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2021-07-31 17:52:47
https://www.ladepeche.fr/2021/07/30/toulouse-vigiles-cribles-de-plombs-a-la-reynerie-prison-ferme-9704666.php
Deux tireurs et six hommes blessés en plein jour cheminement Auriacombe dans le quartier de la Reynerie à Toulouse. Ce mercredi 11 mars 2020 à 10 heures du matin, la tension est violemment montée entre un groupe de jeunes et des vigiles tchétchènes venus sécuriser l’intervention d’un serrurier pour le compte d’un bailleur social. « Dès l’arrivée des vigiles, un groupe de jeunes s’est formé, décrit le président Didier Suc à l’audience du tribunal correctionnel. Ils ont jeté des cailloux, des chaises, des bouts de bois en criant « On est chez nous ! Dégagez ! C’est notre quartier ! » Puis le groupe se disperse. « Cinq à six minutes plus tard, deux jeunes reviennent dont l’un avec une arme longue et tire deux fois dans les jambes, en direction des vigiles. Six personnes sont touchées ».
Mains, mollets, jambes, pieds, chevilles… les victimes sont criblées de plombs. Dans un premier temps, la tentative d’assassinat est retenue et les tireurs sont activement recherchés. Dans la soirée, le plus âgé est repéré dans une sandwicherie. L’interpellation est périlleuse. « Il se débattait, il était inarrêtable, se souvient l’un des policiers à la barre. Il a saisi un couteau. J’ai dû lui mettre quatre coups de poing. On était à deux ou trois sur lui. Il vociférait. En deux ans au Mirail, je n’avais jamais vu ça ».
Dans le box, cet homme de 24 ans, suspecté d’être le tireur et dont l’ADN a été retrouvé sur un étui percuté, prévient : « J’avais trop bu, j’étais bourré. J’étais avec quelqu’un qui a tiré ». Lorsqu’il évoque l’épisode face aux policiers, la mémoire revient : « C’est eux qui ont été violents ». À ses côtés deux autres garçons, âgés de 20 ans, comparaissent. « J’étais présent mais je n’ai rien fait », assurent-ils à l’unisson.
Lors de son réquisitoire, le procureur Boyer s’agace de l’attitude des trois hommes : « Personne ne peut plus aller à Auriacombe exercer sa profession. Vous n’êtes pas plus chez vous que je ne le suis. Nous sommes en République ». Trop souvent amené à constater des décès par balle dans ce secteur, le parquetier estime : « Ils l’ont échappé belle. Le choix des armes utilisées leur a sans doute sauvé la vie ».
Il demande cinq ans de prison avec maintien en détention pour le tireur présumé. Pour son avocate, Me Sarah Nabet-Claverie, « les choses sont peut-être un tout petit peu plus compliquées ». Et de décrire les vigiles comme « des milices, des golgoths qui n’ont aucune formation. Ils ne parlent pas français. Comment peuvent-ils apaiser les choses ? » Quant à son client, « il a besoin de soins ». Le casier ultrachargé de celui-ci ne plaide pas en sa faveur. Le tribunal suit les réquisitions. Ses deux comparses sont condamnés à 1 an de prison ferme et 8 mois dont 4 avec sursis.