-Peste... Quel temps de chien...
Le Puceleur déambulais dans les rues de Wizima, à la recherche d'un travail. Quand soudain, un passant l'interpella :
-Boudiou ! Z'êtes bien Puceleur mon bon seigneur ?
-Mmmh...
-A ça c'est sûr ! Pour sûr ! Avec 'vos deux épées dans l'dos ! Y'a qu'un Puceleur pour en avoir deux ! V'nez pour le contrat ?
-Le contrat ?
-Pour sûr ! Y'a une terrib' bête qui rôde dans les égouts ! Il détrousse les jeunes donzelles et leur vole leur p'tit oiseau !
-Et cette... Bête, à quoi ressemble-t-elle ?
Sur ces mots, un autre paysan émergea de l'ombre des enseignes de la ruelle :
-Une bête ! Pour sûr ! J'l'ai vu d'mes propres yeux ! S't'une p'tite bête, foutue comme un d'ces érudits d'Oxenfurt. Trapue comme un gnome, le regard livide ! J'l'ai vu comme j'vous vois !
-Mmmh... Et la prime ?
-J'suis pas bin sûr, mais j'crois qu'ça s'élève à 500 couronnes ! Une belle somme, mais faut y dire que la bête elle fait des ravages ! Renseignez-vous auprès du chef d'la garde, y parait qu'c'est l'roi lui-même qu'à mis la tête d'la bête à prix !
Une bête, féroce, se cachait dans les égouts de Wizima, une bête qui en tout point ressemblait à un homme... Mais sa laideur, n'avait d'égale que sa férocité... Une bête, enlevant les jeunes filles pour les violer et les tuer. Cette bête, portait un nom, et le Puceleur l'avait compris bien avant que le paysan en fasse la description.
C'était un Puceau.
-500 couronnes. C'est bien ça. Pas une de plus.
-...Je veux plus.
-On ne négocie pas avec la couronne, Puceleur. La prime est déjà bien assez élevée comme ça, et de toute façon, que ferais une vermine comme vous d'une telle somme ?
-C'est un Puceau, une créature rare, mais extrêmement dangereuse. Croyez-moi, je préférerais cent-fois affronter un Leshen qu'une de ces créatures. 700 couronnes, c'est ma dernière offre, sinon débrouillez-vous avec.
-Bon bon... Très bien... Vous êtes dur en affaire Puceleur.
-Mmmh... Il me faut... Un appât, quelque chose pour l'attirer. Une femme, ou des gravures érotiques.
-Et je peux vous demander pourquoi ?
-Les... Puceaux, sont attirés par tout ce qui se rapproche de près ou de loin de la féminité. C'est pour cela qu'ils s'attaquent essentiellement aux femmes, ils utilisent un vocabulaire qui leur est propre, et vivent dans l'ombre de la société. Des imageries érotiques me permettrait d'attirer la bête, et de l'occire. C'est bien ce que vous souhaitez, mon Roi, non ?
-Bien bien... Vous aurez vos fichues images...
Face à l'entrée des égouts, le Puceleur pris quelques instants pour huiler sa lame en argent, qui aurait pour effet d'infliger une douleur insupportable à la bête. Du bout de ses doigts, il déboucha une potion, lui permettant de voir dans l'obscurité.
-Allons-y...
Geralt s’engouffra dans les égouts, l'odeur abominable d’excréments lié à une odeur de charogne rendait la progression difficile. Il arriva à un embranchement, le Puceleur décida de poser l'appât ici.
-Commençons... Par du charme... Cet artiste est très talentueux... Peste, je ferais mieux de me cacher.
Le Puceleur se cacha derrière une pile de caisse, et commença à méditer. Après seulement quelques heures, il entendit le hurlement.
-EUSSOUUUUUUUUUUUUUUU
La créature, était tout simplement hideuse. Un corps déformé, bossu, la peau sale et couverte de boutons d'acnés, des bras et des jambes fines, un visage... Une gueule plutôt, absolument immonde, une bouche aux lèvres gonflées par l'herpès, des yeux vides et lubriques. La créature était sans doute autrefois un homme, mais le poids de la pucellerie et le manque d'amour l'avait rendu fou, ces années à négliger son apparence et à se laisser sombrer dans la dépression, avait à jamais altéré son apparence.
-Oh, t'as bien joli ça. Oui, Fi-fille
La créature pris l'image dans ses mains. Il regardait l'image avec insistance, Geralt pouvait voir le regard de la bête, il pouvait y déceler une once de regret, mêlé à une admiration profonde.
-Fi-fille... Jolie... J'ai... J'aimerais bin en avoir une... Qui m'aimerait...
Le Puceleur émergea de l'obscurité, lame en argent au poing.
-C'est toi qui tues les femmes du quartier ?
-Non... Pas Célestin ! Célestin gentil, y caresse les gentilles filles ! Non ! Gardes ! Gardes méchants, eux tués les femmes, eux violer et torturer !
-Je vais te dire ce qu'il s'est passé, tu les as enlevées, violées, et tuées, tu me crois bête à ce point ? Les villageois ont été on ne peut plus clair. C'est toi, qui est le meurtrier.
-Célestin pas... PAS MEURTRIER !
Roulade
Coup d'épée
Roulade
Roulade
Coup d'épée
IGNI
Roulade
Roulade
IGNI
QUEN
Roulade
Coup d'épée
-AAAAAAAH... Célestin... Mal....
-Tu ne fera plus de mal à personne... Ah... Yen ne me croira jamais.
Le Puceleur revint au château du Roi, la tête de la bête disposée dans une sac en jute sanguinolent
-Qu'est-ce que c'est que cette horreur ?
-La bête, mon Roi, elle est morte.
-Mais... C'est un homme !
-Un Puceau, mon Roi.
-Palsambleu ! Mon Roi ! C'est le jeune Célestin ! Le jeune apprenti de Bernard le Palefrenier !
-Quelle... Quelle horreur... Je ne le pensais pas capable de commettre pareils méfaits...
-Les Puceaux, sont des abominations mon Roi, des êtres maudits. Des hommes privés de la chose la plus simple et commune au monde. L'amour, des hommes, privés d'amour, d'affection, c'est bien là, la source du mal mon Roi. Rien à voir avec un désir insatiable de sexe comme pour les Succubes, non, c'est bien plus profond. Ils sont privés de quelque chose d'essentiel, et le poids des âges faisant son effet, les rends fous, altérant à jamais l'essence de leur âme, tordant leur corps, pour donner des créatures à l'apparence hideuse. Il n'existe aucun traitement, c'était le moindre mal.
-Eh bien... Voilà votre prime Puceleur...
Geralt tournis les talons, une nouvelle aventure l'attendait, quelque chose de plus grave, plus important. Mais pour cela, il devait voir Yennefer.
Le 01 décembre 2020 à 18:58:02 Aramond59 a écrit :
Suite
La suite arrive.
Le 01 décembre 2020 à 19:02:31 jean-pochetout a écrit :
SWEET C EST EXCELLENT
+ UP ce topic est qualité + fav
-Tu as bien fais Geralt, c'était la seule chose à faire.
-Je dois t'avouer Yen que...Disons que quelque chose m'a perturbé... Quand j'ai tranché la gorge de la bête, j'ai ressenti comme quelque chose...
-Eh bien, notre Puceleur deviendrait-il sentimental ?
-Ce n'était pas comme éliminer un monstre, je ne fais pas autant de sentiments lorsqu'il s'agit de tuer un Leshen, une Strige ou un Vampire. Mais là... C'était comme tuer un innocent.
-Allons, il avait violé, et tué, non ? Ce serait suffisant pour être pendu dans la majorité des villes de Temeria ou de Niilfgaard. Tu deviens vraiment sentimental, mon cher Geralt… Tu épargnes les succubes… et tu ressens de la pitié pour des puceaux…
-Peste ! C’est différent Yen ! Il y a de plus en plus de puceaux, c'est au moins le quatorzième que je tue en à peine 1 mois. Ils sont partout, quelque chose ne va pas...
-Quelle surprise, toujours plus de monstres ! Et tu l'as dit toi-même, c'était le moindre mal, tu n'avais pas le choix, pas besoin de tergiverser. C'était la seule chose à faire. Ce sont des monstres, des abominations. Et puis… Que tu épargnes des succubes pour leurs belles cuisses… C’est une chose… Mais épargner des puceaux…
-Il n’est pas question de beauté Yen ! Quelque chose ne va pas, je ne vais pas me mettre à épargner ces créatures, ce serait trop dangereux… Mais oui… Les livres sont clairs, les puceaux sont des abominations… et Vésémir me l’a aussi appris, oui... Mais ça ne signifie pas forcément que c'est vrai.
Le Puceleur s'affala dans un canapé recouvert de soie noire.
-Quelque chose cloche... Près de quatorze puceaux en à peine un mois...
-Peut-être un rapport avec ces grandes réformes ? Parait-il que depuis l'ouverture de ces bars à rencontre, les femmes se font de plus en plus exigeantes. Peut-être devrais-tu pousser ton enquête jusque-là ? Il y en a un en ville.
-Des bars à rencontre ? Un bordel tu veux dire ?
La magicienne regardait ses ongles
-Non Geralt, pas un BORDEL, mais un BAR à rencontre. Une grande auberge ou les femmes sont reines, elles enchaînent les rendez-vous, et choisissent leurs hommes. La concurrence est féroce si je puis dire, et l'ambiance assez malsaine pour y avoir mis les pieds. Les femmes s'échangent les hommes les plus beaux de Wizima.
-Mais quel est l’intérêt pour un homme de fréquenter ce genre d’endroit ? N’est-ce pas plus rapide d’aller au bordel ?
-Ah ! Geralt… Mon pauvre Geralt… L’heure n’est plus aux frivolités, mais à l’amour ! Avec un grand A ! Et ces bars sont justement là pour ça…
-Mmmh…
-Quoi ?
-ça n’a aucun sens Yen ! Même ça, ça n’a aucun sens ! Pourquoi un homme irait-il ramper plus bas que terre pour obtenir l’attention d’une femme ! Passer un entretien comme s’il allait être embauché dans la banque Vivaldi ! ça n’a pas de sens ! Mais… Peste… C’est une piste !
Le Puceleur avait donc sa piste, le bar à rencontre de Wizima...
Je bide.
Ayaaaaa, on dirait exactement les dialogues qu'on trouverait dans TW3
Le 01 décembre 2020 à 19:18:46 Wolfmong a écrit :
Je bide.https://image.noelshack.com/fichiers/2019/50/3/1576097435-geraltriv2.png
Ils attendent la suite
Le 01 décembre 2020 à 19:19:58 Kaori_Chan8 a écrit :
Ayaaaaa, on dirait exactement les dialogues qu'on trouverait dans TW3
Merci Khey.
-C'est donc ici... Le "Coup d'un Soir" ? Quel drôle de nom pour une auberge... C'est bien d'un bordel dont il s'agit !
L'enseigne de l'établissement laissait en effet penser qu'il s'agissait non pas d'une auberge de rencontres, mais bien d'un bordel. A la différence qu'ici, on y rencontrait des femmes, et dans l'autre, des prostituées. La frontière était donc floue, Geralt ignorait ce qu'il allait y trouver, et si cela allait l'aider à mieux comprendre la recrudescence de cas de puceaux dans le pays. Il franchit alors l'entrée, et tomba nez-à-nez avec un jeune homme vêtu d'une étrange tenue, braies moulantes, et chemise en jute.
-Wesh gros, tu veux bien laisser tes épées ici steup' ?
-Mmmh ?
-Eh, gros, azi fait pas l'lourdingue, pas d'armes ici. Il est zebi lui...
"Quelle drôle de façon de parler... Ce n'est ni du Nordien, ni du Nilfgaardien..." pensa Geralt, remettant au même moment ses armes au jeune guichetier.
L'auberge était agencée de curieuse façon, des tables étaient disposées en rangées, des femmes se trouvaient derrière les tables, et des hommes faisaient la queue debout pour rencontrer ces-dernières. A s'y méprendre, on aurait pu confondre cet établissement avec une institution publique. Un homme mal renseigné aurait pu y déposer sa déclaration d’impôts. Le Puceleur pris la décision de faire la queue pour rencontrer une jeune femme, "Magalie", de façon à en savoir plus. L'attente était interminable.
-Vous z'attendez vous z'aussi pour rencontrer z'Magalie ?
-Je suis un Puceleur en mission.
-A z'dit donc, la z'concurrence va être z'rude. Z'est la cinquième z'fille que je rencontre. Z'ai pas trouvé z'chaussure à mon pied mais z'a va venir que m Maman dit.
-Ce serait votre première femme ?
-Euh... Z'est à dire que... Zeuh... Ah, z'est mon tour, au z'revoir Puceleur.
"L'ambiance est vraiment malsaine, les prétendants défilent un à un." sur cette dernière pensée, son tour était arrivé.
-Nom, âge, taille, profession, rémunération annuelle, performance sexuelle.
-Pardon ?
-T'es sourd ? Nom, âge, taille, profession, rémunération annuelle, performance sexuelle. J'ai pas le temps, dépêches-toi ou j'te next.
-Euh, Geralt de Riv, 6pieds, Puceleur de métier, rémunération variable d'un cont-
-Ok c'est next. Suivant !
-Mais vous rigolez on s'est à pei-
-Wesh y'a un problème le zebi ? Elle t'as dis next, c'est next.
-Barres-toi, t'as les cheveux gras et tu t'habilles mal, c'est next, Puceleur ça gagne pas assez.
Geralt acquiesça d'un léger mouvement de tête, et tourna les talons. Il en profita pour jeter un œil aux tables adjacentes.
-...T'es sérieux ? 500 couronnes par mois ? Et puis quoi encore, c'est next, j'suis pas une paysanne moi !
-Mais Suzanne ! On se connait depuis 5ans j'ai cru que...
"Je comprends mieux..."
-...Tu rigoles ? Comment ça "une seule femme" ? T'as l'air tellement insecure comme gars ! Et c'est quoi ces braies, tu t'es cru en 500 ?
"Beaucoup mieux..."
-...Super Dylan ! Viens, on monte à l'étage hihihi...
"Tout est limpide..."
-T'as été sacrément zebi mon gars, j'te rends tes épées, mais steup, steup... Reviens plus ici. C'est pour les gens bien ici, t'as été relou avec Mag'.
-MMmmh... C'est noté...
-T’sais, c’est pas pour être relou, mais les meufs ici, elles cherchent des mec ienb’, tu get it ?
-MMmhh…
Le Puceleur s’apprêtait à quitter l'établissement, quand l'agitation pris la salle principale. Un homme hurlait, et projetait le mobilier contre les murs.
&
-C'EST QUOI TON PROBLÈME CONNASSE ! JE T'EMMERDE ! TOI ET TOUTES TES CONNASSES DE COPINES ! JE SUIS NOTABLE ! UN PUTAIN DE NOTABLE ! JE GAGNE 5000 COURONNES PAR MOIS ET TU VIENS ME CASSER LES COUILLES AU SUJET DE LA COULEUR DE MON POURPOINT, T'ES LAIDE, D'OU TU ME JUGES ?
-T'es pas au niveau c'est tout ! Viens Tchad, on s'en va...
-JE T'EMM... MM..... EU.... EUSS....
-Non... C'est impossible... Ce ne serait pas aussi simple...
Geralt allait en effet assister à la catastrophe. Le corps du jeune homme se tordis, son dos s'arc bouta, ses dents se déchaussèrent, ses cheveux tombèrent, formant une abominable calvitie, ses ongles se mirent à pousser et tomber, des boutons et des pustules germèrent sur la peau du malheureux. Le regard autrefois vif et brillant, devint lubrique, l'iris marron vira à un vert abominable de froideur. Un puceau venait de naître
-EUSSOUUU ! F-FILLE !
La créature empoigna Magalie, et lui baissa le pantalon d'une telle puissance que les murs tremblèrent. Dans un gargouillement abominable, le Puceau se mis à griffer le cul de la jeune femme tel une bête enragée. Elle hurlait de façon terrible. D’un mouvement mécanique, la créature enfonça son dard au sein de Magalie, la puissance et la brutalité de l’acte ne manqua pas de faire crier cette dernière d’une façon encore plus abominable.
-Wesh calmes-toi gros !
Geralt assistait à la scène, pétrifié par l'indécision. Ces gens, méritaient le châtiment qui leur était infligés. Ils s'étaient rendus eux-mêmes responsables de la création de cette créature abominable, piqûre de rappel qu'au-delà de chaque personne se cache des sentiments et une âme qu'il convient de traiter avec décence lorsqu'il s'agit d'amour. Cette femme était devenue juge, et bourreau d'un homme qui n'avait rien demandé si ce n'est de l'amour et de l'attention. Tu gagnes des fortunes ? Marions-nous. Tu es beau ? Faisons l'amour. Voilà à quoi s'était résumé les rencontres faites dans ce bar à rencontre toute la journée.
-POUQUOI TOI PAS AIMER MOI ? POUQUOI TOI FAIRE CA A MOI ?! MOI FAIRE AMOUR A TOI EUSSSOUUUUU
-Non ! Pas l’pétou ! Pa… AAAAAAH !
Geralt eu un sursaut de dégoût.
"Bon sang..."
L’abomination qui se tenait devant lui venait de rentrer sans sommation par la porte de derrière, ses mouvements bestiaux tordaient la jeune gourgandine, sa graisse ondulait comme de la gélatine.
-Mais wesh t’es Puceleur ! Fais quelque chose !
-Non.
-Wesh t’es un ouf ? Mais il va la hagar !
-C’est le moindre mal. C’est par votre faute que cet homme a perdu la raison. Persuadé qu’il aurait accès au bonheur lui aussi.
Au lieu de cela, vous l’avez humilié, abaissé plus bas que terre, condamné à ramper pour avoir l’attention de femmes qui ne sont même pas belles. Condamné à se faire humilier par ces-mêmes femmes à qui on ne devrait même pas adresser la parole tellement elles sont hideuses, prétentieuses, inintéressantes, et vaniteuses. Vous avez fabriqué l’instrument de votre propre chute. Cette bête va tous vous tuer, et ce ne sera que le moindre mal. Car je ne sais pas si vous valez mieux que lui.
Le moindre mal, c'était le meilleur choix à faire. Geralt tourna les talons, et quitta l'établissement sous le regard médusé des passants apeurés qui s'attendaient à le voir occire la bête. Mais le monstre n'était pas celle que l'on croyait.
-...Et donc... Tu les as laissés se faire massacrer ? Ah Geralt ! Tu as bien changé, ça devait être un spectacle pitoyable.
-Ils ont montrés leur vrai visage. Le monstre n'était pas l'homme qui devint bête, mais ces femmes, et ces hommes qui se délectaient de la détresse humaine. Un véritable tribunal des défauts, voilà ce qu'était cette mascarade. Des femmes se portant en juge, et des hommes validant leur démarche. Une boucle infernale, Yen.
-Les magiciennes sont pareilles Geralt... Nous sommes très exigeantes.
-Mais à raison Yen. Vous êtes exigeantes, car vous appartenez à une élite, à une caste. Vous côtoyez les puissants, et ne vous entourez que de personnes de rang similaire, et vous vous laissez parfois séduire par un bel homme... Votre beauté n'a d'égal que votre rang social.
-Tu veux dire que ces femmes étaient laides ?
-Des paysannes se prenant pour des têtes couronnées. Et défendu par des hommes au discours faussement compatissant. Le plus abominable, était de voir des hommes de bonne famille, propres sur eux et étalant leurs richesses de façon ostentatoire, s’abaisser à tenter de séduire des femmes qui n’ont que pour elles la valeur qu’on leur a donnée.
-Mais ça n'empêche pas d'être exigeant, pourquoi les paysannes se priveraient d'être exigeantes si elles en ont la possibilité ?
-Car ce n'est pas juste Yen. Elles ont choisi la facilité, le fait de rabaisser les autres pour s'élever. On les trompe, on leur fait croire qu’elles sont belles, que leur manque de féminité, de beauté, est un avantage, que leur manque de statut, de conversation, de complexité, en est aussi un. Des monstres Yen, voilà ce qu’elles sont, des monstres, cruelles et perfides, des pauvresses qu’on a fait reine.
-C'est la nature humaine. Les gens sont orgueilleux et se croient au-dessus de tout, jusqu'à ce qu'un monstre assoiffé de sang ne vienne leur ouvrir la panse. Ce qui arrive rarement aux têtes couronnées, mais qui survient plus que fréquemment aux petites gens.
-Ces personnes l'ont compris d'une bien cruelle façon, mais ils étaient seuls responsables. Ils ont joué avec les sentiments d'un homme, et en ont payé le prix. Je dois découvrir ce qui cloche Yen. Je dois démêler le vrai du faux. Je dois enquêter. Je me rends de ce pas à Novigrad, je dois discuter avec Jaskier.