Le 14 avril 2021 à 12:11:48 :
Le 14 avril 2021 à 12:08:26 :
Le 14 avril 2021 à 12:06:27 :
Le 14 avril 2021 à 12:04:26 :
Le 14 avril 2021 à 11:58:19 :
Le 14 avril 2021 à 11:51:39 :
Le 14 avril 2021 à 11:45:12 :
Le 14 avril 2021 à 11:34:42 :
Le 14 avril 2021 à 11:27:47 :
Trkl khey selon les scientifiques elle tiendra la route jusqu'en 2050, après ça sera peut-être un peu chaud mais on a 30 ans posésNon on a pas 30 ans posés.
La planète va devenir inhospitalière pour l'homme d'ici 2040 selon les spécialistes.
Et notre civilisation va se casser la gueule d'ici 2030.
On a déjà passé le pique pétrolier, et le pique pour le charbon c'est pour 2025 et ça risque de piquer un peu.El famoso la planète invivable en 2050
Ils disaient pareil en 73 avec le premier choc pétrolier
Résultats on attend toujours le fameux pic de production...
Ce niveau abyssal d'ignorance.
Justement, en 1970 ils avaient déjà prévu l'état de la situation d'aujourd'hui. Et ils avaient déjà vu juste sur tout.
Et il faut savoir que la situation présente est pire que la pire de hypothèses qui avait été faite à l'époque. C'est à dire que les choses vont plus mal et plus vite mal que ce qui avait été prévu dans les études faites en 1970.La situation actuelle pire que prévue ?
Et ils avaient prévu quoi au juste ?
Un effondrement des récoltes suite à l'extinction de toutes les espèces polinisatrices ?
Des sécheresses massives sur toute la planète ?
Une immigration massive a cause de changement climatique dramatique ?Étonnamment on a rien de tout ça
Juste des moustiques tigre l'été dans le sud, des été assez chaud et encore ça dépend l'année
Rien qu'en France ça se voit
La forêts prêts de chez est en sale état à cause des multiples sécheresses
Les récoltes sont de moins en moins productifs d'année en année
On ne voit plus d'insectes, de moins en moins d'oiseauxMais non yarien d’après certain
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/51/4/1608225266-ahifondunet.png Des années de secheresse, ça existait depuis l'Antiquité hein
Moins d'oiseaux mais tkt pas qu'en 1 année d'inactivité humaine, ils reviennent plus nombreux que jamais...Oui mais là chaque année tu as des sécheresse
Je vis en Picardie et chaque année on a des restriction d'eau alors qu'il y a 15 ans ça n'existait pas, depuis quelques années on se choppe chaque année une sécheresseNan mais des années consécutives de secheresse, ça existait depuis l'Antiquité.
Certains récits du Moyen Age relatent de ces faits climatiques
Dans la Bible, l'Egypte a connu 7 années de secheresse intenses.
Les famines ont toujours existés, les grandes maladies aussi
D'accord mais les sécheresse ce multiplie à cause du réchauffement climatique
C'est pas un simple hasard mais bien la conséquence du réchauffement
Les chofas en PLS quand ils vont voir leur ville envahit par l'immigration climatique
Le 14 avril 2021 à 12:14:27 :
T’inquiète pas pour la planète, elle continuera son petit cheminhttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On va juste s’éteindre un jour ou l’autre comme n’importe quel espèce
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png Moi ce qui me fait rire c’est si une civilisation arrive après nous
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On est déjà en extase devant des squelettes de dinosaures alors imaginez ce que vont croire les civilisations futures avec toutes les traces qu’on va laisser
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png
Aucune espèce n'échappe au Grand Filtre ... sauf si elle le bat à la course
C'est soit s'élever, soit stagner dans la boue et se faire FILTRED
Le 14 avril 2021 à 12:09:01 :
Le 14 avril 2021 à 12:02:24 :
C'est un phantasme de croire qu'une espèce intelligente est capable de s'émanciper en préservant son environnement, c'est une loi universelle ce phénomène.Non ça relève plutôt de la bêtise, une espèce intelligente ne pourrait pas se complaire dans l'asservissement de ce système absurde, obsolète et corruptible pour la gloire de la croissance infinie qui profite qu'à une poignée d'enflures
Ça c'est vrai, mais les enflures ont toujours existé chez l'Homme.
C'est aux Etats de mettre une limite. On est capables de mettre une limite à nos libertés mais pas capables d'enrayer la cupudité infinie et insatiable ?
Le 14 avril 2021 à 12:14:27 :
T’inquiète pas pour la planète, elle continuera son petit cheminhttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On va juste s’éteindre un jour ou l’autre comme n’importe quel espèce
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png Moi ce qui me fait rire c’est si une civilisation arrive après nous
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On est déjà en extase devant des squelettes de dinosaures alors imaginez ce que vont croire les civilisations futures avec toutes les traces qu’on va laisser
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png
Surtout s'ils tombent sur les serveurs du forum
Le 14 avril 2021 à 12:13:17 :
Vive la campagne profonde pour s'éloigner un maximum de toutes ces merdes
Avec un mode de vie full-bagnole
Le 14 avril 2021 à 12:15:13 :
Les chofas en PLS quand ils vont voir leur ville envahit par l'immigration climatique
Elles sont déjà envahies par l'immigration économique nos villes et ça risque pas de s'arrêter donc ça changerait pas grand chose
Le 14 avril 2021 à 12:15:13 :
Les chofas en PLS quand ils vont voir leur ville envahit par l'immigration climatique
Heureusement qu'il existe des trucs nommés "armes" pour empêcher les invasions
Le 14 avril 2021 à 12:15:13 :
Les chofas en PLS quand ils vont voir leur ville envahit par l'immigration climatique
Ce cuck qui en est tout content en +
Selection Naturelle sur toi quand tu baisseras le regard
Petit article sur la conséquence de la monté des eaux en Floride
ans les boutiques de souvenirs de Miami Beach, des mugs sur lesquels figure un planisphère se dressent en bonne place sur les étalages : si vous versez de l’eau chaude à l’intérieur, la Floride disparaît de la carte. Ici, l’heure n’est plus au déni. « Le changement climatique est réel », lit-on sur la façade des bus qui sillonnent Miami. Le sujet est abondamment traité dans la presse locale, le quotidien The Miami Herald ayant même créé il y a deux ans un poste spécifique qui lui est consacré. Jadis climatosceptique, le gouverneur républicain de la Floride, M. Ron DeSantis, a recruté l’année dernière des scientifiques et des conseillers en « résilience » pour préparer la péninsule aux « impacts du changement climatique ». Le niveau de la mer est monté de 7 centimètres depuis 1992, mais la dynamique s’est accélérée ces quinze dernières années. L’eau pourrait monter jusqu’à 86 centimètres d’ici 2060. Et, une fois n’est pas coutume, les millionnaires, installés dans leurs villas en bord de mer, à Miami Beach, ou non loin à Fisher Island, Star Island ou Indian Creek, ne sont pas à l’abri. Parmi les potentiels réfugiés climatiques de luxe figure le président des États-Unis en personne, dont le club privé de Mar-a-Lago devrait, d’ici 2050, être enseveli par 30 centimètres d’eau deux cent dix jours par an (1).
Ainsi, à Miami, le changement climatique n’est pas seulement perçu comme un risque futur : ses conséquences font déjà partie du quotidien. La Floride, ancien marais situé à peine au-dessus du niveau de l’Atlantique, est l’État américain le plus vulnérable aux inondations, de plus en plus fréquentes. La mer y monte plus vite qu’ailleurs et les marées, plus fortes qu’avant, s’avèrent particulièrement destructrices lors de la saison des king tides, ces marées géantes d’automne. Les sorties des tuyaux d’évacuation se retrouvant alors sous la mer, l’eau salée rentre dans le système d’écoulement et reflue, avec les eaux usées, par les égouts, submergeant des jours durant les routes et les parkings en sous-sol. En 2016, la photographie d’une pieuvre échouée dans un parking de Miami Beach avait marqué les esprits. Ce phénomène récent a été baptisé sunny day flooding (« inondation par beau temps »), car il se produit même sans pluie. Dans certaines îles des Florida Keys, l’archipel qui s’étire au sud de Miami, les inondations ont duré quatre-vingt-dix jours d’affilée en 2019, un record.
« Tôt ou tard, il faudra battre en retraite »
Autre handicap géologique : composé de calcaire poreux (2), le sous-sol de la région est une véritable éponge — une différence majeure avec d’autres villes côtières comme La Nouvelle-Orléans ou New York. L’extension de l’océan pénètre donc aussi les réserves d’eau douce des aquifères et les fosses septiques de la ville. Contre cela, les digues toujours plus élevées érigées par la municipalité ne peuvent rien. À Hallandale Beach, l’eau salée a déjà contaminé cinq puits d’eau douce. Ailleurs, elle menace de tuer la végétation intolérante au sel, en particulier les palmiers, qui apportent une ombre précieuse. Autrement dit, les habitants pourraient avoir soif avant d’être mouillés. Quant aux ouragans, qui balaient régulièrement cette région tropicale, ils sont déjà plus violents et plus longs à cause du réchauffement de la surface de l’océan. La dévastation matérielle causée par l’ouragan Irma en 2017 l’atteste.
« Ce que l’on craint à court terme, c’est la combinaison ouragan et marée haute, comme avec l’ouragan Sandy de 2012 », nous explique David Letson, économiste qui étudie les comportements d’évacuation, lui-même habitant du village de Key Biscayne, une île au sud de Miami Beach. « Cela fait vingt-cinq ans qu’avec ma femme nous habitons dans notre maison, poursuit-il, et nous commençons à nous inquiéter de sa valeur et à nous demander combien de temps nous pourrons rester. Et encore, nous ne sommes pas assez riches pour être au bord de la mer ! Mon voisin envisage de surélever sa maison, mais cela coûte très cher, au moins 100 000 dollars [92 000 euros]. D’où le dilemme : en investissant pour protéger sa maison, on augmente la valeur de ce que l’on expose aux intempéries plus puissantes, qui finiront inéluctablement par arriver. Tôt ou tard, il faudra battre en retraite. »
Montée des eaux à Miami
Montée des eaux à Miami
Cécile Marin
M. Philip Stoddard, l’ancien maire de South Miami, l’une des trente-quatre municipalités du comté de Miami, est l’un des rares élus à prononcer les mots « départ volontaire ». « Peu de dirigeants politiques sont prêts à dire la vérité aux gens, nous explique-t-il. Le revenu médian à Miami est de 50 000 dollars. Nous n’avons pas les moyens de financer l’infrastructure qui serait nécessaire pour adapter la zone à la montée des eaux sur les prochaines décennies. La Federal Emergency Management Agency (FEMA) a un budget national de 125 millions de dollars. Rien que dans ma petite municipalité de treize mille habitants, cela nous coûterait 75 millions de dollars pour remplacer les fosses septiques défectueuses par un système municipal d’égouts ! Il faut dire aux gens qu’il est temps de penser à quitter la région, pendant qu’il est encore temps de s’organiser calmement. »
Certains n’ont pas eu le temps de se préparer. Dans l’archipel des Keys, les destructions causées par l’ouragan Irma ont contraint plusieurs centaines de personnes à partir. Théoriquement, la FEMA propose de racheter certaines maisons dans les zones vulnérables, pour pouvoir déclarer ces terrains non constructibles et mettre fin au cycle infernal de destruction-reconstruction. Mais la démarche administrative est longue, cinq ans en moyenne. Surtout, « la FEMA n’a absolument pas assez d’argent pour pouvoir racheter les maisons de tous ceux qui devraient partir », souligne M. Stoddard.
Le 14 avril 2021 à 12:15:57 :
Le 14 avril 2021 à 12:14:27 :
T’inquiète pas pour la planète, elle continuera son petit cheminhttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On va juste s’éteindre un jour ou l’autre comme n’importe quel espèce
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png Moi ce qui me fait rire c’est si une civilisation arrive après nous
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On est déjà en extase devant des squelettes de dinosaures alors imaginez ce que vont croire les civilisations futures avec toutes les traces qu’on va laisser
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png Aucune espèce n'échappe au Grand Filtre ... sauf si elle le bat à la course
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/2/1615328575-unitinu-1.png C'est soit s'élever, soit stagner dans la boue et se faire FILTRED
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/2/1615328575-unitinu-1.png
Retournons aux charettes et aux chevaux de trait pour sauver 3 pingouins et 2 dauphins
ca va il lui reste 5 milliards d'année a "vivre"
5 milliards bordel tes dechets nucléaire seront morts depuis perpete ca dure quoi 100000 ans 1 million d'année ?
Par contre ce qui me fait toujours halluciner c'est comment on fait pour ne pas arriver à court de matière première ? c'est juste effrayant de voir les quantités de matières premières extraites quotidiennement et que pourtant ça ne semble poser aucun problème même sur plusieurs années
Le 14 avril 2021 à 12:17:07 :
Le 14 avril 2021 à 12:15:13 :
Les chofas en PLS quand ils vont voir leur ville envahit par l'immigration climatiqueHeureusement qu'il existe des trucs nommés "armes" pour empêcher les invasions
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/2/1615328575-unitinu-1.png
Heureusement que ça n'arrange pas nos dirigeants, ces déplacements de populations, ils vont pouvoir nous défendre... ahah
Le 14 avril 2021 à 12:15:13 :
Les chofas en PLS quand ils vont voir leur ville envahit par l'immigration climatique
Post avant "on n'a pas besoin d'attendre un véritable basculement climatique pour avoir une immigration massive"
Le 14 avril 2021 à 12:17:28 :
Petit article sur la conséquence de la monté des eaux en Florideans les boutiques de souvenirs de Miami Beach, des mugs sur lesquels figure un planisphère se dressent en bonne place sur les étalages : si vous versez de l’eau chaude à l’intérieur, la Floride disparaît de la carte. Ici, l’heure n’est plus au déni. « Le changement climatique est réel », lit-on sur la façade des bus qui sillonnent Miami. Le sujet est abondamment traité dans la presse locale, le quotidien The Miami Herald ayant même créé il y a deux ans un poste spécifique qui lui est consacré. Jadis climatosceptique, le gouverneur républicain de la Floride, M. Ron DeSantis, a recruté l’année dernière des scientifiques et des conseillers en « résilience » pour préparer la péninsule aux « impacts du changement climatique ». Le niveau de la mer est monté de 7 centimètres depuis 1992, mais la dynamique s’est accélérée ces quinze dernières années. L’eau pourrait monter jusqu’à 86 centimètres d’ici 2060. Et, une fois n’est pas coutume, les millionnaires, installés dans leurs villas en bord de mer, à Miami Beach, ou non loin à Fisher Island, Star Island ou Indian Creek, ne sont pas à l’abri. Parmi les potentiels réfugiés climatiques de luxe figure le président des États-Unis en personne, dont le club privé de Mar-a-Lago devrait, d’ici 2050, être enseveli par 30 centimètres d’eau deux cent dix jours par an (1).
Ainsi, à Miami, le changement climatique n’est pas seulement perçu comme un risque futur : ses conséquences font déjà partie du quotidien. La Floride, ancien marais situé à peine au-dessus du niveau de l’Atlantique, est l’État américain le plus vulnérable aux inondations, de plus en plus fréquentes. La mer y monte plus vite qu’ailleurs et les marées, plus fortes qu’avant, s’avèrent particulièrement destructrices lors de la saison des king tides, ces marées géantes d’automne. Les sorties des tuyaux d’évacuation se retrouvant alors sous la mer, l’eau salée rentre dans le système d’écoulement et reflue, avec les eaux usées, par les égouts, submergeant des jours durant les routes et les parkings en sous-sol. En 2016, la photographie d’une pieuvre échouée dans un parking de Miami Beach avait marqué les esprits. Ce phénomène récent a été baptisé sunny day flooding (« inondation par beau temps »), car il se produit même sans pluie. Dans certaines îles des Florida Keys, l’archipel qui s’étire au sud de Miami, les inondations ont duré quatre-vingt-dix jours d’affilée en 2019, un record.
« Tôt ou tard, il faudra battre en retraite »Autre handicap géologique : composé de calcaire poreux (2), le sous-sol de la région est une véritable éponge — une différence majeure avec d’autres villes côtières comme La Nouvelle-Orléans ou New York. L’extension de l’océan pénètre donc aussi les réserves d’eau douce des aquifères et les fosses septiques de la ville. Contre cela, les digues toujours plus élevées érigées par la municipalité ne peuvent rien. À Hallandale Beach, l’eau salée a déjà contaminé cinq puits d’eau douce. Ailleurs, elle menace de tuer la végétation intolérante au sel, en particulier les palmiers, qui apportent une ombre précieuse. Autrement dit, les habitants pourraient avoir soif avant d’être mouillés. Quant aux ouragans, qui balaient régulièrement cette région tropicale, ils sont déjà plus violents et plus longs à cause du réchauffement de la surface de l’océan. La dévastation matérielle causée par l’ouragan Irma en 2017 l’atteste.
« Ce que l’on craint à court terme, c’est la combinaison ouragan et marée haute, comme avec l’ouragan Sandy de 2012 », nous explique David Letson, économiste qui étudie les comportements d’évacuation, lui-même habitant du village de Key Biscayne, une île au sud de Miami Beach. « Cela fait vingt-cinq ans qu’avec ma femme nous habitons dans notre maison, poursuit-il, et nous commençons à nous inquiéter de sa valeur et à nous demander combien de temps nous pourrons rester. Et encore, nous ne sommes pas assez riches pour être au bord de la mer ! Mon voisin envisage de surélever sa maison, mais cela coûte très cher, au moins 100 000 dollars [92 000 euros]. D’où le dilemme : en investissant pour protéger sa maison, on augmente la valeur de ce que l’on expose aux intempéries plus puissantes, qui finiront inéluctablement par arriver. Tôt ou tard, il faudra battre en retraite. »
Montée des eaux à Miami
Montée des eaux à Miami
Cécile MarinM. Philip Stoddard, l’ancien maire de South Miami, l’une des trente-quatre municipalités du comté de Miami, est l’un des rares élus à prononcer les mots « départ volontaire ». « Peu de dirigeants politiques sont prêts à dire la vérité aux gens, nous explique-t-il. Le revenu médian à Miami est de 50 000 dollars. Nous n’avons pas les moyens de financer l’infrastructure qui serait nécessaire pour adapter la zone à la montée des eaux sur les prochaines décennies. La Federal Emergency Management Agency (FEMA) a un budget national de 125 millions de dollars. Rien que dans ma petite municipalité de treize mille habitants, cela nous coûterait 75 millions de dollars pour remplacer les fosses septiques défectueuses par un système municipal d’égouts ! Il faut dire aux gens qu’il est temps de penser à quitter la région, pendant qu’il est encore temps de s’organiser calmement. »
Certains n’ont pas eu le temps de se préparer. Dans l’archipel des Keys, les destructions causées par l’ouragan Irma ont contraint plusieurs centaines de personnes à partir. Théoriquement, la FEMA propose de racheter certaines maisons dans les zones vulnérables, pour pouvoir déclarer ces terrains non constructibles et mettre fin au cycle infernal de destruction-reconstruction. Mais la démarche administrative est longue, cinq ans en moyenne. Surtout, « la FEMA n’a absolument pas assez d’argent pour pouvoir racheter les maisons de tous ceux qui devraient partir », souligne M. Stoddard.
On surpeuple un delta et on s'étonne de l'eau
Et ? Ca ne vient pas démontrer en quoi les eaux ne monte pas et n'engendre aucune conséquence
Suite de l'article :
L’ancien maire de South Miami n’est pas le seul à prôner le départ. Dans des termes plus feutrés et techniques, le conseiller en gestion de fortune Marc Singer invite ses clients à « réduire leur exposition ». Auparavant, détaille-t-il, « posséder sa maison était l’investissement le plus sûr. Mais c’est terminé. Le réchauffement climatique, ce n’est pas cyclique comme la Bourse, sauf à attendre le prochain âge de glace ». Il se souvient très bien de la première fois qu’il a aperçu de l’eau sortir des égouts alors qu’il ne pleuvait pas. « Les promoteurs qui construisent en bord de mer ont un horizon de trois à quatre ans, mais moi j’ai une relation de long terme avec mes clients, qui commencent à se préoccuper de la montée des eaux. Tôt ou tard, les assurances vont drastiquement augmenter les tarifs, les banques ne voudront plus prêter à trente ans et ils ne pourront plus revendre leurs maisons. »
Dans ces conditions, il n’a pas échappé aux observateurs avertis que certains quartiers à quelques kilomètres de la mer étaient situés légèrement plus en hauteur. Loin de la frénésie bling-bling et touristique de Miami Beach se trouve West Coconut Grove. Cet ancien quartier résidentiel, initialement peuplé d’immigrés des Bahamas, culmine à trois mètres d’altitude. Trois petits mètres qui font toute la différence, surtout en comparaison avec Miami Beach, où la plupart du bâti repose à une altitude de soixante à cent vingt centimètres. Caractéristiques des constructions antillaises, les petites maisons en bois dites shotgun, rectangulaires et étroites, n’ont peut-être pas vue sur la mer, mais elles ne sont jamais inondées. Le révérend Nathaniel Robinson, qui officie à l’église méthodiste épiscopale africaine du quartier, vante la robustesse de ces vieilles maisons de plain-pied, qui savent résister aux ouragans. « Il suffit d’ouvrir les portes et les fenêtres et la maison respire, le vent traverse la maison, il ne la renverse pas, explique-t-il. Celle-ci a même survécu à [l’ouragan] Andrew en 1992 », s’enorgueillit-il, en nous présentant une modeste maison blanche décatie.
Mais survivra-t-elle aux promoteurs ? « Les agents immobiliers m’envoient des lettres et m’appellent toutes les semaines pour m’inciter à vendre », s’emporte M. Thaddeus Scott, un jardinier « semi-retraité » de 63 ans qui vit dans le quartier depuis son enfance. Il y a dix ans, il s’est acheté une maison à 130 000 dollars, en prenant un crédit sur trente ans. Il tient bon, mais se sent de plus en plus seul, à mesure que les investisseurs rachètent et rasent les maisons autour de la sienne pour ériger d’imposantes résidences carrées blanches au style épuré. Il décrit l’éclosion d’une centaine de ces luxueux « carrés de sucre » surplombant les maisonnettes antillaises comme une « menace » : « Ces nouveaux logements coûtent 2 millions de dollars. Ils ne sont pas pour les gens comme nous. »
Les riches se détournant du littoral inondable et s’installant dans les hauteurs au détriment des habitants d’origine ? Pour décrire ce phénomène, M. Scott n’hésite pas à parler de « gentrification climatique ». Le terme fait florès dans la presse locale depuis un an et la publication de diverses études. Selon Jesse Keenan, professeur à Harvard (3) et originaire de Miami, la valeur des maisons individuelles est montée plus vite entre 1971 et 2017 dans les quartiers en hauteur que dans les quartiers plus bas (4). Un rapport du cabinet de conseil McKinsey estime en outre que les maisons en zone inondable en Floride devraient perdre de 15 à 35 % de leur valeur d’ici 2050 (5).
Le chantier vante l’« élévation » du quartier
À Little Haiti, une poignée de militants sont extrêmement mobilisés sur le sujet. Connu pour son marché caribéen et ses botanicas (commerces vaudous), ce quartier populaire où se sont installés à partir des années 1970 les réfugiés haïtiens fuyant la dictature de Jean-Claude Duvalier se situe entre deux et quatre mètres au-dessus du niveau de la mer. « Pour Miami, c’est les montagnes Rocheuses ! », dit en s’amusant Mme Caroline Lewis, fondatrice de CLEO, une association spécialisée dans l’éducation aux questions climatiques. Ici, l’étendard de la gentrification climatique se nomme Magic City Innovation District. Ce mégaprojet de 1 milliard de dollars prévoit la construction sur quinze ans d’une vingtaine d’immeubles mêlant bureaux, commerces, appartements, galeries, cafés et restaurants, s’étalant sur un « campus piéton » de sept hectares. Le site officiel de ce chantier de « revitalisation » (sic) vante explicitement l’« élévation » du quartier face aux « impacts du changement climatique » et aux « ondes de tempête ». Malgré trois années de lutte acharnée des riverains haïtiens, les promoteurs ont reçu le feu vert de la municipalité l’année dernière. Ils voulaient rebaptiser le terrain « Little River » — le nom du quartier avant l’arrivée des Haïtiens ; ils ont finalement accepté de conserver « Little Haiti ». Maigre consolation.
Mme Marleine Bastien, la directrice du Family Action Network Movement, un groupe de soutien aux familles haïtiennes, s’échine à répéter aux propriétaires de ne pas vendre. « Les développeurs leur proposent de racheter pour 150 000 ou 200 000 dollars des maisons qu’ils avaient achetées au début des années 2000 pour 40 000 dollars. Ils pensent qu’ils font une super affaire, mais une fois qu’ils ont vendu, ils comprennent qu’avec cette somme il n’y a plus rien à Miami. » Les uns partent vivre plus loin dans le comté, à North Miami Beach, Homestead ou Miami Gardens, les autres atterrissent encore plus loin, à Fort Lauderdale, dans le comté voisin de Broward, ou même dans l’État voisin de Géorgie.
Face à la montée des eaux, la mairie de Miami juge logique de développer ces zones qui sont non seulement plus élevées, mais aussi desservies par l’une des rares lignes de train. « Miami s’est initialement développée comme une destination de vacances d’hiver avant de devenir, en grande partie grâce à la diffusion de l’air conditionné dans les années 1960 (6), une ville de résidence permanente, nous explique le directeur de l’urbanisme de la mairie, M. Francisco Garcia. Mais l’urbanisme des débuts, à base de maisons individuelles, n’est plus viable : il faut absolument densifier. »
Les habitants de Liberty City — 2,6 mètres « d’altitude » — sont persuadés d’être les prochains sur la liste d’emplettes de la gentrification climatique. Dans ce quartier noir où la moitié des habitants gagnent moins de 20 000 dollars par an, le prix moyen du mètre carré a bondi de 26 % en 2018. En partenariat avec des groupes privés, la ville a commencé à rénover en 2017 les logements sociaux construits dans les années 1930 sur les neuf îlots urbains qui forment Liberty Square. Les promoteurs ont aussitôt commencé à racheter les maisons individuelles des environs. « Une clinique vétérinaire s’est installée ici », persifle Mme Samantha Quaterman, directrice d’une école du quartier. « Quand on verra des Blancs promener leurs chiens, on saura qu’on est cuits pour de bon. Moi je ne connais personne qui possède un chienchien ici… » Tristement célèbre pour les émeutes raciales de 1979, les gangs et le crack, Liberty City semble encore loin de ce stade d’embourgeoisement : le Dunkin’ Donuts est l’unique lieu de restauration du quartier, et il a dû installer une vitre pare-balles pour protéger ses caissiers. Cette chaîne spécialisée dans des beignets frais à prix abordables ne vise pas la même clientèle qu’un Starbucks Coffee, par exemple. Pourtant, Mme Quaterman la considère déjà comme un signe rédhibitoire d’embourgeoisement : « Avant, c’était un KFC [Kentucky Fried Chicken, une chaîne populaire vendant du poulet frit]. On est foutus ! »
Que ce soit à West Coconut Grove, Liberty City ou Little Haiti, tous soulignent, amers, l’ironie historique de la situation : « Pendant la ségrégation, puis ensuite avec les politiques qui interdisaient les prêts immobiliers aux Noirs en dehors de certaines zones jusqu’au milieu des années 1960, ceux-ci ne pouvaient pas s’installer sur le littoral. Maintenant l’eau monte, et ils veulent venir vivre dans nos quartiers et nous en chasser », résume Mme Caroline Lewis. C’est l’originalité de Miami par rapport à une ville comme La Nouvelle-Orléans, où les communautés noires vivent dans les zones basses et inondables.
L’hypothèse d’une gentrification purement climatique ne fait toutefois pas consensus, dans la mesure où la spéculation immobilière a commencé dès 2005, bien avant que l’on parle autant de changement climatique. Celle-ci a touché tous les quartiers, y compris les moins en hauteur, dans un contexte d’explosion démographique. En une quinzaine d’années, Miami est en effet passée du statut de station balnéaire et paradis fiscal pour retraités adeptes de golf à celui de métropole globale, culturelle et branchée pour jeunes cadres supérieurs des nouvelles technologies et de la finance, friands d’art contemporain. Depuis 2010, la population du comté de Miami a ainsi augmenté de 300 000 personnes, pour atteindre 2,8 millions d’habitants. Les prix de l’immobilier se sont envolés, dopés par une forte demande étrangère. Les gratte-ciel de luxe ont poussé comme des champignons. Dans ces conditions, de nombreux quartiers se sont rapidement embourgeoisés, aussi bien Downtown que Wynwood et le Design District. Entre 2011 et 2017, les loyers ont augmenté de 24 % dans le comté. Or les salaires et la construction de logements sociaux n’ont pas suivi.
M. Mallory Kauderer, promoteur immobilier qui investit dans Little Haiti depuis vingt-cinq ans, ne dissimule pas son agacement quand on aborde la question climatique : « On y investit parce que c’est l’un des rares quartiers encore bon marché. Les trois mètres de différence d’altitude sont dérisoires, dans cent ans ça ne fera aucune différence, toute la ville sera sous l’eau ! » Le professeur Jesse Keenan, auteur de l’étude mettant en lumière le lien entre altitude et rythme de l’augmentation de l’immobilier, reconnaît que, « dans un quartier comme Little Haiti, on a probablement affaire à de la gentrification classique ». « Souvent, les gens qui déménagent de Miami Beach pour échapper aux intempéries ne restent pas à Miami, mais vont dans d’autres villes comme Orlando ou Atlanta. Mon meilleur ami vient par exemple de vendre sa maison à Miami Beach et de s’installer à Denver », détaille-t-il.
Observer le phénomène à la seule échelle locale ne suffit donc pas. D’après une étude du démographe Mathew Hauer, de l’université de Géorgie (7), six millions de Floridiens devront déménager vers l’intérieur des terres d’ici la fin du siècle si l’eau monte de 1,80 mètre. Sachant que des agglomérations comme Dallas et Houston pourraient en absorber une grande partie, c’est à l’échelle nationale que l’on pourra mesurer les effets de la gentrification climatique. Sur l’ensemble du pays, ce sont treize millions d’habitants qui pourraient se voir chassés des villes côtières, notamment de Long Island à New York, de La Nouvelle-Orléans en Louisiane (8), de Charleston en Caroline du Sud et de San Mateo en Californie. Si les Nations unies alertent régulièrement sur la situation des petits États insulaires tels que la Polynésie ou les Maldives, et sur les quelque sept mille îles des Philippines, le problème se pose donc avec acuité aux États-Unis, où il pourrait provoquer un mouvement de population d’ampleur comparable à la grande migration des Afro-Américains du sud vers le nord du pays tout au long du XXe siècle.
« Ils s’en fichent si leur résidence est inondée »
Jesse Keenan admet également volontiers que ce ne sont pas les milliardaires qui délaissent leurs villas de Miami Beach pour emménager à Little Haiti ou à Liberty City. « Ils s’en fichent si l’une de leurs résidences secondaires à 15 millions de dollars est inondée. » En cas d’ouragan, ces propriétaires fortunés seront loin de Miami, dans l’une de leurs nombreuses résidences. « En revanche, les classes moyennes supportent de moins en moins les inondations de plus en plus fréquentes, qui détruisent leurs voitures, renchérissent leur police d’assurance et rendent impraticables les routes les reliant à leur travail. »
Le 14 avril 2021 à 12:17:44 :
Le 14 avril 2021 à 12:15:57 :
Le 14 avril 2021 à 12:14:27 :
T’inquiète pas pour la planète, elle continuera son petit cheminhttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On va juste s’éteindre un jour ou l’autre comme n’importe quel espèce
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png Moi ce qui me fait rire c’est si une civilisation arrive après nous
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png On est déjà en extase devant des squelettes de dinosaures alors imaginez ce que vont croire les civilisations futures avec toutes les traces qu’on va laisser
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/26/7/1530476579-reupjesus.png Aucune espèce n'échappe au Grand Filtre ... sauf si elle le bat à la course
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/2/1615328575-unitinu-1.png C'est soit s'élever, soit stagner dans la boue et se faire FILTRED
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/2/1615328575-unitinu-1.png Retournons aux charettes et aux chevaux de trait pour sauver 3 pingouins et 2 dauphins
L'éternelle boucle de la stagnation avec ses haut et ses bas, la fin ou ... l'élévation ...
C'est le choix à faire
Le 14 avril 2021 à 12:20:41 :
Et ? Ca ne vient pas démontrer en quoi les eaux ne monte pas et n'engendre aucune conséquenceSuite de l'article :
Dernière partie de l'article
Ainsi, non seulement les plus riches ne songent pas à déménager, mais certains continuent même de venir s’installer sur le bord de mer, où les « condos » de luxe conçus par des architectes en vue se construisent et s’échangent toujours à des prix fous. Les acheteurs signent d’autant plus sereinement leur chèque qu’ils ne supportent que partiellement le risque. Aux États-Unis, l’assurance-inondation relève en effet d’un système public, le National Flood Insurance Program (NFIP), créé en 1968, dont les tarifs ne reflètent pas les risques réels. « Je suis de gauche, je ne suis pas fan des marchés, mais pour les assurances j’aimerais bien que la main invisible d’Adam Smith pousse les primes à la hausse ! », plaisante Mario Ariza, journaliste au Sun Sentinel et auteur d’un livre à paraître sur les effets de la « catastrophe climatique » à Miami. « Actuellement, on socialise le risque, alors que les deux tiers des maisons couvertes par cette assurance publique sont des résidences secondaires pour les riches. »
Le niveau de la mer monte ? Qu’à cela ne tienne, les nouvelles constructions sont pensées pour résister. À l’instar du Monad Terrace : dessiné par l’architecte français Jean Nouvel, l’immeuble de cinquante-neuf appartements est bâti pour tenir face à un ouragan de puissance 5 (niveau maximal). L’édifice donnant sur la baie de Biscayne sera surélevé de 3,50 mètres, avec le parking placé en rez-de-chaussée plutôt que sous terre. En cas d’inondation, l’excès d’eau sera dirigé vers la lagune logée au cœur du complexe, pour le plus gracieux des effets. Les promoteurs se gargarisent de la « résilience » du futur bâtiment, qui devrait être achevé d’ici la fin de l’année. Ils oublient bien sûr de signaler que la construction aura nécessité de racheter un immeuble et d’en expulser les locataires, qui, à moins de pouvoir débourser entre 1,7 et 14 millions de dollars, selon les appartements, ne bénéficieront pas des miracles de cette « résilience ».
Résilience, voilà le mot magique. « Avant, les promoteurs et les pouvoirs publics étaient dans le déni face au changement climatique, analyse Stephanie Wakefield, géographe à la Florida International University. La “résilience” leur offre le moyen d’en parler puisqu’ils peuvent prétendre avoir trouvé les solutions pour y faire face. » Apparu dans le champ de la physique pour désigner la résistance d’un matériau aux chocs, le concept fut promis à une belle carrière : importé dans les années 1970 par les sciences de l’écologie pour analyser l’évolution et l’adaptation des écosystèmes, le concept explose durant les années 1980 dans le champ de la psychologie, pour expliquer la capacité de certaines personnes à surmonter les traumatismes. Adoptée par les économistes, les urbanistes et les experts en développement, la notion est depuis une dizaine d’années devenue le mot-clé à saupoudrer dans toutes les politiques publiques, aussi bien en matière de dérèglement climatique, de catastrophes naturelles, de terrorisme et de crises financières que d’épidémies. Face au Covid-19, M. Emmanuel Macron a ainsi baptisé « Résilience » l’opération militaire lancée le 25 mars pour appuyer la lutte contre le virus. « C’est un terme pernicieux, qui implique que l’on ne peut pas changer les systèmes économiques existants, ni arrêter les désastres qu’ils créent, poursuit Stephanie Wakefield. Nous serions tous naturellement vulnérables et il faudrait vivre avec cela. Les technologies de résilience qui gèrent le changement climatique coexistent parfaitement avec les technologies existantes qui provoquent celui-ci. Le plus inquiétant, c’est qu’une partie de la gauche et des militants ont adopté ce vocabulaire et cette vision du monde. »
Le thème de la « résilience » doit en grande partie son succès comme réponse aux défis climatiques à la Fondation Rockefeller, dont la précédente présidente, Mme Judith Rodin, a écrit un livre au titre évocateur : Le Dividende de la résilience. Être fort dans un monde où les choses peuvent mal tourner (9). Depuis 2013, la fondation a créé et financé des postes de chief resilience officers (« chefs de la résilience ») dans une centaine de métropoles du monde entier.
Mme Jane Gilbert est la première à occuper cette fonction à Miami. Elle détaille pour nous les mesures que prend la ville pour obliger (ou plus souvent inciter) les propriétaires et constructeurs à élever les rez-de-chaussée, rehausser les digues ou installer des panneaux solaires. Pas question, en revanche, de penser au départ. « Les gens viennent vivre ici pour la beauté de la mer, on ne va pas s’éloigner », justifie-t-elle. Plutôt que la « relocalisation », l’adaptation donc. En 2017, la mairie a réussi à faire voter à ses habitants un plan de 400 millions de dollars au nom optimiste, « Miami Forever » (« Miami pour toujours »), afin d’investir dans les infrastructures et le logement du futur. Où trouve-t-elle une telle somme ? La Floride est à maints égards considérée comme un paradis fiscal, l’État étant dépourvu d’impôt sur le revenu. « Une part énorme du budget de Miami, environ 40 %, vient de la taxe foncière, explique Mme Frances Colón, une ancienne membre du Comité de résilience climatique, chargée d’émettre des recommandations à la ville. C’est là qu’on touche à l’absurdité du système : la municipalité étant complètement dépendante du marché immobilier et du tourisme, elle encourage la construction d’appartements et d’hôtels de luxe afin d’avoir les revenus fiscaux nécessaires pour financer l’infrastructure qui protégera ces mêmes constructions. » La dépendance envers le tourisme explique aussi, en partie, le fait que le gouverneur DeSantis ait tant tardé à ordonner le confinement face au coronavirus, laissant tranquillement des dizaines de milliers de vacanciers étudiants s’entasser jusque début avril sur les plages floridiennes, avant de repartir répandre le virus dans le reste du pays (10).
« D’autres envisagent des îles flottantes »
Plus encore que la ville de Miami, c’est la plus petite et riche municipalité voisine de Miami Beach qui s’est le mieux illustrée par son volontarisme conquérant en matière de « résilience urbaine ». En 2015, elle a annoncé un plan de 400 millions de dollars, dont le nom épique « Rising Above » décrit bien l’ambition du maire de l’époque de littéralement « élever » la ville au-dessus de la montée des eaux. Déclarant l’état d’urgence climatique, M. Philip Levine n’a pas hésité à court-circuiter les procédures habituelles pour se lancer dans des travaux titanesques et élever une dizaine de routes, installer des pompes géantes (notamment sur Alton Road, où il possède des immeubles) et rehausser les digues.
Les résultats n’ont pas été à la hauteur des promesses. Construites dans la précipitation et sans permis, les digues ont enfreint les règles de protection des espèces de faune et de flore sauvages, et leur construction a dû être interrompue. La surélévation des routes a aggravé les inondations des bâtiments, qui se sont retrouvés encaissés en contrebas. Le manageur du restaurant Sardinia Enoteca raconte ses mésaventures lors de la dernière tempête : « Les pompes géantes installées pour évacuer l’eau ne fonctionnaient pas à cause de la coupure de courant. Les assurances ont refusé de couvrir les dégâts. En raison de la surélévation des routes, [le restaurant] était considéré comme une cave ! » La mairie a fini par ajouter des générateurs électriques à proximité pour pallier les coupures et négocier avec les assurances. « Les choses sont à peu près rentrées dans l’ordre, à part une odeur pourrie qui remonte en permanence des égouts. » Quant aux pompes, elles n’ont pas été conçues pour filtrer les eaux qu’elles rejettent dans la baie de Biscayne. Celle-ci se retrouve par conséquent infestée de bactéries fécales à des niveaux tels que des messages déconseillant formellement la baignade sont désormais affichés sur plusieurs plages.
« De toute façon, tout ceci sert à rassurer les assurances et les promoteurs immobiliers, mais ça ne permettra de gagner qu’une trentaine d’années, estime la géographe Stephanie Wakefield. À plus long terme, certains ingénieurs imaginent que nous aurons cinq gratte-ciel de luxe reliés par des ponts, et on appellera ça les “îles de Floride du Sud”. D’autres envisagent des îles flottantes. »
C’est en ce sens qu’Arkup commercialise, depuis 2018, des habitations flottantes de quatre cents mètres carrés, à mi-chemin entre le yacht et la maison. « Une alternative verte, responsable et résiliente », lit-on sur le site de la start-up française. Alimenté en énergie par des panneaux solaires, l’Arkup est aussi autonome en eau grâce à un système de récupération et de purification de l’eau de pluie. Conçu pour résister à un ouragan de force 4, l’ensemble repose sur quatre pieux hydrauliques. Plutôt que de se battre contre la montée des eaux, pourquoi ne pas vivre en symbiose avec elle ? La résilience est possible, mais elle a un prix : 5,5 millions de dollars, exactement.
Le 14 avril 2021 à 12:17:04 :
Le 14 avril 2021 à 12:13:17 :
Vive la campagne profonde pour s'éloigner un maximum de toutes ces merdesAvec un mode de vie full-bagnole
Bein ça la faute à l'immobilier dans les villes qui explose en terme de prix. Dés qu'il y a un tramway ou une ligne de bus, les prix s'envolent et toi tu t'en prends à ceux qui vivent a la campagne car pas les moyens d'hbaiter en ville ?
Si c'est plus écolo d'habiter en ville, alors la vraie mesure ecolo serait de faire baisser le prix de l'immo mais bon c'est sûr ça fera râler les boomers qui speculent dessus.