Cartov
2023-05-03 17:06:49
La ville canadienne, réputée pour sa richesse économique et culturelle, fait face aux souffrances psychiques qui touchent une part importante de sa population. En cause : les inégalités sociales, la défaillance des structures sanitaires et les ravages de la toxicomanie.
De faux airs de New York, des boutiques branchées, des restaurants étoilés, un pôle universitaire réputé, des start-up florissantes, un festival du film très couru… Toronto, a priori, a tout pour faire rêver : cette ville de trois millions d’habitants, deuxième place financière d’Amérique du Nord, est le cœur battant, économique et culturel, du Canada. Mais il suffit d’y flâner, de passer outre l’agitation des cols blancs, pour voir surgir, dans la rue, une autre réalité : un homme tenant à tue-tête des propos décousus, des mendiants en fauteuil roulant, ou encore, le soir venu, ces adolescents massés sous les porches d’immeubles pour échapper au froid.
Toronto va mal et vit désormais au rythme des violences dues aux problèmes de santé mentale d’une partie de sa population. En avril 2022, une jeune femme est poussée « gratuitement » sur les rails du métro. Quelques mois plus tard, une autre femme est poignardée dans le tramway. Le 25 mars, dans le métro à nouveau, un ado de 16 ans est tué à coups de couteau lors d’une attaque « non provoquée », selon la terminologie de la police. La liste est sans fin, et la crise si grave que le maire, John Tory (conservateur), en place depuis 2014, a lancé un cri d’alarme sur cette « épidémie » qui frappe, après celle du Covid-19, d’autres métropoles nord-américaines, de Chicago à Montréal, d’Atlanta à Vancouver.
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/03/derriere-sa-facade-dynamique-toronto-souffre-d-une-grave-crise-de-la-sante-mentale_6171851_3210.html