Le 10 janvier 2024 à 12:27:14 :
« Parce qu’enfin, quand on regarde bien les choses en face, objectivement, froidement, le grand rival politique, idéologique des USA, c’est l’URSS. Bien ! Mais le grand rival économique, dans le domaine qui fait la puissance des USA, c’est l’Europe occidentale. Le seul bloc humain, plus nombreux du reste, ce qui lui laisse des potentialités supplémentaires, qui a un PNB supérieur au leur, et qui est déjà, et de loin, la première puissance commerciale de la planète, c’est l’Europe occidentale. Cessez de vendre des Mercedes, des Austin, ou des Renault, il n’y aura plus de problème de faillite chez Chrysler. Alors on peut comprendre le rêve d’un moderne Machiavel d’outre-Atlantique : si l’on pouvait arriver à faire se détruire mutuellement le rival politique et le rival économique sans y laisser trop de plumes, ce serait vraiment une belle opération. »
« Je dois dire que ce schéma, qui peut paraître invraisemblable à quelques-uns, n’est pas né de mon imagination. Il m’a été exposé à Naples il y a vingt ans, en 1961, par un officier américain de haut rang de l’état-major de la VIe Flote, où j’étais officier de liaison français. Il m’a dit : « Vois-tu, c’est un beau rêve qui a présidé à la constitution de l’OTAN : l’Amérique, fille de l’Europe, venant au secours de sa vieille mère décrépite, et l’intégrant à son foyer pour assurer sa subsistance et sa survie » Seulement, ajoutait-il, De Gaulle venait d’arriver au pouvoir et ruait dans les brancards, « il se peut désormais que le rêve échoue : si vous ne voulez pas vous plier à notre leadership, ou si vous devenez assez puissants pour créer un danger pour notre économie, qui fait notre force ; nous serons peut-alors obligés de vous détruire. »
Antoine SANGUINETTI (amiral français gaulliste), Le devoir de parler, 1981
Les élites ont lâché les USA pour la Chine au milieu des années 90.
