Voici l'histoire de ma vie

darkside228
2023-10-28 21:37:05

Bonsoir les kheys

J'ai 28 ans et j'ai décidé de raconter mon parcours de vie dans les détails de ma naissance à aujourd'hui

Cette courte autobiographie comportera plusieurs chapitres et sera rédigée de manière chronologique. J'écrirais un nouveau chapitre chaque soir. :ok:

Tout ce que je vais dire sur moi est 100% no fake et m'est réellement arrivé. J'agrémenterais le récit de mes ressentis :ok:

Bonne lecture

travailleures
2023-10-28 21:37:25

Ne fais pas ça on s'en branle khey pitiéhttps://image.noelshack.com/fichiers/2023/42/5/1697798735-img-1860.jpeg

MacEZ
2023-10-28 21:37:45

Le 28 octobre 2023 à 21:37:25 :
Ne fais pas ça on s'en branle khey pitiéhttps://image.noelshack.com/fichiers/2023/42/5/1697798735-img-1860.jpeg

PoufPoufPouic
2023-10-28 21:38:23

Quelqu'un peut faire un script pour rendre ce topic invisible ? Pas envie de le voir chaque fois que l'auteur ajoute un chapitrehttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/29/6/1532128784-risitas33.png

darkside228
2023-10-28 21:52:03

Chapitre 1 : Ma petite enfance (1995-2001)

Je suis né le 22 avril 1995 à midi dans une ville du sud de la France. Mes parents sont tous deux d'origine immigrée : Mon père est né en Algérie et est arrivé en France à l'âge de 20 ans en 1978 et ma mère est d'ascendance portugaise.

Ma naissance ne s'est pas déroulée de manière "classique" : Je suis venu au monde par césarienne. J'avais des problèmes de santé, notamment des difficultés respiratoires, et j'ai dû être mis en couveuse pendant 10 jours avant que la maternité autorise mes parents à m'emmener chez eux.

Peu après ma naissance, mon père contracte des troubles rhumatologiques et ne peut plus marcher. Le fait de s'occuper de moi quotidiennement lui permet petit à petit de retrouver de la mobilité. Au bout de quelques mois, il se remet à marcher comme avant mais il gardera toujours des séquelles rhumatologiques qui ne feront qu'empirer au fil des années. J'y reviendrai au moment opportun.

Mon arrière grand-mère maternelle meurt des suites d'un cancer de l'oesophage le jour de mes 2 ans, en 1997, et j’intègre la maternelle la même année. Les 4 premières années de ma scolarité se passent relativement bien. J'en garde de bons souvenirs.

En revanche, avec mes parents, c'est différent : Mon père se montre très violent verbalement et physiquement. Je me souviens particulièrement d'une correction qu'il m'a infligé en public à la sortie d'un marché aux puces. Je développe petit à petit une nature craintive et anxieuse.

Sur mon carnet de santé, les premiers pédiatres qui m'examinent à l'âge de 2 ans écrivent : "Sentiment d'étrangeté". J'ai recherché ce que ça voulait dire. C'est un trouble qui nous gagne lorsqu'on a un ressenti anormal vis à vis d'une situation normale. Je ne comprends ni les personnes qui m'entourent ni le monde dans lequel je vis. Je suis aussi quelqu'un qui déteste être au milieu d’une foule ou d’un groupe. Je prends l'habitude d'éviter les contacts sociaux. J'ai même vu une vidéo de moi de l'époque où je me cachais derrière mon père pour éviter d'être en contact avec des inconnus.

Ma mère est aimante mais irresponsable : elle fait de son mieux pour s'occuper de moi mais faut aussi preuve d'une grande négligence. Un jour, elle m'oublie sur le haut de la machine à laver et je tombe par terre. Dès tout petit, je me mets à ne pas l'écouter et à ne pas la respecter. Elle m'a raconté qu'un jour, alors que j'étais en bas âge, que j'étais assis sur une chaise haute et que je me foutais de sa gueule quand elle m'engueulait et qu'elle m'avait giflé pour ça.

Le 1er août 1999, ma première petite sœur vient au monde. On a 4 ans de différence. Je voulais un petit frère mais bon...Tant pis, ce n'est pas grave. Nous sommes désormais 4 à la maison.

En 2000, au lendemain de la décennie noire, mon père et son meilleur ami m'emmènent pour la première fois en Algérie. J'y reste avec eux pendant les vacances et y fait la connaissance de la partie de ma famille vivant là bas. J'y contracte une sorte de virus et y reste alité pendant plusieurs jours. Une fois guéri, je me lie d'amitié avec mon cousin qui a 2 ans de moins que moi et fait le forcing auprès de mon père pour qu'il vienne habiter en France avec nous mais il refuse car il ne peut pas le prendre en charge.

La suite au prochain épisode...

darkside228
2023-10-28 22:09:40

Chapitre 2 : CP-CE1, le trauma (2001-2003)

En septembre 2001, j'intègre l'école primaire de mon quartier en classe de CP. C'est un établissement scolaire accolé à la maternelle que je fréquentais et classé Zone d'Education Prioritaire (ZEP).

Le 11 septembre 2001 est un souvenir impérissable pour moi . L'attentat du World Trade Center perpétré par Al Qaida marque un tournant en Occident. Dés petit, j'ai ressent de fortes tensions communautaires, et je les ai vu notamment s'exprimer lors du match de football France - Algérie du 6 octobre 2001. L'invasion du Stade de France par des supporters des Fennecs m'a particulièrement marqué.

Ces fortes tensions communautaires ressurgissent à l'école. Je baigne dans un environnement scolaire qui ne me correspond pas du tout, avec des petits camarades qui ne me ressemblent en rien. J'apprends à lire et termine le livre de contes en à peine un mois. Tous les enfants autour de moi sont à la traîne et ont de sérieuses difficultés avec l'apprentissage du français. J'ai un nom à consonance maghrébine mais une tête de blanc. De par ma nature craintive et anxieuse, je me mets naturellement à l'écart. Je ne parle pas aux autres et je joue dans mon coin. Tous ces facteurs contribuent à faire de moi une cible privilégiée : je suis régulièrement victime de moqueries et de coups, notamment de la part d’un autre élève d'origine maghrébine issu d'une cité sensible. L'essentiel du personnel éducatif assiste aux humiliations que je subis et ne fait rien. J'ai en tête une scène surréaliste : je me vois encore aujourd'hui me prendre des coups de pieds par ce garçon sous les yeux de ma maîtresse qui regarde et rigole avec les autres enfants.

Un jour, je suis en classe, je souhaite aller aux toilettes mais ma maîtresse refuse. Je me fais donc dessus, comme cela peut arriver à n'importe quel enfant. Un accident quoi. Mais mes camarades de classe vont s'en servir contre moi et me le rappeler régulièrement. Pire encore, plusieurs années après, a l'adolescence, alors que j'étais dans un bus, j'ai recroisé certains de ces gamins qui me l'ont encore rappelé et se se sont encore foutus de ma gueule pour ça.

Ma mère m'a raconté qu'à l'époque du CP, des parents étaient venus lui dire que je me faisais rouer de coups sans que personne ne réagisse. Mon cerveau a totalement vrillé et effacé ces moments douloureux de ma mémoire.

Mon père continue à se montrer violent tant verbalement que physiquement avec moi : Un jour, ma maîtresse vient se plaindre auprès de lui que je ne lui ai pas dit bonjour en arrivant à l’école. Arrivé à la maison, il attend que je prenne mon goûter puis m'inflige une raclée. Il est au courant que je suis harcelé par mes petits camarades mais ne vient jamais me défendre. Il me jette systématiquement la faute dessus. Je le vois se faire dominer par les autres depuis toujours. Il a peur du conflit et me transmet cette peur. Ma mère, quant à elle, trouve ça normal qu'il me frappe aussi souvent et fait appel à lui dès que je ne fais pas ce qu’elle dit. Elle est assez têtue.

Un jour, je me défends et j'envoie une pigne dans la tête d'un camarade de classe qui me poursuivait dans la cour. Le garçon, qui est un ami imposé à tous mes anniversaires et toutes mes sorties entre enfants, se victimise auprès de ses parents et me fait porter le chapeau. Mon père m'emmène chez eux et me frappe devant eux en m'obligeant à m'excuser alors que c'est moi qui était attaqué à la base.

Au lieu de sanctionner mes harceleurs, on m'envoie chez la psychologue de l'école une fois par semaine. Comme si c'était moi le problème. La psy me fait passer un test de QI et conclut que je suis « surdoué » ou haut potentiel intellectuel (HPI) avec un QI de 140. Malgré tout ce que je vis, j'ai d'excellentes notes. Je collectionne les bons points et les récompenses, à tel point que la maîtresse en arrive à ne plus savoir quoi m'offrir, et je suis bien entendu premier de la classe.

Pendant mon année de CP, je pratique de l'athlétisme mais finit par être viré par la présidente de mon club car selon elle, je suis très capricieux et ronchon. Côté santé, je souffre de problèmes intestinaux pendant toute mon enfance. Je vomis régulièrement. Je passe différents examens du colon, mais ça ne donne rien. Les médecins ne savent pas d'où cela vient. Je suis aussi très maigre, même si je mange à ma faim, et je pleure souvent. Je vis des choses qui me dépassent complètement.

En CE1, je continue à être un élève modèle et le harcèlement continue aussi. Je me souviens m'être fait tirer les oreilles par le directeur adjoint pour avoir dessiné un stade de foot au stylo sur une table et m'être pris un taquet derrière la tête par ma nouvelle maîtresse. Bien entendu, mes parents leur ont toujours donné raison.

Cette année-là, un de mes camarades de classe, moqué et frappé lui aussi parce que blanc avec des lunettes, s'allie avec deux de nos harceleurs communs qui sont d'origine maghrébine. Ils se mettent à me tabasser à 3 contre 1. Une animatrice périscolaire se rend compte de ce que je vis au quotidien et décide d'agir. Elle pousse pour que ces garçons soient punis, ce qui finit par être le cas. Le directeur de l'école, quant à lui, se montre très sévère avec moi en me confisquant ma game-boy Color le jour où je l'amène à l'école et ne la rendant à mes parents qu'à la fin de l'année scolaire. En parallèle, il ferme totalement les yeux sur les dingueries que peuvent faire d'autres élèves, notamment mes harceleurs, par peur des « grands frères » et des parents qui peuvent eux aussi se montrer très agressifs et menaçants. En résumé, il se montre fort avec les faibles et faible avec les forts.

Mon père ne me soutient jamais, même face aux autres membres de ma famille. Lorsqu’un oncle me frappait régulièrement dés qu'il était sur les nerfs, il lui donnait raison. Lorsqu’un autre oncle me parlait comme à un chien, il tournait la scène en dérision.

En juin 2003, il décide de se séparer de ma mère après 12 ans de vie commune. Il en a ras le bol de son côté tête en l'air et du fait qu'il ne peut pas compter sur elle. Il part en Algérie pendant l'été et moi je passe les grandes vacances avec ma mère sans savoir que ma vie va radicalement changer.

La suite au prochain épisode...

darkside228
2023-10-28 22:21:45

Chapitre 3 : La jeunesse dorée, première partie (2003-2004)

A l'été 2003, au cours d'une sortie en famille, je commet l'erreur d'imiter un de mes cousins et de plonger dans un lac sans savoir nager. Je n'ai pas pieds et je suis aspiré par un trou d'eau. Toute ma famille a le dos tourné et regarde ailleurs. Soudain, mon grand-père maternel se rend compte de ce qui est en train de m'arriver et se jette à l'eau pour me porter secours. Il ne sait pas nager lui non plus mais il parvient à me porter jusqu'à la terre ferme et réussit lui aussi à s'en sortir. Il restera ensuite à l'hôpital pendant une semaine. Il m'a sauvé la vie. Et paradoxalement, c'est à la même période que je commence à me dresser contre lui, à la contredire lorsque je vais chez lui. Je suis le seul qui fait ça. Lui qui croit toujours avoir raison, il n'aime pas ça, mais cela reste bon enfant. C'est une sorte de conflit de générations.

Au même moment, mon père se marie avec une femme en Algérie : On va l'appeler Zyva. Il la fait venir en France. Un jour, alors que je me balade avec lui, je passe devant une école privée catholique qui est à l'autre bout de la ville. Je lui demande de m'y inscrire et il accepte. Ma mère obtient la garde de ma sœur et moi, j'emménage avec mon père et sa femme dans une résidence HLM qui est juste à côté de ma nouvelle école. Il décide aussi de m'inscrire en cours de natation à la piscine municipale pour que j’apprenne à nager. Une nouvelle vie commence pour moi.

En septembre 2003, j’intègre un univers tout à fait différent de celui que j'ai connu jusque là. Dans une école privée catholique, les enfants ne sont pas violents ou insultants comme dans une école publique. On y entend pas de « n.... ta m... » ou de « f.... de p... » à longueur de journées. On ne craint pas sans arrêt pour son intégrité physique ou psychique. Il y a bien des petits camarades qui font les zouaves mais aucun ne représente un véritable danger pour autrui. Les professeurs n'ont pas peur de leurs élèves qui sont essentiellement issus de milieux aisés. Moi qui suis issu d'une famille pauvre, j'ai l'impression de faire tâche, mais je suis beaucoup moins sur mes gardes qu'avant. Le niveau scolaire est plus élevé mais je continue à avoir d’excellentes notes.

Les cours de natation ne se passent pas bien : Je ne réussis pas à progresser en nage et je suis moqué par mon moniteur qui me tend souvent la perche pour que je ne me noie pas. Cependant, lorsqu'il apprend que j'ai failli me noyer pendant l'été, il décide de troquer ses brimades contre de la bienveillance. Ces cours de natation me permettent finalement de dédramatiser face à une situation stressante mais j'apprendrai à nager tout seul au début du collège.

Je rends visite à ma mère et à ma sœur pendant les week-ends. La demande HLM de ma mère lui a été accordée après 6 ans d'attente. Depuis qu'elle est séparée de mon père, elle enchaîne les relations courtes. J'ai beaucoup de difficultés à supporter le défilé d'hommes qui arrive chez elle et je réussis à en repousser plus d'un en faisant la gueule. Un mec réussit quand même à s'installer à la maison : on va l'appeler GG. Il est gentil mais mentalement dérangé. Un jour, il retient ma sœur pour que je lui donne des baffes et éclate de rire. Un autre jour, il me tend dans le vide du haut du balcon en me tenant par les pieds. Un autre jour, il part en moto avec ma sœur en roulant à 100 à l'heure en agglomération.

En juin 2004, alors qu'il m'emmène moi, ma mère, ma sœur et une amie voir le film Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban au cinéma, il tamponne sa caisse contre un poteau à l'entrée d'un rond-point et juste avant le choc, il ouvre la porte côté conducteur et se jette dans le vide pour éviter d'être blessé. Aucune personne n'est touchée, sauf une : Moi. Je subis un traumatisme crânien.

Le 10 juin 2004, ma seconde petite sœur vient au monde. Elle est le fruit de l'union entre mon père et sa nouvelle femme. C'est ma demi-sœur mais je la considère comme ma sœur. Elle est née par césarienne, comme moi. C'est l'un des plus beaux souvenirs de mon enfance.

GG, le copain de ma mère, lui fait la crasse de trop : Il lui subtilise son chéquier et fait des chèques à sa place en imitant sa signature. A cause de ça, elle devient temporairement interdit bancaire. Elle décide de le quitter mais elle n'apprend pas de ses erreurs en se mettant avec le meilleur ami de ce mec : Un cassos de compétition qu'on va appeler le Squatteur. Le mec a 10 ans de moins qu'elle, est super marrant mais est l'un des pires tire-au-flanc que j'ai jamais vu : Il n'a aucun diplôme, aucun emploi, aucune formation et aucun revenu. Je me fous de sa gueule comme pas possible. C'est comme un troisième enfant pour moi après moi et ma sœur. Le Squatteur va rester squatter chez ma mère pendant 2 ans.

La suite au prochain épisode...

Hellbabb
2023-10-28 22:21:53

Pulse :ok:

GreenMoth
2023-10-28 22:22:02

Le 28 octobre 2023 à 21:37:25 :
Ne fais pas ça on s'en branle khey pitiéhttps://image.noelshack.com/fichiers/2023/42/5/1697798735-img-1860.jpeg

123allumettes
2023-10-28 22:33:16

N'écoute pas les gens qui se montrent insultants envers toi. Si tu as besoin de te confier, ce forum sera là pour t"écouter". En tout cas, moi je serais là. C'est très courageux de ta part de te raconter comme ça.

darkside228
2023-10-28 22:44:13

Chapitre 4 : La jeunesse dorée, seconde partie (2004-2005)

A l'été 2004, je deviens un passionné de foot. Je joue au foot tout le temps, le week-end comme en semaine. Je joue au foot partout : dans la cour de mon école, dans la cour en bas de mon immeuble chez mon père, dans le stade situé en périphérie de la cité HLM de ma mère, au parc des sports, etc. Mon premier grand souvenir de foot date du 13 juin 2004 : C'est le match d'ouverture de l'Euro 2004 France - Angleterre. J"ai toujours en tête le doublé de Zidane qui offre aux Bleus une victoire inespérée dans les arrêts de jeu. Je m'identifie à Zizou et le voit comme un super-héros capable de se transcender lorsqu'il porte les couleurs de notre pays.

Je commence aussi à jouer régulièrement aux jeux-vidéos : Le week-end, je joue à la Playstation 1 et à la game-boy Advance chez ma mère. Elle m'achète souvent des piles pour que je puisse casser les oreilles de mon grand-père en jouant à Pokémon Version Jaune ou à Donkey Kong Country. La semaine, je joue à la Nintendo 64 chez mon père. C'est ma toute première console de jeu. Elle m'a été offerte en 1998 par une ex-amie de ma mère. Je l'ai gardée et continue d'y jouer encore aujourd'hui. Mon oncle m'achète des jeux rétros tels que Mario Party, Zelda : Ocarina of Time, 1080 Snowboarding, International Superstar Soccer 64 ou Pokemon Stadium 1 et 2. Ils viennent compléter ma collection déjà composée des légendaires Mario Kart 64 et Super Mario 64. En parallèle, mon oncle, à qui je rends souvent visite, m'initie à Pro Evolution Soccer 4 sur la Playstation 2. Mes débuts sur ce jeu sont poussifs mais au fil des matchs, je progresse, mets des buts et tient tête à mes différents adversaires.

Je deviens aussi un fana de mangas et de dessins animés. Comme j’ai une télé dans ma chambre, ils font partie de mes journées : Le matin, je me réveille et prend le petit déjeuner avec Marcelino, Kangoo Juniors et Jimmy Neutron sur TF1. Le midi, comme mon immeuble est situé à côté de mon école, je peux revenir déjeuner chez moi devant Midi les Zouzous sur France 5 où je découvre notamment Olive et Tom, Princesse Sarah, Rémi Sans Famille, Ulysse 31 et Lady Oscar. Le soir, en revenant de l'école, je me pose avec mon méga goûter devant l'émission La Kaz sur Canal + qui diffuse Les Simpson, Full Metal Alchemist et Great Teacher Onizuka.

A la même période, je me fais 2 amis : un à l'école et un dans mon quartier. Mon ami à l'école, on va l'appeler le Baveux. Il collectionne les sales notes et n'est pas très fut-fut mais le courant passe immédiatement entre nous deux. Nous sommes dans la même classe en CE2, CM1 et CM2. Nous allons faire les 400 coups ensemble. J'ai en tête 3 souvenirs marrants avec lui :

- Un jour, lors d'une course-relai, il arrive lancé devant moi pour me donner le bâton mais il ne contrôle pas sa course et on se cogne tous les deux tête contre tête.

- Un autre jour, son père nous dépose en voiture à 20 mètres de l'entrée de l'école. Nous avons 15 minutes d'avance avant la sonnerie et nous en profitons pour nous rendre dans une forteresse médiévale située juste en face de l'école. Nous visitons les lieux. On se marre, on fait les cons devant les statues, et on ne voit pas le temps passer. On finit par arriver à l'école avec 1 heure de retard. Tout le personnel éducatif s'était inquiété et était prêt à appeler la police pour nous retrouver. On a miraculeusement échappé à une lourde sanction ce jour-là.

- Un autre jour, je l'enferme dans les toilettes de l'école pour rigoler. Le mec panique, il est du genre claustrophobe. Avec d'autres gamins, on se marre. Une fois sorti, il se venge en me poussant par derrière. Je tombe par terre et je suis mort de rire.

Mon ami du quartier, il s'appelle Rami. Il est d'origine algérienne comme moi. On se ressemble beaucoup. On a la même coupe de cheveux, la même manière de s'exprimer, la même démarche, la même tête à claques. La seule différence entre nous, c'est qu'il porte des lunettes et moi pas. On est tellement perçus comme des demi-portions tous les deux que je revois encore les grands du quartier nous mettre des taquets en rigolant. On est tellement inséparables qu'on en arrive à manger des pizzas en étant assis sur la même chaise. On est les meilleurs amis du monde, comme David et Jonathan ou Laurel et Hardy. Seulement, nos chemins finissent par se séparer : Sa mère en a marre qu'il vienne tout le temps chez moi. Elle a l'impression qu'il gêne et lui interdit de monter à nouveau chez moi. Du jour au lendemain, il est obligé de couper les ponts avec moi. Je suis dégoûté.

darkside228
2023-10-28 22:47:54

De 2004 à 2006, je fais du judo tous les mercredis après midi. Je suis avec des gamins de mon âge et avec des gamins plus petits aussi. La séance commence toujours par du foot avec un ballon en mousse sur les tatamis puis s'enchaîne ensuite avec un footing et des exercices à deux ou plus. J'apprends différentes prises et évolue en grade : ceinture blanche, ceinture jaune, ceinture jaune, ceinture orange, etc. Ce sport me plaît beaucoup. Il me permet de me dépenser.

Pendant mon année de CM1, mon père m'emmène aussi tous les mardis après-midi dans un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP). Pour lui, c'est pour les attardés. Ça me fait de la peine lorsqu'il dit ça. En réalité, c'est un établissement spécialisé qui propose un accompagnement et un suivi adapté aux enfants en difficulté. A l'époque, je mets souvent mes tee-shirts, mes slips ou mes chaussures à l'envers et je ne sais toujours pas faire mes lacets. Aller voir des spécialistes me permet de pallier à ces carences et aussi de rigoler. Je me souviens avoir rendu fou un psy en courant partout et en tirant dans un ballon en mousse à tout bout de champ dans sa salle de consultation. Il m'a même mis une baffe ce jour-là.

Depuis qu'il s'est séparé de ma mère, mon père est moins violent physiquement ou verbalement. Il s'est en quelque sorte adouci et me frappe ou m'insulte beaucoup moins qu'avant, même si il lui arrive d'avoir encore des accès de colère. Je me souviens du jour où il s'est énervé contre ma belle-mère et a retourné la table basse où il y avait à manger, jetant toute la nourriture par terre, ou du jour où il m'a poursuivi dans la maison en me donnant des coups de pied au cul parce que j'avais blessé ma demi-sœur à la tête en lui faisant faire des roulades sur le lit, ou du jour où il a déchiré un de mes livres Harry-Potter parce que j'allais arriver en retard à l'école (oui, oui, je suis aussi un inconditionnel d'Harry Potter).

Malgré tout, mon père est ferme mais juste. Il ne s'en est jamais pris à moi sans raison. Il s'occupe bien de moi et s'assure que je ne manque de rien. Il est fier de moi et se vante auprès de ses amis de ma réussite à l'école et de mon intelligence. Il m'emmène souvent en sorties avec ses amis. Et puis, il sait se montrer généreux : Il travaille chaque matin sur les marchés, et à chaque fois qu'il en revient, il me donne des pièces de 1 ou 2 euros.

Le 1er mai 2005, grâce à l'argent récolté, je m'achètes la Playstation 2. Je suis tellement content qu'une fois arrivé chez ma mère, j'y joue toute l'après-midi. Depuis cette journée qui était censée être un aboutissement pour moi, je souffre de tremblements essentiels des mains. Jusqu'à mes 15 ans, lors de parties de foot en pleine chaleur, je me souviens même avoir senti ma tête vibrer.

Le 27 mai 2005 a lieu un évènement tragique dans ma ville : Un maghrébin est assassiné par un des gitans. S'en suivent des émeutes urbaines marquées par des tensions communautaires. Nous sommes terrorisés et nous décidons avec mon père de fuir notre quartier et de nous réfugier chez mon oncle pendant plusieurs semaines, le temps que cela se tasse. Je manque l'école jusqu’aux vacances d’été et le personnel éducatif se montre compréhensif au vu de ce qu'il se passe dans les rues.

La suite au prochain épisode…

darkside228
2023-10-28 22:54:00

Chapitre 5 : La jeunesse dorée, troisième partie (2005-2006)

En août 2005, moi, ma mère et ma sœur nous bénéficions d'un séjour d'une semaine tous frais payés par la CAF dans un village vacances en montagne. Mon grand-père maternel nous y emmène en voiture. Je vomis pendant le trajet. Une fois arrivé, je vais mieux. Nous avons rendez-vous en fin d'après-midi avec les autres vacanciers, et en attendant, je vais au restaurant avec ma famille. C'est mon grand-père maternel qui régale. Il est né et a grandi au Portugal. Pendant sa jeunesse, il a travaillé comme cuisinier dans un restaurant. Il a ensuite été majordome pour le compte d'une famille riche et a servi dans l'armée Portugaise qui l'a notamment envoyé en Guinée-Bissau. A son retour du continent Africain, il pouvait rejoindre le Portugal, la France ou l'Australie. Il a finalement choisi la France où il a rencontré ma grand-mère maternelle dans un centre culturel fréquenté principalement par des Portugais. Depuis son arrivée dans notre pays, il y a essentiellement exercé la profession de maçon. Je sais, c'est un cliché, mais que voulez-vous...Il est aussi le seul dans ma famille proche à posséder le permis de conduire. Je dois admettre qu'on le prend souvent pour un taxi. Il est très attaché à la réglementation : A défaut d'être un féru d'excès de vitesse, c'est un spécialiste des excès de lenteur. Je ne l'ai jamais vu dépasser les 40 km/h en agglomération. Si je devais parler de ses défauts, je dirais qu'il est têtu, qu'il veut toujours avoir raison et qu'il est attaché à ses petites habitudes : son canapé, c'est son canapé. Quand c'est l'heure du Tiercé, c'est l'heure du Tiercé. Cependant, je dois avouer que c'est un homme, un vrai, qui est toujours prêt à aider les autres et qui prend soin de sa famille. Il donne souvent un peu d'argent à ma mère lorsqu'elle le lui demande.

Lorsque nous sortons du restaurant, nous marchons dans les rues qui nous mènent au village de vacances qui va nous accueillir. Cette petite bourgade, avec ses ruelles, son épicerie à l'ancienne et ses bancs publics, est un havre de paix et de simplicité. Elle me poussera à faire le choix de résider en montagne à l'âge adulte.

Mon séjour en montagne est génial. Pendant la journée, ma mère fait des sorties entre adultes tandis que moi et ma sœur, nous sommes en centre aéré. Nous allons dans un parc aquatique, voir des animaux, et participer aux différentes activités organisées par les animateurs. L'un d'eux m'a beaucoup marqué : Il réussissait à asseoir son autorité sur nous en nous racontant des histoires insolites, comme celle où il aurait braqué une banque en se faisant passer pour Jacques Chirac. Il sera pour moi une source d'inspiration une fois arrivé à l'âge adulte, je vous dirais pourquoi au moment opportun. A l'époque, je sais imiter Élie Kakou à la perfection. Une animatrice s'en rend compte et m'encourage à faire un sketch lors du spectacle de fin de séjour. Malheureusement, le soir venu, je me dégonfle face au public qui me fait face, ce qui ne m'empêche pas de m'éclater lors du karaoké qui suit.

Pendant mon année de CM2, je me rapproche de ma mère. Elle ne voit pas le temps qui passe. Elle se prend pour une femme de 20 ans alors qu'elle en a déjà 33. A plusieurs reprises, elle me laisse le week-end chez mon père pour pouvoir sortir en discothèque avec ses amis. Un jour, elle part même en voyage en Espagne sans prévenir personne et en me laissant moi et ma soeur chez mes grands-parents. A son retour, elle se fait copieusement engueuler par tout le monde. Quand je vais chez elle le week-end, on va ensemble louer des films en cassette vidéo ou en DVD à Video Futur. Je me souviens encore d'un des employés du magasin toujours habillé avec un tee-shirt bleu orné du logo de la compagnie. Un jour, une de ses collègues a tenté de m'empêcher de louer le film de South Park car il était interdit aux moins de 12 ans. J'ai profité du moment où elle avait le dos tourné pour le prendre quand même en soudoyant ma mère. Arrivés à la maison, quand on met les films qu'on a loué, elle s'endort au bout de 10 minutes. Son copain Le Squatteur est un grand enfant : Il dit avoir perdu ses papiers d'identité à la suite d'une agression subie dans la rue et depuis, il a toujours réussi à squatter chez différentes personnes. Il ne fait aucun effort pour chercher du travail et ne ramène donc pas d'argent à la maison. En revanche, il s'occupe de ma sœur et fait rire ma mère. Mon grand-père maternel le voit comme un profiteur. Un jour, alors qu'il est censé l'aider à faire des travaux au domicile d'un tiers, il lui file simplement un tournevis et passe le restant de l'après midi à ne rien foutre. Ma mère lui met sans arrêt la pression pour qu'il rectifie le tir, mais c'est un grugeur de compétition.

Noël 2005 est sans doute le meilleur Noël de ma vie : je mange comme quatre et je reçois une tonne de cadeaux, notamment un dictionnaire de Dragon Ball qu’il m'arrive de consulter encore aujourd'hui. Malgré leurs faibles moyens financiers, mes proches savent se montrer généreux et nous gâter moi et mes sœurs.

ahiiiioi1
2023-10-28 22:56:09

Rien a foutre de ton enfance clé donne au moins les trucs interessants genre fin lycée debut de la vraie vie

darkside228
2023-10-28 22:57:18

Mon année de CM2 est marqué par 2 évènements majeurs :

- Les émeutes urbaines consécutives à la mort de Zyed et Bouna : Moi et ma famille, nous assistons aux affrontements entre les jeunes et les forces de l'ordre à la télé. Dans ma ville, je ne me souviens pas avoir particulièrement vu de voitures brûlées, de caillassage de flics ou de pillage de magasins. Mais les tensions communautaires sont très présentes. Un jour, je me rends avec le Baveux dans une cité pour jouer au foot. Mauvaise idée ! A moi, il ne m'arrive rien parce que j'ai un nom à consonance maghrébine et que les enfants sont dans mon ancienne école et me connaissent. Mais le Baveux, lui, il prend cher. Il se fait humilier gratuitement, simplement parce qu’il est blanc. La partie de foot dure une poignée de minutes et on décide rapidement de se casser. En cours, un camarade va me parler des émeutes non stop. Il arrête pas de me suivre comme un chien quand je suis avec le Baveux. Il n'est pas méchant mais c'est une sorte de gratteur d'amitié.

- La Coupe du monde : A l'approche de LA compétition de l'année, je commence à devenir un fan inconditionnel du Barça. Je suis ébahi par la classe de Ronaldinho. J'entends parler de lui pour la première fois à l'école au lendemain du Clasico du 19 novembre 2005 qui voit le Barça désintégrer le Real Madrid au Bernabeu. Ronnie inscrit un doublé ce jour la. Mon premier grand souvenir de Blaugrana est la finale de la Ligue des champions 2006 au stade de France. Le Barça s'impose 2-1 contre les Gunners d'Arsenal. En parallèle, nous prenons l'habitude de nous réunir en famille chaque week-end chez mon oncle. Ma mère, mon père, mes deux sœurs et le Squatteur. Nous organisons des tournois sur la meilleure simulation de football de tous les temps : Pro Evolution Soccer 5. Nous sommes 4 à y participer : Mon oncle, mon père, moi et le Squatteur. Je prends toujours soit le Barça soit l'AC Milan. Avec Dida, Cafu, Nesta, Stam, Maldini, Gattuso, Seedorf, Pirlo, Kaka, Inzaghi et Shevchenko, je n'ai jamais perdu une seule rencontre. Je suis souvent déclaré champion de la journée et je finis par ramener à la maison une coupe en or que mon oncle avait remportée lors d'une compétition de billard. Pendant la Coupe du monde, je suis à fond derrière les Bleus et derrière Zidane, qui a annoncé qu'il raccrocherait les crampons à l'issue de la compétition. Ses performances contre l'Espagne, le Brésil, le Portugal sont époustouflantes. Le match France-Portugal donne lieu à un conflit majeur entre moi et mon grand-père maternel, qui n'a pas le recul nécessaire pour comprendre qu'un gamin de 11 ans ne puisse pas être pour un de ses pays d'origine. Je suis aussi épaté par les parades de Barthez, le sang-froid de Thuram, les centres de Sagnol, l'omniprésence de Makélélé, la solidité de Vieira, le culot de Ribéry et la vitesse d'Henry. Je retiens mon souffle devant le match France - Italie et ZZ me fait vivre un véritable ascenseur émotionnel : Je suis laissé sans voix devant sa panenka et déçu par son coup de boule sur Materrazzi. Nous étions si près du but...

La suite au prochain épisode

123allumettes
2023-10-28 22:59:52

Ton père vivait à Perpignan ?

erenYAAAger
2023-10-28 23:01:27

[NO TROLL] je C/C dans un .txt que je transmettrais à mes petits enfants

je mets en préface que justement c'est un C/C d'un khey du 18-25 qui raconte sa vie

p-ê qu'en 3598 des gens liront ça pour voir à quoi ressemblait la vie dans les années 2000

en tout cas c'est intéressant :oui:

Sodom100
2023-10-28 23:03:09

pitié arrête

Webcameuse
2023-10-28 23:04:53

Je m'en veux tellement. Tu as dû passer un temps fou à écrire tout ça et j'ai la flemme de lirehttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474490235-risitas434.png

darkside228
2023-10-28 23:15:22

Chapitre 6 - Les non-dits de l'année 2006

Je voudrais évoquer en détail des choses qui se sont passées pendant l'année 2006.

En février 2006, ma grand-mère paternelle décède des suites d'un cancer du colon, ce qui pousse mon père à partir en Algérie pendant 3 mois et à me laisser chez ma mère. Celle-ci a un chien, qui est adoré par le Squatteur mais que je ne supporte pas. Un chien dans un HLM, c'est tout simplement invivable. Au bout de quelques semaines, ma mère est obligée de s'en séparer et de le donner à la SPA. Je suis super content alors que le Squatteur chiale comme un gosse. En parallèle, je me fais un nouvel ami : On le surnomme « Souris ». Je prends l'habitude de traîner avec le Baveux pendant la semaine et avec Souris pendant le week-end. Il est d'origine marocaine et a un an de moins que moi. Il aime le foot comme moi et a une voix aiguë dont je me moque souvent.

En mai 2006, lorsque mon père revient en France, il parle de me mettre dans le collège public de notre quartier. Je refuse catégoriquement par peur de retrouver mes tortionnaires du CP-CE1. Mon oncle intervient et me dit que je serai élève dans le collège public où il exerce la fonction de surveillant, mais je ne veux pas y aller non plus. Ces deux collèges sont classés ZEP. Les virés du premier sont réexpédiés dans le second et il en sort essentiellement des jeunes en décrochage ou en échec scolaire. Je réussis finalement à persuader mon père de me mettre dans un collège privé catholique.

Le 28 juin 2006, au cours d'un après-midi de Coupe du monde, je participe à une visite guidée de mon futur établissement. Les élèves sont particulièrement sages et attentifs à ce que disent les surveillants. Je me souviens avoir failli tomber dans les pommes dans les couloirs ce jour-là, sans doute à cause du stress.

La défaite des Bleus en finale de la Coupe du monde 2006 marque un tournant dans ma courte vie. Il y a pour moi un avant et un après. Dès le 10 juillet 2006, je ne suis plus le même. Je me demande si je vais réussir à me remettre de notre échec aux portes du succès et je dois accepter le fait que je ne verrais plus jamais Zizou porter le maillot tricolore.

L'été 2006 est pourtant une partie de plaisir pour moi : J'enchaîne les matchs de foot en réel et en virtuel avec Souris et/ou le Baveux. Que ce soit sur le pré ou sur la console devant Fifa Street 2, je suis le meilleur. Avec Souris, nous nous approprions un terrain vague qui va devenir le théâtre privilégié de nos confrontations footballistiques pendant nos années collège. Je fais aussi la connaissance des amis de Souris : Johnny, qui a déjà 16 ans et SamSam, son principal camarade de classe et frère d'un de mes ex-harceleurs du CP-CE1. Tous ne sont pas recommandables, je vous dirais pourquoi en temps voulu.

A la même période, ma mère ramène un nouveau « copain » à la maison : Jean-Mi. Le tout devant le Squatteur qui continue à crécher chez nous. Pourquoi je dit copain entre « guillemets » ? Parce que ma mère se met avec lui par pur intérêt matériel et logistique. Le mec ne lui plaît pas, mais il a un boulot (ouvrier agricole) et surtout, il a une voiture. Elle lui fait croire qu'il y a moyen uniquement pour se servir de lui. Et le pire, c'est que ça marche. Le mec tombe dans le panneau. Il nous paie des restos et nous emmène partout en sortie, moi, ma sœur et ma mère. Ce petit manège va durer 4 ans.

Vous vous souvenez lorsque je vous ai dit que ma mère était devenue temporairement interdit bancaire à la suite d'une crasse que lui avait fait GG ? Et bien depuis cet incident, elle a été mise sous curatelle. Celle qui gère son budget lui file une somme précise chaque semaine. Elle en a de plus en plus marre de voir le Squatteur ne rien foutre et je pense que c'est pour ça qu'elle s'est tournée temporairement vers Jean-Mi.

En septembre 2006, je rentre au collège en classe de 6e. Durant mes premiers jours de classe, je vis toujours chez mon père. Mais le soir du 6 septembre 2006, alors que je regarde les Bleus se venger des Italiens au Stade de France, tout va basculer : Mon père, qui n'arrête pas de se disputer avec ma belle-mère Zyva depuis qu'il est revenu d'Algérie, lui dit qu'elle veut la quitter. Zyva, qui ne sait lire ni écrire et a un comportement totalement immature, explose en entendant ça. Elle a tellement peur d'être renvoyée en Algérie qu'elle se roule par terre en hurlant et en pleurant et en serrant son titre de séjour très fort dans ses mains (Non, non, ce n'est pas une blague). Mon père décide alors de quitter son appartement et de le laisser à Zyva et à ma demi-sœur. Il se retrouve ainsi temporairement SDF. N'ayant nulle part où aller, il demande à ma mère de nous héberger moi et lui le temps qu'il retrouve un appartement. Ma mère accepte. Bien entendu, à la différence du Squatteur, il participe activement aux tâches du quotidien et paie les courses et le loyer au même titre que ma mère. Le Squatteur sait que ses jours chez nous sont comptés et il abuse jusqu'à la fin : Un soir par exemple, il boit à lui seul 3 bouteilles de limonade alors qu'elles avaient été achetées pour la semaine pour tout le monde. Ma mère est à bout : Elle obtient qu'il quitte le foyer familial et qu'il rejoigne un CHRS (centre hébergement et de réinsertion sociale). Mais elle ne va pas couper le contact pour autant.

Mon premier trimestre de 6e est mitigé. Ma professeure principale, qui est aussi ma professeure de français, me reproche mon manque de régularité. En outre, je découvre ce qu'est la discipline : Je prends un 0 pointé de la part de ma professeure d'anglais pour un devoir non fait, et pour de simples bavardages, j'ai pour la première fois de ma scolarité ce qu'on appelle des « observations » sur mon carnet de correspondance, ce qui rend furieux mon père. Je suis aussi nullissime en musique. On y joue de la flûte, un instrument que je ne réussis pas à maîtriser. Au final, je m'en sors avec seulement 14,5 de moyenne générale.

La suite au prochain épisode...

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