Quinn > Au collège et au lycée, j'avais une certaine force mentale car mon esprit était ailleurs (j'avais le temps pour des activités qui me plaisaient). Je me souviens que je me faisais assez souvent traiter de moche ou de nabot (quasi tous les jours), mais j'avais des bonnes notes et je m'amusais le soir en rentrant chez moi (film, séries, musique, jeu vidéo) et j'étais assez bien mine de rien (même si je n'avais ni pote ni copine quand même). Donc je vivais ça de manière cool, j'étais premier de la classe et ça me satisfaisait beaucoup.
Aujourd'hui c'est différent, pas de parents à coté, pas d'activités, seulement du travail. Alors évidemment la seule que je vois et que j'observe ce sont les relations sociales des gens qui m'entourent. Je trouve ça juste génial et dingue à la fois de regarder comment les gens interagissent entre eux entre 2 cours, la sexualisation ultra rapide des conversations, la petite ambiguïté entre le beau gosse en train de draguer sans draguer et la fille d'en face etc... Ca me fascine complètement parce que moi j'ai jamais fait et en plus mon physique ne m'ouvre aucune opportunité de le faire. Desfois je me demande si je fais pas ma crise d'adolescence à 23 ans au lieu de 16.
N'empêche quand j'y pense, c'est chaud de ne jamais avoir embrassé une fille ou pris une fille dans ses bras
Putain le délire en 2015, la décadence de la sexualité à double vitesse entre ceux qui niquent toutes les semaines tranquillement et les garçons comme moi
Mais c'est vrai que desfois je vais sur le facebook des gros chopeurs de ma fac, c'est insensé le fossée qui nous sépare physiquement. Ca n'a rien a voir avec le muscle, ils sont juste minces comme moi. Mais alors putain de taille, de visage, sur toutes leurs photos facebook ils sont juste beaux : traits fins, machoire carrée, cheveux lisses coiffure oldschool, peau parfaite même avec la gueule dépravée de fin de soirée...
C'est clair ça n'a RIEEEEN à voir avec ma tronche. Code génétique d'enculé, à quelques millions de nucléotides prêts, j'étais un chopeur qui se pose aucune question
Honnêtement faut pas prendre avec tristesse en pensant que je chiale dans mon lit en position foetale tous les soirs : ce n'est pas le cas du tout.
Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours été relativement seul (même si avant j'avais la présence de mes parents) et je me projette assez bien dans le futur tout seul. J'adore la musique, je joue du piano et du violon et j'adore l'electro / la trance / l'electro, j'aurais de quoi m'amuser avec mon argent. Je suis un dingue de cinéma aussi, donc je pourrais m'acheter pleins de conneries stylées. Je m'imagine bien dans un grand appartement bien meublé, un truc sobre mais design, moderne, propre. Je ne pense pas être malheureux et dépressif un jour.
Disons que ce qui me dérange, c'est la monotonie et le fait de vivre ma vie en tant que spectateur de celle des autres. T'écoutes de la musique : t'es passif, tu subis la musique. Tu regardes un film : t'es passif, tu subis le film. Tu regardes les autres avoir des enfants, sortir avec des femmes, draguer : tu ne peux pas devenir acteur de ça car ton physique t'handicape beaucoup trop.
C'est vraiment la vie en "gris", le temps qui passe sans aucune expérience extraordinaire, sans s'amuser.
Mon "histoire" n'est pas synonyme de malheur, mais plutôt de monotonie. Le malheur aurait été que je sois totalement dépourvu, j'ai quand même l'assurance financière et un avenir professionnel plutôt sympa, c'est important aussi.
Non je ne suis pas d'Aix.
Je ne suis pas fils de bourge du tout. Mes parents sont plus riches que des bourges mais ce n'est pas du tout la mentalité de bourgeois. Je vis pas dans les beaux quartiers et mes parents ne dépensent pas de manière exhubérante. On pourrait vivre avec 10 000 euros par mois, gagner autant d'argent ça nous sert à rien honnêtement.
Non : pas de photo, soucis d'anonymat évident.
Quant à mes études (j'y reviens car j'ai eu des questions aussi), oui je n'aime pas ce que je fais. Avant tout parce que c'est particulièrement dur psychologiquement d'apprendre par coeur toutes ces choses. Mais surtout parce que le contenu est délivré de manière assez triste « tiens apprends ça, dans 4 mois t'as partiels, t'as 10 bouquins, démerde toi connard ».
En stage, on m'adresse très peu la parole, les externes (4 à 6 eme année) sont peu reconnus par les supérieurs, et n'ayant pas d'amis dans ma promo : je bosse quasiment seul (oui, ça peut paraître dingue dans un hopital). Je regarde le planing, je fais les entrées qui me sont attribuées, je note ça sur un carnet, je remplis le truc dans le dossier informatique, je fais les gestes médicaux seul, quand je foire : je me débrouille (pas toujours simple). Les autres ne m'adressent pas la parole (à part pour de l'administratif ou des trucs en liens avec l'hopital, jamais pour sympathiser).
Et comme je l'ai dit, les étudiants en médecine sont vachement orientés sur le social, les soirées, les associations, les potes (avec évidemment le bureau des étudiants composés seulement des beaux gosses populaires, la phamphare des mecs totalement exhubérants etc...). Moi je suis totalement à part de tout ça, je rentre chez moi le soir (après les cours / stage), je mange en vitesse, je bouquine, je dors. Desfois ma mère m'envoie un message et voilà. C'est une vie ennuyeuse à l'extrême, les deux seuls moments agréables de la journée : la douche chaude et aller dormir. Lamentable.
Re / Bonsoir.
J'ai lu vos messages (ainsi que les MP que j'ai reçu) : évidemment je ne peux pas répondre à tout le monde mais je vais essayer de clarifier certains points.
Concernant mon physique, je ne posterais pas de photos de moi par soucis d'anonymat (je ne donnerais pas non plus le nom de ma fac). Mais pour vous donner une idée (je suis tomber sur ce topic toute à l'heure), je me considère avec cette échelle comme un 4 voir 5 sur 10 (grand max) :
Je ne suis pas attiré par le sexe ni par les femmes vénales donc ça ne sert pas à grand chose de me dire « tu t'en fous, tu seras riche, tu baiseras ce que tu veux en lamborghini » : c'est ridicule et dégradant. Je recherche juste une fille pour une relation sérieuse et avoir une réelle complicité (je suis peut être un peu idéaliste).
Quant à savoir si je suis difficile avec les filles physiquement : oui et non. Je suis aussi débile que les autres (ou peut être un peu moins) et évidemment le physique de la fille a de l'importance. Mais je dois avouer que je trouve 90% assez jolies physiquement pour me convenir (à part le poids et l'obésité, le reste je ne suis pas difficile).
Si vous voulez je comprends ce double traitement qu'on applique pour les laids et les beaux, mais ce que je trouve, c'est qu'il est exagéré.
Evidemment j'ai du mal à m'accepter moi même physiquement, tout simplement car c'est impossible de se trouver beau quand on est moche. A un moment faut être objectif. Je sais que j'ai d'autres atouts, je suis plutôt intelligent et cultivé mais ce qui me plait le plus chez moi, c'est surement l'amour que je porte à la civilisation et à l'intellect humain ainsi que mon amour pour les valeurs « nobles » que l'humanité devrait défendre.
Certains pensent que c'est un choix, que je me trouve laid parce que j'ai décidé ça, que je ne fais pas d'efforts, que je devrais passer outre : j'ai essayé plusieurs fois, plusieurs dizaines de fois.
Aujourd'hui, je suis mieux seul car je ne subis plus cette pression sociale de la beauté, je ne pose plus la question de savoir si les filles regardent le garçon de droite plutôt que moi ou non.
Je n'ai plus en tête cette question en milieu de soirée « pourquoi, bordel, suis-je ici, avec ces gens là, à ce moment précis, en train de regarder ce garçon, se faire draguer par cette fille qui te plait ».
Je n'ai plus à rentrer chez moi à 3h du matin plongé dans mes pensées, en pleine introspection dans la rue, à la lueur des lampadaires, à me questionner sur l'existence que je mène.
Ce qui est malheureux, c'est que le physique donne une fausse image d'une personne. L'obésité est attribué à la stupidité, la beauté en général à ton rang social.
Regardez la première image du 3. et comparez à ceux qui sont à 9 / 10 :
Qui a l'air le plus intelligent : le 9 malheureusement. Comment savoir ?
Moi même je me suis déjà fait avoir. J'arrive à la fac le premier jour, un petit bonhomme d'1m60 mal rasé avec un oeil qui dit merde à l'autre. J'aurais jamais deviné que c'était mon prof de physique et qu'il avait fait l'ENS.
On peut toujours se dire que si j'avais été plus beau, je me serais laissé aller à des activités sociales et que je ne serais probablement pas en médecine aujourd'hui, mais je me dis aussi que si j'avais été plus beau je pourrais bouquiner la médecine en sachant que, quelque part, une fille me trouve agréable à regarder, qu'elle a voulu me connaître, qu'elle est tombée amoureuse et qu'elle sera là vendredi soir prochain pour me tenir compagnie, qu'elle sera là quand ça n'ira pas.
C'est juste déprimant. A 18 ans, c'est normal, à 20 ans ça fait un peu tard mais ça passe encore, à 23 ans : ça devient tardif et suffisamment pesant pour que j'y pense. C'est tout.
En fait t'as surtout une mentalité de looser et tu te cherches des excuses. Supprimes ces excuses, assume ta gueule et tu verras ta vie changera.
Très honnêtement, je ne trouve pas. J'ai toujours fait en sorte de travailler car au collège et au lycée, bizarrement, j'ai réussi à accepter que je m'en foutais. Donc je me suis rabattu sur le travail, premier de la classe, j'ai réussi mon concours de médecine, tout allait bien.
Après, arrivé en 2eme année, j'ai eu envie de tenter ma chance donc j'ai fait l'effort de me bouger le cul et de discuter un peu, d'arriver à être invité en soirée, je me suis inscrit dans une association étudiante. En bref, je ne voulais pas me lamenter dans mon coin sans avoir même essayé.
Sauf que j'ai essayé et j'ai constaté. C'était une réelle désillusion, ce n'était pas exagéré, je partais d'une bonne intention, de me faire des amis, de peut être trouver une relation sérieuse, je m'étais dit qu'après avoir bien bosser j'avais le droit de me lancer la dedans.
L'echec a été cuisant, et c'est là que j'ai pris vraiment conscience de ma laideur. On m'avait déjà fait des reproches avant et je n'avais pas oublié car ça blesse, mais je passais outre. Là c'était passif, les filles étaient cordiales avec moi mais ne montraient aucune forme d'interêt à mon égard. Et quand j'ai vu cette différence de traitement avec les autres garçons en fonction de leur physique, pas une fois, pas 5 fois, mais des dizaines de fois à travers de multiples soirées (je suis sorti beaucoup quand même, j'ai pas fait 3 essais) : là c'était plié, j'ai compris d'ou venait le problème.
Donc non, je ne suis pas focalisé sur le physique, ou plutôt je ne l'étais pas. Mais aujourd'hui j'ai retenu la leçon.
Tiens, petite anecdote, récemment en stage 2 internes qui parlent d'un nouvel interne en 2eme semestre qui allait arrivé dans le service. Sujet de la conversation : "Et alors, il est beau gosse ?". C'était il y a 10 jours, fin de stage en service de gastro-entero.
Donc de base, avec vos conseils, je ne trouverais pas de copine avant que je sois diplomé, donc pas avant d'avoir 28/29 ans.
Putain
Vraiment faut arrêter l'hypocrisie, la laideur c'est un handicap social de fou, actuellement ça prend des proportions dans notre société qui sont effrayantes.
Par exemple récemment, mon frère a trouvé une copine (lui il a de la chance physiquement, il est beaucoup plus grand : 1m80+ et il a une gueule potable, par contre il est complètement con et mauvais scolairement) : la première question que mes parents lui ont posé, c'est "Est ce qu'elle est belle" "T'as une photo ?".
Non, mes parents n'ont pas voulu savoir si elle était gentille ou intelligente, mais si elle était belle.
C'est d'une tristesse, mais putain vous imaginez pas à quel point ça me dépite d'entendre ça...
Jiio > Je n'ai pas du tout envie de baiser. Ca je m'en fous royalement, vraiment. Ce qui me dérange c'est de ne jamais avoir connu l'amour ni d'avoir de relations épanouies avec d'autres personnes, de me sentir bien entouré, d'être à l'aise.
Le délire et le régale que ça doit être d'arriver et de rejoindre un groupe d'amis ou sa copine, sûr de soi avec une belle gueule, tout le monde qui te remarque parce que t'es bien, t'es propre, t'es beau.
Le problème je pense, c'est que vous réalisez pas à quel point je suis moche. C'est pas choquant parce que je suis pas déformé non plus, mais un visage et des traits qui sont...
Déjà j'ai une acnée assez sévère (pustules etc...) : insoignable. Roacutane etc... = kedal, aucun effet.
J'ai une bosse sur le nez, des points noirs, des sourcils épais, des yeux qui tombent, les cheveux chatains qui frisent un peu... C'est une horreur, faut pas croire que je suis normal physiquement et que je me descends : je suis franchement moche.