CHAPITRE 74 CASTEL DE VERGIO
On avance encore. Mais difficilement comme vous vous en doutez. Avant d'arriver à Vergio, nous nous arrêtons devant une piscine naturelle pour refroidir nos pieds vers la cascade, et aussi pour mettre ma blessure sous l'eau. De l'eau glacée, rien de telle pour faire office d'anti-inflammatoire. Je resterai 15 minutes la jambe sous l'eau.
Je remarque que nous ne sommes pas les seuls à vouloir mettre les pieds dans l'eau, les deux filles (la mère et la fille) qui nous ont dépassé tout à l'heure sont là aussi.
On dit bonjour mais on constate qu'elles ne parlent pas Français, elles devaient parler en russe ou un truc du genre, impossible de communiquer.
La jeune fille s'asseoit et retire ses chaussures, elle se retrouve en chaussette et je peux voir la plante de ses pieds à travers sa chaussette.
ATAOY DES BEAUX FEETS CA FAISAIT LONGTEMPS
Elle retire ses chaussettes et pars à l'eau puis Léo lui sort un mime lui disant de plonger en mettant ses deux bras en avant.
La fille lui sourit et lui mime en retour que l'eau est glaciale.
Bref, 15 minutes plus tard, j'ai toujours aussi mal.
On repart et la fin est très difficile, on remonte dans une forêt, je me dis que ce sont mes derniers pas, je ne vois pas comment je vais m'en sortir pour la suite de l'aventure.
Il fait très chaud, je me sens vraiment mal, je suis triste de ce qui se passe, j'ai vraiment envie de continuer mais la blessure me rattrape.
A cet instant, je broie du noir et je me dis que le GR20 n'est tout simplement pas fait pour moi.
Le Dieu du GR20 ne souhaite tout simplement pas que je réussisse.
Mais cette fois, si j'abandonne, je ne reviendrai pas. Plus jamais. Si ça passe pas le deuxième fois, ça ne passera pas la troisième. Il y aura encore le Dieu du GR20 qui m'empêchera de réussir. Il y aura quelque chose en travers de la route.
D'ailleurs, sachez que ma blessure, en plus d'avoir un peu mal au dos encore, mais moins que l'année dernière, mon sac à dos est sur le point de lâcher : la bretelle est déchirée, seule la couche interne tient : il y a trois lignes de couture, la première et la deuxième est déchirée, seule la dernière tient bon.
Vous voyez bien que tout est fait pour que je n'y arrive pas. C'est fait EXPRES, par le Dieu du GR20.
Je ne sais pas, j'ai du faire des choses dans ma vie ou dans ma vie antérieure qui me punit ici sur ce parcours de toutes mes fautes ? Mon destin est-il d'affronter ce genre d'épreuve ? De comprendre que je dois être puni ? Est-ce mon chemin de croix ? En réalisant que je suis trop faible pour le GR20, vais-je être racheté par le Dieu du GR20 ou le Dieu tout cours ?
Tant de questions sans réponses mais si logique en même temps... Des questions qu'on ne se pose jamais dans la vie de tous les jours... Vous savez, le GR20, c'est aussi un passage initiatique, un sentier très philosophique, un chemin intemporel, en dehors du temps par rapport à notre quotidien, une route métaphorique de la difficulté de la vie : des temps forts et des temps bas, des épreuves et des moments de joies, le GR20 c'est la définition de la vie, c'est l'impermanence, c'est inconstant sans arrêt. On marche, on souffre, on reprend le moral, on se demande ce qu'on fait là, on se pose beaucoup de questions sur soi-même et sur ce que nous voulons améliorer et on recommence le lendemain.
On se sent tout petit constamment vis-à-vis des montagnes on aurait presque tendant à croire aux religions ici vu que toutes les épreuves que l'on traverse ont l'air d'être posées là, comme intentionnellement. On a l'impression que quelqu'un est au-dessus de nos têtes et nous suit de près pour voir comment on va agir ou réagir. C'est assez impressionnant.
Je me dis aussi que toutes mes connaissances vont encore apprendre que j'ai échoué. Qu'est ce que ça fera de moi ?
Peu importe ce que les autres disent. Je vais surement à nouveau échoué, mais pour moi, cette fois, j'ai réussi mon GR20. Sans la blessure, j'ai surpassé les étapes par rapport à l'année dernière. Souvenez-vous de la montée des Anglais, de la montée après Onda... J'ai dépassé les autres par rapport à l'année dernière. C'est une année réussi et il ne fait nul doute que sans cette blessure, j'aurais réussi à finir.
-Oh non Célestin, ne jamais dire cela : reste humble et n'oublie jamais que rien n'est acquis d'avance ici. Jamais.
Et il a raison puisque c'est la colère qui me fait dire ces choses là.
Et puis il y a aussi la tentation d'arrêter : retourner dans son petit confort, dans un chiotte propre, dans une douche propre, dans un vrai lit douillet... Arrêter de marcher et souffrir... J'ai appris ça de Anne-Lise Rousset, la recordman féminine du GR20. Ne jamais céder à cela, c'est une tentation du mal.
Bon déjà il faudrait songer à finir l'étape du jour.
On avance et en sortie et on croise un petit groupe de jeune qui nous disent que nous y sommes, qu'il y a que deux minutes de marche. En sortie de forêt c'est en effet le cas, nous voyons la route, nous revoyons des voitures, des vans, des touristes, un petit retour à la civilisation.
Un gars est explosé par terre au sol en sortie de la forêt, il fait sa sieste.
De notre côté, on traverse la route et on se dirige vers l'accueil de ce grand hôtel, qui semble être assez chic.
-Ne t'emballe pas trop Célestin, on n'est pas à l'hôtel, on est dans le gîte de l'hôtel, ça va être un dortoir pas très propre.
-C'était trop beau pour être vrai !
A l'accueil, on est reçu par un gay qui va nous indiquer les chambres.
-Bonjour Messieurs, que puis-je faire pour vo... AIIIIIIIIIIE
-ça va ??
-Oui oui je me suis juste cogné la tête sur mon bureau
Il s'était baissé pour ramasser son stylo au sol.
On se dirige ensuite vers notre dortoir, il y a 5-6 lits superposés, un chiotte et une douche. C'est en effet pas très propre... Mais quand même un peu mieux que ce qu'on voit habituellement sur le GR. On prend chacun notre douche, on est pour l'instant seul dans le dortoir.
J'ai super mal c'est un truc de ouf.
Le fait de ne plus marcher refroidit la blessure et la douleur continue à progresser.
On part vers la terrasse de l'hôtel, avec des vraies chaises confortables pour aller se prendre une bonne bière. Faut quand même fêter la fin d'une étape supplémentaire !
Léo m'annonce que pendant que prenais ma douche, il a téléphoné à sa famille pour leur dire que l'aventure s'arrêtait pour moi.
-Ah ouai carrément ?
J'en profite donc pour passer un coup de fil à ma famille, je tombe sur ma mère.
-Allo m'man ?
-Célestin ?? Salut mon chéri comment ça va ??
[...]
-Je suis désolé mon chérie, tu peux rentrer à la maison quand tu veux, mais tu vas faire quoi ? Retourner à l'hôtel ?
-Ouai, si ça va pas mieux demain, je vais aller à Calvi, l'avantage c'est que je peux sortir facilement ici en plus à Vergio
-Ok, si tu as besoin de quoique ce soit, tu m'appelles.
-Bon c'est fait, ils sont au courant.
-Ok, c'est déjà ça. Je suis vraiment désolé pour toi Célestin. Mais par contre cette fois, si tu abandonnes, je ne repartirai pas avec toi. J'aimerais continuer mon défi, je n'ai pas envie que tout mes efforts depuis Bavella s'arrête si près du but... Enfin ils restent encore un peu de chemin mais tu vois.
-Bien sûr que oui je comprends, si jamais je ne repars pas demain, continue, je te soutiendrai de loin ! Je peux rester tranquille à l'hôtel en t'attendant à Calvi et on fêtera ta victoire.
-Oui bien évidemment. Qu'est ce qu'on fait ? On retourne au dortoir en attendant ? Faut que tu te reposes.
-Oui, allons-y.
En arrivant devant le dortoir, nous découvrons nos camarades de chambres :
SWEET ?
Le 22 août 2023 à 09:54:57 :
Putain l'op J'AI TOUT LU depuis hier. Merci pour ton temps franchement. Je ne ferai pas le beau en disant "moi, je fais ça ou ça". Le mieux que j'ai fait, c'est 800 mètres de d+ dans les Pyrénées orientales donc vraie montagne aussi. Malheureusement, ma maladie (scoliose avancée) ne me permet pas de supporter de tels trajets. Alors j'espère que tu continueras à nous régaler...
Moi aussi j'ai une scoliose mais légère
c'est peut être pour ça que j'avais mal au dos aussi du coup
CHAPITRE 73 LE COMBAT MENTAL.
Nous arrivons sur le plateau du Lac Ninu, à 1743 m d'altitude. Même si je boîte et que la douleur se fait de plus en plus sentir pour moi.
Vous voyez d'ailleurs très bien que le ciel se couvre en arrière plan... Le vent souffle de plus en plus fort, on va se taper une tempête digne de l'ouragan Dean.
Nous contournons le lac puis une montée arrive. Bizarrement, j'ai pas trop mal dans les montées. Je remarque que finalement, c'est le plat et les descentes qui me font atrocement souffrir. Dans les montées, ça va à peu près. Léo n'en revient d'ailleurs pas que je le suivais à la trace à cet endroit là. Je lui explique donc la situation, que je souffre moins en montée.
Dommage, y a quasi aucune montée dans l'étape du jour pour une fois...
On est sous le nuage, toujours pas de pluie mais on se sent menacé comme si le ciel allait nous bouffer comme une portion de haricots blancs
Nous avançons ensuite le long d'une crête, pas vraiment une crête mais proche, on est plutôt sur un flanc de montagne.
On s'arrête même pour faire une pause graine.
On ne parle pas trop, on est un peu inquiet au sujet de la blessure.
On reprend ensuite la route, et c'est silence radio entre Léo et moi. Chacun essaye de se concentrer et quand je souffre, Léo n'ose pas trop me déranger, il a compris ma technique de l'année dernière, c'est-à-dire me mettre dans ma bulle pour réfléchir à pleins de choses pour ne pas penser à la douleur. Un véritable combat mental.
J'avance sans me préoccuper du temps qu'il reste, de la distance qu'il reste, j'avance pas à pas, c'est tout.
Sauf que dans la première étape du Nord, je vous avais dit que c'était une erreur. La vraie stratégie finalement, c'est de parler sans s'arrêter, de parler à quelqu'un pour changer de sujet, penser à autre chose.
Mais j'apprend que je ne suis pas le seul blessé. Léo, il a le syndrome du pied grec, c'est-à-dire que son doigt de pied à côté du gros orteil est le plus grand. Depuis le Sud, les frottements ont engendré une blessure sur son orteil du pied droit, un frottement très sensible comme si il avait un petit bouton. Je le vois souffrir en grimaçant et pour que lui laisse exprimer une douleur, c'est qu'il ne fait pas semblant : il doit vraiment avoir mal. Je l'entends même crier parfois.
Le pied grec, un vrai problème pour ceux qui font le GR20, je vous aurais prévenu.
Bon sang mais finalement, c'est peut-être lui qui va abandonner cet année...
On ne va décidément pas arriver à la finir ce putain de GR...
Heureusement, le beau temps finit par revenir, mais le vent est toujours là. C'est vraiment pas simple. D'habitude, on double tout le monde, mais aujourd'hui, ce sont les autres qui nous doublent, tout le monde même. Même les faibles... L'impression tout simplement d'être devenu un
Une larve humaine
Les gens me voient boiter et ils n'ont aucune once de vergogne à me dépasser.
Grrrmlrgrrrr si seulement y avait pas cette diablerie de blessure, croyez-moi que je vous laisserai sur le carreau bande de sacripants...
C'est alors que même une fille avec sa mère, nous dépasse. L'humiliation ultime, les jeunes sportifs se font doubler par une vieille et sa jeune fille assez jolie.
Elles me regardent en plus. Elles me voient boiter.
-
-
Heureusement elles voient que je suis blessé et qu'elles ne me doublent pas uniquement pour une raison physique et sportive.
Léo commence à en avoir marre de ce petit rythme, je le vois accélérer et prendre des plus longues distances pour m'attendre ensuite, c'est vraiment chiant d'attendre quelqu'un je le comprends. Mais il tient à m'attendre. Et moi à chaque fois je le rejoins en traînant cette foutue patte.
On s'arrête de nouveau pour faire une pause sous un arbre, regardez un peu ce foutue vent :
Plus le temps passe, plus l'inquiétude devient SERIEUSE.
Toujours aucun mot sortie de nos bouches depuis des heures.
ça en devient limite palpablement malaisant.
C'est Léo qui dira le premier mot :
-Tu as l'air d'en avoir marre.
-Non, ce n'est pas ça, c'est juste que je souffre, j'en ai marre de cette douleur.
-ça sent la fin non ?
-Si la blessure ne s'améliore pas, ça va être compliqué. A moins de y aller doucement comme aujourd'hui, voire plus lentement encore. Mais dans ce cas là, je veux pas déranger ton parcours, il faudra qu'on se sépare.
-Oh non, moi je crois pas, je crois que c'est fini.
- J'espère pas...
- Les années se suivent et se ressemblent on dirait.
Soudain, de vieilles connaissances nous rattrapent.
-Salut !
Vous vous souvenez d'eux ? Ils sont en liberté comme nous et ont démarré au Nord, on les as rencontré à Pietra Piana.
-Hey ! Tout va bien ? Alors ces premiers jours sur le Nord ? Comment ça s'est passé ?
- Vraiment dur quand même, en fait y a que de la caillasse ici...
-Ah bah oui, ici c'est le GR20
-Mais plus facile aujourd'hui quand même.
-Ah oui nettement ça n'a rien à voir.
-Et vous ça va ?
- Bah ouai maiiis.... On est un peu inquiet pour mon ami là quand même...
-Ah bon ?? Qu'est ce qu'il y a ???
-Il y a quelques jours, j'ai glissé sur un rocher et mon tendon a tapé dessus, la blessure est apparue deux jours plus tard, en fin de journée hier. Maintenant je boîte et je souffre le martyr, c'est insupportable.
-Ah mince ! Mais ça va aller ?
-Eh bien honnêtement, je ne pense pas. Je suis très très inquiet pour lui. Je pense que son aventure va s'arrêter ce soir.
-C'est vrai qu'il vaut peut-être mieux être prudent et ne pas s'engager plus loin...
-Oui surtout qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire avant de finir l'aventure, et vu les étapes qui s'annoncent, c'est pas de la rigolade encore ce qu'il reste à faire... Je me rappelle un peu de ce qui nous attend et franchement, dans son état, il n'y arrivera pas.
-
Entendre ça par son camarade, ça fait mal.
Il n'y croit plus, je suis le seul à avoir encore un minimum d'espoir, je ne veux pas que la situation de l'année dernière se reproduise.
Tout dépend de cette foutue blessure. Pendant que je marchais, je me disais que c'était mort, et à d'autres moments, je me disais que ce n'était qu'une blessure, que j'avais juste à avancer et que finalement ça irait ! Encore une fois, le moral balance d'un côté comme de l'autre, un véritable ascenseur, comme l'année dernière.
-Vous voulez qu'on appelle de l'aide ? On est plus très loin du refuge là.
-Non merci, c'est gentil, je devrais réussir à aller jusqu'au refuge.
-Ok. Bon et bien les gars, nous on va continuer à avancer. Courage à vous et puis Célestin écoute soigne toi bien, prend soin de toi surtout.
-Merci.
On continue d'avancer aussi et avant d'arriver, Léo reprend le dialogue :
-En arrivant à l'hôtel de Vergio, on va s'arrêter là. On appellera ta famille pour leur dire que c'est terminé. Y a des taxis en plus là-bas c'est une bonne porte de sortie pour évacuer.
Musique d'ambiance &ab_channel=Leafn%27Dream
A SUIVRE.
Le 21 août 2023 à 01:18:07 :
Je viens de faire l’aller retour vergio-manganu manganu-vergio blessure…
Loi du GR20
Le 20 août 2023 à 19:47:10 :
SweetL'OP je vais consacrer ma journée demain à organiser mon gr20. Si t'as des conseils, sur le matos, les étapes, les bonnes et mauvaises adresses etc, c'est maintenant
J’essai de te faire un récap sur les refuges ce midi par la sur tout ce que j’ai fait jusqu’à présent sauf la sweet pour éviter le spoil
CHAPITRE 72 LA JOURNEE DIFFICILEMENT FACILE
Lendemain. Levé 7h30. Cash.
Faut que j'aille pisser à tout prix. Mince, c'est vrai que y a pas de chiotte ici. Tant pis, je vais aller monter le sommet de la vallée et pisser à l'abri.
Oh, on dirait bien que tout le monde est parti, y a plus grande monde dans le campement ici... On doit être à peine une dizaine...
Allez, faut que je monte la petite colline la, ça va me permettre de voir si j'ai toujours mal au tendon au-dessus de cette fichue cheville.
Résultat : douleur insupportable, exactement comme hier.
Je redescend la colline en boîtant comme un animal avec une patte molle.
Plus sérieusement, on est d'accord pour dire que je suis foutu non ?
Bon. Calmons-nous.
On va dans un premier temps essayer de ne pas y penser, on va aller se prendre un bon petit déj et peut-être que par miracle, ça ira mieux...
-Salut Célestin, ça va mieux le tendon ?
-Bof, je viens d'aller pisser en haut là, j'ai toujours mal, exactement comme hier, ça m'inquiète un peu mais on verra je vais essayer de y aller doucement.
-Oui on va y aller tranquillement vu que c'est assez simple aujourd'hui, y a rien de technique, c'est que du plat quasiment.
-Oui, ça devrait le faire. Le tendon devrait être moins sollicité, ça va peut-être le reposer un peu.
-Bon allons prendre ce petit-déjeuner.
-Oui
Pour ce petit-déjeuner, nous continuons à bien nous alimenter, c'est tellement important si vous saviez. On ne s'en rend pas compte sur le coup, mais quand on découvre qu'on est assez énergique sur la poussée en haut de la montagne deux heures plus tard, ce n'est pas le fruit du hasard.
Quelque chose nous interpelle nonobstant sur la terrasse derrière les tables.
-Regarde Célestin derrière toi, il se passe quoi ?
-Je sais pas qu'est ce qu...
Un jeune homme est assis sur une chaise, en larmes, entourée de deux filles et un autre gars. Visiblement, il s'agit de ses partenaires d'un groupe en liberté.
-
- Courage Matthieu...
-Oui courage, tu peux être fier de ton parcours, tu sais... c'est déjà énorme d'être arrivé jusqu'ici.
-Exactement, c'est comme ça ça peut arriver à tout le monde une cheville qui roule.
-M... Merci les gars, mais je suis dégoûté tain...
-T'inquiète pas mon chéri, va te reposer à l'hôtel, on se retrouve la semaine prochaine à Ajaccio.
-
- On va t'appeler les secours, sûrement l'hélico pour te sortir d'ici, je vois pas d'autres moyens.
-
En vérité, ça fendait le coeur de voir le type envahi de tristesse. Je peux comprendre sa douleur, c'est un fragment de ce que j'ai ressenti l'année dernière avec mon dos et l'abandon.
- La terrible loi cruelle du GR20, encore un abandon...
-Je préfère ne rien dire parce que ça pourrait être moi tout à l'heure ça...
- Mais non, je suis sûr que ça va aller...
-Ah ouai ? Parce que franchement là, j'ai presque du mal à y croire vu la douleur... Y a plus qu'à espérer. On va y aller doucement, vraiment doucement.
-Oui t'inquiète. Bon, on décolle ?
-Ok. Allons-y !
Départ devant l'hôte et la bombe de serveuse pour les remercier, mais départ en boîtant... Ils ont du se dire qu'eux, ils n'iraient pas loin.
L'étape a l'air simple, mais ça commence par la traversée d'une petite rivière sur des petits rochers.
Rien de tel pour se tordre une cheville ou forcer sur un tendon...
Mais je passe quand même avec difficulté. Pendant longtemps, nous traversons de grandes étendues d'herbes, qui rappellent un peu les pozzis dans le Sud. Le terrain est encore inondé, on a les pieds trempés.
Mis à part ma blessure qui me fait freiner à mort, c'est effectivement très facile. Dommage que je souffre autant.
On perd énormément de temps, on va trois fois moins vite que d'habitude. Dîtes-vous que je boitais vraiment, comme s'il me manquait une béquille.
Léo commençait à être inquiet pour moi, parce qu'il pensait que je surcotais la blessure, mais quand il me laisse passer devant et observe ma marche, il voit que je traine de la pate et que je ne marche pas normalement.
Nous arrivons à gros rocher avec le GR20 annoté.
C'est exactement au niveau de ce même rocher qu'un panneau "vente de fromages" est présent. Un gars a même laissé ses bâtons dessus, surement des bâtons cassés par la terrible, dure et cruelle loi du GR20 comme dirait l'autre
Si un jour vous tombez sur ce rocher, vous vous rappellerez de moi et de ma souffrance au tendon comme si le Christ rédempteur portant sa croix était passé par là...
Le sourire disparaît complètement de mon visage, je boîte de plus en plus. La douleur fait aussi de plus en plus mal, c'est comme si on me plantait davantage d'aiguilles dans mon tendon, d'autant plus que la douleur devenait de plus en plus aigue. Le mental prend un gros coup.
Léo essaye de me remonter le moral en me disant que nous arrivons devant le lac de Ninu.
Mais il essaye de me pousser un peu je pense parce qu'il ne m'attend pas le sal***
Il me met une distance sur le plat alors que d'habitude c'est moi qui le fait sur ce type de terrain contrairement à la montagne. Je n'arrive pas à le suivre, car je boîte, tout simplement. Il voit que sa technique ne fonctionne pas.
Pire encore, le ciel se couvre, on a encore 3-4 heures à faire, et un énorme nuage sombre arrive droit sur nous, sombre tel semble être notre destinée dans les prochaines heures.
Pas de doute, je crois que nous sommes tous foutus
SWEET ?
CHAPITRE 71 LA SOIREE AUX BERGERIES DE VACCAGHIA 2/2
Nous nous installons à table pour le dîner, nous sommes à côté de 3 personnes :
• Un mec qui double des étapes, en mode trail, sans sac à dos, mais très discret, qui ne parlera pas du repas ;
• Un bînome d'adulte bon vivant, qui viennent de Calenzana et qui vont dans l'autre sens que nous. On ne les croisera donc qu'à ce refuge.
-Bonsoir les gars, euh vous êtes que 4 ici ?
-Visiblement oui
-AH ! Il y a donc un homme invisible qui s'est faufilé sur une autre table le petit filou...
-Ah oui ça doit être un sacré petit filou...
-Bref, je note. A tout à l'heure.
-Demain, vous allez voir c'est tranquille les gars, petit break au milieu de ce Nord...
-Oui, je connais, je l'ai déjà fait.
-Ah oui bah vous êtes tranquille alors
-Par contre, je vous préviens, demain soir, vous allez avoir une douche avec une porte complètement rouillée, on risque de chopper le tétanos
-Ah ouai ?
-Ouai.
-Tention la dedans !! Laissez passer les plateaux de charcuteries et de fromages !!!
-OH CHOUETTE ON VA ENFIN SE REGALER
Le serveur nous pose l'assiette de bonne bouffe comme on aime, du bon saucisson, du bon fromage, des bonnes tranches de pains de campagne, du beurre, etc...
-HMMMMMMMM
-
- Owaaa cette odeur
- Bonté divine.. Je ne vais faire qu'une bouchée de ce plateau pharaonique
-Ah désolé ! Ce plateau n'est pas pour nous, c'est pour la table d'à côté...
-
-Pas pour nous ? ça doit surement être pour le petit filou pas loin d'ici...
-Je vous ramène la même après, mais en plus petit vu que vous êtes que quatre.
Nous continuons la discussion en faisant les présentations. Ces gens sont assez sympathiques, des bons vivants, qui boivent beaucoup d'eau et de vin. Le seul hic c'est qu'on a bouffé un saucisson entier avant d'en remanger ce soir. Sans déconner on en mange jamais et comme par hasard, c'est le dîner de ce soir au moment où on en a mangé à l'apéro.
On ne va toutefois pas s'en plaindre, on en rêve tellement qu'on pourrait en redemander sans arrêt.
Le bruit de la table d'à côté nous empêche de bien communiquer. Il s'agit deux belges qui étaient à notre table au refuge de Pietra Piana.
Ces petits chanceux ont été placés à une table de filles, jeunes et magnifiques. Alors que nous, on est aussi en liberté, au même titre qu'eux. Sûrement le hasard direz-vous...
On entend un peu ce qui se dit :
-Alors les filles ?? Vous vivez où ? D'où vous venez... D'où vous venez, où est ce que vous êtes et où est ce que vous voulez allez hinhinhinhihinhinhin
-On est sans domicile fixe, on a pas de maison, on est des aventurières
-Oui, on est sans cesse entrain de se déplacer, de bouger, de voyager.
-C'est ça la vraie liberté.
-Ah ! Bah vous en avez de la chance mesdemoiselles !
-Si vous voulez on peut vous jouer un petit air de guitare... hinhinhin
-Regardez comme on est baraqué
-... n'est ce pas les gars ?
-Hein quoi ?
-Vous nous avez pas écouté ?
-Non désolé la fatigue surement...
-EN DESSERT. Gâteau à la chataîgne ou mousse au chocolat ?
Après la fin du repas, nous saluons notre tablée et allons marcher. Au moment où on se pose sur un rocher, j'aperçois un type avec sa gourde d'eau qui décide de rejoindre la source en bas du refuge. Il marche dans l'herbe et arrivé proche d'un rocher, il se rétame par terre mais à mourir de rire. Il a glissé avec ses tongs, mais sans se manquer, c'est pas la petite chute, c'est vraiment la glissade, le saut et la chute à l'horizontal au sol.
En marchant, on croise Pierre qui nous propose de boire un verre de vodka, bien qu'il en restait plus beaucoup. Mais on était crevé et explosé, seul un petit groupe est resté boire un coup. Faut dire qu'on est au GR20, pas en boîte de nuit en pleine ville, c'est difficile de resté éveillé le soir.
Avant de dormir, Léo cherche un coin pour chier, vu qu'il n'y a pas de chiotte. C'est difficile de trouver un coin ici, autant marcher 200 mètres vers le sommet, au risque de trouver quelqu'un d'autre.
Même un type proche de nous disait :
-Bon, j'aimerais faire un petit pipi et un petit caca, c'est où les toilettes ?
-Y en a pas. Fais dans la nature.
-
Lorsque Léo est rentré dans la tente, il s'est endormi directement et en ronflant. Y avait un Corse dans la tente d'à côté était dégouté.
-Oh non heing
Une autre à côté était morte de rire.
-RRRRRRR
-Mais c'est pas possible ooohg
-RRRRROOOOOOOOOON
Le Corse s'est mis à siffler pour espérer que Léo s'arrête. Et le pire c'est que ça a marché.
Mais il est reparti de plus belle après.
-RRRRRRRRRRROOOOOOOOON
Bon, pensons à autre chose. Demain, journée importante. Il faut absolument que ma blessure passe, sinon, je ne sais pas comment ça va se finir.
-HAHAHAHAHAHAHAHAHAHHAHAHAA
On dirait que le Pierre là il a fait participer tout le monde avec sa vodka...
-Mince, on est bête, ça se trouve on aurait du y aller, y avait peut-être encore des gonzesses...
Léo dort... Tant pis, on se rattrapera quand on sera vers la fin... enfin... Si on n'y arrive, parce qu'avec cette blessure là...
SWEET ?
CHAPITRE 70 LA SOIREE AUX BERGERIES DE VACCAGHIA 1/2
Après avoir bu une quantité de bière, puis fait une sieste dans la tente, on retourne en début de soirée boire un autre apéro et des bières.
Par contre, j'ai trop de mal à marcher, si ma blessure ne passe pas demain, je suis dans la m****.
Sur les tables, on retrouve notre groupe qui viennent de se grailler des saucissons. Pour être gentil, on en avait acheté un avant pour le partager.
-On a ramené un saucisson
-Oulah mais on vient d'en ingurgiter deux déjà, mais merci les gars !
-Vous inquiétez pas, tout ça va se finir facilement
-Du calme Alain...
-Alors cette journée, ça s'est bien passé pour vous ?
-Oui très bien, mais j'ai eu très peur dans les névés.
-Ah oui, tu as fait une crise de panique c'est bien ça ?
-Oui c'est bien moi.
-Faut dire que c'est vraiment pas facile hein, y a des endroits c'est quand même dangereux !
-Ah bah c'est la loi du GR20 ! Ne jamais sous-estimez la moindre étape
-Sauf demain non ?
-Même pas. Alors oui, c'est vrai que demain, ils annoncent une étape assez roulante et courte. C'est l'étape la plus simple du GR20 je crois. Mais quand même : par expérience, ne la sous-estimez pas.
- Oui ?
-Oui.
-Dure ou pas dure, je compte sur l'étape de demain pour m'optimiser et reprendre tranquillement des forces avant la dernière moitié du Nord.
-D'ailleurs chef, c'est quoi le planning de demain ? Vu que ça a l'air facile, on se lève à quelle heure ?
-Eh bien, on peut faire la grace mat... On se lève à 7h...
-Cool !
-On va jusqu'au Castel de Vergio, on y sera en 5h30 environ, seulement 350 m de D+ et 550 de D-, le tout en 13,8 km, donc peu de pente, beaucoup de plat, et le terrain est vraiment reposant pour une fois.
-Ouai, par contre je vous le dis d'emblée les gars : reposez-vous vraiment sur le parcours demain, optimisez vos forces... Mais vraiment.
-Pourquoi ?
-
-Vous me remercierez plus tard.
-Nous Célestin, on va partir tranquille vers 7h45 le temps de prendre le petit-déj, on est vraiment pas pressé.
-Impeccable.
-Et oui c'est ça l'avantage d'être en liberté !
-Voilà, eux ils sont en liberté et nous on est les esclaves... on doit suivre le mouvement comme des brebis qui suivent son berger.
-
-Vous nous rattraperez facilement à deux à mon avis... Bon, je vois que c'est l'heure d'aller manger, vous êtes à table avec nous les gars ?
-Non, on nous a mis avec d'autres gens, on va devoir vous quitter
-Ohhhh
-Bon app
-Venez nous retrouver après le dîner les gars ! On boira ensemble la vodka qu'il nous reste !
SWEET ?
Le 15 août 2023 à 14:53:21 :
Le chapitre 12 a disparu les kheys
Regarde en bas de la page 6, on a fait une sauvegarde
Le 10 août 2023 à 21:07:30 :
Sweet de suite.Du coup l'op tu as vu des gros faire le gr20 ?
Ah oui désolé j’avais oublié de te répondre, oui, j’en ai rencontré, je ne sais comment ils ont fait. A mon avis beaucoup ont du abandonné vu leur souffrance sur leur visage.
Pour te dire je me demandais pas s’ils allaient finir le GR20 mais s’ils allaient plutôt finir l’étape du jour.
CHAPITRE 69 LES BERGERIES DE VACCAGHIA
Une fois avoir posé nos affaires au pied de la tente, nous rentrons à l'intérieur pour voir un peu comment c'est à l'intérieur. C'est la première fois qu'on a une tente de ce type, c'est-à-dire longue dans la longueur mais très petit dans la largeur. On va devoir dormir serré Léo et moi.
On ouvre la fermeture éclair de la tente et... WAOUH quelle chaleur à l'intérieur ! Avec la température chaude à l'extérieur, ça a du faire effet de serre dans la tente !
Impossible de s'allonger dedans quelques minutes pour se reposer. Il fait beaucoup trop chaud.
-Je te propose qu'on aille prendre une bonne douche, et on ira se rafraichir autour d'une Pietra à la réception. En attendant, on laisse la tente ouverte pour que la chaleur s'évacue.
-Oui, on va faire ça, laisse moi deux minutes juste pour prendre ma serviette microfibre...
Nous nous dirigeons ensuite vers la douche, située dans un minuscule cabanon. Il fait extrêmement chaud et y a une fille qui attend qu'un mec finisse sa douche. Car oui, il n'y a qu'une seule douche.
ça fait chier d'attendre sous le soleil en pleine chaleur. On se protège le dos et la tête avec nos serviettes pour ne pas griller et bien dormir la nuit. Car dormir en tente avec des coups de soleil... Vous comprendrez un jour.
Et puis alors le gars, il en prend du temps le bougre à finir sa douche...
On était trois à attendre, la fille, Léo et moi et deux autres personnes nous rejoignent dans la file d'attente, un père et son fils. On en profite pour discuter avec eux pour passer le temps.
La fille passe à son tour, elle sera pas trop longue et c'est mon tour. Je déteste prendre une douche avec une file d'attente derrière, c'est pas tous les jours que ça nous arrive cette situation au quotidien.
Bref, en entrant dans la douche, je ne vous raconte pas l'état dans la cabane.
Il fait noir comme le trou de balle d'un... hum...
Tout est dégueulasse, moisi, ça dégoute, heureusement que je me douche avec mes tongs
Je fais vite et je sors rapidement. Encore une fois, une douche chaude, on peut régler la température, ça devait être chauffé au gaz de mémoire. Finalement, jusqu'à présent, je crois qu'on ne s'est jamais douché dans l'eau froide cette année... ça a bien changé le GR20 dirait-on...
En sortant, Léo prend ma place dans la douche et j'en profite pour aller faire la vaisselle de nos deux gamelles... à l'eau froide dans des lavabos. La vaisselle au GR20, parlons-en...
Pas d'eau chaude pour la vaisselle. Pas de produit à vaisselle, tout à l'eau froide.
Tu peux facilement retirer les miettes de taboulet/pates/riz sans assaisonnement, sans sauce, sans rien au fond de ta gamelle, mais le gras, lui... restera TOUJOURS LA. Tu peux jamais la nettoyer vraiment, tu es obligé de remanger dans l'humidité de ton plat de la veille.
Finalement, avoir une assiette propre et qui sent bon chez soi, c'est un vrai plaisir... J'en avais pas conscience avant, je devrais apprécier les choses simples plus souvent dans ma vie, j'y penserai en rentrant...
Léo finit par me rejoindre et nous allons ensuite nous poser sur les terrasses. Tu as 4 tables sous un toit et une petite terrasse ouverte avec une table et deux chaises longues au bout. Il y a de la place, nous allons vers la terrasse ouverte sans vergogne... mais en boîtant à cause de ma blessure.
OH BON SANG QU'ELLE FAIT DU BIEN CETTE BIERE... QUELLE ETAPE MINE DE RIEN !
A votre santé les kheys (celle là, elle est pour vous) :
Soudain on aperçoit Pierre nous rejoindre.
-VOUS ICI... Comme d'habitude, arrivé avant nous !
-Salut Pierre !
-J'arrive, je vais poser mes affaires et je vous rejoins ! Gardez-moi une place ! Vous devriez essayer d'acheter un fromage, ils sont incroyablement bons ici c'est la spécialité !
-ça ira merci mais ça marche
Après nous avoir rejoint, nous faisons plus ample connaissance avec lui encore, pendant que l'ensemble de son groupe faisaient une longue queue pour la douche.
Nous discutons longuement, surement 45 minutes à 1 heure, sur nos vies, nos études, etc et il nous explique qu'il était un ancien gros avant, et que depuis plusieurs années, il garde un entraînement intensif à la salle le soir, pour pouvoir faire des expériences de ce genre. Il est devenu accro au sport, et il se débrouille très bien sur le GR20, parce qu'il a eu une première expérience, comme moi, l'an dernier, mais lui sur le Nord.
C'est un bon gars, il a un très bon tempérament, comme beaucoup de gens sur ce GR20, c'est l'esprit randonné probablement.
-J'étais déjà venu ici dans ce refuge l'année dernière, j'ai adoré, je préfère ici plutôt que le refuge de Manganu qui m'a l'air trop confort, voyez ce que je veux dire...
-Totalement d'accord, moi j'avais envie spécialement de venir ici, même si effectivement c'est confort à Manganu à côté.
-Vous avez vu le gérant ? Le vieil homme Corse là...
-Oui ?
-Je lui ai promis l'an dernier que je lui ramènerai une bouteille de vodka.
-Regardez ça... HEE MONSIEUR !!?
-
-Vous vous souvenez de moi ?
- Pas vraiment non...
-
-Ah je me souviens pas.
-Je m'en doutais de toute manière. Ce n'est pas grave. Vous voulez gouter un verre ?
-Pour toi hein, pas pour moi, je vais gouter un verre pour te faire plaisir à la limite...
-C'est ce que j'espérais ! Sachez que je me trimballe la bouteille dans le sac depuis Bavella !
SWEET ?
Le 09 août 2023 à 20:35:14 :
https://image.noelshack.com/fichiers/2023/32/3/1691606086-livreur.png Je récupère ma commande comment là du coup ?
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/30/1469541952-risitas182.png
Je partie 100 balles qu'elle viendra accompagné. A chaque fois elles sont accompagnées par un gars dans la voiture
CHAPITRE 68 VACCAGHIA ? PAS VACCAGHIA ?
C'est difficile. Temps très très difficile. On se fait rattraper par les deux vieilles biques.
-Ahhh bah tiens, vous voilà ! Vous avez mangé où alors ?
-Dans un coin enherbé.
-Ah ! Nous on a mangé au lac c'était super.
-Tant mieux.
-Bon, on se retrouve ce soir au refuge alors ! Vous allez où vous ?
-On va aux bergeries de Vaccaghia.
-Ah mince, on se verra pas alors, nous s'arrête avant, on va au refuge de Manganu, c'est une heure de moins que Vaccaghia je crois.
-C'est ça, nous on a préféré aller à Vaccaghia, c'est quand même plus mythique que Manganu, trop touristique à mon goût, trop de confort par rapport à Vaccaghia qui respecte la tradition.
-On a pris au pif, on connaissait pas trop en regardant sur le net.
-La prochaine fois, vous saurez, vous allez pouvoir vous reposer au moins vu l'étape du jour...
-Oui, on va bien se reposer, même si demain, c'est tranquille l'étape.
-Ah oui oui demain c'est vraiment court et facile, ça sera une étape reposante, une journée bascule.
-Elle tombe à pic.
-Allez bon courage à vous !
-Merci à vous aussi, mais peut-être que vous allez nous rattraper qui sait !
Plus loin, on aperçoit Manganu. Une passerelle permet d'accéder au refuge, mais nous on doit continuer. On voit un panneau qui affiche une heure de marche...
-Une heure de marche ??? Bon sang... Comment je vais faire...
-Ce n'est pas vrai. Jamais y a une heure, il faut plutôt compter 20 minutes. Courage Célestin, nous y sommes presque ! Allez !
-Je continue, mais j'y vais doucement. Pars devant si tu veux, je finirai par te rejoindre au refuge.
-Non, t'inquiète pas, on a le temps. On est pas pressé.
-Ouai enfin c'est ridicule, tu vas te fatiguer avec mon rythme là...
-T'inquiète pas je te dis... Tu sais j'ai aussi besoin de ralentir moi aussi.
A ce moment là, sachez que je boite sérieusement. J'y vais vraiment au ralentit, je fais presque des bonds, comme si j'étais un mec qui avait une entorse en marchant sans béquille.
-Bonjour !
-Bonjour...
-Dîtes-voir les gars c'est encore loin Vizzavone ? On vient de Vallone et on commence un peu à fatiguer là...
-Vous venez de Vallone et vous voulez allez à Vizzavone ??? Donc vous voulez quadruplé en gros... Sachant qu'il est 14h30... en plein soleil...
-Ouai.
-Bah vous êtes encore loin.
-Ok bon... Pas grave. Vous allez où vous ?
-A Vaccaghia.
-Ah oui d'accord ! Bah courage vous y êtes là, c'est vraiment plat, tellement plat en ligne droite que c'est plus mental que physique maintenant.
-Ouai c'est sûr. Bon courage à vous.
-Merci !
-Pff Célestin, regarde-moi ces deux-là... Y en a franchement, ils ont aucune gêne à mentir... Comme s'ils allaient à Vizzavone ce soir, ils prennent les gens pour des **** sans déconner.
-Ouai sans doute ouai... Aie...
-ça va ?
-J'en peux plus... Mon tendon va exploser je crois
-Tu as besoin de repos et demain ça ira.
-Ouai, j'espère. Heureusement que demain, l'étape est vraiment tranquille.
-Allez il reste plus beaucoup à faire, en plus c'est un petit chemin en sable, y a plus de cailloux, ça va aller tout seul !
Ce qu'il nous reste à faire en photo et on y est :
Vous voyez, c'est un tout petit chemin de rien du tout, puis une légère montée enherbée pour accéder aux bergeries. En entrant sur le chemin, au loin, on entend le chien du refuge.
Ou du moins son écho...
-
...
AW AW AW !
-Ah ça y est le chien nous a repéré... de si loin pourtant. Regarde, il nous donne ses encouragements !
Avec beaucoup de difficultés et en boîtant énormément, nous arrivons enfin au refuge. Victoire !
Cependant quel dommage d'avoir autant de difficulté sur la partie où justement tu es censé "récupéré", puisque le terrain, une des rares fois, praticables sur la partie Nord. Demain est une étape facile, ce serait dommage de la faire en boîtant.
Mais concentrons-nous sur le positif : nous sommes arrivés à Vaccaghia. D'après Léo, l'étape la plus difficile du GR20 est derrière nous maintenant.
Je me souviens l'an dernier quand il m'avait dit : "si on réussit les trois premières étapes du Nord, on a gagné". Aujourd'hui, nous l'avons fait : les trois premières étapes du Nord sont validées.
Les trois étapes du Nord + les deux dernières du Sud, c'est donc ma 5ème étape validée sur ce GR20 2023. J'ai fait 6 étapes l'année dernière, espérons que demain ne soit pas la dernière, j'aimerais quand même battre mon record !
Pour Léo, lui, il en est donc à sa 9ème étape, puisqu'il est reparti de Bavella.
Bref, on est accueilli par les vaches :
On rentre dans la bergerie, il y a une jeune femme qui a l'air d'être russe... ? Ceux qui ont fait le GR20 cette année et qui sont passés ici pourront confirmer ? Elle a l'air d'aider le vieux gérant Corse :
Bon sang les kheys, elle est pas très belle de visage mais alors elle a des formes... MAIS DES FORMES... Powaaaaaaa
Des cuisses musclées dans un petit short serré...
Elle doit bien sentir des FEETS elle
On demande nos tentes.
-JEAN-DOOOOOOOO !!!!!!!????
-OUAIIII
-Tu peux montrer la tente à ces Messieurs ?
-Venez suivez-moi ! Alors ici vous avez les douches dans la cabane là, vous pouvez prendre la tente que vous voulez, du moment qu'elle est libre. Une fois qu'elle est choisie, mettez vos bâtons en évidence sur la tente pour qu'on puisse savoir lesquelles sont disponibles et lesquelles sont prises. Pour les toilettes, c'est Dame Nature. Compris ?
-Compris !
Voici la tente qu'on a choisi :
Le paysage un peu des tentes :
SWEET ?
CHAPITRE 67 LE CHANGEMENT DE VISAGE
-Vous pouvez nous expliquer du coup comment est-ce qu'on fait pour descendre dans la neige ? On voudrait pas tomber et glisser jusqu'en bas...
-Oui surtout que moi j'ai un peu les chocottes...
-Moi aussi ma pauvre...
-Ok, pas de soucis. Alors écoutez-moi bien. Premièrement il faut suivre les traces de pas. N'essayez surtout pas de passer sur les côtés.
-Je suis d'accord jusque là, vu les crevasses qu'on trouve souvent...
-Oui on en a vu des sacrés ce matin, c'est vraiment dangereux... Moi j'ai peur de passer la dedans.
-Deuxièmement, voyons voir vos chaussures...
-Oui je vous l'accorde, on a pas de crampons, on est pas très bien équipé...
-Mon ami et moi c'est encore pire, on a des chaussures légères, plates et les crampons se sont aplatis au fur et à mesure que nous avons avancé dans les étapes...
-Oui, c'était déjà glissant tout à l'heure en plus alors là dans la descente je n'imagine même pas...
-A la bonne heure... On est foutus.
-Mais non, si vous faîtes comme je vous dis, vous allez y arriver. Donc comme on a pas les bonnes chaussures, il va falloir redoubler de prudence. Déjà, vous planter bien vos bâtons, mais vous les plantez vraiment fort dans la neige, comme ça si jamais vous tombez, au lieu de glisser tout droit, vous pourrez vous agrippez à votre bâton, donc si vous tombez vous vous retournez et vous vous accrochez à votre bâton.
-Ah oui c'est pas bête ça, merci du conseil.
-Oui vraiment merci
-Ensuite, une fois que vous avez planté le bâton, vous posez seulement le talon de votre pied dans la trace de pas en faisant un petit coup en arrière, comme si vous plantiez votre talon dans la neige. Et vous avancez tout doucement pas après pas, n'essayez pas d'aller vite, c'est pas une course. D'accord ?
-D'accord.
Je me servais aussi des conseils de Léo parce que je n'avais pas idée non plus de comment progresser là-dedans. On voit son expérience de la montagne dans ces instants là...
-Bon, nous on va y aller en premier, vous nous regardez avant pour voir comment on fait et vous nous rejoignez ensuite.
-D'accord, vous nous attendez en bas hein ?
-Oui oui, on va vous aider.
Léo part devant, tranquillement et je le suis derrière en laissant volontairement une distance pour éviter de lui rentrer dedans si je chute.
PARCE QUE MOI OUI JE SUIS INTELLIGENT CONTRAIREMENT AUX DEUX VIEILLES BIQUES DERRIERE MOI QUI ME COLLENT COMME DES MOULES A UN ROCHER !
ON LEUR AVAIT DIT DE REGARDER ET D'ATTENDRE !
Evidemment, la vieille derrière moi chute au premier tiers de la descente et une vague de neige rentre dans mes chaussures. Heureusement que sa chute sur son fessier l'a stoppé avec son planté de bâton sinon elle me renversait.
Grmrmrmrmpggggfff de la neige glaciale dans mes pompes par sa faute...
-Ah mince, je crois qu'on aurait du attendre que vous avanciez jeune homme... ça aurait été plus intelligent de notre part.
-C'est pas grave.
-Du coup c'est comment votre prénom ?
-Célestin.
-Ok... Parce que moi du coup c'est Natacha.
On continue de descendre, et je commence à serrer sérieusement les dents parce qu'il y a la blessure au niveau de ma cheville qui me lance énormément. Il semble que le choc reçu il y a deux jours a provoqué quelque chose. Je me retiens, je serre les dents et n'affole personne.
J'espère que la douleur va vite s'en aller, que c'est passager.
Arrivé enfin en bas du névé, où j'ai manqué de tomber deux ou trois fois à cause des glissades et des chaussures pas adaptées, je m'arrête sur la première rocaille. Evidemment, la première dame devient distraite parce que c'est la fin, donc elle glisse et nous remet une avalanche sur les pieds.
-Oups !
-Fais gaffe de pas faire comme moi !
-Oui, j'ai vu, je ne suis pas b... AHHH !
-Ah bah voilà, elle a fait pareil...
-J'ai glissé.
-Bon, nous on va tarder à s'arrêter manger.
-Oui, je pense qu'on va faire pareil, on va descendre un peu, y a un espèce de lac en bas, on va aller se poser là-bas avec Célestin.
-QUOI ? IL Y A UN LAC ? OH MAIS VOUS AVEZ UNE TROP BONNE IDEE, ON VA ALLER MANGER AVEC VOUS ALORS
-
-Oui mais Léo, regarde, le lac là... Il a pas l'air un peu trop au soleil ? On devrait plutôt trouver une zone d'ombre non ?
-Mouais... Mais ça a l'air bien au lac là...
Il ne reconnaît pas la perche que je viens de lui tendre pour me séparer de ces deux vieilles. J'avais juste envie d'être avec Léo seulement pour évoquer ma blessure à la cheville, que j'ai besoin de prendre une pause au plus vite parce qu'il y a un truc qui cloche là.
-Moi je crois que je vais manger quelque part à l'ombre, je vais pas vous suivre au lac, déjà il est loin du chemin, j'ai pas envie de me retaper tout la montée ensuite...
-Bon, nous je pense qu'on va aller au lac quand même.
-Nous je pense qu'on va continuer un peu histoire de trouver un autre coin sympa. Bon courage pour la suite alors !
-Voilà, bon courage pour la suite, on va continuer un peu.
Enfin débarrassé de ces deux sangsues, je préviens Léo qu'il faut qu'on se pose très vite, donc on s'arrêtera dans un coin enherbé pour manger une saleté de taboulet sans sauce et sans assaisonnement.
Je lui fais part de ma douleur mais il ne voit pas trop de quoi il peut s'agir. Dans tous les cas, il y a quelque chose qui cloche. Je ressens comme une douleur aigue, surtout au moment de lever mon pied droit. C'est juste au dessus de la cheville côté externe, au niveau d'un petit tendon.
Hélas, la pause ne change rien. Toujours aussi mal.
Et le pire dans tout ça ? C'est qu'il faut continuer de descendre ce genre de pente :
Pour la cheville, c'est horrible.
Plus les heures passent, et plus je vois Léo prendre de la distance. J'arrivais à le coller tous les jours depuis le début du Nord et aujourd'hui, à cause de ma blessure, pour la première fois, je n'arrive pas à tenir ses pas.
Je me dis vivement la fin de l'étape pour que ma cheville se repose. Avec un peu de chance, demain, ça repartira comme si de rien n'était.
Mais la descente continue encore et encore. La fin de l'étape est interminable, je crois que je ne sortirai malheureusement pas indemne de l'étape du jour, l'étape apparemment la plus difficile du GR20.
Verrais-je le refuge ce soir ?
Musique d'ambiance obligatoire https://youtu.be/W5madXjMXGc?t=479
SWEET ?
CHAPITRE 66 LA BRÊCHE DE CAPITELLU 2/2
On arrive ensuite au sommet de la nouvelle montée, formant une espèce de brèche qui nous permettra de dire au revoir aux deux lacs derrière nous :
Mais alors encore une fois, un espèce de bouchon se forme au niveau de la brèche. Et comme c'est très étroit, c'était dangereux de s'arrêter dans le chemin, vu qu'on est dans une pente en marchant de manière latérale à la pente. Et évidemment, ce qui devait arriver arriva.
Une fille s'arrête et décide de reprendre son souffle.
Donc on s'arrête tous et, de justesse, on s'agrippe chacun sur un rocher pour ne pas tomber et faire un roulé boulé dans la pente.
Léo s'énerve puisqu'elle s'éternise avec sa mini pause de merde.
-Bon euh... Du coup qu'est ce que vous faîtes là ?
-Ahh euhh pardon oui haha
Les deux vieilles derrière nous remercient Léo.
-Heureusement que vous êtes intervenu, parce que sinon on y restait la journée.
-J'avoue, je sais pas ce qu'elle faisait là franchement...
-Y a des gens je sais pas... Ils réfléchissent pas. Faut parfois les recadrer parce que sinon ils restent niais.
Dis donc elles ont pas l'air aimable les deux vieilles bic là...
Mais bref on peut ENFIN sortir de la brèche. Tout le monde fait sa pause, y compris le groupe. On en profite pour discuter vite fait avec le groupe avant de repartir, parce que ras le bol des bouchons là, on veut de la place.
-ça va Claire ?
-J'ai eu une crise de panique dans le névé, j'ai du mal à m'en remettre.
-T'inquiète pas Claire, au bout d'un moment ça va passer.
-Oui il faut bien sinon on va rester bloqué là...
-ça me fait penser à une histoire qu'il y a eu y a quelques années là... Une fille était restée bloquée là, tétanisé par la peur de tomber, c'est vrai que les passages sont assez vertigineux sur cette étape.
-Ah oui mais quand tu es tétanisé, y a rien à faire, tu peux plus avancer, les jambes ne répondent plus. Y a rien de pire que ça.
-Du coup la fille est peut-être encore là ? Vous croyez qu'on peut retrouver ses os ?
-Ayaaa
-Bon allez on vous laisse et attention dans la descente tous, parce que... les névés sont beaucoup plus long à ce que je vois, et trèèèèès raide, vraiment soyez vigilant...
-
- Merci, soyez prudent aussi les gars !
-ATTENDEZ !!! ATTENDEZ-NOUS S'IL VOUS PLAÎT !
-
- On a un peu peur pour tout vous avouer... Vous pouvez nous montrer comment on fait pour descendre ces névés très raides ?
Sauf que là, y a sérieuse douleur qui apparaît au niveau de ma cheville. Vous vous souvenez quand je vous ai dit de bien retenir le moment où je me suis éraflé dans l'étape vers l'Onda ? Bah nous y sommes, le choc que j'ai subi a réveillé une douleur deux jours plus tard, c'est-à-dire MAINTENANT.
Et ma cheville me fait atrocement souffrir. Je boîte.
SWEET ?
CHAPITRE 66 LA BRÊCHE DE CAPITELLU 1/2
Au moment de quitter les chiens fatigués qui partaient dans l'autre sens que nous, voici ce que nous voyons devant nous :
Après une bonne montée et une descente raide comme pas possible, voilà ce que nous allons devoir remonter de nouveau !
Mais tout va bien avec Léo donc heureusement on continue sans s'inquiéter. Par contre, c'est sûr que si j'avais continué l'an dernier dans la partie Nord, avec mon mal de dos, jamais j'aurais pu faire tout ce que nous avons fait depuis le début du Nord. Donc j'ai bien progressé, ça c'est certain.
Pendant notre nouvelle ascension, des espèces de piaf commencent à hurler au dessus de nous.
Léo, par expérience, sait ce qu'il faut faire...
-Ils ont l'habitude de voir des humains, tout ce qu'ils veulent, c'est les fruits secs que nous transportons dans le sac. Regarde.
-Tiens petit oiseau...
-
Oui, j'ai décidé de vous montrer pas mal de nos photos maintenant.
En continuant la montée, on sent que le terrain devient dangereux, il fait chaud en plus et je comprends pourquoi c'est l'étape la plus difficile d'après Léo.
On repasse encore quelques névés dont voici la photo
Aucune zone d'ombre, la route est encore longue, on a pas encore fait la moitié, voici dans quoi nous sommes embarqués : un beau terrain spécialement fait pour défoncer les chaussures
Et c'est ainsi que nous arrivons ensuite à la célèbre brèche de Capitellu, à 2200 m d'altitude. C'est le point où l'on rencontre le plus de monde sur l'étape puisque ça BOUCHONNE.
Pourquoi ? Parce qu'il y a ce qu'on appelle un passage technique assez... délicat.
En effet, il y a un mur d'escalade à franchir en s'agripant à une chaine, tout le long, je dirai à peu près un mur vertical de 15 m à monter. Donc pour les vertigineux, on va dire que c'est un moment assez douloureux à passer.
Pour Léo et moi, on a pas peur, puisque le mur n'est pas difficile techniquement, juste impressionnant mais pas compliqué. Et on a pas trop le vertige donc on se fend un peu la gueule en regardant les gens paniquer un peu...
Mais alors par contre c'est vraiment chiant parce que tu perds du temps à attendre ceux qui passent. Ils prennent deux heures à monter ou a descendre suivant le sens que tu vas et ça créé un énorme embouteillage.
En arrivant au pied du mur, on est derrière le groupe d'Olivier qui a commencé l'ascension du mur.
Olivier est installé en mode beau gosse au milieu du mur, une chaîne à la main, l'autre main sur la hanche, il laisse son corps suspendre dans le vide, la cuisse en appui sur le rocher.
Choix stratégique pour faire monter le groupe, il peut parler à ceux d'en haut et ceux encore en bas. Il donne les consignes pour prendre les prises, il guide le groupe quoi.
-Allez c'est à nous Célestin, tu me filmes ?
Il aura fallu une minute pour qu'il monte le mur. C'est tout simplement goatesque.
-A ton TOUR Célestin !!!
-Alors là petite pression parce que y a tout le groupe d'en haut qui te regarde, ceux qui vont regarder la vidéo filmé par Léo aussi, et ceux d'en bas aussi qui te regardent, tu es seul à monter le mur, donc tu es le centre de la vision de tous, le point de fixation
Je monte assez vite mais je remarque que la chaîne installée est mal conçue... C'est bizarre, les points d'ancrage sont mal fait, y a trop de mou dans la chaîne, ce qui fait que quand tu t'agrippes à cette chaîne, bah tu tires trop de mou et si tu remets pas vite tes mains vers le haut... C'est la chute fatale vers le bas.
Petite frayeur quand je me suis rendu compte qu'en tenant la chaîne, j'étais entrain de repartir en arrière à cause du mou... Heureusement que j'ai eu le réflexe de remettre mes mains le plus haut possible.
Arrivé en haut, j'entends les commentaires de Léo derrière la caméra :
-Oh la la Célestin est en grande forme cette année, c'est vraiment un régal ! Un petit commentaire Célestin ?
-Je vais d'abord reprendre mon souffle
-OHHH REGARDE !!!
-Quoi ?
-UN CROCUS !!!
-Un quoi ?
-Un crocus ! C'est une fleur là !
-Bonjour, qu'est ce qui se passe ?
-Bonjour Mesdames, je disais à mon ami que nous avons là un magnifique Crocus
-C'est quoi ?
-C'est une fleur et vous savez ce qu'il y a au milieu ? La couleur orangée...
-Non qu'est ce que c'est ?
-C'est du safran ! C'est avec la cueillette de ces fleurs que l'on récolte le safran.
-Waouhh on savait pas !
-Vous allez voir, y en a pleins dans le parcours aujourd'hui.
-Merci !
-Bah du coup je pense qu'on va vous suivre hein, vous avez l'air de bien connaître le terrain.
-Ah mais... Y a pas de soucis.
-Allez continuons.
Le 03 août 2023 à 05:01:48 :
On s'emmerde. Pourquoi t'essayes pas de draguer les meufs? On s'en balek ds tes délires chelous a base de feet , on veut de la romance voir du cul.
Alors you, you are