La Lozère fait partie de ces nombreux départements ruraux préservés qui occupent le Sud occitan du Massif Central (pour faire large : les vallées de la Dordogne et du Lot, le Haut-Tarn en amont d'Albi non inclus, le Cantal, la Haute-Loire, l'Ardèche à part la vallée du Rhône).
Le climat rude et la relative absence d'industries et de centres commerciaux a tendance à éloigner les chances. Il faut plus de 2 à 3h de route pour aller vers une grande ville comme Toulouse, Montpellier, Clermont-Ferrand, Lyon (accessibles gratuitement depuis la Lozère).
Marvejols (2e ville du dpt) est une ville triste, endettée, avec ses cassos et ses chances. Mende est déjà une ville plus vivable pour celui qui veut s'y installer avec sa famille sans être totalement coupé des services et des administrations (hôpital, préfecture, lycées, commerces...). Et puis les façades colorées lui donnent un air du Sud très sympathique sans forcément les inconvénients (moins de forte chaleur, moins de chances, etc...).
Florac c'est assez gauchiste, à rattacher aux néo-ruraux hippies. Il peut y avoir des gens de valeur comme ceux qui s'y connaissent en permaculture, mais malheureusement le cassos anar de petite ville est une réalité (comme en Drôme-Ardèche ou dans le Larzac d'ailleurs).
Sainte-Énimie et Le Rozier sont des joyaux des gorges du Tarn, très touristiques, mais ça ne vit qu'en haute saison. Millau n'est pas loin.
Ensuite quand on traverse les Cévennes, on se retrouve de l'autre côté à Alès (pas terrible), Le Vigan (coucou Jean-Jacques Bourdin) ou Ganges (Nord-Hérault, très joli mais proche de Montpellier). Je pourrais aussi évoquer Lodève et Clermont L'Hérault, mais ce serait hors sujet.
Le Nord du dpt est à rattacher au Cantal (Saint-Flour) ou à la Haute-Loire (Saugues, avec son festival Celte en Gévaudan et le chemin de Compostelle, ou encore Le Puy-en-Velay, petite ville très belle et très touristique où on ne manque de rien sauf d'industries, mais qui est en train de servir de déversoir au trop-plein de Clermont-Ferrand et Saint-Étienne). Saint Chély d'Apcher et Aumont-Aubrac, je ne m'y suis jamais arrêté, mais en tout cas j'ai eu un coup de coeur pour Le Malzieu-Ville, où j'étais passé à l'occasion d'une fête médiévale. Le succès de ces manifestations historiques et le regain d'intérêt pour ce Moyen Âge trop décrié (merci la propagande républicaine) montrent qu'il y a un sentiment identitaire qui n'est pas mort chez certains Français.
En conclusion, le Massif Central est un territoire qui ne manque pas de ressources (agriculture, tourisme vert...) et je suis persuadé que quand on est jeune et qu'on y a trouvé une opportunité de travail, on peut très bien y vivre en se passant du superflu. Et vu l'insécurité qui se développe dans les grandes villes, franchir le pas vers le retour à la ruralité sera plus facile et même nécessaire. Avec un peu de chance, il y a moyen d'y faire du communautarisme sain comme ça s'est toujours fait dans les villages à l'époque d'avant l'exode rural, même si es Lozériens ne sont pas réputés pour leur sociabilité, ni d'ailleurs pour leur générosité.