Fornicator1308
2021-02-23 20:24:52
Salut les gars,
Voilà j'ai 27 ans et je constate que mes convictions politiques sont forcément plus nuancés qu'elle ne l'étaient adolescents. Il y a 4 ans seulement, j'ai voté Merluche, convaincu et adhérent à sa vision de la société, du monde. Antiracisme, meilleure redistribution du capital, profonde laïcité (du moins c'est ce que je croyais en apparence). À la suite des attentats même si je me suis senti touché assez intimement dans ma manière de vivre en 2015, c'était une prescription de Pamalgam et Vousnaurezpasmahaine. Naïf que j'étais...
Les évènements récents, évidemment la décapitation de Paty ont réveillé un fort sentiment patriotique, qui a toujours existé hein. Je me retrouve alors "tiraillé" entre une vision gauchiste de la société, la manière dont elle doit tourner pour être moins inégalitaire etc... Dans les grandes lignes. Mais ce désir cohabite avec un attachement à ce que représente et doit représenter mon pays. Son histoire, sa culture, son héritage... Bref sa richesse sous toutes ses formes.
Et bien que notre pays ait connu quelques pages sombre comme tant d'autres (mes amis gauchistes ont peu de temps avant l'assassinat du prof eu la bonne idée de me partager un documentaire sur la décolonisation, m'intimant de le voir, comment la France avait mal agit auprès de ces pays etc... que c'était un scandale et que cela devait être étudié à l'école). Cette anecdote remonte à quelques jours à peine avant la décapitation du prof. Déjà sur le moment j'avais répondu que ceci effectivement ne pouvait être occulté, mais que j'estimais qu'on n'apprenait déjà pas spécialement aux jeunes à aimer leur pays, et que ce serait déjà pas mal de commencer par là avant de lui apprendre à le haïr...
L'attentat a eu lieu donc dans la foulée et m'a conforté dans cette pensée. Les circonstances, les parents qui ont fait monter la tension dans l'école, la complaisance des institutions qui se couche devant une communauté qui pourrait imposer sa manière de voir les choses... Blessé par cette attaque à un symbole de l'éducation, le meurtre en place public d'un professeur, je me suis senti touché dans les valeurs profondes de mon pays.
Réaction et pensée politique dictée par l'émotion pourrait-on me répondre. D'ailleurs on me l'a répondu. Même si ce sont des convictions que j'avais déjà de longue date.
Sur le sujet on a bien vu que ce n'était plus possible de nier l'évidence, certains ne veulent pas s'intégrer. Des sondages remontent sur les attaques contre Charlie Hebdo, cette décapitation... Non une certaine frange de la population française ne partage pas ses principes fondamentaux. Des discussions calmes avec des voisins, des collègues, amis de gauche me pousse encore plus à l'extrême opposé. Une culture de l'excuse, on ne soutient pas publiquement ce meurtre de Paty mais on estime que ça a été cherché, comme pour Charlie Hebdo. Ce double discours ambivalent qui fait que même sans passer à l'acte on puisse justifier les raisons de tels actes sur le sol français. L'image est bien loin du fou déséquilibré qu'il ne faudrait pas amalgamer.
Du coup évidemment par répercussion certains discours raisonnent. Ne connaissant que quelques gros titres de buzz qu'il a pu faire depuis l'époque où je pouvais le voir chez Ruquier, j'ai l'occasion d'entendre Zemmour s'exprimer forcément sur le sujet. Peu cultivé j'en apprends et construit ma pensée plus précisément (l'entourage se moquera en arguant que ce n'est pas construire une pensée que de partager celle de quelqu'un qui devrait être interdit de médias comme Zemmour ^^ ). Je découvre un personnage clivant évidemment, mais à mes yeux, sur ces questions bien sûr, ultra pertinent et pas l'image qu'on en fait bien trop facilement. Je n'avais aucun jugement préalable mais découvre quelqu'un qui n'a rien à voir avec le facho qu'on veut bien dire pour le réduire au silence.
Droit du sol, rassemblement familial, communautarisme, vagues d'immigrations polonaises, italiennes, espagnoles portugaises, bonne assimilation puis mauvaise après certaines décisions, définition de l'islamisme. Je découvre en parallèle par des témoignages la réalité de ce qu'est l'enseignement de certaines matières, ou bien la manière dont se déroule certaines sorties scolaires. Je crois me radicaliser, c'est ce qu'on me dit.
J'ai toujours cette fibre patriotique en moi, cette fierté lorsqu'un étranger s'assimile à la France s'il a voulu y vivre et en devient reconnaissant par la suite. Alors je réfute toute accusation de xénophobie, racisme... Mais c'est le raccourci et l'argument qui coupe court à tout échange lorsque le sujet arrive sur la table avec des jeunes de mon âge. Je les considère encore jeunes justement, naïfs et bien-pensants. Je vois en Mélenchon une complaisance que je me refusais de voir. Je suis toujours sensible à certaines de ses idées mais d'autres ne passeront plus.
Au début je me suis demander si je n'étais pas bipolaire, passer du tout au tout comme ça, aussi soudainement, alors que les 2 opposés comportent encore aujourd'hui des facettes qui me parlent encore. Est-ce simplement le fruit d'une construction politique qui s'effectue avec l'âge et l'expérience ? Je n'ignore pas que les mouvances d'extrême droite font échos de mes pensées patriotes, mais n'auront pas forcément la réponse sur d'autres problématiques.
Et vous ça s'est passé comment ces évolutions dans votre ressenti politique ? ça vous choque/est arrivé ce genre de revirement violent ?