Le 21 août 2018 à 20:10:29 MadameDeCleves a écrit :
Toujours excellent kheyou
Sweet
Merci, ça fait plaisir
Y en aura un dernier pour ce soir je pense.
Risitas de qualité, j'attends la sweet khey !
Chapitre 6 : L’été 98, le sport, la cour et moi.
L’été est là ! Quoique, la bas, à part faire plus chaud et risquer de se prendre un ouragan sur la tête, tu vois pas de différence.
Ma mère n’ayant pas de congés, on finit en centre aéré pour le mois de Juillet. Et voit la gueule du centre aéré. 8 gamins tout le mois pour 2 mono qui s’emmerdent.
Et le pire c’est qu’ils font ça dans les salles de classe de mon école. Super les vacances, j’aurai été mieux à jouer à Medievil comme j’avais essayé d’en convaincre ma mère.
Je fais avec, au final c’est sympa, et ça parle foot, donc je me ramène avec mon album Panini absolument pas complet, mais au moins je me sens FOOTEUX
Kevin aussi a le sien, mais vu que je lui ai pris la moitié de ses cartes, il ressemble encore moins à rien que le mien.
Le pauvre.
Après la demi-finale contre la Croatie, je peux vous dire que c’était l’effervescence sur l’ile. Thuram qui met un doublé, un enfant du pays.
Et puis le Brésil. Je pense que la moitié des gens était pour le Brésil, va savoir pourquoi, on se sentait LATINO par ici.
Mais bon, vous connaissez le résultat, un pays qui s’enflamme, moi je comprends qu’on est fort, et que ce mec là
C’est décidé, à la rentrée, on s’inscrit au foot avec le frangin. On faisait du judo à l’époque mais tant pis, on abandonne. Marco en fait déjà depuis 1 an en club et me tannait pour le rejoindre d’ailleurs. Il est temps de montrer le fruit de notre entrainement aux autres.
Je me rends compte que ça parle pas mal foot dans ce Risitas. Vous inquiétez pas, ça va se tasser, je suis pas un jeune espoir du football français hein
C’est juste que c’est une activité régulière à cette époque, quand t’as des grands espaces verts à disposition, c’est presque naturel. Mais mon côté célestin geek me rattrapera plus tard.
Aout, retour à Paris après 2 ans. Pour moi ça implique de revoir la famille, revoir mon père. Pas grand-chose à raconter en fait. C’était très bizarre de le revoir. A la fois j’étais content, et à la fois j’avais l’impression de voir un inconnu.
J’étais intimidé je pense, comme si j’avais quelqu’un que je ne connaissais pas en face de moi. Mais je pense que j’ai passé de bons moments quand même, vu que je chialais à l’aéroport en partant.
Retour, rentrée, club le mercredi après-midi. Je suis plus dans la même classe que mon compère.
Pas grave, je suis tout le temps chez lui. Dans la cour on se croise moins, il fait toujours du foot au fond de la cour. Moi aussi, mais parfois j’en ai marre, à force d’en faire tout le temps, ça devient lassant. Alors je m’intéresse aux autres activités du coin… élastique pour les filles, et ça parle pas mal de « billes » pour les gars.
Je me renseigne. Aaaah. Mais j’en ai quelques-unes ! Et comment on joue ?
On m’apprend à jouer avec ces fameuses billes, des années que j’en ai sans savoir m’en servir.
J’en amène 5 pour apprendre, je les perds toutes à la loyale.
Apprentissage douloureux, on ne plaisantait pas sur les règles dans notre cour. A force de me faire plumer je commence à prendre la main. J’étais pas particulièrement bon, et j’avais aucune billes « rares ». Uniquement des yeux de chats dégueulasses que tout le monde avait.
Du coup je n’ai jamais percé dans le « Bille Game » de la cour de récré. Mais je me suis bien amusé, et j’ai gagné un peu en skill de trade. J’étais pas mauvais là-dessus au moins.
Rien de plus à signaler sur cette année-là. Ah oui ! Je suis pas revenu dessus mais ma carrière de mannequin était définitivement terminée.
Ma mère n’avait plus le temps elle continuait à trimer pour s’en sortir. Et de toute façon, j’avais pas le profil idéal pour les pubs de l’ile.
J’en avais honnêtement rien à carrer, et je pense même que j’avais oublié que cette partie de mon enfance à ce moment-là, mais je précise pour toi lecteur.
A côté de ça, je me butais sur un nouveau style de jeu que j’avais découvert : les RPGs.
J’ai oublié d’en parler mais depuis que j’avais appris à lire, j’étais pris de passion pour ça. Je lisais des tonnes de bouquins enfants ou ado’, des BDs, et tout le toin toin habituel. Plus que lire, j’aimais les histoires, une belle histoire qui te plonge dans un monde loin, bien loin.
Bref, du coup, avec les RPG de la PlayStation, j’étais transporté.
C’était fou cette console, tout ce qu’on pouvait mettre dessus. Des heures et des heures de jeu, des cinématiques, des systèmes de combats, bourrin, stratégiques, bla bla bla. J’avais trouvé mon délire.
Bon, par contre je vous arrête tout de suite, j’ai jamais touché à un FF.
Ouais, le mec parle de RPG play1 et n’a jamais touché à FF.
Aucun sens (putain les stickers Kemar c’est royal quand même). Mais je vais vous expliquer.
En Guadeloupe, fin 98 par-là, on a pas les mêmes « promotions » et moyen d’accès pour les jeux. Pas de pubs à la télé’, pas d’émissions de jv, peu de personnes qui ont des consoles, donc pas trop de bouche à oreille, et les magazines JV ou jeunesse, on les a pas tous, et ils coutent deux fois plus cher qu’en métropole, donc au final, très peu de gamins y ont accès. (Bon, les 2000 on est dans un temps lointain, donc pas vraiment d’accès internet, surtout la bas)
Du coup, pour choisir un jeu, tu vas à la boutique, tu regardes les jaquettes, et tu prends celle qui a l’air la plus déter. Et donc vous voyez le problème, les jaquettes FF vendent pas du rêve pour un gosse de 8 ans. Et c’est comme ça que j’ai loupé ce monument du jeux-vidéo.
Pas de regrets, je me suis bien buté sur des licences moins connues comme BoF, Guardian’s Cruisade, Azure Dream, et pleins d’autres que j’oublie.
C’était la petite parenthèse vidéo ludique pour votre plaisir, on est comme même sur JV COM HEIN
Ça sera tout d’intéressant pour cette année de CE2. Ah oui j’oubliais un détail. Y avait une nouvelle, une belle métisse à la peau très claire. Toute l’école en était amoureux, moi aussi du coup, et Marco aussi. Et ce que ça va nous intéresser pour la suite ? Peut-être bien. Peut-être pas.
Le 21 août 2018 à 22:20:11 Lomocotive a écrit :
Risitas de qualité, j'attends la sweet khey !https://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506463228-risibg.png
Oh, j'avais pas vu, merci clé. Voilà un petit chapitre tout frais.
La suite demain sans doute, le rythme calme de ma petite vie va s’accélérer un peu, avec des nouveaux personnages haut en couleurs
Uppent
Un nom pour ta future amoureuse ?
Le 21 août 2018 à 23:54:48 MadameDeCleves a écrit :
Uppenthttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/19/1494670165-nouvellefrance3.png Un nom pour ta future amoureuse ?
On va l’appeler Vanessa, c'est plutôt pas mal dans l'esprit
Tiens, message supprimé
Salut les clés. Je serai moins productif aujourd’hui, pas mal de taf, mais je vous fait celui là + peut être un en fin d’aprèm.
Chapitre 7 : Jojo’s aventure pas si bizarre.
Donc cette demoiselle, vous l’aurez compris, ça sera mon petit crush de primaire. Elle se nommera Vanessa.
Une belle métisse aux yeux verts, peau très claire, tout sourire. Un visage en cœur et une peau parfaite. Typique.
Elle était pas dans ma classe, donc bien sur je lui adressais pas vraiment la parole. Juste quelques « Bonjou-r Va-va-nessa »
Par contre ce phasme de Marco passait son temps à aller lui parler à la récré. A la chercher, à la poursuivre dans toute la cour en criant.
Cet idiot, il était vraiment possédé.
Elle pouvait pas le supporter du coup, tant mieux pour moi, ça faisait un adversaire potentiel en moins.
M’enfin, j’étais pas le seul à en être amoureux. Alors dans le fond, je renonce un peu et je m’en moque, les filles c’est nul.
En parlant de Marco, il me faisait un peu la tête ces temps-ci. Au club de foot j’étais monté de niveau, tandis que lui était resté au même pour cette année.
J’étais pas vraiment meilleur, mais encore une fois j’écoutais bien les consignes et j’appliquais. Tandis que lui n’en faisait qu’à sa tête et rendait les entraineurs fous.
Il m’en voulait un peu. Mais pas tant que ça, les gamins ça pardonne vite, et ça oubli.
L’année passe, photo de classe, click click :
A l’école je suis toujours premier, c’est plutôt facile. Je ramène que des 18/19/20 à la maison, ma mère est contente. Elle a jamais été bonne élève donc elle est vraiment fière de nos résultats, elle se dit qu’elle est pas en train de rater l’éducation de ses gosses au moins.
Sauf quand on fait du dessin et que je ramène encore des trucs immondes avec à peine la moyenne.
A la maison on a re-déménagé, après 1 an à vivre avec Tony, ma mère l’a jeté sans vergogne.
Faut dire qu’il était sympa mais un peu nerveux le garçon. Un dimanche matin, ma mère lui a demandé 2 fois ce qu’on faisait de la journée, ça l’a tellement énervé qu’il a retourné la table du petit déj’ en hurlant.
Moi je l’aimais bien, on jouait à Tekken ensemble. Au début il me battait, et au bout de 2 mois il prenait que des branlées.
Mais bon, il restait bon joueur. « Bien joué Triture, t’es fort. »
Maintenant on habite à nouveau pas loin de chez Marco
Forcément ça a beaucoup inspiré l’autre fou.
Voilà qu’en début de soirée on s’introduit dans le cimetière tous les trois. Au programme : cache-cache géant.
Le bordel.
Les cimetières là-bas sont très bien entretenus, et chaque tombe ressemble à une petite maison, souvent en mosaïque noire et blanche. Je vous invite à rechercher un peu sur le INTERNET à quoi ça ressemble.
Voilà qu’on joue pendant une heure, ça court, ça hurle, ça rigole. Un moment je me stop, je suis sur le toit d’un grand caveau, je m’assoie sur le rebord et je regarde le soleil qui se couche.
J’ai ressenti pour la première fois un étrange sentiment de plénitude. Celui qui vous prends au ventre et qui vous fait dire : « Oui, là, je suis bien ». J’étais heureux, calme, apaisé.
Faut bien sur faire abstraction du fait qu’on profanait légèrement un cimetière, mais bon.
L’année scolaire se poursuit. Je vois toujours Vanessa de loin sans oser l’approcher, sa beauté m’illumine beaucoup trop.
On est en l’an 2000 au fait, tout le monde est content, moi je ne vois pas trop de différences.
Une nouvelle mode a pris le pas dans la cour : « les Jojo’s ».
Je ne parle pas du manga avec des poses et des costumes étranges, mais de petits personnages en plastiques, que tu envoies contre un mur pour t’en approcher le plus. C’est le principe des osselets repris et marketé à mort. Dites-moi pas que j’étais le seul à jouer à ça hein.
Ce coup-ci c’est ma chance, je claque la moitié dans mon argent de poche dedans et je m’impose rapidement comme un des leaders de l’école. Tout le monde veut m’affronter à la pause, j’en gagne même des collectors en duel.
Je suis ravi, pour une fois que je suis bon sur un truc, j’en rêve même la nuit.
Un jour un gars d’un an de plus veut m’affronter. Je le connais un peu, il est sympa, mais plutôt fort. Derrière ses petites lunettes il me fixe un moment.
« Alors, t’as peur ? »
Bordel on me parle pas comme ça.
J’accepte et on se lance dans le match le plus risqué de ma courte carrière de joueur semi pro : Nos 10 plus beaux/rares utilisés, celui qui perds les perds tous.
Ça commence, je suis confiant, mes 5 premiers lancer sont bons. Mais il se débrouille bien. Au 8 ème tour c’est un des miens qui est le plus proche, je suis bien.
Il lance. Bim, il se replace mieux que moi, je suis très très mal.
Toute un petit groupe s’est amassé autour de nous, retenant leur souffle ou lâchant des commentaires à chaque fois. Ça m’aide pas vraiment à me concentrer.
En sueur, je fais mon 9ème, complétement raté.
Je suis mal, j’ai envie de pleurer, je vais perdre mes précieux accumulés jusque-là. J’ai pas l’habitude de perdre, ça me fait peur.
Dernière chance, je respire. Lance…
Je repasse devant !
Mon adversaire me regarde avec un sourire en coin…
Comment il fait pour être si confiant après ça le fdp. Je gagne là !
Il lance en douceur, léger rebond bien maitrisé,
le temps ce le sien arrive pile à côté du mien.
Egalité ?
Faut se lever pour vérifier, mais je le sens mal, de là ou je suis j’ai quand même l’impression qu’il est un tout petit peu devant.
Je suis fini, mon adversaire se lève pour aller vérifier. Quand soudain, venant de notre droite, on entends un hurlement :
« Trituuuuuuuuuuuure, je t’ai déjà dit que c’était nul ce jeuuuuuuuu ! »
« Mais que… »
Marco qui débarque en courant et qui lâche un énorme coup de pied dans nos trucs étalés sur le sol.
Il hurle de joie et repart en courant.
Mais qu’il est taré.
Mon héros, merci à lui. Encore aujourd’hui je rigole quand je repense à cette scène qui n’avait aucun sens.
J’en profite alors pour rattraper mes 10 Jojo’s.
« C’est dommage, match nul du coup, à cause de lui on sait pas qui a gagné aller salut ! »
Dans le fond, je savais très bien que j’avais perdu. Et lui aussi. Mais on ne pouvait rien prouver, malgré les témoins. Je m’en tirai bien, la peur de ma vie.
Mais sans le savoir, je venais de me faire un véritable ennemi, qui réapparaitra quelques années plus tard.
Marco était vraiment mon meilleur pote en tout cas, pour la vie. Même quand il le savait pas, il me sauvait.
J’étais vraiment content de l’avoir.
Un mois plus tard, Marco arrive chez moi en courant, très excité apparemment :
« Tu sais quoi ? On rentre vivre en France dans le sud avec maman ! Je vais revoir mon père !! »
« Oh… super ! Mais on se verra plus… »
« Oh merde… c’est vrai t’as raison… j’veux plus partir »
Le con, il avait même pas percuté ça.
Les jojo's masterclass, on avait aussi des tas de pogs avec toujours un ahuri comme Marco pour taper dedans
Donc je vais raconter ma vie, je préviens tout de suite, y aura rien de très passionnant, rien de complétement dingue, juste des tranches de vies.
Retour liste des sujets du coup
Marco et le cimetière
Marco et les Jojo
J'avais le même abruti dans ma classe en primaire, mon meilleur pote de l'époque
Le 22 août 2018 à 14:10:12 Bold_Eagle a écrit :
Les jojo's masterclass, on avait aussi des tas de pogs avec toujours un ahuri comme Marco pour taper dedanshttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/19/1494670165-nouvellefrance3.png
Ah les pogs ouais. On a moins eu le phénomène, tant mieux, ça m'a économisé de la thune
Le 22 août 2018 à 14:14:13 MadameDeCleves a écrit :
Marco et le cimetière
Marco et les Jojo
J'avais le même abruti dans ma classe en primaire, mon meilleur pote de l'époque
Les mecs comme ça c'est de l'or franchement, fatiguant sur la longueur, mais y a des fulgurances parfois, c'est extraordinaire.
La suite ce soir peut être, si je rentre pas trop dead de ma petite soirée. On sort en semaine et
Merci d'avoir lu en tout cas
Bon risitas khey
Sweet or swat
de la frappe ton risitas khey
j'adore comme t'écris et comme t'analyses les situations sans chichi
Le 22 août 2018 à 16:44:17 Menyy2 a écrit :
Bon risitas khey
Sweet or swathttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/30/4/1501186458-risitalarmebestreup.gif
Le 22 août 2018 à 17:11:08 IndigoChildRick a écrit :
de la frappe ton risitas kheyhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/05/1485800183-2588741.png
j'adore comme t'écris et comme t'analyses les situations sans chichihttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/05/1485800183-2588741.png
Merci, ça me fait plaisir.
La suite demain, abonnez vous ! (non)
Chapitre 8 : Salut mon pote !
Voilà, après 4 années d’une amitié sans faille, sincère, comme seuls savent le faire les enfants, ce phasme de Marco se barrait.
J’étais triste, des copains j’en avais d’autre, mais lui, c’est pas pareil. Mais bon, il allait retrouver un peu de sa vie d’avant, revoir son père qui lui manquait tant et il serait pas loin de sa famille italienne. C’était bien pour lui.
Je me souviens que ça m’avait pas mal fait réfléchir. Si demain ma mère m’annonçait qu’on rentrait en métropole, ça ne m’aurait pas plu du tout. J’étais bien sur cette ile. J’en avais pas vraiment conscience, mais pour moi je devais être là et pas ailleurs. Mon daron me manquait pas plus que ça, je savais que plus ma mère se trouvait loin de lui, mieux elle se portait, et c’est tout ce qui m’importait. J’étais chez moi, et partir vivre ailleurs, c’était non.
[Je viens seulement de trouver les Risitas « Antilles », merci au Khey qui a fait ça.
Jour du départ, Marco et moi on tombe dans les bras l’un de l’autre, aucun des deux va pleurer, on est des grands et des garçons quand même. On se dit qu’on s’appellera souvent et qu’on s’écrira des lettres, oui bien sûr.
Il monte dans la voiture, et s’en va. Mon petit frère lâchera une larme.
Moi aussi je pleurerai un peu, mais le soir dans mon lit, quand on me verra pas.
Les vacances sont là mais ça me parait bien fade. Heureusement Kevin a eu une game boy avec Pokémon bleue pour son anniversaire, donc on y joue toute la journée pour s’occuper.
C’est vraiment une tuerie ce truc !
Et Dracaufeu il a la classe !
Et puis y a les cartes Pokémons aussi. Je comprends vite que ça va me plaire ce truc, et que ça pourra être le buzz de la rentrée. Alors sans plus attendre j’investis un peu d’argent de poche dedans.
J’en avais pas d’argent de poche en fait, c’était seulement des petites économies de Noel ou d’anniversaire. Et surtout venant de la revente de nos vieux jouets. Le brocante game était déjà un peu en moi.
Malgré ça, les après-midi me paraissaient un peu longues.
Un jour en rentrant chez nous, j’ai vu un gars assis sur les marches de l’appartement d’en face. En train de… jouer seul avec ses cartes Pokémons.
Il m’a fait un peu de peine sur le coup, seul comme ça pour jouer. Moi au moins j’avais toujours Kevin avec moi, il était pratique pour ça.
Je le dévisage un peu. Il est grand, avec des lunettes énormes, sans doute métisse vu son grain de peau, et un peu grassouillet.
Franchement un beau célestin en devenir, avec qui t’as pas forcément envie de devenir ami.
« Hé salut ! T’as pas des cartes Pokémons ? »
Oh bordel, il m’avait vu en fait.
Je le regarde, on se toise. Vous savez cette sensation qu’on a quand on sait que quelqu’un va être important dans notre vie ? J’en ai déjà parlé. Bah autant vous dire que je l’avais pas ressentie là.
Je lâche un « Je reviens », de mon air le plus mystérieux possible.
10 minutes plus tard je débarquais avec toutes mes cartes, pour lui montrer qui était le meilleur dresseur du quartier.
On se présente. Lui c’est Romuald (Rom’), il a une grande sœur mais c’est pas son délire les cartes et tout ça. Ils viennent d’emménager dans le coin et il veut se faire des amis. Je me rends vite compte que derrière ses airs impressionnants, c’est une crème, un mec vraiment gentil.
Il prendra une branlée en duel (oui, car on faisait partie des gens qui savions jouer avec les cartes Pokémons).
Et ça forgera notre début d’amitié. Aujourd’hui en 2018, je le compte encore parmi mes amis les plus proches.
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Je vais stopper là pour ce chapitre pour finir sur quelques mots concernant Marco.
Marco, je le reverrai 12 ans plus tard, le temps d’un resto’ tous les deux.
On avait commencé à garder un peu le contact, mais la vie lui a pas fait de cadeau.
1 an seulement après leur départ, son père qu’il était si heureux de retrouver sera retrouvé décédé d’un arrêt cardiaque dans son lit.
Et 2 ans après le départ, sa mère partira sur un cancer du sein foudroyant, sans lui laisser la moindre chance.
13 ans et orphelin, c’est à ce moment-là que j’ai perdu le contact, lui qui était pas un élève très brillant et plutôt agité, il a tout lâché. J’ai pas les détails, mais heureusement ses grands parents se sont occupés un peu de lui.
Je le retrouverai en 2010 sur Facebook, on discute de temps en temps, il mène sa vie dans le sud de la France, et une fois par an on mange ensemble quand il monte à la capitale. Bien plus calme, et le visage plus grave, il en a vu des choses. On est plus les meilleurs copains du monde, mais on est ravi de se revoir à chaque fois, comme des fantômes d’un passé joyeux qui parait tellement loin.
Et moi je garderai toujours en tête ce petit gars qui hurlait en arrivant à son premier jour d’école et qui me regardait toujours avec un sourire débile quand une idée de génie lui arrivait en tête.
Merci Marco.
Prenez soin de vous les Kheys.
Paix.
Dur pour Marco
khey ton risitas me fait chialer
c'est des morceaux de vie si banals racontés avec tellement d'intégrité et d'innocence... t'as l'air d'être un si bon gars
on dirait que t'as voyagé dans le temps jusqu'à tes 11 ans pour nous raconter ça maintenant...
quoi qu'il en soit je pose ma tente ici moi