Depuis qu'il a quitté le ministère de l'éducation et depuis sa défaite aux législatives 2022, Jean-Michel Blanquer s'investit dans son Laboratoire de la République, créé il y a trois ans. Son objectif : « Prendre au sérieux le monde des idées » et « créer un renouveau de l'idée républicaine ». Derrière ces formules, l'ambition de fédérer un écosystème capable de faire émerger un contre-récit à celui de ses adversaires « islamo-gauchistes » il revendique « une victoire sémantique » avec l'irruption de ce néologisme dans le débat public. Et il n'y a pas que le sujet de l'islam qui occupe les laborantins dans la République. Celui de la démographie aussi. « La démographie, c'est notre avenir, pourtant personne ne manifeste dans la rue pour la démographie », déplore M. Blanquer, dans son discours de clôture.
S'il n'est pas un adepte de la pseudo-théorie du grand remplacement, il pose une question : « Est-ce que je vais m'interdire de parler du fait que ça peut être un problème pour un pays de ne plus avoir d'enfants et d'être uniquement obligé de compter sur l'immigration pour la croissance future ? » Pour y répondre, un atelier était organisé avec Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie et proche de l'eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo, comme révélé dans le livre-enquête L'Extrême Droite, nouvelle génération (Denöel, 2024).
Les têtes d'affiche de l'événement ont, elles, consacré la majeure partie de leur intervention à La France insoumise (LFI). « Aujourd'hui, on se retrouve avec un parti politique antisémite qui exige un premier ministre. Ils sont fous, ils ne vont jamais dormir, on va leur casser la gueule ! », s'est emporté l'ancien directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, Philippe Val, sous les hochements de tête approbateurs de son interlocuteur, le philosophe médiatique Raphaël Enthoven. « C'est la première fois qu'un parti fait de la haine des juifs, de la haine d'Israël, un argument politique de campagne électorale. Cela n'avait jamais existé », a jugé l'ancien premier ministre, Manuel Valls, qualifiant la formation de gauche radicale de « parti antisémite ».
Le score du Rassemblement national (RN) arrivé largement en tête des élections législatives le 30 juin dernier, et qui n'a jamais été aussi proche du pouvoir, est déjà un lointain souvenir. « [LFI] est la cause première aujourd'hui à laquelle il faut s'attaquer. C'est la priorité des priorités », expédie M. Val, tandis que Manuel Valls a rappelé que « les propos antisémites » de l'extrême droite remontent à « quelques années ». « Si un membre du RN tenait des propos, on irait dessus »,se défend l'amphitryon Jean-Michel Blanquer, pour qui « lutter contre l'extrême gauche, c'est lutter contre l'extrême droite ».
Quant au racisme qui vise musulmans ou immigrés, il est abordé sous le prisme de la dénonciation du « wokisme » ou de la « culture de la victimisation » , l'intitulé de la conférence du philosophe Pascal Bruckner. « Qu'est-ce que ce que le wokisme, sinon une représentation christique des minorités ? palabre-t-il. Ils sont comme les membres d'un Christ laïc qui n'ont d'autre identité que l'exhibition de leur souffrance. »
Dans cet entre-soi où se retrouvent habitués des colonnes du Point et de Franc-Tireur, les estrades sont aussi l'occasion de régler ses comptes. L'écrivain Aurélien Bellanger y est qualifié de « jeune bourgeois médiocre qui insulte un mort pour se sentir progressiste »par Jean-Michel Blanquer, à la suite de la parution de son roman Les Derniers Jours du Parti socialiste, dont l'un des personnages est inspiré par le fondateur du Printemps républicain, Laurent Bouvet, aujourd'hui décédé.
Philippe Val accuse Le Monde d'avoir « fait le travail de recouvrir de sable le massacre du 7 octobre pour ne parler que des bombardements de Gaza » . « Un des grands coupables des malheurs dont nous parlons aujourd'hui et contre lesquels il faut se battre, c'est le journalLe Monde ! » a-t-il insisté. Dans la salle, la députée Renaissance du Nord, Violette Spillebout, venue animer une table ronde sur les médias et la démocratie.
Un temps annoncé comme invité de dernière minute, Bernard Cazeneuve, pressenti pour Matignon, n'est, lui, finalement pas venu. Le week-end était presque parfait pour Jean-Michel Blanquer.
Une directrice des ressources humaines donne ses conseils pour ne pas avoir de femmes voilées dans une entreprise grâce à l'inscription dans le règlement intérieur que « le principe de neutralité prévaut dans un contexte de contact avec la clientèle » « Maintenant, devant un juge, est-ce que vous pouvez gagner ? Je vous avoue que, pour l'instant, ça reste encore à suivre »,reconnaît-elle. Le gérant d'un centre commercial se demande, lui, comment mettre un terme au bail commercial d'une de ses locataires qui s'est mise à porter le voile.
L'anthropologue Florence Bergeaud Blackler, qui s'estime victime d'une cabale universitaire depuis la sortie de son livre Le Frérisme et ses réseaux, l'enquête (Odile Jacob), déclare que « même si on tolère un petit hijab coloré, petit à petit, il y a une surenchère normative qui amène de toute façon au cas afghan. Ça ne peut aller que vers là ». Et alors qu'aucun responsable musulman n'a été invité à s'exprimer sur le sujet, la conclusion de l'atelier est assurée par … un archevêque. En l'occurrence Mgr Benoit Rivière, venu à la mairie avec col romain et croix autour du cou.
Cela fait à peu près une heure que la petite assemblée devise sur la laïcité dans le salon d'honneur de la mairie d'Autun (Saône-et-Loire) quand l'animateur de la table ronde, Michel Lalande, propose de participer à un jeu. Il demande à l'auditoire de se mettre à la place d'un préfet qui doit statuer sur la demande de naturalisation d'une femme musulmane, dont l'époux insiste pour qu'elle soit auditionnée exclusivement par une autre femme. « Qui dans cette pièce coche la case “naturalisation acceptée ?”, demande M. Lalande, lui-même ancien préfet . Et qui coche la case “naturalisation refusée” ? »
Un murmure de stupeur parcourt l'assistance tandis que les premières mains se lèvent fièrement pour demander l'expulsion de la femme voilée fictive. « Non, on vote pas ! implore un des participants. Après ça, quels enseignements allons-nous tirer sur les uns et les autres ? »Mais M. Lalande ne se démonte pas et assume, invoquant la lâcheté et « quarante ans d'une longue dérive » . « C'est très simple les choix. A un moment, il faut prendre ses responsabilités ! », tonne ce membre du conseil scientifique du Laboratoire de la République.
Du jeudi 29 au samedi 31 août, ce cercle de réflexion fondé par Jean-Michel Blanquer tenait sa première université d'été dans la ville d'Autun, en lisière du Morvan. Au programme, des ateliers, des conférences et un mini-salon du livre avec pour fil conducteur : la défense des valeurs de la République et de la laïcité. Mais de laïcité, il n'en a été question que pour parler de l'islam et des musulmans, dans l'atelier consacré au sujet.
Le 26 août 2024 à 17:58:37 :
La parole circule...https://image.noelshack.com/fichiers/2019/20/5/1558058494-pascal-bg-lunette-proche.png
... Entre les colonnes
Le 21 août 2024 à 19:30:26 :
L'empereur Augustehttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/44/6/1572695204-auguste.png Maigrichon, toujours malade, le khey moyen
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/09/1/1519684894-risitasse.png Se sert de César pour récupérer sa fortune à sa mort
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/41/5/1539339756-auguste-jesus-bras.png Part embrouiller le gros daron Marc Antoine en Afrique
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/41/5/1539339714-auguste-jesus.png Annexe le royaume plurimillénaire d'Egypte
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/07/2/1581449183-risikhamon.png Fonde l'Empire romain à 30 ans
https://image.noelshack.com/fichiers/2022/09/3/1646208960-e5afc8e0-8903-4856-8968-3f4583831c0e.jpeg Crée les préfectures, les retraites, la police municipale, les sapeurs-pompiers
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/17/1493394947-risip-pompier.png Impose une paix forcée à toute l'Europe et au Moyen-Orient
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/41/5/1539339737-auguste-jesus-2.png Fait naître Jésus à Bethléem en forçant sa famille à s'y déplacer pour un recensement
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/50/1482082001-jesusssssss.png Plus long règne de l'histoire de Rome
https://image.noelshack.com/fichiers/2019/44/6/1572695204-auguste.png Vénéré comme un dieu par le monde entier
https://image.noelshack.com/fichiers/2019/14/7/1554644614-re.png
Anti-métissage, chasse aux «kehba», contre les «sidaïques» : les dérives de l’influenceur musulman Bassem Braiki
PORTRAIT - Suivi par des centaines de milliers de personnes, le natif du Rhône tient un discours trouble, défendant les valeurs de la France tout en s’insurgeant contre le métissage, les personnes LGBT et le «pouvoir donné aux femmes».
«Nous, à Lyon, sur des lampadaires, ils seraient en train de pendre!» . Bassem Braiki a encore frappé... et ces nouveaux propos polémiques risquent de lui coûter cher. Natif de la banlieue lyonnaise, l’influenceur inconnu du grand public mais s’étant, au fil des années, transformé en un puissant porte-étendard d’une certaine frange de la communauté maghrébine , est dans le viseur de la justice, après qu’ il a été signalé au parquet pour « appel à la haine, à la discrimination et à la violence» . Si l’éventuelle enquête aboutissait à un procès, il risquerait un an de prison et 45.000 euros d’amende.
Lors d’un direct sur TikTok le 12 août, où il discutait avec plusieurs autres internautes, le quadragénaire est revenu sur l’agression d’une femme dans le RER francilien, qui aurait été filmée et diffusée sur Snapchat. «Mon frère ! Il y a une femme, une hadja (une femme musulmane, NDLR ), qui a été giflée dans le RER»,a-t-il d’abord déclaré, interpellant l’un des intervenants. «La tombe de mon grand-père, ils ont étouffé l'histoire (...) Il y a des rappeurs renois qui habitent dans le 91 qui insultent tout le Maroc. Personne fait rien. Nous à Lyon, sur des lampadaires ils seraient en train de pendre!», s’est-il ensuite exclamé, sous les acclamations de plusieurs internautes. «Wallah !»«Eh je suis d'accord avec toi, Bassem!», peut-on entendre dans l’extrait de ce direct.
«Radio hlib»
Si Bassem Braiki s’est excusé dans une publication ultérieure, arguant «(s)’être fait passer pour ce que je ne suis pas, un raciste», il ne parviendra peut-être pas à effacer aux yeux de la justice les multiples propos qu’il a tenus publiquement à travers les années. L'affaire n'aurait d'ailleurs probablement pas pris autant d'ampleur si le pouvoir d'influence de cet homme, habitué aux dérapages, n’était pas considérable, depuis le micro de sa radio libre nommée «Radio hlib» (jeu de mot entre le mot libre, et la traduction de «lait» en arabe).
Le programme est généralement retransmis plusieurs soirs par semaine, sur Youtube et TikTok, entre 22h et 1h. Pour ceux ne pouvant le suivre en direct, des extraits sont rediffusés sur tous les réseaux sociaux - certains d’entre eux étant visionnés des centaines de milliers de fois. Face caméra et casquette sur la tête, avec les logos du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie et de la France derrière lui, il réagit aux appels de ses milliers de spectateurs - très majoritairement maghrébins ou Français d’origine maghrébine. Ainsi, après avoir salué ses auditeurs avec un «salam aleikoum»ou un «khoya» (frère, en arabe), il leur distille ses conseils sur les thèmes de la famille, des relations amicales, de la séduction, du couple ou du travail, et donne parfois son avis sur l’actualité.