Cartov
2022-12-07 17:24:05
Ce vendredi 2 décembre, les autorités suédoises ont renvoyé en Turquie un militant du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Depuis quelques mois, Tayyip Erdogan menace de bloquer l’adhésion de la Suède et la Finlande à l’OTAN en raison de la présence de membres du PKK - jugé terroriste - sur leur sol. Stockholm a décidé de faire du zèle.
Recep Tayyip Erdogan a-t-il remporté la partie ? Un membre présumé du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) - organisation considérée comme terroriste par Ankara et l'Union européenne (UE) - vient d’être renvoyé par la Suède en Turquie, ce vendredi 2 décembre. Aussitôt arrêté, celui-ci a ensuite été présenté à un tribunal de police turc. Selon l’agence de presse locale Anadolu, il avait été condamné en Turquie à six ans et dix mois de prison pour avoir entretenu des liens avec le PKK, liens qu’il a toujours niés. Arrivé en Suède en 2015, Mahmut Tat, s’est vu refuser sa demande d’asile par la police suédoise. Comme d’autres déboutés, ce Kurde de Turquie est donc resté en Suède, où il travaillait. Mais le 22 novembre, il est arrêté pour défaut de papiers à l’issue d’un contrôle routier.
Le sort de certains ressortissants kurdes de Turquie exilés ou réfugiés en Suède et, dans une moindre mesure, en Finlande, est au cœur des discussions avec Ankara pour l'entrée des deux pays nordiques dans l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). Depuis le 18 mai dernier - date à laquelle les candidatures de la Suède et de la Finlande à l'Otan ont été officialisées - la Turquie oppose son véto. Pour celle-ci, les deux pays seraient des refuges pour les « terroristes » du PKK, mouvement indépendantiste kurde d'obédience marxiste combattu par la Turquie. Mais le 28 juin, le président turc signe un mémorandum avec la Suède et la Finlande en amont du sommet de l'Otan à Madrid. En validant ce texte, les deux pays scandinaves s’engagent sur certaines demandes du président Erdogan, qui exige notamment l'extradition des militants kurdes protégés par Stockholm et Helsinki.
https://www.marianne.net/monde/europe/expulsion-dun-kurde-en-turquie-comment-la-suede-se-couche-devant-erdogan-pour-integrer-lotan