Cartov
2023-02-09 18:16:55
Victimes collatérales des sanctions imposées à leur État et de clichés sur leur nationalité, les Iraniens installés en France se démènent pour avoir droit à un compte bancaire. 70 d’entre eux témoignent des discriminations qu’ils vivent ici.
« Je crois que ça ne va pas être possible. » Le banquier est formel, un coup d’œil sur le passeport de Hadi a suffi pour le décider. « Parce que je suis un terroriste ? », rétorque l’Iranien, offensé. C’est la quatrième agence qui lui refuse l’ouverture d’un compte bancaire. Après trois semaines de recherche, c’est toujours la même histoire : soit il n’arrive pas à décrocher un rendez-vous, soit les banques lui proposent une rencontre dans un laps de temps décourageant. Avec son visa long séjour, l’homme a pu commencer à travailler en intérim. Mais l’ouverture d’un compte s’impose comme l’étape ultime pour percevoir son salaire et vivre normalement.
« Il me semblait que les banques étaient hésitantes quand il s’agissait d’ouvrir un compte aux étrangers. Mais mes amis d’autres nationalités ont fini par réussir », s’émeut par téléphone Hamid. Il est retourné en Iran après un an d’études à Chambéry (73). L’ancien étudiant en ingénierie se dit « convaincu » de la raison du comportement des établissements bancaires :
https://www.streetpress.com/sujet/1674657151-banques-discrimination-iraniens-immigres-france-etrangers-racisme-etat-iran