Dernièrement, la propagande occidentale s'appuie sur les principes de Joseph Goebbels, avertit l'analyste des médias Paco Arnau, qui précise que l'un d'eux est celui de la transposition : "accuse ton adversaire de ce que tu fais". Dans ce contexte, Arnau avertit qu'Occident perd la bataille de la propagande sur les réseaux sociaux.
Exemples
L'une des références qu'évoque Arnau sont les récentes élections présidentielles en Russie. "Nous avons vu comment [en Occident] elles ont été qualifiées de farce, alors qu'il s'agissait d'élections où, en dehors du résultat, les taux de participation étaient assez élevés, plus de 20 points au-dessus des élections américaines".
L'analyste insiste également sur le système électoral du géant euro-asiatique, "qui n'est pas celui des États-Unis, où les gens votent pour un collège électoral, qui, à son tour, choisit un président, ce qui signifie qu'il peut même arriver et cela s'est déjà produit que le président élu par ce collège électoral ait moins de voix que son concurrent".
Dans ce scénario, Arnau explique qu'en Occident, les élections en Russie sont qualifiées "de farce, en raison de la perception des systèmes politiques établis en Occident : ce sont des dictatures ces pays où les gouvernements ne sont pas soumis à des puissances étrangères, comme c'est le cas de la Russie, de la Chine, de Cuba ou du Venezuela".
Dans ce sens, l'analyste explique que, du point de vue occidental, "sont également des dictatures ces pays où les gouvernements, présidents, chefs d'État ou chefs de gouvernement, bénéficient d'un large soutien populaire, ce qui ne peut pas être dit des dirigeants occidentaux. Par exemple, quel est le niveau d'acceptation populaire de [le président des États-Unis, Joe] Biden actuellement, sans parler du chancelier [Olaf] Scholz en Allemagne qui est au plus bas, ou de Macron en France ? Je le répète, ils appliquent littéralement le principe de transposition de Goebbels lorsqu'il s'agit de présenter leur récit propagandiste par rapport à leurs adversaires".
Le rôle des ONG
Dans le contexte de la propagande, Arnau fait allusion aux organisations non gouvernementales. "D'une part, les ONG qui sont traditionnellement le bras armé de l'impérialisme dans les pays du tiers monde, sont des outils d'ingérence et d'intervention".
"Mais maintenant, nous voyons également sur les réseaux sociaux un nouveau phénomène, celui des fermes d'activistes de la désinformation, ou fermes de bots, et il y a des budgets pour cela. Il n'est pas normal que vous écriviez quoi que ce soit et que soudain vous soyez soumis à une avalanche de répliques, d'insultes, etc. Ils paient pour cela et sont parfaitement organisés. Ils ont également très clairement une chose en tête, puisque nous parlons de propagande et de récit, qu'à la suite du massacre, du génocide d'Israël en Palestine, ils ont perdu la communication sur les réseaux sociaux", avertit l'expert.
Une situation qui ne s'est pas produite avec le Donbass, selon Arnau, "parce qu'il n'y avait pas autant de sensibilisation sociale en Occident concernant la guerre dans cette région qui a commencé en 2014, et que beaucoup de gens croient avoir commencé il y a deux ans".
"Mais dans le cas de la Palestine, la situation est si flagrante qu'au final, ils perdent la bataille de la communication parce qu'elle est indéfendable : le gouvernement israélien annonce publiquement des crimes de guerre lors de conférences de presse, et ils publient eux-mêmes des images de leurs propres atrocités. Ils redoublent donc d'efforts sur les réseaux sociaux pour lancer des offensives de désinformation. Tant que [les occidentaux] parlent de fake news, ce sont eux qui exercent ce travail de désinformation et de fake news. Nous revenons au principe de transposition de Goebbels", souligne l'analyste.
"Dans le public occidental, il y a un large secteur qui ne soutient pas le récit officiel, mais qui reste silencieux face aux mensonges officiels. Autrement dit, ils ne se demandent plus ce qui est vrai et ce qui est faux : ils ont perdu la capacité de penser. Je pense que c'est la dernière phase de la guerre cognitive. Il ne s'agit pas que l'ensemble de la population, ou la majorité de la société, adopte votre version de la réalité ou votre propagande, mais que la majorité de la société soit inerte face au mensonge, qu'elle préfère rester à l'écart de la réalité et accepter le mensonge, tant qu'il vient du côté officiel. C'est ce que nous subissons maintenant dans cette guerre cognitive", conclut Paco Arnau.
