Les kheys qui demandent une suite le 24 décembre au soir, vous êtes des vrais.
En fait ce risitas s'est transformé en l'écrivant. Je comptais faire juste 3/4 chapitres sur mon enfance, j'en ai fais 10, et d'une façon beaucoup trop remplie de spleen.
Du coup j'écrirai la suite, mais sur un autre topic 1 de ces 4, avec un ton différent, parce que ça correspondrait pas à l'ambiance qui s'est installée ici.
Merci d'avoir lu en tout cas.
Je suis posé depuis le premier chapitre en bon ghostfag
Merci d'égayer mes heures de travail
Le 12 novembre 2019 à 16:34:50 PhilipEchtebest a écrit :
OOOH L'OP SWEEET
Salut les kheys. A mon avis aucun de la première heure ne sera encore présent, mais j’ai comme une envie d’écrire. Va savoir pourquoi.
Pour les nouveaux, les 10 chapitres précédents sont disponibles sur les 5 premières pages, c’est facile à trouver, bisou.
Allez.
Chapitre 11 : « On passe la 6ème »
Ça y est, je suis devant le portail du collège. Il s’ouvre lentement.
Woh c’est grand. Ça change d’ambiance. J’ai même ma mère qui est là pour le premier jour.
Je n’ai vraiment aucune idée de ce que c’est le collège. On m’a raconté qu’on changeait de prof’ toutes les heures… ça me parait étrange, et vague. Je m’en fiche, j’ai passé un super été, rien ne me fait peur.
L’été 2001 du coup. Il était chouette. Retour en métropole pour 1 mois. Départ à la montagne avec ma tante et deux cousines.
Vous imaginez pas des trucs bandes de crado. Je suis toujours sur le même état d’esprit vis-à-vis de la gente féminine. C’est sympa mais ça ne sert pas à grand-chose (pour le moment).
Par contre j’étais toujours très conflictuelle vis-à-vis d’elles. Les deux avaient un an de plus que moi, donc une espèce d’autorité liée à l’âge qui est inéluctable dans ces périodes-là. J’avais peut être un peu de mal avec ça. Du coup les derniers jours du séjour s’était terminé en violent tirages de cheveux et insultes avec l’une d’entre elles. Moi d’ordinaire si calme et mignon, tout le monde était surpris.
‘fin bon, elle avait qu’à pas faire sa petite chef hein.
Bien sûr j’avais choppé une crève d’enfer là-bas. Mettez un ilien en montagne ,même au mois de Juillet, ça finit en turbo chiasse.
Cette année-là, on a même fait un tour en Bretagne, dans la famille de mon nouveau beau-père (le bien, Yann). C’était drôle de voir des alcooliques chroniques de si près.
En tout cas c’était bien. Et voilà, le fameux appelle pour la rentrée en 6ème. Je cherche Karim des yeux…. Introuvable.
J’entends enfin mon nom. Gros collège, 10 classes de 6ème, je suis dans la 10ème, la chance, c’est facile à retenir.
Ma mère me fait un léger bisou sur le crâne. Non mais elle a cru quoi ? Ça va je suis grand maintenant hein. Et je rejoins mes nouveaux camarades, d’un air indifférent.
Là, je les regarde… j’en connais aucun.
Tout le monde fait la tête.
Alors ça je ne l’avais pas anticipé. 5 ans que je changeais de classe avec mes fidèles acolytes, et là je connais vraiment personne. Je perds déjà mon sourire débile.
Le dernier de la liste (il avait un nom en « W ». Qui a ça ?). Je le connais ! On était ensemble toute le primaire. Mais bon, c’est pas le gros lot. Un petit métisse qui se prend pour une star. Son film préféré c’était « The mask ». Alors il finissait toutes ses phrases par un « Ssssslendide ».
Déjà à l’époque je trouvais ça débile et hilarant à la fois. Surtout qu’il accompagnait ça d’un léger moon walk. (Quand je le lis ça a l’air fake. Mais je vous promets qu’il le faisait tellement souvent.)
« Hey Triture on est ensemble ! Sssssplendide ça ! »
Bah. Il est sympa, au moins je connais une tête.
On va en classe, on nous explique tout. Professeur principal, emploi du temps, CPE, pleins de nouvelles notions. J’intègre assez vite, je sais m’adapter, mais ça ne me plait pas des masses.
A y repenser c’est vraiment dur le passage en 6ème. Un gamin qui a un peu du mal à s’adapter, ou qui a peur du changement, ça peut être très violent. Mais c’est pas le sujet.
La routine s’installe très vite. Je prends le coup de main facilement. C’est sympa de changer de cours, de professeurs, d’ambiance à chaque heure.
L’endroit est super grand, mais agréable. Un bâtiment de 4étage, deux grandes cours, bien ouvert. C’est plutôt bien foutu. Tel un explorateur de la première heure, je passe mes journées à tout fouiller.
Très vite, tous les enseignants m’apprécient. Encore une fois sans être un lèche botte, heureusement. Les gamins qui parlent pas trop, sont souriant, et ont de très bons résultats tout en étant intégrés dans leur classe, ça plait toujours.
Je le sais et j’en joue un peu. Le vieux prof d’SVT adore m’interroger. Celle d’histoire géo’ trouve mes analyses parfaites, c’est bien. En math’ je ramasse les meilleures notes alors que je passe mon temps à rêvasser. Les seules déceptions sont quand ils m’envoient au tableau. Je perds toujours un peu mes moyens, et mon écriture DEGUEULASSE DE GAUCHER (les gauchers ici présent, vous voyez de quoi je parle) renvoi systématiquement à un « bon… retourne t’asseoir, ça ira. »
Même en sport ça passe large. J’ai beau être gringalet par rapport aux autres, je ne rechigne pas. C’est ça qu’ils aiment.
Autour de moi je remarque des changements. Les filles ont toutes prit des seins, et pas mal de pilosité sous les bras. Les mecs me semblent tous plus grand. Quelque chose se passe. Ça m’interroge, mais je n’y prête pas encore une grande attention cette année-là.
Mon pote Rom’ est dans un autre collège. J’aurai bien aimé qu’on soit ensemble quand même. (Mais ça viendra, spoiler de la 4ème, ça sera quelque chose).
Par contre toujours pas de nouvelles de Karim. Ça m’inquiète. Alors un jour je débarque devant sa maison.
Vide.
J’enjambe le portail. Je regarde à l’intérieur.
Vide.
Adieu Karim.
Encore à ce jour, je n’ai aucune idée de ce qu’il est advenu de lui, de ses darons et de ses 4 petits frères. Un vrai mystère.
Parti du jour au lendemain sans me dire au revoir. J’étais vraiment choqué. J’apprends à faire un deuil de quelque chose d’imprévu. Rapide. Violent. Mais utile.
On s’était vraiment bien marré, ça me faisait bizarre qu’il se soit barré sans dire ciao.
Mé bon. Cé la vi.
Des années plus tard j’y repenserai encore. Et je check parfois sur Facebook si il n’existe pas quelque part. Mais non. Un vrai bandit. Dommage.
Mi-septembre. En rentrant un midi manger chez ma grand-mère, elle m’accueille sans dessus dessous.
« C’est la guerre ! »
Vous savez de quoi elle parle. 11 septembre, 2 tours, tout ça. Aucune idée de ce que ça implique, mais je trouve ça triste.
Je le raconte parce que le moment m’a marqué, les gens avaient l’air affolés. Mais sur le coup je m’en foutais un peu. New-York, attentats, tout ça. Des mots qui passent et dont je ne prends pas la mesure. A 10 ans on a autre chose à gérer hein.
Les mois passent, octobre, novembre, décembre. J’ai un nouveau crew au collège. Une meuf et un gars.
Une blanche, pas jolie, pas trop moche non plus. Elle vient du « Nord » depuis 1 an, et bla bla. Elle parle beaucoup. Vraiment beaucoup.
Je m’en branle un peu de son CV, mais elle fait de bonnes blagues souvent, donc ça me suffit pour trainasser avec elle.
L’autre, on va lui donner un prénom, disons… Tom.
Tom je le sens bien. Il était dans une autre classe que la mienne en primaire donc je le connais de vue. C’est un grand, un peu gros, chabin comme on dit, des petits lunettes, et qui était connu pour être une grosse tête.
On sympathise vite. Très très vite. On se compare les notes, c’est le duel à chaque fois. On sera les deux têtes de la classe. Et pourtant il est très drôle. Toujours prêt à lancer une blague dans la salle, il se branle littéralement du regarde des autres. Il est bien. Je comprends qu’on va bien rire ensemble, pour un moment.
L’année passera comme ça. Tom et moi on devient vite les meilleurs amis du monde. On part en expédition kayak ensemble. On est toujours côte à côte en cours. On se voit pas si souvent en dehors du collège. Il habite loin et doit partir en bus. Moi je suis à 15 min à pied. Mais c’est pas grave, je vais tous les jours au bahut le sourire aux lèvres.
Je suis un peu « ami » avec tout le monde.
On a deux ou trois spécimens mais ça va. Un jour le prof’ d’SVT a envoyé un caillou, de la taille de ma main, sur un gamin qui faisait n’importe quoi. (C’était la terreur de la classe.)
UN PUTAIN DE CAILLOU.
Genre qui aurait pu lui ouvrir le crane hein. Et c’était le professeur principal en plus. Je pense qu’il a fait exprès de le louper à 2cm, mais quand même.
Mais bon, là-bas ça choquait personne, même pas moi. On ricanait. Jamais le gars ne serait allé se plaindre au CPE , à ses parents, ou je ne sais à qui.
C’est une autre mentalité les iles. Plus dure. Mais plus respectueuse. Peut-être.
Même si ça a beaucoup changé ses dernières années, d’après ce que j’ai entendu. Tant mieux ? Dommage ? J’sais pas, c’est comme ça, c’est tout.
A la maison ça va, c’est le bordel les week-end quand on est 5 garçons. Ça fait des conneries, envoi des ballons d’eau sur les passants, construit des cabanes dans les arbres quand on va à la plage, la vie insouciante quoi.
Avec mon gang des fin d’aprem’ ça bouge pas. On va découvrir le smash bros game bientôt. Là ça va prendre une autre tournure. Mais pour le moment c’est sympa.
Et l’année s’écoule très paisiblement. La 6ème aura été sans remous. Comme à chaque fois en fait ? Je vous l’ai dit les gars, tranches d’une vie trop calme.
Allons, chapitre suivant je vous dois mes aventures en colo’ qui sont des interludes assez lourdes pour mériter leurs propres chapitres. Surtout que va y avoir des petites amourettes, de l’amitié, et même des batailles de mangues et des maisons hantés.
Excusez-moi pour ce piètre retour. Et à bientôt^.
Allez, salut.
Merci
J'ai refait le chapitre 12 - 1, le voilà. Le 12 - 2 ce soir surement.
Paix.
Chapitre 12 - 1 : « My name is Tony »
Petit interlude centre aéré / colonies de vacances. Parce qu’il y a 2/3 choses à raconter, rien de bien méchant bien entendu.
Début 2000 notre mère nous a inscrits dans un centre aéré pour les vacances.
Elle bossait tous les jours et notre grand-mère ne pouvait pas assurer la garde permanente. Donc soit on passait nos journées à deux, moi et Kévin, à jouer à de nombreux jeux vidéo
Soit elle nous cloitrait dans un enclos avec d’autres gamins.
Bien entendu, si on m’avait laissé le choix à l’époque, ça aurait été vite vu.
Mais non. Dans tous les cas ça m’allait. Me sociabiliser ne me faisait pas si peur, au contraire, je trouvais ça stimulant. J’aimais la compagnie des gens.
Donc nous voilà arrivés dans un centre qui se situe en montagne, un peu paumé, au milieu d’une forêt.
L’état général est un peu miteux. Y a une aire de jeux avec des balançoires, un truc araignée à escalader, le tout sous des arbres gigantesques typique des régions tropicales. C’est un cadre génial, je l’aime déjà beaucoup cet endroit.
On débarque, Kevin et moi.
Un peu perdu dans ce nouvel environnement. Notre mère s’arrête 80 mètres avant les escaliers d’entrée.
« Je vous accompagne les garçons ? »
« Oui maman. Je ne sais pas quoi leur dire. J’ai pas peur hein… C’est pour qu’ils sachent qui je suis ! »
J’étais terrorisé, soyons honnête. La première interaction sociale avec des inconnus est toujours la plus difficile. Mais j’apprenais à faire semblant de ne pas l’être. Et c’est, je pense, le meilleur moyen d’y arriver.
« Très bien mes chéris, on y va ensemble. »
Que c’est doux une mère.
Elle savait très bien qu’on avait peur et qu’on faisait un effort. Mais elle faisait comme si elle ne s’en rendait pas compte, pour nous donner de la force.
Je l’aime tant, sans jamais lui dire.
On arrive devant la dame du registre.
« Bonjour madame. Comment ils s’appellent ces petits mignons ? »
Déjà, elle, à la fois elle me plait, et elle me fait peur. C’est parfait.
On entre. Bisou d’au revoir à la maman, et nous y voilà.
C’est une chance d’avoir un frère. D’avoir toujours eu ce petit, collé à mes basques. Je devais faire comme si tout allait bien et était sous contrôle. Pour le rassurer.
Le premier jour se passe. Pas beaucoup de monde, une chance. On est seulement 10 gosses, donc on fera un seul groupe pour la journée. Je suis l’ainé ce jour-là. On nous fait faire des conneries à base de dessins à la peinture. Mouais. On mange bien le midi. On ne m’oblige pas à faire la sieste vu mon âge. Moi ça me va.
Je peux passer mon temps à lire des picsous magasines. Ils sont aussi vieux que moi les bouquins, mais qu’importe. Et l’après-midi on est dans la zone de jeu à l’extérieur, ça fait de la balle au prisonnier, ce genre de trucs. Rien de bien vibrant, mais la journée est douce.
En gros, ça passe.
Le deuxième jour commence de la même façon. Maman nous amène devant, nous enregistre.
« Bisou mes chéris »
Et là.
.
.
.
.
Tony.
Il déboule tel un Pokémon rare, alors que notre mère vient de nous laisser sur le palier du centre, et lance un grand :
« Salut les gars ! Vous êtes nouveaux ici ?!! Moi c’est Tony ! »
Moi : C’est quoi ça encore.
[Voilà un personnage haut en couleur qui fait une entrée fracassante dans le récit. J’ai l’impression de vous en introduire trop pour que ça soit réel à chaque fois. Mais au final, je pense que c’est ça la vie. Rencontrer des gens qui nous marquent.
Fortement.
Rester en contact ou non, mais qui influences nos vies d’une certaine manière. Et j’aime à vous partager tout ça en tout cas.]
Tony il est grand et fin. Noir, avec des lunettes, et un tuyau qui part de la tête jusqu’à son bide, le tout sous la peau. Il m’expliquera que c’est une dérivation, opération qu’il a eu très jeune. On s’en branle hein, mais c’est drôle.
Tony tout le monde le connait. Les animateurs, la directrice, les enfants du centre, le père fouettard. C’est le fils d’un des directeurs/coordinateurs.
Mais c’est quand même celui qui se fait le plus punir ici. Parce qu’il n’y a pas de passe-droit.
Tony c’est un excité de la life.
Il veut juste rire, fait ce qu’il lui plait, rigoler. Et être punit, c’est pas grave. Il est ni bon, ni mauvais.
Il s’amuse. Il vit.
Il a un an de moins que moi. Je suis calme mais plein d’idées, il est pas calme et prêt à tout, en une heure, on devient le pire cauchemar de cet endroit. C’est génial.
Je me souviens de cette première journée en sa compagnie. On a fait une sortie rivière.
30 minutes de marche. Se baigner, manger, rentrer. Voilà le délire.
J’ai arrêté de respire 5 fois tellement il me faisait rire. Et je le relançais à chaque fois avec des pistes de vannes.
Et c’était un gamin de 10 ans.
Beaucoup de mecs ont ce talent. De faire rire à s’époumoner un public entier. Tony en fait partie.
Mais j’aime à croire qu’il leur faut quand même un duo pour leur montrer si ça passe ou non, pour dire honnêtement quand c’est nul, pour faire la bonne blague qui complète, pour le lancer, ce genre de choses.
On était tout ça à deux. Et en moins d’une journée. C’était magnifique.
Au bout de deux jours, tout le monde connaissait le duo Tony/Triture. L’excité et le calme. J’étais drôle aussi, plus subtil peut être, je cachais mon jeu. Je savais déjà me retirer pour le laisser faire. Et pareillement. Quand il sentait que c’était un peu plus tendu, il s’effaçait pour me laisser gérer la crise.
On a écopé de pas mal vaisselles pour nos conneries. Mais on aimait bien. Les animateurs nous appréciaient beaucoup malgré notre âge. On avait une maturité dans nos conneries. C’était fun sans jamais aller loin.
Quelque temps après, on débarque un matin. Tony m’avait prévenu qu’il ne serait pas là pendant 1 semaine. Quelle poisse, ça allait être long sans mon poto.
On avance, et là. A mi-chemin, j’aperçois au loin 2 CREATURES MAGNIFIQUES qui attendent près de la dame du registre.
« Maman ça va aller. On a l’habitude maintenant. Pas la peine de nous accompagner jusqu’au bout. »
« Ça marche les enfants, amusez-vous bien. »
Suivi d’un clin d’œil bien trop appuyé. Elle avait compris.
Le temps passe, les envies aussi hein. Alors me voilà, en train d’avancer, Kevin à mes côtés, d’un pas décider devant ces deux inconnues…
Woops mais il y a du nouveau
Khey de la première heure au rapport chef
J'attends la sweet