MaximilienDeter
2021-01-12 21:31:28
Le soi-disant génie militaire qui se fait complètement surclassé par Barclay, il faut en parler.
Le 25 juin 1812, l'imposteur Corse, franchit le Niémen à la tête de la force principale de la Grande Armée (250 000 hommes) et envahit le territoire russe, marchant vers Vilna. Notre mégalo à bicorne pense en effet pouvoir vaincre la Russie sur son propre sol en une seule bataille décisive. Barclay, à la tête de la 1ère armée russe, est largement submergé en nombre (il a un peu plus de 90 000 hommes) et choisit de se retirer sur Drissa, échappant à l'armée française.
Un individu un tant soit peu perspicace aurait sans doute compris que poursuivre une armée qui bat en retraite sans combattre en s'enfonçant sur des centaines de kilomètres sur son propre territoire, c'est une idée un peu conne. Mais Napoléon n'est pas de ces gens là et se lance à la poursuite des Russes. Évidemment, Barclay lui échappe une nouvelle fois à Drissa. Puis à Vitbesk.
On est alors début août et la moitié de la Grande Armée, noyée dans les immensités russes, est partie en fumée (200 000 morts ou déserteurs en un gros mois) sans qu'aucun combat d'envergure n'ait eu lieu. La campagne est d'ores et déjà un fiasco complet. Un véritable magicien ce Napoléon ! On lui avait pourtant dit que la logistique ne tiendrait pas le coup et que le climat était épouvantable. La chaleur (oui, la chaleur bien plus que le froid a causé des pertes aux Français en Russie) est insoutenable, les hommes tombent raides morts sur les routes.
Mais Napoléon peut remercier Alexandre, l'empereur russe qui choisit soudain de cesser la retraite et livrer bataille, contrairement à ce que soutien Barclay. La Grande Armée se lance à nouveau à l'offensive, tentant de prendre l'armée russe à revers à Smolensk. Mais le Russe flaire le piège et se retire grâce à une manœuvre habile. En sacrifiant deux divisions et un corps pour tenir la route de Moscou, Barclay empêche le piège français de se refermer et garde ouverte la route de Moscou. Au moment où Napoléon piétine à Smolensk, la 1ère russe armée a déjà battu en retraite, saine et sauve.
L'échec de Smolensk marque la fin de l'Empire Napoléonien. Même si les retraites de Barclay lui valent la disgrâce, elles permettent à la Russie de signer un véritable triomphe stratégique. Non seulement la campagne est perdue pour les Français, qui, en dépit de leur victoire à La Moskova, seront incapables de menacer réellement St-Pétersbourg, mais surtout la Grande Armée n'est plus, anéantie dans une inutile et interminable poursuite. Il n'y a plus qu'à marcher sur Paris, ou presque : moins de deux ans plus tard, les Cosaques défilent dans les rues de la capitale.