Test avec un pavé random
23:29:30
Etant donné que je me suis beaucoup retrouvé dans ce topic https://www.jeuxvideo.com/forums/42-51-54143694-1-0-1-0-vie-de-prolo-manger-gratuitement-les-techniques.htm , j'ai eu envie, moi aussi, de partager mon expérience. Certes, ce ne fut pas joyeux tous les jours (surtout au début), mais je garde néanmoins une bonne image de ces années de galère formatrices, qui m'ont maintenant aidé à me réinsérer. Je n'ai pas la force mentale nécessaire pour tout écrire d'un coup ce soir, mais j'aurai probablement fini dès samedi.
Juillet 2014
Tout commence il y a trois années de cela. J'avais en ce temps 17 ans, et tout pour être heureux. Une famille aimante, de très bons amis (que je comptais sur les doigts d'une seule main), et ce berger allemand, que j'avais recueilli 6 ans auparavant, alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Il s'appelait Vizir.
Depuis mes 15 ans, et jusqu'à cette période, il m'arrivait très souvent de sortir, que ce soit en semaine, ou en weekend. Une nuit, alors que j'étais en festival, j'ai aperçu un homme qui tentait de rentrer dans ma tente. Je n'ai -malheureusement- pas réfléchi : j'ai couru et lui ai asséné plusieurs coups de poing, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment. Il n'était plus conscient quand des membres de la sécurité ainsi que certains bénévoles sont arrivés pour "calmer le jeu". De là, je me suis retrouvé en garde à vue après que l'ont ait saisi ma déposition. Plus tard, on a appelé mon père, pour qu'il vienne me chercher. Je l'ai trouvé étonnamment calme. "Bonjour", "Oui", "Je comprends", "Au revoir". Silence total dans la voiture, un silence qui aura duré trois quarts d'heure. De peur, je n'osais pas sortir le moindre mot. J'étais dans un tel état de mal-être que les larmes coulaient sans que je le veuille, et j'essayais de les dissimuler. C'est en arrivant chez moi que j'ai enfin pu entendre la voix de mon père. "Prends tes affaires, et pars, maintenant". A vrai dire, je n'en étais pas à mon premier coup d'essai, mais je ne le pensais pas pour autant sérieux. C'était pourtant bien le cas, puisqu'une heure plus tard, j'étais mis dehors avec Vizir. J'avais avec moi deux sacs remplis de vêtements, de quelques livres ainsi que de quelques provisions de nourriture, "au cas où". J'avais aussi mon sac à dos, avec ces objets sans valeur que je chérissais tant, ainsi que des photos, un pot de tabac et mes papiers.
Aucun de mes amis ne pouvait m'héberger. Deux étaient en vacances, le troisième en appartement, et la mère du dernier ne voulait accueillir mon chien sous aucun prétexte. Malgré les excuses de l'ami en question, je ne lui ai pas adressé le moindre regard, la moindre parole, et je suis parti là où en avait décidé le destin.
[...]
Juillet 2014 - Août 2014
Je suis tout d'abord allé à la banque. Il me restait en tout et pour tout 200€, que j'ai retirés. Puis, je me suis dirigé vers la gare, où j'ai pris un billet pour un voyage en TGV en direction de Nantes, puisque c'était l'unique long trajet de la soirée. 30€ en moins, rien que ça. J'arrive en gare de Nantes peu avant minuit, et décide d'y rester dormir, n'ayant rien de mieux à faire. Ce fut une nuit cauchemardesque, je me réveillais à chaque bruit que j'entendais.
Durant une dizaine de jours, cela a continué. Je partais le matin, faisait le tour de certains quartiers ; je consacrais mes après-midi à réfléchir au bord d'une étendue d'eau où je pouvais également me laver, avant de retourner, une fois la nuit tombée, à la gare. J'avais dépensé près de 30€ (merci le tabac) sans véritablement manger à ma faim, mais j'étais malgré tout serein. Je ne pouvais imaginer une seule seconde me retrouver sans un sou. Pourtant, force fut de constater que je me retrouvais un matin sans un sou, et sans un sac.
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