En fait, tout le malheur d'un homme laid, ça devrait être le fait de ne pas avoir accès aux femmes belles !
C'est d'ailleurs le sujet du roman de Richard Millet : Le goût des femmes belles, dans lequel un homme laid se voit contraint d'aller avec des femmes moches.
En gros, en théorie, si tu es laid, tu n'es pas censé être seul ! Dans le pire des cas, bah tu sors avec une fille laide.
On disait autrefois qu'il valait mieux être un homme laid plutôt qu'une femme laide.
Que s'est-il passé pour que tous les hommes laids subissent une misère sexuelle écrasante ?
Est-ce que c'était le cas avant ? Est-ce que d'ailleurs c'est réellement le cas de nos jours ?
Voilà la raison :
On dit souvent que l'Art est indéfinissable.
La raison est simple.
L'art fait appel au beau, au jugement de goût, à l'esthétique.
Or, la nature de l'esthétique, c'est précisément d'être opposé à tout ce qui incarne la raison.
Précisons : la raison, c'est l'esprit, la rationalité, l'entendement.
Tout le reste, tout ce qui est hors du domaine de la raison, c'est le sensuel, la sensibilité, l'imagination, les émotions, les sentiments. C'est dans ce domaine que se positionne l'esthétique.
Ainsi, si l'on veut définir l'essence de l'art, comment peut-on y parvenir par la raison ?
L'échec de toutes les tentatives de définition de l'essence de l'art, est précisément lié au fait que celles-ci prétendent y parvenir par la raison.
Le seul contact avec l'essence de l'art, c'est lors de l'expérience esthétique.
Mais si l'on veut le définir, il fuit, tel Orphée ne pouvant se retourner vers Eurydice sous peine de la voir mourir, disparaître.