Messages de oooo50a

(Je suis évidemment autiste, diagnostiqué pour la première fois à 9 ans)

C'est le M-CHAT-R, qui se passe entre 16 et 30 mois après la naissance si des signes sont déjà présents, à l'époque ce test n'existait pas, j'ai demandé à chacun de mes parents de se remémorer, les réponses sont cohérentes, un petit nombre de questions n'ont pas été répondues car soucis de mémoire donc je les ai ignorées, le score est de 11 :rire:

Interprétation :https://image.noelshack.com/fichiers/2024/14/6/1712422397-14-58-00-170556077.png

https://cdn.editions-chu-sainte-justine.org/system/books/document3s/000/000/262/original/MCHAT-R_F.pdf

Un score supérieur à 8 = 58% de chances d'être diagnostiqué autiste (valeur prédictive positive)https://image.noelshack.com/fichiers/2024/14/6/1712422532-capture-d-ecran-2024-04-06-185508.png

Le 06 avril 2024 à 13:58:38 :
C'est quoi un faux autiste ?
Par exemple ayant été diagnostiqué l'an dernier à tout juste 26 ans, mais ayant également la mention HPI car j'ai eu 132 aux tests et avec des signes de TSA, est-ce que je suis donc un autiste ou un faux autiste ? :(

Sinon je pense qu'il manque la mention du spectre, ceux qui sont détectés en premier sont probablement ceux dans la partie basse du spectre, pour ceux de la partie haute ce n'est pas aussi simple, surtout lorsqu'il y a une pseudo-réussite d'intégration à la société, mais qui peut finir par voler en éclats.

Il y a beaucoup de vrais autistes qui ne sont pas diagnostiqués car à l'époque on en parlait moins et/ou qu'on leur a mis un autre diagnostic, et ça ne présage pas forcément de l'intensité des traits, et à l'inverse beaucoup de faux autistes qui forcent pour avoir un diagnostic

Les diagnostics dans le public sont plus fiables

Un faux autiste, c'est un mec qui apparaît normal, c'est-à-dire qu'on peut discuter avec et ne pas voir de différence avec les autres, ces gens ont souvent très peu de comorbidités, pas ou très peu de signes (subtils) dans la petite enfance, on voit bien que son profil n'est pas celui d'un autiste car il manque énormément de traits (figurant ou non dans les critères diagnostic), et on sent un décalage avec eux, on voit bien que ce ne sont pas des autistes, ainsi qu'ils n'ont pas de bizarreries diverses, etc. Ce sont des surdiagnostics et ils polluent

Les profils ont vraiment tendance à être homogènes, car ils ont un cerveau très différent, ce n'est pas un spectre où l'on peut piocher tout ce que l'on veut et dire "je suis autiste car je match avec ces 3 critères"

up

Le 06 avril 2024 à 13:50:21 :
J'ai des tocs, je tire toujours la tronche et je suis inexpressif au point ou j'ai du mal à faire ressortir des émotions de manière naturelle parfois, c'est débile mais quand je parle de quelque chose qui m'intérresse (ou qui m'obssède concernant la musique) j'en perd littéralement mon souffle et je blablate sans laisser la parole à l'autre, je me sent mal à l'aise quand j'essaie de socialiser avec des inconnus, mes seuls potes sont des introvertis comme moi, etc... C'est chaud si je suis pas autiste ?

Je ne peux pas te répondre comme ça, mais j'ai détaillé pour le diagnostic

up
Les faux autistes ne seront jamais des vrais, ils ne font qu'induire en erreur à première vue (même si on sait qu'il faut faire très attention), mais ça ne trompe pas longtemps lorsqu'ils sont confrontés à de vrais autistes, et je parle ici uniquement des dialogues sur des sujets d'intérêt, pas une analyse détaillée de leur profil, car ce n'est même pas nécessaire, les caractéristiques de base, la compatibilité et les sujets d'intérêt, ils ne les ont déjà pas. Ils envahissent les communautés d'autistes, et discutent entre golems.

Je parle en tant qu'autiste diagnostiqué depuis enfant, avec des signes flagrants depuis la toute petite enfance (18 mois), qui se voit partout, tout ce que vous voulez, je ne vais pas m'épancher sur mon cas, car ce n'est pas le sujet du topic.

Il faut arrêter avec les golems qui pensent être autiste sous prétexte d'avoir quelques traits. Les traits autistique communément décrits sont répandus dans la population, mais ils se différencient par leur faible intensité et/ou leur nombre réduit chez une même personne. Et les critères de diagnostic ne listent pas tous les traits existants, car ils semblent infinis. Ils sont aussi parfois vagues, ou inexacts.

Par exemple, le terme "intérêts restreints", utilisé pendant des décennies, est infondé (ça ne les a pas empêché de diagnostiquer les autistes avec ces critères, car "intérêts restreints" est leur façon de décrire nos intérêts.) Les golems ont eux-mêmes des intérêts restreints. Les autistes s'intéressent généralement à de nombreuses choses, mais d'une manière particulière et dans des domaines que l'on ne retrouve pas fréquemment dans la population générale, alors, ces dernières années, après s'être rendu compte de cela, ils le remplacent de plus en plus par "intérêts spécifiques". Ces intérêts ne sont pas spécifiés dans les critères, mais, par exemple, si une personne a un intérêt marqué pour les trains, sa probabilité d'être autiste grimpe en flèche. Et inversement, car l'intérêt pour les trains est très répandu chez les vrais autistes, mais ce n'est évidemment généralement pas leur seul intérêt.

Vous ne pouvez pas être autiste sous prétexte de remplir quelques critères, ni sous prétexte qu'il s'agirait d'un spectre large. Vous avez une idée fausse de l'autisme, ce n'est pas une condition dans laquelle seule les compétences sociales seraient affectées, c'est un cerveau qui se développe radicalement différemment, avec une manière différente de fonctionner, qui se manifeste d'innombrables façons, et dont les traits ont une forte tendance à être très homogènes entre les autistes, ou tout du moins de leurs sous-groupes.

Ce n'est pas sous prétexte que vous n'avez pas d'amis (que ce soit volontaire ou non), que vous êtes maladroit socialement, que vous êtes autiste.

Si vous êtes vraiment autiste, et que vous parlez à certains vrais autistes, vous devriez avoir l'impression de parler à vos jumeaux, alors que cela n'a jamais été le cas auparavant, ou était extraordinairement rare.

Et, dans ce cas, il ne devrait pas y avoir de problème particulier comme cela l'est presque systématiquement dans une conversation de golems. Vous devriez pouvoir discuter de vos intérêts communs. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7545656/

:d) Les critères pour l'autisme (DSM-5) sont ici https://depts.washington.edu/dbpeds/Screening%20Tools/DSM-5%28ASD.Guidelines%29Feb2013.pdf
Ce sont les critères "officiels" utilisés par les cliniciens avec de nombreux exemples sur la façon de les interpréter, donc surtout n'hésitez pas à aller vérifier.

De plus, les signes doivent avoir été présents dès la petite enfance, c'est une condition NON NÉGOCIABLE pour poser un diagnostic, car il est bien reconnu qu'il s'agit d'une condition neurodéveloppementale, et non de quelque chose que vous allez développer subitement à l'adolescence ou qui se révélera subitement à un moment dans votre vie. Cela signifie que les signes doivent avoir été présents vers l'âge de 8 ans ou moins, mais cette date limite (citée dans le DSM) est approximative et tout dépend des cas qui sont présentés. Cependant, la plupart des vrais autistes auront eu les premiers signes bien avant 8 ans.

Aussi, plus les différences ont été remarquées tôt dans la vie, plus il est probable de l'être, voir notamment le "test de dépistage" M-CHAT-R, qui se passe entre 16 et 30 mois. Un score supérieur à 2 (/20) est positif, un score supérieur 3 indique une probabilité d'environ 50% d'être diagnostiqué par la suite autiste, un score supérieur à 8 (mon cas par exemple) indique un très haut risque. Toutes les personnes ne développeront pas forcément de signes aussi précocement. Le test peut être passé ici https://www.autismspeaks.org/screen-your-child

De plus, si vos parents n'ont pas vu beaucoup de médecins quand vous étiez petit en disant que vous n'étiez pas normal, ou bien qu'ils n'ont rien remarqué de bizarre, vous n'êtes probablement pas autiste aujourd'hui. Évidemment, je parle ici des signes, non de diagnostic, de nombreuses personnes peuvent ne pas avoir été diagnostiquées ou avoir reçu un mauvais diagnostic.

Il y a aussi de plus en plus de faux autistes diagnostiqués (surtout aux USA, mais ces dernières années de plus en plus en France, et tout particulièrement dans le privé chez des adultes), c'est assez simple de s'en apercevoir, il suffit de les connaître, parler avec eux, pour constater qu'ils semblent en fait normaux. Je peux vous dire que vous allez tout de suite remarquer un vrai autiste avec ses sujets d'intérêt, la façon dont il parle, l'intensité, la boucle, la propension à bifurquer sur d'autres sujets, monologuer, la complexité des raisonnements, les précisions partout, le ton hautain, les mêmes mots qui se répètent, etc. Si on ne vous dit pas à longueur de journée que vous êtes bizarre, il n'y a probablement pas grand-chose, à moins que ce soit un comportement de "masquage", mais je pense que même ce comportement finit par montrer ses limites.

De plus, l'autisme s'accompagne dans la grande majorité des cas de comorbidités, et plus une personne est autiste, plus elle aura de chances d'en présenter plusieurs, il s'agit généralement de tics, de tocs, troubles de la parole, de problèmes psychomoteur, d'anxiété chronique.

Les faux autistes ne peuvent pas se fondre magiquement parmi les vrais autistes, on vous voit à des km, que ça plaise ou non, le problème vient justement du fait qu'il existe une incompatibilité, car vous n'êtes pas spéciaux, du moins pas autiste. Collez vous un diagnostic "HPI" si vous avez absolument besoin de quelque chose, l'autisme est sûrement l'un des diagnostics les plus dommageables pour les VRAIS, que vous auriez pu imaginer.

Non seulement vous êtes incompatibles en terme de relations sociales, mais en plus, nous avons tout un tas de bizarreries, comme dans nos comportements, que nous ne pourrions tous les citer. Par exemple, (pour ne citer que ça sinon je vais encore agrandir le pavé), je passe mes journées à stimmer quand je suis seul (90% du temps), avec en moyenne 3 stims simultanés. Les faux autistes n'atteignent généralement pas un point où ce genre de comportements deviennent très marqués.

Si vous pensez que mon pavé est trop long, et j'ai pourtant fait énormément d'efforts / compromis ici, c'est justement l'une des caractéristiques de l'autisme, qui n'est pourtant pas un critère diagnostic officiel ("hyperverbalisation", "verbosité")

Les vrais autistes n'ont pas un "besoin de se différencier", mais sont déjà radicalement différents de base, c'est juste un fait (c'est aussi pour ça que mes parents m'emmenaient voir plein de médecins alors que j'étais encore tout bébé, et non pas car ça les amusait de voir que leur enfant ne se développait pas de façon typique), et quand on trouve ce que c'est, on arrête de souffrir et se sentir très seul, car on se sent tout le temps sur une autre planète, et les gens eux-mêmes autour remarquent bien qu'on est très différent d'eux, d'ailleurs. C'est quelque chose qui se voit, les personnes que vous connaissez bien, IRL comme IVL, devrez savoir que vous êtes très très bizarre et dire des choses comme "je n'ai jamais vu un garçon comme ça"