Merci
J'ai refait le chapitre 12 - 1, le voilà. Le 12 - 2 ce soir surement.
Paix.
Chapitre 12 - 1 : « My name is Tony »
Petit interlude centre aéré / colonies de vacances. Parce qu’il y a 2/3 choses à raconter, rien de bien méchant bien entendu.
Début 2000 notre mère nous a inscrits dans un centre aéré pour les vacances.
Elle bossait tous les jours et notre grand-mère ne pouvait pas assurer la garde permanente. Donc soit on passait nos journées à deux, moi et Kévin, à jouer à de nombreux jeux vidéo
Soit elle nous cloitrait dans un enclos avec d’autres gamins.
Bien entendu, si on m’avait laissé le choix à l’époque, ça aurait été vite vu.
Mais non. Dans tous les cas ça m’allait. Me sociabiliser ne me faisait pas si peur, au contraire, je trouvais ça stimulant. J’aimais la compagnie des gens.
Donc nous voilà arrivés dans un centre qui se situe en montagne, un peu paumé, au milieu d’une forêt.
L’état général est un peu miteux. Y a une aire de jeux avec des balançoires, un truc araignée à escalader, le tout sous des arbres gigantesques typique des régions tropicales. C’est un cadre génial, je l’aime déjà beaucoup cet endroit.
On débarque, Kevin et moi.
Un peu perdu dans ce nouvel environnement. Notre mère s’arrête 80 mètres avant les escaliers d’entrée.
« Je vous accompagne les garçons ? »
« Oui maman. Je ne sais pas quoi leur dire. J’ai pas peur hein… C’est pour qu’ils sachent qui je suis ! »
J’étais terrorisé, soyons honnête. La première interaction sociale avec des inconnus est toujours la plus difficile. Mais j’apprenais à faire semblant de ne pas l’être. Et c’est, je pense, le meilleur moyen d’y arriver.
« Très bien mes chéris, on y va ensemble. »
Que c’est doux une mère.
Elle savait très bien qu’on avait peur et qu’on faisait un effort. Mais elle faisait comme si elle ne s’en rendait pas compte, pour nous donner de la force.
Je l’aime tant, sans jamais lui dire.
On arrive devant la dame du registre.
« Bonjour madame. Comment ils s’appellent ces petits mignons ? »
Déjà, elle, à la fois elle me plait, et elle me fait peur. C’est parfait.
On entre. Bisou d’au revoir à la maman, et nous y voilà.
C’est une chance d’avoir un frère. D’avoir toujours eu ce petit, collé à mes basques. Je devais faire comme si tout allait bien et était sous contrôle. Pour le rassurer.
Le premier jour se passe. Pas beaucoup de monde, une chance. On est seulement 10 gosses, donc on fera un seul groupe pour la journée. Je suis l’ainé ce jour-là. On nous fait faire des conneries à base de dessins à la peinture. Mouais. On mange bien le midi. On ne m’oblige pas à faire la sieste vu mon âge. Moi ça me va.
Je peux passer mon temps à lire des picsous magasines. Ils sont aussi vieux que moi les bouquins, mais qu’importe. Et l’après-midi on est dans la zone de jeu à l’extérieur, ça fait de la balle au prisonnier, ce genre de trucs. Rien de bien vibrant, mais la journée est douce.
En gros, ça passe.
Le deuxième jour commence de la même façon. Maman nous amène devant, nous enregistre.
« Bisou mes chéris »
Et là.
.
.
.
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Tony.
Il déboule tel un Pokémon rare, alors que notre mère vient de nous laisser sur le palier du centre, et lance un grand :
« Salut les gars ! Vous êtes nouveaux ici ?!! Moi c’est Tony ! »
Moi : C’est quoi ça encore.
[Voilà un personnage haut en couleur qui fait une entrée fracassante dans le récit. J’ai l’impression de vous en introduire trop pour que ça soit réel à chaque fois. Mais au final, je pense que c’est ça la vie. Rencontrer des gens qui nous marquent.
Fortement.
Rester en contact ou non, mais qui influences nos vies d’une certaine manière. Et j’aime à vous partager tout ça en tout cas.]
Tony il est grand et fin. Noir, avec des lunettes, et un tuyau qui part de la tête jusqu’à son bide, le tout sous la peau. Il m’expliquera que c’est une dérivation, opération qu’il a eu très jeune. On s’en branle hein, mais c’est drôle.
Tony tout le monde le connait. Les animateurs, la directrice, les enfants du centre, le père fouettard. C’est le fils d’un des directeurs/coordinateurs.
Mais c’est quand même celui qui se fait le plus punir ici. Parce qu’il n’y a pas de passe-droit.
Tony c’est un excité de la life.
Il veut juste rire, fait ce qu’il lui plait, rigoler. Et être punit, c’est pas grave. Il est ni bon, ni mauvais.
Il s’amuse. Il vit.
Il a un an de moins que moi. Je suis calme mais plein d’idées, il est pas calme et prêt à tout, en une heure, on devient le pire cauchemar de cet endroit. C’est génial.
Je me souviens de cette première journée en sa compagnie. On a fait une sortie rivière.
30 minutes de marche. Se baigner, manger, rentrer. Voilà le délire.
J’ai arrêté de respire 5 fois tellement il me faisait rire. Et je le relançais à chaque fois avec des pistes de vannes.
Et c’était un gamin de 10 ans.
Beaucoup de mecs ont ce talent. De faire rire à s’époumoner un public entier. Tony en fait partie.
Mais j’aime à croire qu’il leur faut quand même un duo pour leur montrer si ça passe ou non, pour dire honnêtement quand c’est nul, pour faire la bonne blague qui complète, pour le lancer, ce genre de choses.
On était tout ça à deux. Et en moins d’une journée. C’était magnifique.
Au bout de deux jours, tout le monde connaissait le duo Tony/Triture. L’excité et le calme. J’étais drôle aussi, plus subtil peut être, je cachais mon jeu. Je savais déjà me retirer pour le laisser faire. Et pareillement. Quand il sentait que c’était un peu plus tendu, il s’effaçait pour me laisser gérer la crise.
On a écopé de pas mal vaisselles pour nos conneries. Mais on aimait bien. Les animateurs nous appréciaient beaucoup malgré notre âge. On avait une maturité dans nos conneries. C’était fun sans jamais aller loin.
Quelque temps après, on débarque un matin. Tony m’avait prévenu qu’il ne serait pas là pendant 1 semaine. Quelle poisse, ça allait être long sans mon poto.
On avance, et là. A mi-chemin, j’aperçois au loin 2 CREATURES MAGNIFIQUES qui attendent près de la dame du registre.
« Maman ça va aller. On a l’habitude maintenant. Pas la peine de nous accompagner jusqu’au bout. »
« Ça marche les enfants, amusez-vous bien. »
Suivi d’un clin d’œil bien trop appuyé. Elle avait compris.
Le temps passe, les envies aussi hein. Alors me voilà, en train d’avancer, Kevin à mes côtés, d’un pas décider devant ces deux inconnues…
Salut les kheys. A mon avis aucun de la première heure ne sera encore présent, mais j’ai comme une envie d’écrire. Va savoir pourquoi.
Pour les nouveaux, les 10 chapitres précédents sont disponibles sur les 5 premières pages, c’est facile à trouver, bisou.
Allez.
Chapitre 11 : « On passe la 6ème »
Ça y est, je suis devant le portail du collège. Il s’ouvre lentement.
Woh c’est grand. Ça change d’ambiance. J’ai même ma mère qui est là pour le premier jour.
Je n’ai vraiment aucune idée de ce que c’est le collège. On m’a raconté qu’on changeait de prof’ toutes les heures… ça me parait étrange, et vague. Je m’en fiche, j’ai passé un super été, rien ne me fait peur.
L’été 2001 du coup. Il était chouette. Retour en métropole pour 1 mois. Départ à la montagne avec ma tante et deux cousines.
Vous imaginez pas des trucs bandes de crado. Je suis toujours sur le même état d’esprit vis-à-vis de la gente féminine. C’est sympa mais ça ne sert pas à grand-chose (pour le moment).
Par contre j’étais toujours très conflictuelle vis-à-vis d’elles. Les deux avaient un an de plus que moi, donc une espèce d’autorité liée à l’âge qui est inéluctable dans ces périodes-là. J’avais peut être un peu de mal avec ça. Du coup les derniers jours du séjour s’était terminé en violent tirages de cheveux et insultes avec l’une d’entre elles. Moi d’ordinaire si calme et mignon, tout le monde était surpris.
‘fin bon, elle avait qu’à pas faire sa petite chef hein.
Bien sûr j’avais choppé une crève d’enfer là-bas. Mettez un ilien en montagne ,même au mois de Juillet, ça finit en turbo chiasse.
Cette année-là, on a même fait un tour en Bretagne, dans la famille de mon nouveau beau-père (le bien, Yann). C’était drôle de voir des alcooliques chroniques de si près.
En tout cas c’était bien. Et voilà, le fameux appelle pour la rentrée en 6ème. Je cherche Karim des yeux…. Introuvable.
J’entends enfin mon nom. Gros collège, 10 classes de 6ème, je suis dans la 10ème, la chance, c’est facile à retenir.
Ma mère me fait un léger bisou sur le crâne. Non mais elle a cru quoi ? Ça va je suis grand maintenant hein. Et je rejoins mes nouveaux camarades, d’un air indifférent.
Là, je les regarde… j’en connais aucun.
Tout le monde fait la tête.
Alors ça je ne l’avais pas anticipé. 5 ans que je changeais de classe avec mes fidèles acolytes, et là je connais vraiment personne. Je perds déjà mon sourire débile.
Le dernier de la liste (il avait un nom en « W ». Qui a ça ?). Je le connais ! On était ensemble toute le primaire. Mais bon, c’est pas le gros lot. Un petit métisse qui se prend pour une star. Son film préféré c’était « The mask ». Alors il finissait toutes ses phrases par un « Ssssslendide ».
Déjà à l’époque je trouvais ça débile et hilarant à la fois. Surtout qu’il accompagnait ça d’un léger moon walk. (Quand je le lis ça a l’air fake. Mais je vous promets qu’il le faisait tellement souvent.)
« Hey Triture on est ensemble ! Sssssplendide ça ! »
Bah. Il est sympa, au moins je connais une tête.
On va en classe, on nous explique tout. Professeur principal, emploi du temps, CPE, pleins de nouvelles notions. J’intègre assez vite, je sais m’adapter, mais ça ne me plait pas des masses.
A y repenser c’est vraiment dur le passage en 6ème. Un gamin qui a un peu du mal à s’adapter, ou qui a peur du changement, ça peut être très violent. Mais c’est pas le sujet.
La routine s’installe très vite. Je prends le coup de main facilement. C’est sympa de changer de cours, de professeurs, d’ambiance à chaque heure.
L’endroit est super grand, mais agréable. Un bâtiment de 4étage, deux grandes cours, bien ouvert. C’est plutôt bien foutu. Tel un explorateur de la première heure, je passe mes journées à tout fouiller.
Très vite, tous les enseignants m’apprécient. Encore une fois sans être un lèche botte, heureusement. Les gamins qui parlent pas trop, sont souriant, et ont de très bons résultats tout en étant intégrés dans leur classe, ça plait toujours.
Je le sais et j’en joue un peu. Le vieux prof d’SVT adore m’interroger. Celle d’histoire géo’ trouve mes analyses parfaites, c’est bien. En math’ je ramasse les meilleures notes alors que je passe mon temps à rêvasser. Les seules déceptions sont quand ils m’envoient au tableau. Je perds toujours un peu mes moyens, et mon écriture DEGUEULASSE DE GAUCHER (les gauchers ici présent, vous voyez de quoi je parle) renvoi systématiquement à un « bon… retourne t’asseoir, ça ira. »
Même en sport ça passe large. J’ai beau être gringalet par rapport aux autres, je ne rechigne pas. C’est ça qu’ils aiment.
Autour de moi je remarque des changements. Les filles ont toutes prit des seins, et pas mal de pilosité sous les bras. Les mecs me semblent tous plus grand. Quelque chose se passe. Ça m’interroge, mais je n’y prête pas encore une grande attention cette année-là.
Mon pote Rom’ est dans un autre collège. J’aurai bien aimé qu’on soit ensemble quand même. (Mais ça viendra, spoiler de la 4ème, ça sera quelque chose).
Par contre toujours pas de nouvelles de Karim. Ça m’inquiète. Alors un jour je débarque devant sa maison.
Vide.
J’enjambe le portail. Je regarde à l’intérieur.
Vide.
Adieu Karim.
Encore à ce jour, je n’ai aucune idée de ce qu’il est advenu de lui, de ses darons et de ses 4 petits frères. Un vrai mystère.
Parti du jour au lendemain sans me dire au revoir. J’étais vraiment choqué. J’apprends à faire un deuil de quelque chose d’imprévu. Rapide. Violent. Mais utile.
On s’était vraiment bien marré, ça me faisait bizarre qu’il se soit barré sans dire ciao.
Mé bon. Cé la vi.
Des années plus tard j’y repenserai encore. Et je check parfois sur Facebook si il n’existe pas quelque part. Mais non. Un vrai bandit. Dommage.
Mi-septembre. En rentrant un midi manger chez ma grand-mère, elle m’accueille sans dessus dessous.
« C’est la guerre ! »
Vous savez de quoi elle parle. 11 septembre, 2 tours, tout ça. Aucune idée de ce que ça implique, mais je trouve ça triste.
Je le raconte parce que le moment m’a marqué, les gens avaient l’air affolés. Mais sur le coup je m’en foutais un peu. New-York, attentats, tout ça. Des mots qui passent et dont je ne prends pas la mesure. A 10 ans on a autre chose à gérer hein.
Les mois passent, octobre, novembre, décembre. J’ai un nouveau crew au collège. Une meuf et un gars.
Une blanche, pas jolie, pas trop moche non plus. Elle vient du « Nord » depuis 1 an, et bla bla. Elle parle beaucoup. Vraiment beaucoup.
Je m’en branle un peu de son CV, mais elle fait de bonnes blagues souvent, donc ça me suffit pour trainasser avec elle.
L’autre, on va lui donner un prénom, disons… Tom.
Tom je le sens bien. Il était dans une autre classe que la mienne en primaire donc je le connais de vue. C’est un grand, un peu gros, chabin comme on dit, des petits lunettes, et qui était connu pour être une grosse tête.
On sympathise vite. Très très vite. On se compare les notes, c’est le duel à chaque fois. On sera les deux têtes de la classe. Et pourtant il est très drôle. Toujours prêt à lancer une blague dans la salle, il se branle littéralement du regarde des autres. Il est bien. Je comprends qu’on va bien rire ensemble, pour un moment.
L’année passera comme ça. Tom et moi on devient vite les meilleurs amis du monde. On part en expédition kayak ensemble. On est toujours côte à côte en cours. On se voit pas si souvent en dehors du collège. Il habite loin et doit partir en bus. Moi je suis à 15 min à pied. Mais c’est pas grave, je vais tous les jours au bahut le sourire aux lèvres.
Je suis un peu « ami » avec tout le monde.
On a deux ou trois spécimens mais ça va. Un jour le prof’ d’SVT a envoyé un caillou, de la taille de ma main, sur un gamin qui faisait n’importe quoi. (C’était la terreur de la classe.)
UN PUTAIN DE CAILLOU.
Genre qui aurait pu lui ouvrir le crane hein. Et c’était le professeur principal en plus. Je pense qu’il a fait exprès de le louper à 2cm, mais quand même.
Mais bon, là-bas ça choquait personne, même pas moi. On ricanait. Jamais le gars ne serait allé se plaindre au CPE , à ses parents, ou je ne sais à qui.
C’est une autre mentalité les iles. Plus dure. Mais plus respectueuse. Peut-être.
Même si ça a beaucoup changé ses dernières années, d’après ce que j’ai entendu. Tant mieux ? Dommage ? J’sais pas, c’est comme ça, c’est tout.
A la maison ça va, c’est le bordel les week-end quand on est 5 garçons. Ça fait des conneries, envoi des ballons d’eau sur les passants, construit des cabanes dans les arbres quand on va à la plage, la vie insouciante quoi.
Avec mon gang des fin d’aprem’ ça bouge pas. On va découvrir le smash bros game bientôt. Là ça va prendre une autre tournure. Mais pour le moment c’est sympa.
Et l’année s’écoule très paisiblement. La 6ème aura été sans remous. Comme à chaque fois en fait ? Je vous l’ai dit les gars, tranches d’une vie trop calme.
Allons, chapitre suivant je vous dois mes aventures en colo’ qui sont des interludes assez lourdes pour mériter leurs propres chapitres. Surtout que va y avoir des petites amourettes, de l’amitié, et même des batailles de mangues et des maisons hantés.
Excusez-moi pour ce piètre retour. Et à bientôt^.
Allez, salut.
Les kheys qui demandent une suite le 24 décembre au soir, vous êtes des vrais.
En fait ce risitas s'est transformé en l'écrivant. Je comptais faire juste 3/4 chapitres sur mon enfance, j'en ai fais 10, et d'une façon beaucoup trop remplie de spleen.
Du coup j'écrirai la suite, mais sur un autre topic 1 de ces 4, avec un ton différent, parce que ça correspondrait pas à l'ambiance qui s'est installée ici.
Merci d'avoir lu en tout cas.
Ah, encore la IndigoChildRick ? C'est cool !
Peut être pas de larmes sur celui là, chapitre de clôture, la suite on attaque le collège. Merci à tous d'avoir lu jusqu'ici
Chapitre 10 : Fin du primaire game.
Aaaah, la première déception amoureuse. Mais bon, c’est la vie.
Après on va dédramatiser, j’étais pas bien le soir même, j’osais pas la regarder le lendemain, j’avais un peu honte d’avoir frappé une fille. Et j’étais passé à autre chose le jour d’après.
C’était pas bien grave au final, et je m’en rendais compte, j’étais juste déçu, mais je passais à autre chose. C’est une capacité que j’ai gardé jusqu’à aujourd’hui, je tourne vite la page, même si ça peut émotionnellement être violent sur le coup, bref, salut Vanessa, je t’aurai giflé au lieu de te rouler un patin, c’est le jeu.
La suite de l’année sera calme, entouré de mon crew les mercredis et les après midi.
On dosait très fort Pokémon à cette période.
Cartes, jeux de plateaux, Stadion sur la N64, Gameboy. Ça sera vraiment le jeu de cette époque.
Dans la cour ça restera avec mon Karim
Il s’était mis en tête de voler des jeux de Gameboy des plus petits pour les revendre et acheter des bonbons à la boutique d’en face
Un plan digne des plus grands prestidigitateurs du 93.
Moi j’étais pas très chaud, mais je me laisserai entrainer une fois, pour voir.
Ça va vite, il voit un petit « Tu me montres tes jeux ?? », il en prend 5, fait tourner dans ses mains en les passant en revue, et hop, y en a un qui glisse dans sa poche.
Très professionnel. Le petit ne s’en rend pas compte, on le félicite de sa collection et on repart comme on est venu.
J’ai honte, mais c’est drôle. Je regarde la cartouche, c’est un Pokémon Jaune en plus.
Karim est content. Moi, d’un coup j’imagine le gosse qui cherche désespérément son jeu, le retrouve pas, se met à pleurer en pensant à son Dracolosse lvl 73 qu’il ne reverra jamais.
« Nan timal. Faut pas faire ça. »
Je lui reprends la cartouche des mains, et d'un pas décidé je vais la rendre au gamin en disant l’avoir trouvé par terre.
Karim dira rien pour cette fois. A l’avenir il m’entrainera jamais plus dans ses plans pickpocket, j’ai pas le mental. Malgré ça on restera très bons potes toute l’année, ça n’a pas entaché nos relations.
Certains diront fragile, y a un peu de ça. Je pense que j’ai juste beaucoup trop d’empathie, je me mets très vite à la place de quelqu’un et ça m’oblige à me comporter « bien ». C’est un peu chiant en fait, et ça me jouera des tours à l’avenir, on y viendra.
(Si je continue à écrire HEIN
Gros événement marquant et important de ce milieu d’année sera le nouveau copain de ma mère.
Là, on est sur du lourd, littéralement. Yann. Un breton installé sur l’ile depuis le début des années 90, 90kg de graisse pour 1m76, nez crochu et un bon bide.
Concrètement, on est pas du tout sur du BG de compétition. Mais c’est un mec stable, qui dirige une bonne boite à ce moment-là, très très drôle, généreux et sincère.
Ça sera mon dernier beau-père en date, ils sont mariés et encore ensemble en 2018. J’irai pas jusqu’à dire que je le considère comme mon père, mais pas loin. A partir de ce jour il nous a élevé, assumé, et a toujours été un soutien. C’est mon image paternelle donc, une vraie, je lui dois beaucoup.
Avec son bon taf, ça a même permit à ma mère de lâcher les boulots de nuit, pour bosser de jour, quitte à gagner moins, mais lui permettant de passer plus de temps avec nous. Elle en était ravie, et rien que pour ça, j’étais très heureux de les voir ensemble.
Ah, dernier détail, Yann était fraichement divorcé, et avait … 3 fils. 3 ans, 5 ans et 7 ans.
Du jour au lendemain, on se retrouvait à 5 gamins tous les week-ends et les vacances. J’avais gagné 3 frères, et j’étais l’ainé. Le bordel à venir.
Bon après, on était raisonnable. Les 3 étaient un peu des excités, donc je jouais pas mal le rôle de catalyseur, mais ça nous a pas empêché de faire pas mal de conneries.
Ça sera ma dernière année au club de foot. J’ai encore monté d’un niveau.
Mais là, je suis avec des mecs qui ont tous une année de plus que mois. Et physiquement, la différence se fait vraiment sentir. La puberté chez les antillais qui arrive plus tôt, tout ça, je suis vite dépassé.
Je tiendrai 3 mois, et un jour, au plein milieu de l’entrainement, le coach se mettra à hurler mon nom.
« BON TRITURE TU SORS ET TU RETOURNE LA BAS »
La bas c’était le niveau d’en dessous, là où j’étais l’an passé. Il me rétrogradait comme ça, en plein milieu, vu que je pouvais pas suivre le rythme.
Je l’ai vraiment vécu comme une humiliation pour le coup, et j’ai rejoint mes nouveaux coéquipiers les larmes aux yeux.
Dans le fond, c’était logique, mais j’avais pas du tout aimé. Orgueil mal placé, un sale défaut ça, je demanderai à ma mère de pas me réinscrire l’année d’après.
Et voilà que l’année scolaire se termine. Je récupère mes bulletins, j’ai encore été premier.
J’aime bien l’école, je m’y ennuie pas, c’était cool la primaire. Le dernier jour je regarde cette immense cour bétonné où on a tellement joué au foot.
Je vois le préau, ou j’ai enchainé les compét’ de billes sans jamais m’imposer.
Derrière les marches, où j’ai mis des raclés aux Jojo’s.
Je vois ma salle de classe de CP, ou je suis arrivé y a déjà 5 ans, complétement perdu, avec cette institutrice énorme qui m’a d’abords terrorisé, avant de m’apprendre à lire si vite.
Quelque chose se termine ici, je le sens bien.
Mais bon, la fin de quelque chose, ça implique forcément le début d’autre chose, donc ça va, j’ai hâte d’y être à ce fameux collège.
J’aperçois mon prof des deux dernières années. Il était strict mais juste, je l’aimais bien.
« Au revoir monsieur, merci, maintenant je vais chez les grands ! »
« Salut Triture. Continue comme ça, je me fais pas de soucis pour toi ! »
Karim était juste à côté de moi à ce moment-là.
« Il est fou lui. Le collège c’est la zone, je le sais bien, un pas de travers et on te refait la face. Surtout avec ton corps de petit blanc là, t’es dans la merde mon pote. »
Ah l’batard.
Salut les kheys.
Je m'excuse très très sincèrement d'avoir disparu, j'ai eu des mois "compliqués", mais la c'est réglé.
Je reviens et j'ai bien envie de vous faire partager la suite de mes aventures (pas si passionnantes).
Le 26 septembre 2018 à 19:28:11 PepeElite a écrit :
Je suis blanc, né aux Antilles au début des années 90 ou j'y ai passé un bout de mon enfance. Autant te dire que ton histoire a une résonance kheyou. Continue comme ça + fav!Edit: j'avais pas vu que l'auteur était porté disparu.
Hahaha, ouais c'est une vraie expérience, et une bonne, content que tu te retrouves un peu. Merci.
Le 26 septembre 2018 à 20:23:17 Anacroniik-ban a écrit :
Khey, je trouve que tu a une super plume, tu as déjà écrit avant ?
En tout cas tu raconte merveilleusement bien la naïveté des gosses, les aprems a jouer dans l'insouciance ....J'espère que tu va continuer kheyou
C'est très sympa de ta part. Mais non, jamais écrit avant ça. Du moins, j'ai jamais écris "d'histoires". Mais je lis pas mal, ça vient peut être de là.
Bref, la suite demain, je vais produire quelques chapitres.
Encore merci à ceux qui lisent et qui attendent.
Les autres j'vous soulève.
Ayaaaa. Je sais clé fau que j'écrive la suite !
Du coup je vous sweet ça des que je peux au taf. Quand je serai pas trop sous l'eau quoi.
Désolé les kheys et merci pour la patience
Après je pourrai être deter et le faire sur tel. Je vais y réfléchir.
Le 26 août 2018 à 18:17:05 IndigoChildRick a écrit :
khey quand vous insistez pour devenir copains avec Sasukehttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.png c'est beau ce que t'écris khey
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.png
Ouais, ça a pas été simple de l'apprivoiser le petit Sasuke, mais on a vraiment bien fait d'insister, c'est un type génial.
Le 26 août 2018 à 19:40:34 RandomMaisDeter a écrit :
Putain Khey je viens de tout lire d'une traite, ton Risitas est fantastique. T'as une superbe plume, et une manière de narrer des choses -même banales- qui les rendent touchantes, émouvantes
C'est réellement une histoire qui peut profondément toucher n'importe qui, par ce qu'on a tous vécu des choses similaires. Le goûter, la cour de récré, les après-midis entre copains, les jeux débiles, l'innocence, la joie et l'émerveillement de tout...
Mais à travers ta narration, on voit cette innocence passée de notre point de vue, et on se remémore ces moments ou la vie était simple et belle, et auquel on oublie souvent de penserMerci pour ton Risitas, il m'a réellement mis les larmes aux yeux à certains moments, et je pense pas être le seul à qui c'est arrivé.
Continue comme ça, je m'installe
ça c'est un commentaire qui fait plaisir khey.
Ecoute, j'avais aucune prétention en écrivant tout ça, encore moins celle d'avoir une belle plume, mais vous êtes plusieurs à me dire que ça vous touche et vous replonge dans cette douceur qu'était notre enfance. Parce que oui, comme tu le dis, c'est vraiment des petites choses banals tout ça, qu'on a tous plus ou moins vécu.
Donc c'est bien, content du sentiment général de mélancolie qui s'est installé ici
Une suite peut être cet aprèm, demain sinon.
Salut tout l’monde.
En avant pour le chapitre suivant, je pense qu’il va clôturer la période primaire, un peu la fin de l’innocence en somme.
Chapitre 9 : « L’amour c’est pas ce que tu crois petit. »
Vous prendrez bien un peu de vapo’ pour commencer ? https://youtu.be/hQyzEyIf7P0?t=1m41s
Cet été la commençait bien en tout cas. Notre nouveau compagnon de galère, le grand Rom'
Il a bien grandit Kevin. 9 ans, et il fait presque la même taille que moi, ce qui a le don de passablement m’énerver d’ailleurs.
J’étais vraiment bien entouré.
Mais pas par assez de monde. On était trois, et c’était pas pratique pour notre nouvelle passion pour les cartes Pokémons. Donc on a commencé à tourner dans le quartier pour trouver un autre camarade.
Et on l’a trouvé d’ailleurs.
Cette chance encore une fois. En fait on avait remarqué que dans la grande villa d’en face, une maison qui faisait clairement « riche », il faut le dire, y avait un gosse, sans doute l’âge de Kevin, qui trainait, souvent seul d’ailleurs.
On a donc lancé une grosse mission « Nouvel ami ».
On s’est simplement pointé devant son grand portail, on a fait :
« Eh oh ! Tu t’appelles comment ? On devient copain ? »
Y a pas à dire, on ose vraiment tout quand on est gosse.
Je donnerai cher pour retrouver un peu de cette innocence.
En tout cas la première fois, ça a pas marché hein. Il a carrément pris un énorme bâton tombé récemment d’un des gros manguiers de son jardin pour nous dire de dégager de devant chez lui.
Encore un malade.
Mais on s’est pas débiné et on est revenu le lendemain, et le surlendemain.
A force ça a fonctionné. Sasuke (on va clairement l’appelé comme ça, il lui ressemblait et se comportait un peu de la sorte) nous regardait au début avec dédain.
Pour au final discuter des aprèm’ entier devant son portail. Intrigué il était.
On est encore revenu, on a parlé, sorti les Game boy, les cartes, il commençait à nous apprécier.
Au bout d’une semaine on squattait son grand jardin, et un mois plus tard on était tout le temps affalé dans son canapé à jouer à la N64.
C’était un mec un peu solitaire et renfermé
Voilà ce qui constituera le noyau dur de notre petite bande de copains « D’après l’école » pour de longues années. J’en étais un peu le « leader » par la force des choses. Quand on ne savait pas trop quoi faire, je tranchai et c’était bon. Et on en fera des choses : incendier des fourmilières, s’ouvrir le crâne avec des bâtons, faire du roller dans les descentes dangereuses du coin sans protections et autres joyeusetés. Mais on a encore le temps.
L’été se termine, c’est la rentrée. CM2, l’année prochaine on me parle de 6ème, de collège, ça me parait très très conceptuel et je ne comprends pas vraiment de quoi il en retourne.
Notre classe accueille deux nouveaux cette année, un mec qui arrive tout droit de métropole, du 93 il dira.
Il m’apprendra deux trois « trucs »
On ne va pas véhiculer de clichés hein.
Mais les tours pour faire disparaître des pièces de monnaies en une seconde, il les faisait à merveille.
Ça sera un vrai Khey solide qui m’aidera à voir la vie un peu moins naïvement en quelques sortes. Et je l’en remercie.
L’autre nouveau est une nouvelle… mais bordel c’est Vanessa.
Je l’avais presque oublié, elle est vraiment belle.
On apprendra que ça se passait mal avec son autre classe, bizarre, mais tant mieux pour nous.
Elle est assise pas loin de moi, je passerai mon temps à la regarder.
L’école commence, premières leçons, premières évaluations. Je rafle les meilleures notes sans vraiment faire d’effort. J’étais content mais je n’en tirai pas non plus une grande fierté. Peut-être pour ça que j’ai jamais été stigmatisé à cette époque comme étant l’intello’ de devant qui a toutes les bonnes réponses. Au contraire j’étais derrière avec les mecs drôles plutôt. Que j’hésitais pas à aider pendant les contrôles.
Deux mois ont déjà passés et je me suis rendu compte d’un truc. Vanessa est bien belle, mais elle est un peu « spéciale» en fait.
Quand elle parle, c’est toujours pour dire un truc inintéressant, ou pour inventer un mensonge que personne ne pourrait croire même en le voulant. Elle fait sa grande, et elle répond même à notre prof’.
Moi je m’en fiche un peu, le problème c’est aussi qu’elle embrouille tout le monde dans la classe.
Même mes bons potes, même Karim.
Mais ça elle aurait pas dû.
Un jour elle s’est retrouvé avec un énorme rat en plastique tout enfariné dans son casier. Ce démon, il était un niveau au-dessus.
Elle en avait pleuré une matinée entière.
J’étais très embêté par tout ça. La fille dont j’étais amoureux s’avérait ne pas être comme je l’espérais, et en plus personne ne l’appréciait. Mais en même temps qu’elle était belle.
Et vint bien sur le moment où j’ai dû faire un choix.
En revenant de pause, je retrouve une jolie lettre sur ma table.
« Triture, j’ai envie d’être ta copine, retrouve moi derrière l’école tout à l’heure, Vanessa. »
Je réfléchis vite. L’écriture est féminine, y a même deux petits cœurs.
Les chances que ça soit écrit par un gars pour me faire une farce sont très minces. Ok.
Elle veut me faire tourner en rond pour s’occuper ? Possible.
Ou alors elle craque vraiment sur moi ?
Mais elle n’a jamais rien montré. C’est fou cette histoire. J’ai rien fais et elle me tombe dans les bras ?
J’en parle à Karim, il s’y connait en fille il m’a dit.
« Laisse tombé c’est une tchoin.
Hein ? Mais il raconte quoi encore lui.
La journée s’écoule, j’ose pas la regarder une seule fois. Sonnerie de fin. Elle sort. J’ai les mains moites. Je fais quoi moi ? J’y vais ou pas ? Je la rejoins ? Merde c’est mon premier rencards et je réalise même pas, je sais pas ce que je veux. J’ai 10 ans je suis pas prêt hein.
Je décide finalement d’y aller. Je la rejoins derrière l’école, qu’elle est belle.
Au loin je vois Karim et 4/5 autres potes qui nous observent. Le con il a prévenu tout le monde.
« T’es venu ! Je suis contente, tu sais que ça fait longtemps que je suis amoureuse de toi.
Première nouvelle, moi j’avais rien vu hein.
« Ah-ah bon… Moi aussi un peu tu-tu sais
« Oui je m’en doutais.
Bon par contre maintenant qu’on est amoureux, faudra plus que tu parles à tes amis de la classe là, ils sont tous nuls, et les filles aussi.
C’est juste moi d’accords ?
Je me souviens avoir été très triste sur le coup. C’était dommage que ça se passe comme ça. On aurait pu être amoureux, se tenir la main et même se faire des bisous, mais non.
Au lieu de ça, je lui ai décoché une gifle. Rien de très fort, juste une petite tape sur la joue un peu sèche, en ajoutant un :
« T’es vraiment pas une fille gentille. »
Qu’on soit d’accords, j’étais pas fièr de taper une fille. Mais la déception avait été trop forte. Trois ans à la regarder un peu en cachette pour entendre ça.
Un truc c'était un peu brisé en moi, j'en rajoute un peu, mais ça m'avait vraiment secoué.
C’était pas la vision que j’avais d’elle, j’étais sacrément déçu. Le choix en lui-même n’avait pas d’importance. Mais pour moi, déjà, on devait pas demander ce genre de chose à son amoureux. Dommage.
Les potes qui regardaient au loin avait hurlé de rire en voyant la scène.
Pas Karim, il m’avait fixé et semblait comprendre ce que je ressentais.
Je suis rentré chez moi sans rien dire, et j’ai même pas joué à Pokémon ce soir-là, j’en avais pas envie du tout.
Le 23 août 2018 à 13:29:26 MadameDeCleves a écrit :
Dur pour Marcohttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.gif
Ouais. Horrible. Y a pas vraiment de mots.
Le 23 août 2018 à 15:13:35 IndigoChildRick a écrit :
khey ton risitas me fait chialerhttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.png
c'est des morceaux de vie si banals racontés avec tellement d'intégrité et d'innocence... t'as l'air d'être un si bon garshttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.png
on dirait que t'as voyagé dans le temps jusqu'à tes 11 ans pour nous raconter ça maintenant...https://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.png
quoi qu'il en soit je pose ma tente ici moihttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.png
Content que tu le ressentes comme ça en tout cas. C'est l'effet que je recherchais, narrer tout ça simplement et sans trop de floritures. Merci
La suite demain. Minimum 2 chapitres. Y a pas mal de choses sur mon année de CM2. Avec le retour d'une certaine demoiselle sur le devant de la scène
Chapitre 8 : Salut mon pote !
Voilà, après 4 années d’une amitié sans faille, sincère, comme seuls savent le faire les enfants, ce phasme de Marco se barrait.
J’étais triste, des copains j’en avais d’autre, mais lui, c’est pas pareil. Mais bon, il allait retrouver un peu de sa vie d’avant, revoir son père qui lui manquait tant et il serait pas loin de sa famille italienne. C’était bien pour lui.
Je me souviens que ça m’avait pas mal fait réfléchir. Si demain ma mère m’annonçait qu’on rentrait en métropole, ça ne m’aurait pas plu du tout. J’étais bien sur cette ile. J’en avais pas vraiment conscience, mais pour moi je devais être là et pas ailleurs. Mon daron me manquait pas plus que ça, je savais que plus ma mère se trouvait loin de lui, mieux elle se portait, et c’est tout ce qui m’importait. J’étais chez moi, et partir vivre ailleurs, c’était non.
[Je viens seulement de trouver les Risitas « Antilles », merci au Khey qui a fait ça.
Jour du départ, Marco et moi on tombe dans les bras l’un de l’autre, aucun des deux va pleurer, on est des grands et des garçons quand même. On se dit qu’on s’appellera souvent et qu’on s’écrira des lettres, oui bien sûr.
Il monte dans la voiture, et s’en va. Mon petit frère lâchera une larme.
Moi aussi je pleurerai un peu, mais le soir dans mon lit, quand on me verra pas.
Les vacances sont là mais ça me parait bien fade. Heureusement Kevin a eu une game boy avec Pokémon bleue pour son anniversaire, donc on y joue toute la journée pour s’occuper.
C’est vraiment une tuerie ce truc !
Et Dracaufeu il a la classe !
Et puis y a les cartes Pokémons aussi. Je comprends vite que ça va me plaire ce truc, et que ça pourra être le buzz de la rentrée. Alors sans plus attendre j’investis un peu d’argent de poche dedans.
J’en avais pas d’argent de poche en fait, c’était seulement des petites économies de Noel ou d’anniversaire. Et surtout venant de la revente de nos vieux jouets. Le brocante game était déjà un peu en moi.
Malgré ça, les après-midi me paraissaient un peu longues.
Un jour en rentrant chez nous, j’ai vu un gars assis sur les marches de l’appartement d’en face. En train de… jouer seul avec ses cartes Pokémons.
Il m’a fait un peu de peine sur le coup, seul comme ça pour jouer. Moi au moins j’avais toujours Kevin avec moi, il était pratique pour ça.
Je le dévisage un peu. Il est grand, avec des lunettes énormes, sans doute métisse vu son grain de peau, et un peu grassouillet.
Franchement un beau célestin en devenir, avec qui t’as pas forcément envie de devenir ami.
« Hé salut ! T’as pas des cartes Pokémons ? »
Oh bordel, il m’avait vu en fait.
Je le regarde, on se toise. Vous savez cette sensation qu’on a quand on sait que quelqu’un va être important dans notre vie ? J’en ai déjà parlé. Bah autant vous dire que je l’avais pas ressentie là.
Je lâche un « Je reviens », de mon air le plus mystérieux possible.
10 minutes plus tard je débarquais avec toutes mes cartes, pour lui montrer qui était le meilleur dresseur du quartier.
On se présente. Lui c’est Romuald (Rom’), il a une grande sœur mais c’est pas son délire les cartes et tout ça. Ils viennent d’emménager dans le coin et il veut se faire des amis. Je me rends vite compte que derrière ses airs impressionnants, c’est une crème, un mec vraiment gentil.
Il prendra une branlée en duel (oui, car on faisait partie des gens qui savions jouer avec les cartes Pokémons).
Et ça forgera notre début d’amitié. Aujourd’hui en 2018, je le compte encore parmi mes amis les plus proches.
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Je vais stopper là pour ce chapitre pour finir sur quelques mots concernant Marco.
Marco, je le reverrai 12 ans plus tard, le temps d’un resto’ tous les deux.
On avait commencé à garder un peu le contact, mais la vie lui a pas fait de cadeau.
1 an seulement après leur départ, son père qu’il était si heureux de retrouver sera retrouvé décédé d’un arrêt cardiaque dans son lit.
Et 2 ans après le départ, sa mère partira sur un cancer du sein foudroyant, sans lui laisser la moindre chance.
13 ans et orphelin, c’est à ce moment-là que j’ai perdu le contact, lui qui était pas un élève très brillant et plutôt agité, il a tout lâché. J’ai pas les détails, mais heureusement ses grands parents se sont occupés un peu de lui.
Je le retrouverai en 2010 sur Facebook, on discute de temps en temps, il mène sa vie dans le sud de la France, et une fois par an on mange ensemble quand il monte à la capitale. Bien plus calme, et le visage plus grave, il en a vu des choses. On est plus les meilleurs copains du monde, mais on est ravi de se revoir à chaque fois, comme des fantômes d’un passé joyeux qui parait tellement loin.
Et moi je garderai toujours en tête ce petit gars qui hurlait en arrivant à son premier jour d’école et qui me regardait toujours avec un sourire débile quand une idée de génie lui arrivait en tête.
Merci Marco.
Prenez soin de vous les Kheys.
Paix.
Le 22 août 2018 à 16:44:17 Menyy2 a écrit :
Bon risitas khey
Sweet or swathttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/30/4/1501186458-risitalarmebestreup.gif
Le 22 août 2018 à 17:11:08 IndigoChildRick a écrit :
de la frappe ton risitas kheyhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/05/1485800183-2588741.png
j'adore comme t'écris et comme t'analyses les situations sans chichihttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/05/1485800183-2588741.png
Merci, ça me fait plaisir.
La suite demain, abonnez vous ! (non)
Le 22 août 2018 à 14:10:12 Bold_Eagle a écrit :
Les jojo's masterclass, on avait aussi des tas de pogs avec toujours un ahuri comme Marco pour taper dedanshttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/19/1494670165-nouvellefrance3.png
Ah les pogs ouais. On a moins eu le phénomène, tant mieux, ça m'a économisé de la thune
Le 22 août 2018 à 14:14:13 MadameDeCleves a écrit :
Marco et le cimetière
Marco et les Jojo
J'avais le même abruti dans ma classe en primaire, mon meilleur pote de l'époque
Les mecs comme ça c'est de l'or franchement, fatiguant sur la longueur, mais y a des fulgurances parfois, c'est extraordinaire.
La suite ce soir peut être, si je rentre pas trop dead de ma petite soirée. On sort en semaine et
Merci d'avoir lu en tout cas
Tiens, message supprimé
Salut les clés. Je serai moins productif aujourd’hui, pas mal de taf, mais je vous fait celui là + peut être un en fin d’aprèm.
Chapitre 7 : Jojo’s aventure pas si bizarre.
Donc cette demoiselle, vous l’aurez compris, ça sera mon petit crush de primaire. Elle se nommera Vanessa.
Une belle métisse aux yeux verts, peau très claire, tout sourire. Un visage en cœur et une peau parfaite. Typique.
Elle était pas dans ma classe, donc bien sur je lui adressais pas vraiment la parole. Juste quelques « Bonjou-r Va-va-nessa »
Par contre ce phasme de Marco passait son temps à aller lui parler à la récré. A la chercher, à la poursuivre dans toute la cour en criant.
Cet idiot, il était vraiment possédé.
Elle pouvait pas le supporter du coup, tant mieux pour moi, ça faisait un adversaire potentiel en moins.
M’enfin, j’étais pas le seul à en être amoureux. Alors dans le fond, je renonce un peu et je m’en moque, les filles c’est nul.
En parlant de Marco, il me faisait un peu la tête ces temps-ci. Au club de foot j’étais monté de niveau, tandis que lui était resté au même pour cette année.
J’étais pas vraiment meilleur, mais encore une fois j’écoutais bien les consignes et j’appliquais. Tandis que lui n’en faisait qu’à sa tête et rendait les entraineurs fous.
Il m’en voulait un peu. Mais pas tant que ça, les gamins ça pardonne vite, et ça oubli.
L’année passe, photo de classe, click click :
A l’école je suis toujours premier, c’est plutôt facile. Je ramène que des 18/19/20 à la maison, ma mère est contente. Elle a jamais été bonne élève donc elle est vraiment fière de nos résultats, elle se dit qu’elle est pas en train de rater l’éducation de ses gosses au moins.
Sauf quand on fait du dessin et que je ramène encore des trucs immondes avec à peine la moyenne.
A la maison on a re-déménagé, après 1 an à vivre avec Tony, ma mère l’a jeté sans vergogne.
Faut dire qu’il était sympa mais un peu nerveux le garçon. Un dimanche matin, ma mère lui a demandé 2 fois ce qu’on faisait de la journée, ça l’a tellement énervé qu’il a retourné la table du petit déj’ en hurlant.
Moi je l’aimais bien, on jouait à Tekken ensemble. Au début il me battait, et au bout de 2 mois il prenait que des branlées.
Mais bon, il restait bon joueur. « Bien joué Triture, t’es fort. »
Maintenant on habite à nouveau pas loin de chez Marco
Forcément ça a beaucoup inspiré l’autre fou.
Voilà qu’en début de soirée on s’introduit dans le cimetière tous les trois. Au programme : cache-cache géant.
Le bordel.
Les cimetières là-bas sont très bien entretenus, et chaque tombe ressemble à une petite maison, souvent en mosaïque noire et blanche. Je vous invite à rechercher un peu sur le INTERNET à quoi ça ressemble.
Voilà qu’on joue pendant une heure, ça court, ça hurle, ça rigole. Un moment je me stop, je suis sur le toit d’un grand caveau, je m’assoie sur le rebord et je regarde le soleil qui se couche.
J’ai ressenti pour la première fois un étrange sentiment de plénitude. Celui qui vous prends au ventre et qui vous fait dire : « Oui, là, je suis bien ». J’étais heureux, calme, apaisé.
Faut bien sur faire abstraction du fait qu’on profanait légèrement un cimetière, mais bon.
L’année scolaire se poursuit. Je vois toujours Vanessa de loin sans oser l’approcher, sa beauté m’illumine beaucoup trop.
On est en l’an 2000 au fait, tout le monde est content, moi je ne vois pas trop de différences.
Une nouvelle mode a pris le pas dans la cour : « les Jojo’s ».
Je ne parle pas du manga avec des poses et des costumes étranges, mais de petits personnages en plastiques, que tu envoies contre un mur pour t’en approcher le plus. C’est le principe des osselets repris et marketé à mort. Dites-moi pas que j’étais le seul à jouer à ça hein.
Ce coup-ci c’est ma chance, je claque la moitié dans mon argent de poche dedans et je m’impose rapidement comme un des leaders de l’école. Tout le monde veut m’affronter à la pause, j’en gagne même des collectors en duel.
Je suis ravi, pour une fois que je suis bon sur un truc, j’en rêve même la nuit.
Un jour un gars d’un an de plus veut m’affronter. Je le connais un peu, il est sympa, mais plutôt fort. Derrière ses petites lunettes il me fixe un moment.
« Alors, t’as peur ? »
Bordel on me parle pas comme ça.
J’accepte et on se lance dans le match le plus risqué de ma courte carrière de joueur semi pro : Nos 10 plus beaux/rares utilisés, celui qui perds les perds tous.
Ça commence, je suis confiant, mes 5 premiers lancer sont bons. Mais il se débrouille bien. Au 8 ème tour c’est un des miens qui est le plus proche, je suis bien.
Il lance. Bim, il se replace mieux que moi, je suis très très mal.
Toute un petit groupe s’est amassé autour de nous, retenant leur souffle ou lâchant des commentaires à chaque fois. Ça m’aide pas vraiment à me concentrer.
En sueur, je fais mon 9ème, complétement raté.
Je suis mal, j’ai envie de pleurer, je vais perdre mes précieux accumulés jusque-là. J’ai pas l’habitude de perdre, ça me fait peur.
Dernière chance, je respire. Lance…
Je repasse devant !
Mon adversaire me regarde avec un sourire en coin…
Comment il fait pour être si confiant après ça le fdp. Je gagne là !
Il lance en douceur, léger rebond bien maitrisé,
le temps ce le sien arrive pile à côté du mien.
Egalité ?
Faut se lever pour vérifier, mais je le sens mal, de là ou je suis j’ai quand même l’impression qu’il est un tout petit peu devant.
Je suis fini, mon adversaire se lève pour aller vérifier. Quand soudain, venant de notre droite, on entends un hurlement :
« Trituuuuuuuuuuuure, je t’ai déjà dit que c’était nul ce jeuuuuuuuu ! »
« Mais que… »
Marco qui débarque en courant et qui lâche un énorme coup de pied dans nos trucs étalés sur le sol.
Il hurle de joie et repart en courant.
Mais qu’il est taré.
Mon héros, merci à lui. Encore aujourd’hui je rigole quand je repense à cette scène qui n’avait aucun sens.
J’en profite alors pour rattraper mes 10 Jojo’s.
« C’est dommage, match nul du coup, à cause de lui on sait pas qui a gagné aller salut ! »
Dans le fond, je savais très bien que j’avais perdu. Et lui aussi. Mais on ne pouvait rien prouver, malgré les témoins. Je m’en tirai bien, la peur de ma vie.
Mais sans le savoir, je venais de me faire un véritable ennemi, qui réapparaitra quelques années plus tard.
Marco était vraiment mon meilleur pote en tout cas, pour la vie. Même quand il le savait pas, il me sauvait.
J’étais vraiment content de l’avoir.
Un mois plus tard, Marco arrive chez moi en courant, très excité apparemment :
« Tu sais quoi ? On rentre vivre en France dans le sud avec maman ! Je vais revoir mon père !! »
« Oh… super ! Mais on se verra plus… »
« Oh merde… c’est vrai t’as raison… j’veux plus partir »
Le con, il avait même pas percuté ça.
Content de ton retour au fait khey, ça fait plaisir de te relire
Pour le khey qui a kiffé PP, je sais pas comment t'as fait, moi cette ville m'a rendu fou.
J'ai vraiment préféré Kampot et son atmosphère peaceful.
Le 21 août 2018 à 23:54:48 MadameDeCleves a écrit :
Uppenthttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/19/1494670165-nouvellefrance3.png Un nom pour ta future amoureuse ?
On va l’appeler Vanessa, c'est plutôt pas mal dans l'esprit
Le 21 août 2018 à 22:20:11 Lomocotive a écrit :
Risitas de qualité, j'attends la sweet khey !https://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506463228-risibg.png
Oh, j'avais pas vu, merci clé. Voilà un petit chapitre tout frais.
La suite demain sans doute, le rythme calme de ma petite vie va s’accélérer un peu, avec des nouveaux personnages haut en couleurs
Chapitre 6 : L’été 98, le sport, la cour et moi.
L’été est là ! Quoique, la bas, à part faire plus chaud et risquer de se prendre un ouragan sur la tête, tu vois pas de différence.
Ma mère n’ayant pas de congés, on finit en centre aéré pour le mois de Juillet. Et voit la gueule du centre aéré. 8 gamins tout le mois pour 2 mono qui s’emmerdent.
Et le pire c’est qu’ils font ça dans les salles de classe de mon école. Super les vacances, j’aurai été mieux à jouer à Medievil comme j’avais essayé d’en convaincre ma mère.
Je fais avec, au final c’est sympa, et ça parle foot, donc je me ramène avec mon album Panini absolument pas complet, mais au moins je me sens FOOTEUX
Kevin aussi a le sien, mais vu que je lui ai pris la moitié de ses cartes, il ressemble encore moins à rien que le mien.
Le pauvre.
Après la demi-finale contre la Croatie, je peux vous dire que c’était l’effervescence sur l’ile. Thuram qui met un doublé, un enfant du pays.
Et puis le Brésil. Je pense que la moitié des gens était pour le Brésil, va savoir pourquoi, on se sentait LATINO par ici.
Mais bon, vous connaissez le résultat, un pays qui s’enflamme, moi je comprends qu’on est fort, et que ce mec là
C’est décidé, à la rentrée, on s’inscrit au foot avec le frangin. On faisait du judo à l’époque mais tant pis, on abandonne. Marco en fait déjà depuis 1 an en club et me tannait pour le rejoindre d’ailleurs. Il est temps de montrer le fruit de notre entrainement aux autres.
Je me rends compte que ça parle pas mal foot dans ce Risitas. Vous inquiétez pas, ça va se tasser, je suis pas un jeune espoir du football français hein
C’est juste que c’est une activité régulière à cette époque, quand t’as des grands espaces verts à disposition, c’est presque naturel. Mais mon côté célestin geek me rattrapera plus tard.
Aout, retour à Paris après 2 ans. Pour moi ça implique de revoir la famille, revoir mon père. Pas grand-chose à raconter en fait. C’était très bizarre de le revoir. A la fois j’étais content, et à la fois j’avais l’impression de voir un inconnu.
J’étais intimidé je pense, comme si j’avais quelqu’un que je ne connaissais pas en face de moi. Mais je pense que j’ai passé de bons moments quand même, vu que je chialais à l’aéroport en partant.
Retour, rentrée, club le mercredi après-midi. Je suis plus dans la même classe que mon compère.
Pas grave, je suis tout le temps chez lui. Dans la cour on se croise moins, il fait toujours du foot au fond de la cour. Moi aussi, mais parfois j’en ai marre, à force d’en faire tout le temps, ça devient lassant. Alors je m’intéresse aux autres activités du coin… élastique pour les filles, et ça parle pas mal de « billes » pour les gars.
Je me renseigne. Aaaah. Mais j’en ai quelques-unes ! Et comment on joue ?
On m’apprend à jouer avec ces fameuses billes, des années que j’en ai sans savoir m’en servir.
J’en amène 5 pour apprendre, je les perds toutes à la loyale.
Apprentissage douloureux, on ne plaisantait pas sur les règles dans notre cour. A force de me faire plumer je commence à prendre la main. J’étais pas particulièrement bon, et j’avais aucune billes « rares ». Uniquement des yeux de chats dégueulasses que tout le monde avait.
Du coup je n’ai jamais percé dans le « Bille Game » de la cour de récré. Mais je me suis bien amusé, et j’ai gagné un peu en skill de trade. J’étais pas mauvais là-dessus au moins.
Rien de plus à signaler sur cette année-là. Ah oui ! Je suis pas revenu dessus mais ma carrière de mannequin était définitivement terminée.
Ma mère n’avait plus le temps elle continuait à trimer pour s’en sortir. Et de toute façon, j’avais pas le profil idéal pour les pubs de l’ile.
J’en avais honnêtement rien à carrer, et je pense même que j’avais oublié que cette partie de mon enfance à ce moment-là, mais je précise pour toi lecteur.
A côté de ça, je me butais sur un nouveau style de jeu que j’avais découvert : les RPGs.
J’ai oublié d’en parler mais depuis que j’avais appris à lire, j’étais pris de passion pour ça. Je lisais des tonnes de bouquins enfants ou ado’, des BDs, et tout le toin toin habituel. Plus que lire, j’aimais les histoires, une belle histoire qui te plonge dans un monde loin, bien loin.
Bref, du coup, avec les RPG de la PlayStation, j’étais transporté.
C’était fou cette console, tout ce qu’on pouvait mettre dessus. Des heures et des heures de jeu, des cinématiques, des systèmes de combats, bourrin, stratégiques, bla bla bla. J’avais trouvé mon délire.
Bon, par contre je vous arrête tout de suite, j’ai jamais touché à un FF.
Ouais, le mec parle de RPG play1 et n’a jamais touché à FF.
Aucun sens (putain les stickers Kemar c’est royal quand même). Mais je vais vous expliquer.
En Guadeloupe, fin 98 par-là, on a pas les mêmes « promotions » et moyen d’accès pour les jeux. Pas de pubs à la télé’, pas d’émissions de jv, peu de personnes qui ont des consoles, donc pas trop de bouche à oreille, et les magazines JV ou jeunesse, on les a pas tous, et ils coutent deux fois plus cher qu’en métropole, donc au final, très peu de gamins y ont accès. (Bon, les 2000 on est dans un temps lointain, donc pas vraiment d’accès internet, surtout la bas)
Du coup, pour choisir un jeu, tu vas à la boutique, tu regardes les jaquettes, et tu prends celle qui a l’air la plus déter. Et donc vous voyez le problème, les jaquettes FF vendent pas du rêve pour un gosse de 8 ans. Et c’est comme ça que j’ai loupé ce monument du jeux-vidéo.
Pas de regrets, je me suis bien buté sur des licences moins connues comme BoF, Guardian’s Cruisade, Azure Dream, et pleins d’autres que j’oublie.
C’était la petite parenthèse vidéo ludique pour votre plaisir, on est comme même sur JV COM HEIN
Ça sera tout d’intéressant pour cette année de CE2. Ah oui j’oubliais un détail. Y avait une nouvelle, une belle métisse à la peau très claire. Toute l’école en était amoureux, moi aussi du coup, et Marco aussi. Et ce que ça va nous intéresser pour la suite ? Peut-être bien. Peut-être pas.
Le 21 août 2018 à 20:10:29 MadameDeCleves a écrit :
Toujours excellent kheyou
Sweet
Merci, ça fait plaisir
Y en aura un dernier pour ce soir je pense.
Petit chapitre à la relecture. Mais les vies et morts de consoles, c'est important
Chapitre 5 : Une erreur de débutant.
Me voilà en train de rentrer de chez Marco le souffle un peu court. Cette PlayStation c’était quelque chose.
On avait joué au fameux Fifa 98 et à Crash bandicoot, et j’en avais pris plein les yeux. Ma petite Super Nintendo me paraissait bien fade d’un coup.
Faut dire que je la voyais plus beaucoup. Etant donné que j’y passais trop de temps, j’étais maintenant cantonné à y jouer uniquement le dimanche et les vacances. L’enfer.
Mais de toute façon, j’avais déjà finit tous mes jeux 300 fois. Donc bon.
En arrivant chez ma grand-mère, chez qui nous squattions allégrement depuis un an et demi, ma mère m’accueil avec une grande nouvelle :
« Triture, on déménage ! »
« Encore ? On retourne à Paris ? »
« Non, mais on va emménager avec Tony dans une grande maison, t’inquiète pas, tu ne changeras pas d’école cette fois. »
Ah oui, Tony. Le copain de ma mère de l’époque. Elle a toujours été bien sur les beaux pères, toujours à nous les introduire comme « Son amoureux » et jamais comme notre nouveau père. Du coup on le vivait bien. Le Tony était un gars cool, il aurait plu à la majorité du forum.
27 ans, BG, petit bouc, go muscu’, je le verrai plusieurs fois s’entrainer à la boxe, il était sculpté de ouf’, très drôle, charismatique, un emploi stable de commercial, un vrai 9/10 solide, qui avait réussi à pécho ma mère 33 ans à l’époque. Franchement validaient.
Elle se mettait bien la gourgandine.
« Par contre tu seras plus voisin avec Marco… Mais deux jours par semaine sa maman vous gardera la fin d’après-midi d’accords ? »
« D’accords maman… Mais je veux une playstation. »
Décidément, je perdais pas le nord.
« Une quoi ? »
« C’est une console géniale ! Ça serait une bonne idée d’en avoir une à la maison ! »
Tony ce khey de qualité qui m’appuyait.
« Mais t’as déjà une Nintendo… Bon ok, tu vends la Nintendo et je t’aide à t’acheter la nouvelle ! »
Bordel. Mais quelle erreur.
Bien sûr je saute sur l’occasion, et un mois plus tard me voilà sur un marché aux puces à revendre ma Nintendo et ses 15 jeux
Je me souviens plus des conditions, mais ça s’est surement passé comme ça :
« Bonjouuuuuuuuuur »
« Bonjour monsieur »
« Alooooors, vous vendez çaaaaa ? »
« Mais ce n’est pas en très bon état petit ! »
« Faut bien s’occuper de ses jeux heiiiiiin !
« Mais… y a même Zelda et sa boite… »
« Ouiiii bah c’est pas une raison !!
En vrai j’étais fou de joie. Maintenant je suis un peu dégouté. Ne jamais revendre une console les Kheys.
Qu’importe, maintenant j’ai une PlayStation ! Et je peux même acheter Tekken 3, la folie. Le déménagement se passe bien, et tout reprends un cours normal.
Arrive l’été 98, avec un léger évènement pendant le mois de Juillet.