«Une balle dans la tête» : des journalistes bretons menacés par l’extrême droite

L’équipe de l’hebdomadaire «le Poher» est la cible depuis quelques jours de coups de fil anonymes et de messages menaçants. L’extrême droite locale, dont un ex-candidat Reconquête aux législatives, lui reproche sa couverture «collabo» de la mobilisation contre l’ouverture d’un centre d’accueil pour réfugiés à Callac.

Le téléphone sonne mercredi 8 février à la rédaction du Poher, petit hebdomadaire du Finistère. Il est plus de 18 heures et seule la comptable est encore dans les locaux. Elle décroche. Au bout du fil, une voix masculine demande à parler au rédacteur en chef, Erwan Chartier. L’employée lui répond qu’il n’est pas là. «A quelle heure je peux passer lui mettre une balle dans la tête ?» lance alors son interlocuteur. Avant de la menacer également : «Il y en a une pour toi aussi.»

Joint par Libé, Erwan Chartier explique avoir déposé plainte auprès de la gendarmerie de Carhaix. «Ça ne fait jamais plaisir de recevoir ce type d’appel», explique-t-il. Selon les enquêteurs en charge du dossier, le coup de fil inquiétant aurait été passé depuis un numéro enregistré à l’étranger. «Je suis inquiet pour mon équipe car ce n’est pas la première fois que nous recevons ce genre de menaces mais c’est la première fois sous cette forme», explique le journaliste qui décrit une situation très tendue. La «faute» du Poher ? Avoir couvert la mobilisation contre l’installation d’un centre d’accueil pour réfugiés à Callac, mais surtout, visiblement, avoir mis en exergue le rôle moteur qu’y ont joué Reconquête et l’extrême droite radicale. Comme une grande majorité de la presse française, d’ailleurs, mais peut-être que s’attaquer à un journal local est plus facile…

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Les fameux gentils et camp du bien