PaixCivile
2021-07-03 12:31:19
Nantes. « Entendre des voix n’est pas, en soi, un signe de maladie mentale »
L’association des Entendeurs de voix, sera présente ce samedi au festival Printemps des fragilités, parc des chantiers sur l’île de Nantes.
Les entendeurs de voix se réunissent dans un groupe de parole régulièrement. « Ça démarre souvent par la météo, l’humeur de chacun », explique Océane, 20 ans. Le phénomène est apparu comme pour Aurélie, 33 ans, ou Nicolas, 44 ans, durant ses études. « J’avais 18 ans. J’étais en première année de droit. J’avais enchaîné avec un boulot pendant mes vacances. Il y avait un trop-plein de choses peut-être », témoigne-t-elle. S’en sont suivis plusieurs mois d’hospitalisation. Aujourd’hui elle bosse en Ehpad. « Ça se passe bien », dit-elle timidement. Elle a pour objectif de reprendre ses études, mais en psychologie.
Grâce aux Entendeurs de voix, elle a pu parler entre pairs qui ont connu la même expérience. « En général, on s’isole, on se coupe des autres pour éviter le jugement », poursuit Nicolas, 44 ans, qui, il y a 20 ans, entendait des voix en permanence. « C’était alors difficile de vivre, de mener des actions toutes simples. Aujourd’hui, les voix ont disparu », explique cet informaticien qui travaille à son compte.
« Vivre bien avec ses voix, c’est possible »
Les initiateurs du Réseau français sur l’entente de voix soulignent que ceux qui entendent des voix, et dont certains ont été parfois diagnostiqués psychotiques ou schizophrènes par la psychiatrie, sont injustement stigmatisés. « Entendre des voix, disent-ils, n’est pas, en soi, un signe de maladie mentale mais constitue, au contraire, une expérience porteuse de sens pour la personne qui la vit. Et vivre bien avec ses voix, c’est possible. L’expérience montre qu’il est possible de modifier sa relation aux voix. » C’est ce qui a incité Aurélie à créer un réseau sur Nantes en 2017.
Les voix qu’ils et elles entendent, peuvent « être chuchotées, criées, murmurés, parler normalement ou chanter parfois. Cela dépend de chacun. Ce peut être des compliments ou des insultes », explique Aurélie.
les Nantais initient le festival des fragilités