Jamounet
2021-08-30 11:30:36
Ton topic m'a énormément touché. Il y a pourtant des centaines de sujets par jour sur cette maladie, mais c'est, très honnêtement, la première fois où je retrouve autant de similitudes avec mon parcours de vie. Au point où j'ai eu les yeux mouillés en te lisant je l'admets.
Je pense comme toi être damné. Malgré tous mes efforts pour améliorer ma situation (amélioration physique et vestimentaire, sports, amis, copine, bon travail, sorties, vacances, etc..) j'ai toujours ce sentiment d'avoir un poison de malheur qui coule dans mes veines. Comme s'il y avait des plaies qui ne cicatrisaient jamais, des traces psychologiques qui restaient indélébiles.
Car comme toi une partie de ma souffrance est née dans l'enfance, et provient de ma famille, de mon entourage. C'est terrible, ce sont les fondations de tout être humain. Aussi haute soit la tour que tu construis, si elle se situe sur un sol malléable, elle sera bancale. Peu importe ce que tu deviens, avec un passé traumatique et une génétique propice (obsessionnel, donc difficulté à passer outre dans mon cas), tu souffriras.
Car comme toi on m'a déjà dit que j'étais trop intelligent, trop instruit pour être heureux. Comme toi, j'aurais aimé croire en une religion, mais je n'y arrive pas.
J'étouffe sous le poids de ces années de solitude, mon cœur saigne, et chaque jour est un combat permanent pour ne pas se laisser envahir par la grisaille de mon esprit, par mes nombreux souvenirs traumatiques. Je me drogue de temps en temps, mais heureusement pour moi, je trouve cela trop peu efficace, l'anesthésie n'étant que fugace, l'échappatoire n'étant que transitoire. Le suicide n'est pas une option également, je me suis construit un cercle social, il y a des gens pour qui je compte beaucoup.
Alors à défaut de réussir à soigner ma peine, je simule constamment. Car de toutes façons, à moins de vivre la même chose, ou d'être en face d'un professionnel de ce type de trouble, c'est impossible d'être réellement compris par son entourage. Et de plus, les personnes dépressives et négatives font plutôt fuir, (à raison) comme si l'être humain avait peur d'être contaminé.
Je pense ainsi qu'il est encore pire de se sentir seul au milieu de la foule, qu'être réellement seul (pour avoir connu les deux).
Alors, à défaut de réussir à me rendre heureux, je compte dédier ma vie à rendre heureux et protéger les autres, principalement les enfants et les animaux. Ces petits êtres innocents apporteront probablement le sens qui manque à vie, et me feront tenir jusqu'à ma mort. Même si, intérieurement, je me sens déjà mort.
Bon courage à toi, je te souhaite d'apercevoir la lumière dans l'obscurité de ta vie.