une police atrophiée et une population désemparée. Pour avoir été en contact avec les directeurs de la police municipale, avec différents agents, ainsi qu’avec la brigade opérationnelle de Lyon, il nous rapporte qu’ils “font tous le même constat d’une inadéquation entre les moyens dont ils disposent pour remplir leur mission et le manque d’effectif. Ils ne peuvent pas intervenir sur tous les appels qu’ils reçoivent.“
Hier midi, clients et commerçants partageaient leur émotion devant le magasin. « Nous avons décidé de fermer nos boutiques pour une minute de silence, afin de rendre hommage à ce jeune, confie Mandy, responsable d’un magasin. Nous sommes tous affectés et inquiets aussi, pour notre sécurité. »
Ce vendeur de 18 ans a été tué d’un coup de couteau en plein cœur, samedi après-midi, par un client âgé de 62 ans. À l’origine du drame : une facturation d’un montant de 93,70 €, que le sexagénaire contestait. Théo est mort peu après avoir été agressé. Son collège Dani, 20 ans, a été grièvement blessé au thorax. Un troisième salarié a échappé à la fureur du client, interpellé dans la galerie marchande par des témoins.
Hier soir, la juge des libertés l’a placé en détention provisoire, comme l’avait requis le parquet de Meaux. Le sexagénaire — difficile à comprendre en raison de sa diction et de son raisonnement — avait demandé à rester libre. Il est revenu sur l’histoire de la facturation : « C’est leur violence de m’avoir pris mon argent. » Avant de bredouiller un « je regrette ». Son avocate a évoqué sa santé mentale, regrettant l’absence d’expertise psychiatrique. Ce Sénégalais, dont la famille est restée au pays et qui s’apprêtait à renouveler sa carte de séjour, aurait déjà été hospitalisé par le passé. Et il aurait arrêté un traitement l’an dernier.