Cartov
2023-02-21 16:06:12
Il est 10 heures passées. Les commerçants ont déballé leurs marchandises sur les étals du souk de Derb Ghallef, un quartier populaire de Casablanca, mais les clients tardent à affluer. Mina Brima, la cinquantaine, déambule au milieu des échoppes de volailles et des charrettes de légumes, le panier vide. « Tout est devenu trop cher, se désole cette habitante du quartier. Les tomates, les patates, les œufs… tout ! Si ça continue, ce sera la famine ! »
Ce qui inquiète Mina, c’est cette flambée des prix qui a redoublé d’intensité ces dernières semaines au Maroc et la contraint à un sévère rationnement. Elle ne mange plus de viande, restreint ses tajines à quelques morceaux de pommes de terre, quand ses repas ne se limitent pas, de plus en plus souvent, au pain et au thé. Quelques ruelles plus loin, Jamila, 45 ans et trois bouches à nourrir, quitte le souk un sachet de farine à la main : « Ça, c’est pour faire mon pain, dit-elle. Pour les légumes, je reviendrai ce soir. » Les invendus sont moins chers.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/02/20/au-maroc-la-colere-contre-la-cherte-de-la-vie-monte-a-un-mois-du-ramadan_6162606_3212.html