Cartov
2023-02-21 15:10:50
L’organisation critique, dans un rapport, les « attaques généralisées et massives » des forces de l’ordre, des « exécutions extrajudiciaires » et le « racisme systémique » envers la population autochtone, au cours des protestations qui secouent le pays depuis le 7 décembre 2022.
Les preuves d’exactions s’accumulent contre les forces de l’ordre péruviennes. Plus de deux mois après le début des manifestations, consécutif à la destitution du président Pedro Castillo, un système répressif de la protestation se dessine, au-delà de simples bavures policières. Un rapport préliminaire d’Amnesty International, dévoilé jeudi 16 février, fait état de « graves violations des droits humains, constantes et massives ». Celles-ci touchent en tout premier lieu les populations autochtones andines, quechuas et aymaras, les deux principales ethnies du pays et les principales mobilisées. « Une population historiquement discriminée », rappelle le rapport.
« L’armée et la police nationale péruviennes ont utilisé illégalement et sans discernement des armes meurtrières (…), en particulier contre des membres de communautés autochtones et paysannes dans une claire intention de punir et de faire taire les protestataires », affirme Erika Guevara-Rosas, directrice pour les Amériques d’Amnesty International. « Le racisme systémique, enraciné dans la société péruvienne et au sein de ses institutions depuis des décennies, a été le moteur de la violence exercée comme sanction contre les communautés qui ont élevé la voix », poursuit-elle.
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/20/manifestations-au-perou-amnesty-international-denonce-de-graves-violations-des-droits-humains_6162594_3210.html