Voici un florilège de ces qualités dont les belles personnes sont immédiatement créditées sans inventaire plus approfondi2 :
• Les belles personnes seraient plus sociables et se feraient facilement de
nombreux amis.
• Les belles personnes seraient plus masculines quand ce sont des
hommes ou plus féminines si ce sont des femmes3.
• Les belles personnes auraient une sexualité épanouie et de multiples
partenaires.
• Les belles personnes feraient ou auraient fait un mariage réussi.
• Les belles personnes seraient peu querelleuses et très équilibrées.
• Les belles personnes auraient une santé mentale excellente.
• Les belles personnes sauraient naturellement commander et dominer.
• Les belles personnes seraient aussi plus sensibles et attentives.
• Les belles personnes seraient plus intelligentes et leurs opinions
auraient plus de poids.
• Les belles personnes auraient beaucoup d’ambition et feraient une belle
carrière.
• Les belles personnes seraient plus heureuses que les autres.
Il y a évidemment une qualité qu’on ne reconnaît pas aux belles
personnes, c’est la modestie…, ce qui ne surprendra personne compte tenu de
l’avalanche de qualités qui leur sont attribuées. Ceux qui sont d’un physique
ingrat jugeront que les beaux sont des personnes égoïstes et superficielles,
indifférentes aux malheurs du monde, infidèles et plutôt portées sur le
divorce.
Issus du livre : Le poids des apparences.
Nous associons très étroitement, et sans toujours nous en rendre compte,
le beau au bon et le laid au mauvais. Le vocabulaire que nous employons est
d’ailleurs révélateur. On parle indifféremment d’une « bonne » action ou
d’une « belle » action, d’un « bon » ou d’un « beau » geste.
La polysémie du mot « vilain » est également intéressante. Au Moyen
Âge, il désignait un paysan, un roturier (du latin villanus, « habitant de la
campagne »), c’est-à-dire une condition sociale inférieure. Toutefois, il
pouvait aussi s’appliquer à quelqu’un de « vil » (de vilis, à bas prix) dont le
comportement est méprisable, les actions basses et qui manque de
« noblesse ». Un troisième sens associe vilain et laid et on l’emploiera pour
qualifier quelqu’un de désagréable à voir, d’affreux ou d’horrible. C’est de
cette dernière acception qu’il s’agit dans la description du « vilain homme »
que donne La Bruyère : « Ce caractère suppose toujours dans un homme une
extrême malpropreté et une négligence pour sa personne qui passe dans
l’excès et qui blesse ceux qui s’en aperçoivent. Vous le verrez parfois tout
couvert de lèpre, avec des ongles longs et malpropres… Il a aux jambes des
ulcères ; on lui voit aux mains des poireaux et d’autres saletés qu’il néglige
de faire guérir… Il est hérissé de poil sous les aisselles et par tout le corps,
comme une bête fauve ; il a les dents noires, rongées et telles que son abord
ne peut souffrir. »
À une condition sociale modeste, est donc associée la bassesse, mais
aussi la saleté, la malpropreté, la grossièreté. Dès le XIVe siècle, on utilise
« vilain » pour qualifier quelque chose de désagréable, déplaisant,
répréhensible, mauvais ou fâcheux, voire dangereux. Désormais, on assimile
ce qui est sale ou malpropre à ce qui est mal. Nous parlons familièrement de
faire une « crasse » ou une « saleté » lorsqu’il s’agit d’une mauvaise action.
Nous évoquons un « sale type » ou un « malpropre ». La polysémie des
termes comme « vilain » ou « sale » montre la force des stéréotypes qui lient
le mal et le laid, le bon et le propre, le mauvais et le sale.
Le 22 juillet 2024 à 21:55:17 :
Je laisse les belles femmes aux hommes sans imagination.
Proust ce copeur.
Pourtant il y a des gens tellement beaux à l'intérieur et tellement laids à l'intérieur
Pour affiner l’analyse, on s’est demandé dans un deuxième temps quel
serait le score obtenu par des individus dont la photo n’est pas fournie. On a
soumis aux évaluateurs deux profils très contrastés d’individus dont on
donnait, cette fois, le CV. La comparaison ne portait donc plus sur le
physique mais sur les performances objectives. Dans un cas, la personne
présentée était diplômée d’une université très prestigieuse appartenant à l’Ivy
League et occupait la fonction élevée de vice-président de la Chase
Manhattan Bank. Face à elle, l’autre personne était issue d’une université
plus modeste et travaillait comme employé chez Woolworth’s. Les résultats
obtenus n’ont pas provoqué de surprise particulière : un statut social élevé,
certifié par le diplôme et l’emploi, entraîne bien des jugements laudatifs : le
premier groupe de personnes se voyait, au terme de la comparaison, attribuer
des capacités largement supérieures à celles du second groupe ; elles
obtenaient un score moyen de 19,2, contre 10,6. Deux éléments sommaires
comme le diplôme et le métier suffisent donc pour altérer le jugement porté
sur un individu.
On remarquera néanmoins que la seule beauté entraîne une surévaluation
des capacités supposées qui équivaut presque à celle induite par le diplôme
ou la fonction occupée. Entre un physique agréable et un cursus scolaire
brillant, couronné par une carrière remarquable, la différence n’est finalement
pas très sensible (17,2 contre 19,2).
Mais il fallait encore aller plus loin. En effet, dans le premier cas de
figure envisagé, l’apparence physique avait nécessairement un fort impact
puisque les observateurs ne disposaient que d’une photo. Ils étaient donc
incités à répondre en fonction d’un critère qu’ils n’auraient peut-être pas
utilisé s’ils avaient disposé d’autres données pour juger des capacités d’une
personne. Que se passait-il donc lorsque les observateurs pouvaient se fonder
à la fois sur une photo et sur des éléments objectifs comme le diplôme et
l’emploi ?
Il est apparu que, dans ce genre de cas, le jugement tenait compte des
différentes informations. Les personnes disgracieuses amélioraient nettement
leur score si elles étaient objectivement performantes (elles passaient de 12,8
à 16,5) tandis que les personnes au physique avenant perdaient de leur aura
quand elles devenaient de modestes employées aux études médiocres (leur
score moyen passait de 17,3 à 14,3).
Prédiction créatrice
Non seulement l’apparence physique suscite des préjugés qui résistent
aux faits objectifs, mais les individus se conforment souvent eux-mêmes à
l’image qu’on se fait d’eux. Ce processus a son origine dans la plus tendre
enfance et s’exerce notamment à l’école comme nous le verrons au chapitre
suivant. Il permet aux individus les plus beaux de développer les qualités
qu’on attend d’eux et pénalise souvent les plus laids qui finissent, de guerre
lasse, par se conformer au rôle qui leur est attribué18.
De façon générale, notre corps, notre apparence et notre visage
construisent notre personnalité parce qu’ils font l’objet d’une lecture, d’une
interprétation, d’un rejet ou d’un amour. Nous sommes largement ce que le
regard d’autrui fait de nous. Un sociologue dirait que de notre apparence
émane une série de signaux. Les multiples normes corporelles et
vestimentaires nous rattachent à un groupe social, elles trahissent notre
origine et reflètent notre profession. Notre visage, surtout, sera observé et
interprété. Dépositaire d’une partie de notre histoire personnelle, il jouera un
rôle éminent dans notre « lisibilité » et dans les messages que nous
transmettons.
Malgré nos efforts, nous ne reprenons jamais totalement le contrôle de
l’image que nous projetons et de l’interprétation qui en est faite19. C’est dans
les yeux des autres que se construit l’identité de chacun20. Le visage est à
l’évidence ce qui offre le plus de prise et c’est pourquoi il est si souvent
utilisé comme un puissant révélateur. Georg Simmel explique ainsi que le
visage « résout le plus parfaitement cette tâche de produire, avec un
minimum de modifications de détail, un maximum de modifications dans
l’impression d’ensemble. […] Le corps, dans ses mouvements, peut sans
doute exprimer des processus spirituels aussi bien que le visage. Mais le
visage est le seul lieu où ils se concrétisent en formations stables, une fois
pour toutes révélatrices du psychisme. Cette beauté fluide que nous appelons
la grâce, il faut bien qu’elle se re-produise à chaque fois, dans le geste de la
main, dans l’inclinaison du buste ou la légèreté des pas […]. Dans le visage
au contraire, ces agitations qui caractérisent un individu : haine ou anxiété,
sourire de mansuétude ou recherche inquiète d’un profit, et bien d’autres
encore, impriment des traits qui demeurent21 ». Le visage est l’élément
premier dans l’appréciation de la beauté et de la laideur, dans l’attirance ou la
répulsion exercée, dans l’opération de classement social à laquelle nous
procédons.
La lecture par les autres de notre visage puis du reste de notre corps
modèle en partie notre personnalité. Façonnés par les autres, les individus les
plus séduisants sont effectivement moins sensibles à la solitude et moins
anxieux lors de contacts avec des inconnus ou des personnes de l’autre sexe.
Ils sont davantage convaincus d’être sociables et ont effectivement plus
d’amis du même sexe tout en étant plus populaires auprès du sexe opposé. Ils
sont en général mieux accueillis par les autres. Bien plus, on a constaté qu’un
contact téléphonique se passait mieux lorsqu’un interlocuteur masculin
s’imaginait communiquer avec une belle femme…
Au cours de cette étude22, les entretiens duraient 10 minutes. On faisait
croire à l’homme qu’il allait tantôt s’entretenir avec une femme séduisante et
tantôt discuter avec une femme peu attirante. Lorsque l’homme pensait avoir
affaire à une belle femme, il se montrait plus aimable et plus ouvert. De son
côté, la correspondante qui ne savait pas comment elle avait été présentée
était plus détendue et faisait montre de plus d’humour si son interlocuteur la
percevait comme séduisante, et cette attitude, à son tour, renforçait l’homme
dans sa conviction première… Au total, les hommes avaient un échange
téléphonique agréable en accord avec la représentation qu’ils se faisaient de
leur interlocutrice et trouvaient dans cette combinaison de facteurs la
confirmation de leur croyance initiale et du stéréotype liant séduction et
fortes capacités relationnelles. Un cercle vertueux s’était enclenché au
bénéfice des femmes qui étaient réellement attirantes ou bien présentées et
perçues comme telles.
Les gens beaux sont aussi plus assurés de leur pouvoir de séduction. De
ce fait, leur vie amoureuse est plus accomplie, leurs pratiques sexuelles sont
plus diversifiées et ils font plus souvent l’amour sans avoir pour autant plus
de partenaires. Leur expérience du sexe est également plus grande et plus
libre. Par-delà le domaine amoureux, les gens beaux font globalement preuve
d’une grande confiance en eux. Ainsi que l’a montré Marilou Bruchon-
Schweitzer, les individus au physique agréable ont une meilleure appréciation
d’eux-mêmes. Notée de 0 à 40, l’estime de soi est de 15,84 chez les femmes
laides mais de 20,29 chez les femmes les plus belles. Chez les hommes, elle
passe de 16,10 à 20,1823
Dans ces conditions, on comprend que les individus les plus séduisants se
sentent bien dans leur peau. Ils sont plus heureux, plus satisfaits et moins
stressés. À l’inverse, des personnes du même sexe, ayant fait les mêmes
études, disposant des mêmes revenus et exerçant une même profession
prestigieuse seront plus ou moins heureux selon que les autres les jugent plus
ou moins attirantes24. Certes, comme nous le verrons plus loin, les individus
séduisants ont toutes les chances de réussir leurs études, de trouver un
meilleur emploi, de gagner davantage et de faire un bon mariage. Toutefois,
ils seront encore heureux même s’ils ne réussissent pas leur vie. En revanche,
ceux qui ont rencontré le succès malgré leur laideur ne connaissent pas pour
autant le bonheur…
Notre beauté et notre physique façonne le développement de notre personnalité dans le regard des autres.
Les belles personnes ne sont pas aussi douées qu’on les imagine, et c’est
heureux compte tenu du nombre de qualités qu’on leur prête. Il arrive même
qu’une estime de soi excessive les expose à des déconvenues. Fragiles et
vulnérables émotionnellement, elles supporteront mal l’échec auquel elles
sont peu préparées. À l’inverse, certains individus désavantagés par la nature
réussissent à compenser leur handicap et développent des qualités imprévues.
On a remarqué qu’ils arrivent à se « blinder émotionnellement » contre les
impressions défavorables qu’ils suscitent25. Leur stabilité émotionnelle a été
mesurée et elle s’est révélée supérieure à celle des personnes au physique
moyen ou beau.Les plus laids parviennent à se construire une image d’eux-
mêmes de manière relativement autonome et à surmonter ou dénier les
représentations très négatives qu’on donne d’eux. Ils peuvent de la sorte
atténuer et même inverser dans certains cas le cours des choses, c’est-à-dire
échapper avec succès au triste rôle social qui leur était assigné par leur
environnement.
Le 22 juillet 2024 à 22:10:24 :
Notre beauté et notre physique façonne le développement de notre personnalité dans le regard des autres.
Il est vrai
Il est vrai
Les gens vous traiteront mieux si vous êtes beau physiquement. Ils seront naturellement plus sympathiques, plus avenants, et vous aurez naturellement plus de succès, surtout si vous étiez un bel enfant. Vous développerez également certaines qualités et une vision du monde plus positive. Cela semble logique.
Qui n’a pas le souvenir d’un premier de la classe au physique ingrat ?
Dans notre mémoire, il est boutonneux, pâle et mal vêtu ; il porte des lunettes
et se déplace avec maladresse. Cette représentation tenace colle à la peau de
l’élève de Normale Sup mais ne correspond pas vraiment à la réalité. En fait,
les beaux sont favorisés dans leurs études et réussissent plus facilement un
beau parcours.
Beaux et bien notés
Dès l’école maternelle, les beaux enfants sont privilégiés. On a remarqué
que les enseignants avaient une meilleure opinion d’eux et que leurs petits
camarades les préféraient1. Cette bienveillance provoque en retour des
attitudes positives et surtout une grande confiance en soi chez ces enfants. Un
cercle vertueux s’enclenche qui permettra de passer avec plus de succès les
différentes étapes qui jalonneront la vie scolaire et universitaire.
À l’inverse, les enfants au physique ingrat seront ignorés ou marginalisés.
Un certain nombre de facteurs concourt à exclure certains écoliers et à en
placer d’autres sur une trajectoire prometteuse.
En premier lieu, il faut rappeler la croyance inconsciente, partagée par les maîtres et les maîtresses,
que les enfants les plus séduisants seront aussi ceux qui réussissent le mieux
leur scolarité2 et qui feront la plus belle carrière3.
Cette conviction entraîne l’intérêt accru de l’enseignant pour l’élève considéré comme un « jeune à
potentiel ».
De ce fait, les évaluations de son travail seront plutôt
bienveillantes et il ne lui sera pas trop tenu rigueur de ses éventuels dérapages
ou son indiscipline4. Charmés par un bel enfant, les instituteurs vont
manifester une attention particulière : sourires fréquents, regards, petits mots
mais aussi encouragements et soutien pédagogique. Au total, l’enfant aura été
soutenu affectivement, il aura été stimulé et récompensé. Dans un tel
environnement, on comprend que les notes des beaux enfants soient
meilleures.
L’amitié entre pairs vient encore renforcer ce phénomène de promotion
ou d’exclusion lié à l’apparence physique. Certes, les parents surveillent les
fréquentations de leur enfant, mais rares sont ceux qui imaginent que, pour
favoriser sa réussite, ils devraient privilégier ses amis les plus beaux ! Et
pourtant… Ce qu’on constate chez les adultes vaut aussi chez les petits : ils
auront, en règle générale, des amis qui leur ressemblent5. Les points
communs favorisent le rapprochement et le bon vieil adage se vérifie dans la
pratique.
Dans la mesure où l’apparence est associée à de multiples qualités (ou
défauts), le fait d’être plutôt beau (ou laid) et entouré d’amis eux-mêmes
plutôt beaux (ou laids) redouble la force des a priori positifs (ou négatifs) liés
au physique. Une dynamique de succès ou d’échec se met en place. Les
enfants appréciés par leurs camarades et leurs professeurs se lieront avec
d’autres enfants appréciés par leurs camarades et leurs professeurs, et ils en
tireront avantage. Ceux qui sont rejetés par leurs pairs et mal aimés des
enseignants, qui les trouvent moins intelligents et difficiles, se trouveront des
compagnons d’infortune qui nuiront un peu plus à leur image…
L’effet Pygmalion
Le cercle vicieux de l’exclusion ou de la réussite est si implacable que les
enseignants ne se trompent finalement pas beaucoup lorsqu’ils pronostiquent
chez tel enfant de brillantes études et identifient chez tel autre de piètres
aptitudes scolaires. On peut ainsi parler de « prédiction créatrice », de
« prophétie autoréalisatrice » ou d’« effet Pygmalion », puisque les enfants
finissent bel et bien par se conformer à l’image attendue et par se comporter
comme les adultes de leur entourage l’ont prévu.
Les préjugés des
enseignants, des camarades de classe, de la famille et, plus largement, de tout
l’entourage présent dans la vie quotidienne convergent. Les enfants
séduisants peuvent compter sur de la bienveillance, du soutien, des
encouragements, de l’aide, de la tolérance et de l’admiration. Les moins
séduisants doivent y renoncer, ce qui les handicape sérieusement.
À l’arrivée, beaux et laids finissent par se comporter comme il était
prévu. Leurs conduites effectives sont celles que le sens commun leur a
attribuées dès l’enfance.
Pire, plus un enfant est confronté au regard et au
jugement des autres, plus sa personnalité et son comportement
correspondront au préjugé.
Une étude a ainsi été menée auprès de groupes
d’écoliers âgés de 3 à 9 ans. On a pu constater à cette occasion que les filles
mignonnes étaient effectivement douces, réceptives et séductrices tandis que
les beaux garçons se révélaient peu agressifs, autonomes et sûrs d’eux. En
revanche, les enfants particulièrement laids développaient des comportements
déviants.
Quelques années plus tard, avec des enfants âgés de 9 à 18 ans, les
différences s’étaient creusées. L’assurance des plus mignons s’était
développée, mais l’agressivité et l’anxiété des moins beaux s’étaient accrues
et leur estime personnelle avait décliné. Pouvait-il en être autrement après
tant d’années de traitement discriminatoire et injuste au regard de leurs
capacités réelles ? Ils sont intelligents, mais on ne le croit pas, leurs devoirs
sont moins bien notés, leurs prestations orales sont moins appréciées…
Conclusion : Votre beauté enfant, ado et adulte influence vos vies de manière drastique. L'effet Pygmalion fait que vous vous conformez à ce que les autres attendent de vous. Un enfant beau aura plus de chances de devenir vertueux et heureux qu'un enfant laid qui deviendra plus agressif, anxieux, et à faible estime.
La beauté, c’est du talent !
La performance des jeunes à l’école, au collège et au lycée varie en
fonction de leur capacité de séduction. Le physique d’un élève prédit entre
20 % et 40 % de la variance de ses résultats scolaires, soit autant que ses
compétences proprement scolaires6. Attestée par les études menées dans
plusieurs pays à l’intérieur de classes de différents niveaux, la notation " à la
tête du client " ou la " note de gueule "est plus répandue qu’on ne l’imagine.
L’une des expériences possibles7 consiste à demander à des évaluateurs
masculins de noter les devoirs réalisés par des étudiantes. Les copies qu’on
soumet à leur appréciation sont, objectivement, tantôt bonnes, tantôt
mauvaises. Dans certains cas, une photo est jointe qui montre tantôt une belle
étudiante, tantôt une étudiante d’une beauté clairement inférieure à la
moyenne. Dans d’autres cas, les évaluateurs ne disposent pas de photo.
Les résultats de l’étude sont éloquents, qu’on en juge :
- Quand il n’y a pas de photo, le bon devoir reçoit une note moyenne de
6,6 sur 10 et le mauvais obtient 4,7. Cette évaluation est équitable au sens où
elle n’a pas été altérée par des considérations physiques.
- Quand la photo est jointe au devoir et que l’étudiante est belle, la
prime de beauté se traduit par une augmentation de la note pour un devoir
médiocre : on passe de 4,7 à 5,2. Quand l’étudiante possède des charmes
moins évidents, l’effet est désastreux puisqu’une bonne copie n’obtient plus
que 5,9 au lieu de 6,6. Ce n’est pas tout : si, par malheur, cette étudiante peu
séduisante a réalisé un mauvais devoir, la sanction est très brutale puisqu’on
dégringole à 2,7.
En somme, une bonne étudiante, fût-elle laide, n’est pas exagérément
défavorisée, mais tout de même un peu. En revanche, si l’étudiante est
mauvaise, le fait qu’elle soit belle ou pas revêt une importance primordiale.
Seules les belles étudiantes auront le bénéfice du doute. Les examinateurs les
créditent spontanément de plus hautes capacités : elles sont intelligentes,
sensibles, talentueuses, etc. En somme, pour un évaluateur, la beauté, c’est du
talent.
Dans un autre sondage2, on a demandé aux femmes quelles étaient leurs
principales armes de séduction.
Voici leurs réponses :
• un caractère sympathique : 60 %
• le sens de l’humour : 50 %
• l’intelligence : 33 %
• la silhouette : 23 %
Là encore, si l’on s’en tenait aux déclarations, l’apparence aurait bien peu
d’importance. Pourtant, les femmes portent indéniablement un grand intérêt à
leur corps, leurs vêtements, leur maquillage et leur coiffure. Les enquêteurs
savent, d’expérience, que les réponses aux questions relevant de la sexualité
ou de l’amour sont fantaisistes. Les personnes interrogées y répondent de
manière conformiste en dissimulant leurs véritables préférences. On
comprend, dans ces conditions, que l’observation directe des faits soit
souvent préférable aux déclarations individuelles souvent biaisées.
Plusieurs études ont montré que nous n’acceptons pas de reconnaître, à sa
juste mesure, l’importance que revêt le physique dans nos choix amoureux.
Des recherches ont été menées pour déterminer si cette sous-estimation était
attribuable à l’incapacité des individus à effectuer une introspection exacte ou
s’il fallait incriminer la volonté délibérée de fausser les motifs3. Pour le
savoir, on a montré à un ensemble de femmes les photographies d’éventuels
partenaires masculins, tout en leur donnant des informations sur la
personnalité des hommes représentés. On leur demandait ensuite de choisir
celui qui leur paraissait le plus désirable au vu de ces différents éléments et
on les invitait à s’expliquer sur les raisons de leur choix.
Il est apparu que seuls les hommes d’un physique agréable trouvaient
grâce aux yeux des femmes interrogées, indépendamment de leur
personnalité. Toutefois, cette évidence n’était pas spontanément reconnue.
On a alors fait croire à certaines femmes qu’elles étaient reliées à un
détecteur de mensonges. Ce subterfuge a permis de se rendre compte que les
femmes étaient parfaitement conscientes des raisons réelles qui les avaient
poussées à choisir un des hommes proposés. Persuadées d’être reliées à un
détecteur de mensonges, elles reconnaissaient avoir été surtout influencées
par le physique et non par les traits de personnalité. En revanche, elles
admettaient moins volontiers l’importance de l’apparence lorsqu’il n’y avait
pas de détecteur.
L’importance de l’apparence ne s’explique pas seulement par des
considérations sexuelles. Le visage, en particulier, est utilisé comme le signe
de certaines caractéristiques. En raison des stéréotypes associés aux différents
types physiques, on attribuera ainsi certains traits de visage, plutôt féminins,
aux hommes gentils ou aux bons pères. Les femmes qui recherchent un profil
psychologique précis ou des qualités particulières se tourneront vers des
hommes dont l’apparence reflète, à leurs yeux, ces caractéristiques. Ainsi,
une apparence qui plaît n’est pas seulement belle, elle signale des traits de
personnalité et un statut social.
Si les gens vous ont toujours fait du favorisme ça aura pour effet de créé un effet miroir de notre personnalité, le beau attire le beau, réflection toujours
Le 22 juillet 2024 à 22:24:18 :
Si les gens vous ont toujours fait du favorisme ça aura pour effet de créé un effet miroir de notre personnalité, le beau attire le beau, réflection toujours
L'effet Pygmalion est un concept réel, qui se reporterait même dans d'autres sphères de la vie, pas uniquement l'intelligence. Si on vous a toujours laissé pensé que vous étiez naturellement bon, alors vous allez vous conformez et avoir ce retour dans les yeux de l'autre. Surtout en période de construction, c'est terrible.
"L'effet Pygmalion est un phénomène psychologique selon lequel les attentes des autres envers un individu influencent le comportement et les performances de ce dernier. Ces attentes peuvent être conscientes ou inconscientes et avoir un impact positif ou négatif.
La théorie de l'effet Pygmalion a été développée par le psychologue Robert Rosenthal et repose sur l'idée que les attentes que nous avons envers les autres peuvent influencer leur comportement et leurs performances. Par exemple, si un enseignant a de grandes attentes à l'égard d'un élève, ce dernier est susceptible de travailler plus dur en classe. Inversement, un patron qui n'a pas confiance en un travailleur aura pour effet d'amener cette personne à fournir des performances inférieures à ses propres capacités."