Le 12 juillet 2021 à 02:05:31 :
Génération 2000: connaître la fin c’est bienPutain de cancers
c'est vrai qu'être né en 97 ou même 90 si tu veux te dispense de ces problèmes
Sauf que le propos d'AG n'est pas vraiment de dire que le "spoil" n'enlève rien mais simplement qu'un bon film doit l'être du début à la fin ; il adopte du reste une analyse assez "esthétisante" sur le cinéma, qui appelle donc une compréhension fine de la mise en scène et du visuel, qui participe d'une narration qui dépasse l'intrigue. De cette manière, si le "spoil" gâche complètement une oeuvre c'est que l'auteur n'a pas su s'approprier le langage cinématographique, et présente un pur scénario plutôt qu'un film. Son propos dépasse le cinéma du reste, ainsi, Mme Bovary survit par son style malgré le "spoil" du suicide d'Emma, Roméo et Juliette malgré l'annonce par le choeur de la mort des amants et ainsi de suite.
Bah je suis totalement d'accord avec ça, mais c'est pas du tout comme ça que je perçois son propos.
Surtout quand il ressort son étude sur le plus grand plaisir à lire quand on connaît la fin, ce qui démontre son manque de déontologie.
Il va même jusqu'à dire que se faire spoiler n'a rien de grave. Bah si, ça te prive de la première expérience qui est unique. Chaque oeuvre doit avoir une lecture omnisciente de qualité, il n'empêche qu'un spoil ça t'enlève de manière directe la vision narrative primordiale de l'auteur, celle que tu ne peux voir qu'une fois.
Le 12 juillet 2021 à 01:18:52 :
Compilation de mes posts principaux que les pro-AG esquivent :
.
Et la vision d'un auteur, c'est que tu vois son film avec les évènements dans un ordre précis
Personne n'a dit le contraire, personne ne regarde un film à l'envers.
Lorsque tu connais la fin d'une œuvre, tu passes une partie du film en-dehors d'une vision aveugle.
Et ? En quoi une « vision aveugle » est préférable ? Souvent avoir un peu de culture (et tout le monde en a) t'interdit par défaut une « vision aveugle ». Qui dirait que la lecture de l'Illiade et de l'Odyssée sont dénaturées parce qu'on connait la fin voire tous les chants ?
Si par exemple l'auteur cherche à te faire ressentir le sentiment de flou à travers un personnage qui ne sait pas ce qui lui arrive, alors forcément si toi tu sais ce qui lui arrive
Alors s'il est bon auteur il y parviendra quand même
tu passes d'un point de vue interne à un point de vue omniscient...
Et par conséquent tu vas moins t'identifier au personnage.
Le narrateur reste interne. La connaissance d'un élément révélé ultérieurement ne change rien à ce qu'on ressent pour le personnage en lisant son sentiment de flou, ses déboires... ça peut même renforcer notre empathie à son égard j'imagine. Si on comprend le personnage et problèmes on s'identifie à lui, point. T'inventes des axiomes ex nihilo. Cite au moins des œuvres, et des moments précis de ces œuvres qui prouvent ce que tu dis je ne sais pas...
Ça peut être meilleur, pire, il en reste que c'est une expérience différente.
Si peu. La surprise de fin c'est un phénomène bref et éphémère. Avec le temps souvent les qualités d'un film resurgissent, et ces petites surprises n'en font pas partie. Si tu regardes 'Le Salaire de la peur de Clouzot ou même ses Diaboliques - qui repose sur un effet de manche final - sans connaître la fin, 1 mois après tes souvenirs de l'oeuvre seront les mêmes que ceux du type qui les aura vus en ayant été spoilés.
Et puis son idée du « Si une œuvre repose seulement sur ses twists c'est sûrement qu'il est médiocre » c'est d'une bêtise sans nom et limite les portées des récits.
Il y a plein de domaines où ce qu'il dit ne fonctionne pas. Rien que dans les comédies : tout repose sur les twists, détourner l'attention et faire une chute peu prévisible mais cohérente.
Certainement des œuvres de grande qualité. Donne des exemples sérieux on sait pas de quoi tu parles là
De plus, pour quelqu'un qui parle à chaque fois de plaisir esthétique, c'est un comble ce qu'il raconte.
Car dévoiler un élément d'un récit comme ça, un spoil, c'est une récitation dépourvue de toute forme esthétique, et de fait, t'es privé de tout l'embellissement au fait que l'auteur cherchait à montrer.
Qu'est-ce que tu baragouines. On ne peut pas te révéler à l'avance les qualités esthétiques d'un film, ce sont elles qui pendant le visionnage se révèlent à toi. Le spoil concerne des éléments de l'intrigue : ce qui dans l'art ne compte pas. Encore une fois si pour vous le cinéma est un produit de consommation comme un autre c'est normal que vous soyez tant effrayés par les spoil. Quand on aime le cinéma pour ce qu'il est - c'est-à-dire le beau, l'émotion - on s'en fout.
L'art c'est les émotions avant tout
Oui
Le 12 juillet 2021 à 02:11:03 :
Sauf que le propos d'AG n'est pas vraiment de dire que le "spoil" n'enlève rien mais simplement qu'un bon film doit l'être du début à la fin ; il adopte du reste une analyse assez "esthétisante" sur le cinéma, qui appelle donc une compréhension fine de la mise en scène et du visuel, qui participe d'une narration qui dépasse l'intrigue. De cette manière, si le "spoil" gâche complètement une oeuvre c'est que l'auteur n'a pas su s'approprier le langage cinématographique, et présente un pur scénario plutôt qu'un film. Son propos dépasse le cinéma du reste, ainsi, Mme Bovary survit par son style malgré le "spoil" du suicide d'Emma, Roméo et Juliette malgré l'annonce par le choeur de la mort des amants et ainsi de suite.
Bah je suis totalement d'accord avec ça, mais c'est pas du tout comme ça que je perçois son propos.
Surtout quand il ressort son étude sur le plus grand plaisir à lire quand on connaît la fin, ce qui démontre son manque de déontologie.
Ce que dit son étude, à mon sens, c'est surtout que le public se détache de l'intrigue pour aller plus loin quand il connait déjà la fin ; ce qui lui permet d'accéder à de nouvelles dimensions dans l'oeuvre et donc de mieux l'apprécier. Finalement même les oeuvres "à suspense" sortent grandies d'un public qui en connait la fin, pour la simple raison qu'il sera plus à même de déceler les ficelles de l'auteur et les outils visuels ou stylistiques qu'il met à sa disposition. Bérénice de Racine en est un exemple parfait : le public qui sait que l'empereur Titus va quitter Bérénice par raison d’État ne peut que se demander comment il va être capable de vaincre ses sentiments, par quels évolutions il va passer de l'homme privé à l'empereur, comment Racine va lui faire passer outre les obstacles et ainsi de suite.
Le 11 juillet 2021 à 23:30:58 :
"Parce que si le film est bon, on s'en fiche de connaître la fin"Vous en pensez quoi ?
Que c'est parfaitement idiot comme remarque.
Enfin bon venant d'un je-sais-tout d'internet, rien d'étonnant.
Le 12 juillet 2021 à 02:19:11 :
Le 11 juillet 2021 à 23:30:58 :
"Parce que si le film est bon, on s'en fiche de connaître la fin"Vous en pensez quoi ?
Que c'est parfaitement idiot comme remarque.
Enfin bon venant d'un je-sais-tout d'internet, rien d'étonnant.
Il faut lire les réponses du topic, au risque de passer pour un ahuri Sa remarque est parfaitement légitime d'un point de vue esthétisant : la base de l'art, donc.
Le 12 juillet 2021 à 02:16:41 :
Le 12 juillet 2021 à 02:11:03 :
Sauf que le propos d'AG n'est pas vraiment de dire que le "spoil" n'enlève rien mais simplement qu'un bon film doit l'être du début à la fin ; il adopte du reste une analyse assez "esthétisante" sur le cinéma, qui appelle donc une compréhension fine de la mise en scène et du visuel, qui participe d'une narration qui dépasse l'intrigue. De cette manière, si le "spoil" gâche complètement une oeuvre c'est que l'auteur n'a pas su s'approprier le langage cinématographique, et présente un pur scénario plutôt qu'un film. Son propos dépasse le cinéma du reste, ainsi, Mme Bovary survit par son style malgré le "spoil" du suicide d'Emma, Roméo et Juliette malgré l'annonce par le choeur de la mort des amants et ainsi de suite.
Bah je suis totalement d'accord avec ça, mais c'est pas du tout comme ça que je perçois son propos.
Surtout quand il ressort son étude sur le plus grand plaisir à lire quand on connaît la fin, ce qui démontre son manque de déontologie.Ce que dit son étude, à mon sens, c'est surtout que le public se détache de l'intrigue pour aller plus loin quand il connait déjà la fin ; ce qui lui permet d'accéder à de nouvelles dimensions dans l'oeuvre et donc de mieux l'apprécier. Finalement même les oeuvres "à suspense" sortent grandies d'un public qui en connait la fin, pour la simple raison qu'il sera plus à même de déceler les ficelles de l'auteur et les outils visuels ou stylistiques qu'il met à sa disposition. Bérénice de Racine en est un exemple parfait : le public qui sait que l'empereur Titus va quitter Bérénice par raison d’État ne peut que se demander comment il va être capable de vaincre ses sentiments, par quels évolutions il va passer de l'homme privé à l'empereur, comment Racine va lui faire passer outre les obstacles et ainsi de suite.
C'est l'intérêt d'une deuxième lecture/visionnage, pourquoi se gâché l'intrigue de la première? ça me dépasse un peu comme raisonnement.
Le 11 juillet 2021 à 23:42:40 :
Il a 100% raisonT'es vachement low qi si t'as besoin de suspens pour apprécier un divertissement
Tu n'aimes pas un seul Thriller ? Car c'est un genre qui mise sur le suspense
Et ? En quoi une « vision aveugle » est préférable ?
Avant même la question du préférable, la question repose sur l'unicité de cette sensation. Imagine qu'on te mette dans une pièce, et que la seule issue est un long couloir plongé dans le noir. La première fois que tu le prendras t'auras peur, tu seras excité, t'auras des frissons que tu retrouveras jamais une fois que t'auras atteint la pièce dans l'autre bout et allumer la lumière.
Alors oui, un auteur peut embellir ce couloir avec des considérations esthétiques qui feront que même avec la lumière allumée tu trouveras des choses à ressentir, mais ça change rien : la sensation du couloir noir est disparue à jamais. Quant à la question de la préférabilité, ça repose sur le désir de l'auteur, qui est un peu le cuisinier des émotions. La surprise ne repose pas en elle-même : ce qui est excitant, c'est l'attente de cette surprise. Y'a des domaines qui étudient cette composante d'ailleurs, le fait de montrer à travers la mise en scène qu'il va se passer quelque chose, mais le spectateur ne peut pas savoir quoi : c'est ça qui différencie les bons films d'horreur des mauvais par exemple.
Pour revenir au sujet, lorsque tu sauras ce qui se passe au bout de la mise en scène qui t'indique que quelque chose va advenir, alors forcément tu ne ressentiras pas la même chose. Tu peux prendre le film Ad Astra par exemple, y'a énormément de mystères, mais la révélation est - par choix de l'auteur - totalement banale. Ça raconte quelque chose, mais t'auras plus jamais le frisson de mystère grandiose que t'avais au départ.
J'ai l'impression de parler beaucoup pour dire un truc simple qui me semble évident, mais bon.
Souvent avoir un peu de culture (et tout le monde en a) t'interdit par défaut une « vision aveugle ». Qui dirait que la lecture de l'Illiade et de l'Odyssée sont dénaturées parce qu'on connait la fin voire tous les chants ?
Là tu prends un exemple très peu pertinent. Aujourd'hui, oui, tout le monde connaît l'Illiade et l'Odyssée. Mais à l'époque, tu crois que les aèdes allaient raconter la fin de l'histoire comme ça dans un bar à leur public ?
Bah non, ils jouaient justement sur le mystère de ce qui allait se passer, ils tenaient leur public en haleine à chaque récitation, et le public revenait pour connaître la suite. Et petit scoop : tu n'auras jamais la même sensation que le public de l'époque, qui vivait chaque jour ou chaque soir une nouvelle aventure qu'ils découvraient en même temps que leurs héros.
La cuistrerie et le pédantisme de ce topic me forcent à prendre la défense de ce sale rat
Personne ne dit que la narration d’un film est étrangère à sa valeur. Personne ne dit non plus qu’une catastrophe ne sert pas à l’impression de l’audience, ni que l’impression de l’audience est étrangère à la valeur d’un film
Ce que l’on dit, c’est qu’en supposant que le genre de film qui repose sur un effet de cette espèce soit bon, que les films dont la valeur ne s’épuise pas une fois que sa narration est connue sont des films encore supérieurs
L’exemple de la mythologie et de l’histoire antique est un bon exemple. On sait que Médée commet un matricide, mais la Médée de Pasolini n’en est pas moins un chef-d’œuvre. Connaître le sort de Médée ne diminue en rien la valeur du film, même si l'ignorance du sort de Médée peut rendre le film d’autant plus mémorable pour un spectateur
L’impression du spectateur est distincte de la valeur du film. La valeur du film est absolue, la preuve étant qu’un film que personne encore n’a vu n’a pas une valeur nulle. En revanche, l’impression du spectateur est subjective (et relative)
Plus concrètement, ce qu’on essaie de vous faire comprendre, c’est qu’un bon film n’est pas un bon roman. La qualité d’un film ne repose pas dans sa narration : un bon film, un grand film, brille par sa photographie et sa composition, et ce genre de film continue d’être un chef-d’œuvre même une fois que l’histoire est connue dans ses moindres recoins
Le 12 juillet 2021 à 02:20:33 :
Le 12 juillet 2021 à 02:16:41 :
Le 12 juillet 2021 à 02:11:03 :
Sauf que le propos d'AG n'est pas vraiment de dire que le "spoil" n'enlève rien mais simplement qu'un bon film doit l'être du début à la fin ; il adopte du reste une analyse assez "esthétisante" sur le cinéma, qui appelle donc une compréhension fine de la mise en scène et du visuel, qui participe d'une narration qui dépasse l'intrigue. De cette manière, si le "spoil" gâche complètement une oeuvre c'est que l'auteur n'a pas su s'approprier le langage cinématographique, et présente un pur scénario plutôt qu'un film. Son propos dépasse le cinéma du reste, ainsi, Mme Bovary survit par son style malgré le "spoil" du suicide d'Emma, Roméo et Juliette malgré l'annonce par le choeur de la mort des amants et ainsi de suite.
Bah je suis totalement d'accord avec ça, mais c'est pas du tout comme ça que je perçois son propos.
Surtout quand il ressort son étude sur le plus grand plaisir à lire quand on connaît la fin, ce qui démontre son manque de déontologie.Ce que dit son étude, à mon sens, c'est surtout que le public se détache de l'intrigue pour aller plus loin quand il connait déjà la fin ; ce qui lui permet d'accéder à de nouvelles dimensions dans l'oeuvre et donc de mieux l'apprécier. Finalement même les oeuvres "à suspense" sortent grandies d'un public qui en connait la fin, pour la simple raison qu'il sera plus à même de déceler les ficelles de l'auteur et les outils visuels ou stylistiques qu'il met à sa disposition. Bérénice de Racine en est un exemple parfait : le public qui sait que l'empereur Titus va quitter Bérénice par raison d’État ne peut que se demander comment il va être capable de vaincre ses sentiments, par quels évolutions il va passer de l'homme privé à l'empereur, comment Racine va lui faire passer outre les obstacles et ainsi de suite.
C'est l'intérêt d'une deuxième lecture/visionnage, pourquoi se gâché l'intrigue de la première? ça me dépasse un peu comme raisonnement.
Premièrement car cela revient à fragmenter une oeuvre, en la scindant en une intrigue et une esthétique, alors que logiquement les deux travaillent à une unité supérieure, celle qui fait du film ou du livre une oeuvre d'art. Deuxièmement car l'intrigue est un pur prétexte : qui appelle un traitement (la manière d'un l'auteur s'approprie l'histoire, l'inventio des Antiques en somme : comment Pasolini fait-il de la Passion selon Saint-Mathieu, histoire connue de tous, son histoire ?), une composition (en ce qui concerne le rythme et l'agencement des scènes, des "épisodes" au sens narratif du terme : quelle temporalité pour la Jeanne de Dumont ? Quelles scènes de la légende montre-t-il ? Comment représente-t-il les scènes de la pièce de Péguy ? etc.) et, bien sûr, une esthétisation qui rend l'action par un langage (différent selon le type d'oeuvre : un film, un roman etc).
Alors s'il est bon auteur il y parviendra quand même
Aussi bon auteur soit-il, il ne parviendra jamais à te faire oublier ce que tu connais déjà. Car au 2ème visionnage (ou après spoil) t'as déjà réponse à ces questions : est-ce que le personnage a raison de s'inquiéter ? Va-t-il s'en sortir ou non ? Comment va-t-il s'en sortir ? Oh, il y a un fusil de Tchekov ici, de quelle manière va-t-il servir ?
Regarde une oeuvre 10 fois et tu t'inquièteras encore pour le héros. Regarde-là 100 fois, et tu pourras encore t'inquiéter, mais t'auras sûrement un sourire aux lèvres au moment où il est en danger, car là, ce que tu anticiperas, c'est la manière dont le héros va renverser la situation et ça te remplira déjà de joie, tu ressentiras le moment cathartique avant même qu'il ait lieu.
Le narrateur reste interne. La connaissance d'un élément révélé ultérieurement ne change rien à ce qu'on ressent pour le personnage en lisant son sentiment de flou, ses déboires... ça peut même renforcer notre empathie à son égard j'imagine. Si on comprend le personnage et problèmes on s'identifie à lui, point.
Mais que le narrateur reste interne c'est une chose, mais il n'empêche que le lecteur a un point de vue omniscient, hein... Il sait déjà tout ce que va se passer, et par conséquent il est d'ors et déjà détaché du personnage principal de par son savoir supplémentaire. Tu fais passer comme quelque chose d'illogique sauf que ça l'est totalement. Les questions qu'il se pose, toi, tu ne te les poses plus -> t'as un point de vue différent du personnage principal, et ça, c'est juste indéniable.
T'inventes des axiomes ex nihilo. Cite au moins des œuvres, et des moments précis de ces œuvres qui prouvent ce que tu dis je ne sais pas...
"On ne badine pas avec l'amour", qui commence comme une comédie, et donc comme les personnages principaux tu fais la bêtise de jouer avec l'amour... Puis vient le twist, et tu te sens con. Sauf que si tu connais le twist avant de voir la pièce, t'as un point de vue différent sur les évènements. Au lieu de te dire "Ces personnages principaux font des choses drôles, l'amour ahah" tu vas te dire "Ils sont vraiment cons putain, ce sont des enfoirés, bordel". T'es biaisé dans ta vision des choses. Et l'auteur perd beaucoup de sa force de persuasion, car au lieu de te faire vivre ta propre bêtise, et bien tu la verras directement dans les personnages et pas en toi-même.
Hygin Je crois qu'on est surtout dans un faux débat où les deux camps pensent la même chose et perçoivent le camp adverse différemment de ce qu'il dit.
Car je suis d'accord avec 90% des pro-AG sur ce topic tout en disant que non, les spoilers, on s'en fiche pas.
Le 12 juillet 2021 à 02:31:11 :
La cuistrerie et le pédantisme de ce topic me forcent à prendre la défense de ce sale ratPersonne ne dit que la narration d’un film est étrangère à sa valeur. Personne ne dit non plus qu’une catastrophe ne sert pas à l’impression de l’audience, ni que l’impression de l’audience est étrangère à la valeur d’un film
Ce que l’on dit, c’est qu’en supposant que le genre de film qui repose sur un effet de cette espèce soit bon, que les films dont la valeur ne s’épuise pas une fois que sa narration est connue sont des films encore supérieurs
L’exemple de la mythologie et de l’histoire antique est bon. On sait que Médée commet un enfanticide, mais la Médée de Pasolini n’en est pas moins un chef-d’œuvre. Connaître le sort de Médée ne diminue en rien la valeur du film, même si l'ignorance du sort de Médée peut rendre le film d’autant plus mémorable pour un spectateur
L’impression du spectateur est distincte de la valeur du film. La valeur du film est absolue, la preuve étant qu’un film que personne encore n’a vu n’a pas une valeur nulle. En revanche, l’impression du spectateur est subjective (et relative). Elle dépend bien entendu de ce qui est dans le crâne et dans l’âme du spectateur, peu importe qui il est
Plus concrètement, ce qu’on essaie de vous faire comprendre, c’est qu’un bon film n’est pas un bon roman. La qualité d’un film ne repose pas dans sa narration : un bon film, un grand film, brille par sa photographie et sa composition, qui sont ce que le cinéma a en propre, et ces qualités sont indissociables de sa narration. Ce genre de film continue d’être un chef-d’œuvre même une fois que l’histoire est connue dans ses moindres recoins
Petite défense du roman : la vraie valeur de la littérature romanesque c'est justement son style ; la langue est l'outil de l'esthétisation et prend différentes natures pour accompagner la narration, et peut aller jusqu'à se faire poétique. C'est là toute la différence entre le roman de gare et l'oeuvre de Flaubert, ou même des naturalistes.
Qu'est-ce que tu baragouines. On ne peut pas te révéler à l'avance les qualités esthétiques d'un film, ce sont elles qui pendant le visionnage se révèlent à toi.
Merci, c'est exactement ce que je dis. Un spoil est dépourvu de tout enrobage esthétique, et c'est bien ça le problème. On veut découvrir l'histoire enrobé de son esthétique, et la narration fait partie intégrante de son esthétique. Donc si tu me spoiles, non seulement tu me dévoiles juste un fait qui ne vaut presque rien en lui-même en émotions, mais en plus, tu retires à l'oeuvre un fragment de l'esthétique de sa narration.
Le spoil concerne des éléments de l'intrigue : ce qui dans l'art ne compte pas.
L'intrigue non, la narration, par contre, si.
Encore une fois si pour vous le cinéma est un produit de consommation comme un autre c'est normal que vous soyez tant effrayés par les spoil. Quand on aime le cinéma pour ce qu'il est - c'est-à-dire le beau, l'émotion - on s'en fout.
Toujours des hommes de paille, marrant d'un pro-AG.
Le 12 juillet 2021 à 02:37:35 :
Le 12 juillet 2021 à 02:31:11 :
La cuistrerie et le pédantisme de ce topic me forcent à prendre la défense de ce sale ratPersonne ne dit que la narration d’un film est étrangère à sa valeur. Personne ne dit non plus qu’une catastrophe ne sert pas à l’impression de l’audience, ni que l’impression de l’audience est étrangère à la valeur d’un film
Ce que l’on dit, c’est qu’en supposant que le genre de film qui repose sur un effet de cette espèce soit bon, que les films dont la valeur ne s’épuise pas une fois que sa narration est connue sont des films encore supérieurs
L’exemple de la mythologie et de l’histoire antique est bon. On sait que Médée commet un enfanticide, mais la Médée de Pasolini n’en est pas moins un chef-d’œuvre. Connaître le sort de Médée ne diminue en rien la valeur du film, même si l'ignorance du sort de Médée peut rendre le film d’autant plus mémorable pour un spectateur
L’impression du spectateur est distincte de la valeur du film. La valeur du film est absolue, la preuve étant qu’un film que personne encore n’a vu n’a pas une valeur nulle. En revanche, l’impression du spectateur est subjective (et relative). Elle dépend bien entendu de ce qui est dans le crâne et dans l’âme du spectateur, peu importe qui il est
Plus concrètement, ce qu’on essaie de vous faire comprendre, c’est qu’un bon film n’est pas un bon roman. La qualité d’un film ne repose pas dans sa narration : un bon film, un grand film, brille par sa photographie et sa composition, qui sont ce que le cinéma a en propre, et ces qualités sont indissociables de sa narration. Ce genre de film continue d’être un chef-d’œuvre même une fois que l’histoire est connue dans ses moindres recoins
Petite défense du roman : la vraie valeur de la littérature romanesque c'est justement son style ; la langue est l'outil de l'esthétisation et prend différentes natures pour accompagner la narration, et peut aller jusqu'à se faire poétique. C'est là toute la différence entre le roman de gare et l'oeuvre de Flaubert, ou même des naturalistes.
C’est vrai, en fait l’argument que j’emploie pour le cinéma vient de celui de Malraux à propos du roman
Cela ne change rien au fait qu’un bon roman fait un mauvais film, et qu’un bon film fait un mauvais roman
Il a raison.
Même si dans certains cas c'est bien de garder la surprise, un bon film n'a pas besoin de ça, y'a qu'à voir le Seigneur des Anneaux par exemple
Bon en fait j'ai perdu mon temps, tu confonds émotion et sensation. Le cinéma c'est l'émotion et rien d'autre. Tu recherches cette petite sensation éphémère de surprise parce que t'y es accro comme le sucre. Pour toi le cinéma est un produit de consommation comme un autre. Pour les sensations il y a le parc Astérix sinon.
Quand on a plus de 15 ans on ne regarde pas plusieurs fois les mêmes films. J'en resterais là avec toi
Le 12 juillet 2021 à 02:31:11 :
La cuistrerie et le pédantisme de ce topic me forcent à prendre la défense de ce sale ratPersonne ne dit que la narration d’un film est étrangère à sa valeur. Personne ne dit non plus qu’une catastrophe ne sert pas à l’impression de l’audience, ni que l’impression de l’audience est étrangère à la valeur d’un film
Ce que l’on dit, c’est qu’en supposant que le genre de film qui repose sur un effet de cette espèce soit bon, que les films dont la valeur ne s’épuise pas une fois que sa narration est connue sont des films encore supérieurs
L’exemple de la mythologie et de l’histoire antique est bon. On sait que Médée commet un infanticide, mais la Médée de Pasolini n’en est pas moins un chef-d’œuvre. Connaître le sort de Médée ne diminue en rien la valeur du film, même si l'ignorance du sort de Médée peut rendre le film d’autant plus mémorable pour un spectateur
L’impression du spectateur est distincte de la valeur du film. La valeur du film est absolue, la preuve étant qu’un film que personne encore n’a vu n’a pas une valeur nulle. En revanche, l’impression du spectateur est subjective (et relative). Elle dépend bien entendu de ce qui est dans le crâne et dans l’âme du spectateur, peu importe qui il est
Plus concrètement, ce qu’on essaie de vous faire comprendre, c’est qu’un bon film n’est pas un bon roman. La qualité d’un film ne repose pas dans sa narration : un bon film, un grand film, brille par sa photographie et sa composition, qui sont ce que le cinéma a en propre, et ces qualités sont indissociables de sa narration. Ce genre de film continue d’être un chef-d’œuvre même une fois que l’histoire est connue dans ses moindres recoins
Au contraire pour la mythologie : c'est un socle de la culture gréco-latine, ce par quoi le public pouvait aisément comprendre les pièces auxquelles il assistait. Le génie de Sophocle n'était donc pas tant d'étonner mais de faire dialoguer les potentialités dramatiques, et tragiques, des mythes dans ses oeuvres : en montrant l'impuissance des héros face à la fatalité et ainsi de suite. C'est d'ailleurs également l'intérêt des tragédies classiques en France : tout le monde sait que Néron était un "monstre" (au moins dans sa légende), donc le travail de Racine est de nous montrer comment est né ce démon, par quelle voie, issue de sa liberté propre et de ses passions, plutôt que par hasard.