Les passions, il n'y a que ça que nous ayons dans notre misérable vie, nous n'en sommes pas esclaves bien au contraire, c'est le maigre bout de pain et l'eau qu'on reçoit tous les jours, en échange du fait d'être réduits en esclavage par la RAISON.
Ce PARASITE de notre espèce, à cause duquel elle se sacrifie génération après génération dans le travail de la domination de la nature, mais pour qui travaillons-nous ? La seule chose qui progresse, c'est la RAISON.
L'Histoire n'est rien d'autre que celle de cet asservissement.
Ce PARASITE de notre esprit, qui nous plonge dans l'angoisse permanente de notre propre fin, qui nous écrase sans cesse sous des horizons idéaux qui ne sont que les plans de sa domination, que nous suivons bien sagement jusqu'à devenir les rouages parfaits de l'univers rationnel.
C'est un maître si génial qu'il nous a fait croire qu'il nous libérait, et nous a fait le vénérer pour cela, pour mieux nous asservir.
La RAISON, ce tyran monstrueux dont nous sommes la malheureuse main-d'oeuvre.
Nous recouvrons notre existence d'objets manufacturés, de théories, de plans, de normes, nous avons même fait de notre temps de vie une norme au moyen de l'âge, de la semaine, des mois, de l'année et de l'emploi du temps, et patiemment nous perfectionnons les verrous posés par notre maître.
Le sauveur n'est pas prométhéen, il n'est pas non plus christique, ce ne sont que les ambassadeurs de la raison. Le sauveur c'est l'absurde le plus froid, la folie la plus pure, le déraisonnable le plus excentrique, le rien, la destruction.