Cartov
2023-01-17 23:05:51
Douze « violations graves des droits de l’homme » ont été reconnues par le président, dont les massacres de 1965-1966, ainsi que des tueries, des bavures et des exactions de l’armée ou de la police commises depuis la démocratisation, en 1998.
Ce n’est pas encore le temps de la justice, mais celui de la reconnaissance de crimes d’ampleur commis par l’Etat, les forces de sécurité et diverses organisations en Indonésie durant un demi-siècle. Cinquante-sept ans après les massacres de 1965 et 1966, qui firent entre 500 000 et un million de morts parmi les membres du Parti communiste indonésien (PKI), l’Indonésie a franchi une étape essentielle avec la reconnaissance par le président Joko Widodo, lors d’un discours télévisé le 11 janvier, au nom de l’Etat, de « graves violations des droits de l’homme ». Des sympathisants, des membres de la diaspora chinoise, ainsi que d’innombrables intellectuels ou militants de gauche avaient aussi été frappés.
« Je regrette profondément la réalité de ces crimes », a déclaré « Jokowi » au sujet des massacres de 1965-1966, mais aussi de 11 autres cas de violations majeures des droits de l’homme plus récentes mais jamais entièrement punies ou élucidées, allant des disparitions forcées de militants prodémocratie en 1997-1998, à plusieurs fusillades contre des manifestants, en passant par les exactions commises contre la population civile et des militants pro-indépendantistes à Aceh, au Timor oriental ou en Papouasie.
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/17/en-indonesie-les-regrets-de-joko-widodo-sur-les-crimes-de-masse_6158192_3210.html