Cartov
2023-02-23 22:09:35
Cet État de 33 millions d’habitants gouverné par le Parti communiste indien caracole en tête de tous les indicateurs de développement. La santé et l’éducation y sont gratuites. L’étonnant succès de cette expérience démocratique fait qu’on parle de « modèle du Kerala ». Mais tout n'est pas rose au pays des « rouges ».
Ce jour-là à Trivandrum, la crème du Communist Party of India célèbre les 70 ans de la maison d’édition marxiste Prabhat. « Bienvenue au Kerala, Camarade. Vous savez, les communistes ont été acteurs majeurs de l’indépendance de l’Inde », lance C. Divakaran.
« Influencés par la révolution russe de 1917, nous avons défait les monarques, redistribué les terres, instauré l’éducation gratuite, et la santé pour tous, s’enthousiasme cet ancien ministre de l’Agriculture. C’est pour ça qu'aujourd'hui les Kéralais ont l’espérance de vie la plus longue d’Inde ! »
Octobre rouge, camarade, révolution… Un lexique qui peut surprendre. Comme les drapeaux rouges, les portraits de Marx et de Staline dans les rues. Mais c’est bien par les urnes que les communistes sont arrivés au pouvoir au Kerala. En alternance avec le parti du Congrès de Gandhi, ils y ont appliqué des politiques résolument de gauche.
« Ici, le salaire minimum pour un ouvrier est de 800 roupies par jour. Dans le Gujarat, l'État de Narendra Modi, c’est 300 roupies. Beaucoup pensaient qu’un tel modèle allait freiner la croissance, décrit Thomas Isaac, ancien ministre des Finances. Au contraire, le PIB par tête du Kerala est supérieur au reste du pays. »
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