Dextre305
2021-04-02 15:24:15
En réalité, Montaigne parlait de bouquins qu'il avait pour la plupart oubliés, il se plaignait d'avoir une mémoire médiocre.https://image.noelshack.com/fichiers/2016/51/1482103558-lesquen.png
« Et si je suis homme de quelque leçon, je suis homme de nulle rétention. »
Les Essais, II, PUF, 1999, p. 408.
« Je feuillette les livres, je ne les estudie pas : ce qui m’en demeure, c’est chose que je ne reconnois plus estre d’autruy ; c’est cela seulement dequoy mon jugement a faict son profict, les discours et les imaginations dequoy il s’est imbu ; l’autheur, le lieu, les mots et autres circonstances, je les oublie incontinent. »
Ibid, p. 651.
« Pour subvenir un peu à la trahison de ma mémoire et à son défaut, si extreme qu’il m’est advenu plus d’une fois de reprendre en main des livres comme recents et à moy inconnus, que j’avoy leu soigneusement quelques années auparavant et barbouillé de mes notes, j’ay pris en coustume, depuis quelque temps, d’adjouter au bout de chasque livre (je dis de ceux desquels je ne me veux servir qu’une fois) le temps auquel j’ay achevé de le lire et le jugement que j’en ay retiré en gros, afin que cela me represente au moins l’air et Idée générale que j’avois conceu de l’autheur en le lisant. »
Ibid, p. 418
« Voicy ce que je mis, il y a environ dix ans, en mon Guicciardin (car, quelque langue que parlent mes livres, je leur parle en la mienne)»
Ibid, p. 418
« Ce n’est pas grand merveille si mon livre suit la fortune des autres livres et si ma memoire desempare ce que j’escry comme ce que je ly, et ce que je donne comme ce que je reçoy. »
Ibid, p. 651
« Or je n’apporte icy rien de nouvel apprentissage. Ce sont imaginations communes : les ayant à l’avanture conceuës cent fois, j’ay peur de les avoir desjà enrollées. »
Op. cit., III, p. 962.
Dextre305
2021-04-02 15:25:25
D'ailleurs pour Pascal, Montaigne était un demi-habile :
« Montaigne a tort : la coutume ne doit être suivie que parce qu'elle est coutume, et non parce qu'elle soit raisonnable ou juste; mais le peuple la suit par cette seule raison qu'il la croit juste. »
Pascal, Pensées, LG 469
-Remila_Scarlet
2021-04-02 15:50:37
Montaigne reconnaissait lui même que son œuvre n'avait pour autre sujet que lui lui-même et qu'à ses propres yeux il était un ignorant.
Cela ne l'empêche pas pour autant d'avoir deux citations latines par phrases, moult références ainsi que des réflexions poussées et nuancées.
En outre vous ne vous montrez pas honnête sur la perception de Montaigne par Pascal, ce dernier n'est pas exempt de critiques à son endroit mais garde suffisamment de respect pour lui pour en faire l'un de ses auteurs préférés. Je vous incite ainsi à lire L'entretien avec monsieur de Sacy.
Dextre305
2021-04-02 15:54:38
Le 02 avril 2021 à 15:50:37 -Remila_Scarlet a écrit :
Montaigne reconnaissait lui même que son œuvre n'avait pour autre sujet que lui lui-même et qu'à ses propres yeux il était un ignorant.
Cela ne l'empêche pas pour autant d'avoir deux citations latines par phrases, moult références ainsi que des réflexions poussées et nuancées.
En outre vous ne vous montrez pas honnête sur la perception de Montaigne par Pascal, ce dernier n'est pas exempt de critiques à son endroit mais garde suffisamment de respect pour lui pour en faire l'un de ses auteurs préférés. Je vous incite ainsi à lire L'entretien avec monsieur de Sacy.
Connais pas, je vais le lire, merci.