Le 15 mars 2021 à 20:54:07 Anakinetunwooki a écrit :
J'emprunte ta voie l'auteur. J'ai 28 ans et je fais énormément tout seul, j'ai multiplié les implications dans les parcours d'étude, les associations, les préparations de concours, j'ai enchaîné échec sur échec et même aujourd'hui si j'ai un travail je suis rincé j'ai besoin de liberté. Quand je vois des potes qui ont eu leur bac, ont fait une moitié de L1 de psycho ou de fac d'histoire pour le lolz, on fait 2/3 ans à glander, on trouver une copine, un travail. Aujourd'hui ils ont femme, enfant, maison, la tête haute etc...
A l'inverse dés le bac en poche j'ai cravaché dans les études et je me suis brisé sur les écueils des parcours trop difficiles ou des voies de garage, j'ai tellement donné pour recevoir zéro diplômes...
Là je met juste de l'argent de côté depuis 2 ans. Je m'étais donné 3 ans pour raccrocher les wagons, trouver une copine, me remettre sur les rails, dans le moule... mais je décroche toujours plus. Je vois de moins en moins mes amis qui déménagent, on des enfants et n'ont plus le temps de sortir, moi je boucle dans mon travail, sur le forum derrière mon ordinateur les volets baissé de plus en plus par dépit.
J'arrive au terme du voyage, mais je lâcherai rien. Foutu pour foutu j'achète une ruine au fond de la campagne, je quitte les ordinateurs et les écrans, je vais vivre au pied d'une cheminée, à méditer en mâchant lentement du pain la face mal rasée et éclairée par les crépitements de l'âtre, bercé par le sifflement du vent sous la porte et sur les ardoises. Déambuler sous les étoiles la nuit, sans but, ignoré du monde, comme un petit prince.
J'ai aucune envie de rester accroché au dream, à tenter de raccrocher le wagon de queue toute ma vie si j'en ai pas les capacités. Comme qui dirait "quand le monde te tourne le dos, tourne le dos au monde". Et puis des ermites y'en a toujours eu, et il en faudra toujours, des mecs perchés et solitaires mais intimement liés à la nature qui les entours, sortes de sentinelles de part de rêves et de folies, les fous des bois qui font peur aux enfants mais font travailleur leur imagination, dans un monde ou le magique, le surnaturel a disparu derrière hollywood et la révolution numérique. Ruminer dans une bicoque à lumière d'une chandelle de résille, ne faire de mal à personne, sortir quelques lignes de poésie sur du papier pour soit même ou pour un futur curieux qui passera par là et fouillera les papiers, et peut-être finir dans les rêves de quelqu'un par entrer dans le panthéon archéologique aux côtés des tablettes sumériennes, arpenter son imaginaire
Tu as en effet l’âme d'un poète khey, tu nous décris ta fatalité d'une très belle façon.