Monsieur-PAUL
2020-12-24 09:45:39
Perdre le goût et l’odorat, quand on est pâtissier, équivaut à une incapacité de travail. Pâtissier à la «Maison Wenger» du Noirmont (JU), chez le chef étoilé Jérémy Desbraux, Flavien Macé (24 ans) a vécu pire: des hallucinations olfactives qui sont une séquelle de la Covid-19.
Originaire de Changé (F), à 750 kilomètres du canton du Jura, formé à l’École hôtelière Haute-Follis à Laval, le pâtissier testé positif a raconté ses déboires au «Courrier de la Mayenne»: «Des odeurs complètement inappropriées me provoquent des maux de tête, ça me prend tous mes sens olfactifs, c’est horrible», a-t-il confié.
Récepteurs olfactifs
Diagnostic: la fantosmie, une altération des récepteurs olfactifs et gustatifs conjuguée à des dysfonctionnements cérébraux, alors que l’anosmie se caractérise par la perte d’odorat et du goût. Le pâtissier français a la désagréable sensation de sentir constamment une odeur de pourri, carrément fétide, qui n’existe pas. «Comme ça, on ne peut plus travailler», regrette le chef Jérémy Desbraux.
Testé positif avant son arrivée à la «Maison Wenger», le pâtissier français se croyait guéri quand la fantosmie a produit ses effets: «Lui s’en est rendu compte, pas nous. La dégradation s’est produite rapidement, en trois ou quatre semaines», rapporte le chef étoilé qui servira jeudi un menu de Noël à l’emporter, ponctué par une bûche au praliné de noisettes et clémentines.
», selon «Le Quotidien Jurassien». «Des odeurs complètement inappropriées avec ce qu’on mange, même désagréables au point de ne pas manger, ni boire. Certains vins, ce n’est plus possible», a-t-il précisé à la radio «Oxygène».
Victime de migraine, le pâtissier ne pouvait plus rester en cuisine. «Tout était désagréable, rien n’était cohérent avec ce que je sentais», a-t-il dit. Quand il sentait des goûts de pourri sur des fruits, ses collègues lui répondaient: «Non, c’est bizarre, qu’est-ce qui se passe?». L’employé a accepté de ne plus retourner travailler.
L’oignon, c’est horrible
«L’oignon, c’est vraiment un cauchemar, ça me prend la tête, ça me prend tous mes sens, c’est horrible», raconte-t-il. Faute de traitement, le pâtissier a été mis en arrêt le 15 septembre dernier et comme il n’a pas retrouvé ses sens, il a logiquement perdu son tablier. «Il va peut-être falloir que j’envisage de changer de métier», craint le pâtissier, qui met ses espoirs de guérison dans les mains d’une spécialiste bâloise
«La pâtisserie, c’est ma vie. Je n’ai fait que ça depuis mon apprentissage», a confié le pâtissier En privé, Flavien Macé a supprimé des aliments et des boissons: vin et cidre, yaourt et salade lui sont devenus «abominables». Et ce n’est pas tout: «La transpiration, même si je sors de la douche, une seconde après, je vais sentir mauvais», a-t-il confié à la radio «Oxygène».
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