Cet habitant de Soudan, en Loire-Atlantique, était jugé, jeudi 29 septembre, à Nantes, pour apologie d’acte terroriste et provocation à la haine. Le gamer de 62 ans a écopé d’une amende avec sursis.
Convoqué devant la juridiction nantaise pour provocation à la haine ou à la violence en raison de l’origine, menace de crime, apologie publique d’un acte de terrorisme, un habitant de Soudan (Loire-Atlantique), âgé de 62 ans, a été condamné à 1 000 € d’amende avec sursis. Une peine largement inférieure aux quatre mois de prison assortis d’un sursis probatoire requis. « Je n’ai pas le sentiment que monsieur va arrêter », a déclaré le procureur Yvon Ollivier dans le cadre de ces réquisitions, stupéfait par le flot de paroles d’un « antifasciste qui a viré de bord ».
Informaticien, joueur passionné
Se qualifiant de « hardcore gamer » (joueur passionné), cet informaticien très isolé est un habitué du site jeuxvidéos.com. À l’époque des faits, entre juillet 2020 et novembre 2021, les discussions en ligne constituent ses seules interactions. Choqué selon lui par certaines prises de position sur le forum 18-25, visant notamment à légitimer les attentats commis sur le territoire, l’homme décide d’y répondre en déversant son fiel. « Je ne me cache pas derrière un VPN, c’est en toute connaissance de cause que j’ai écrit ces posts », démarre-t-il. Quid de la teneur des messages ? « Mort aux Arabes, crevez bande de sales rats », « Tarant et Breivik ont montré le chemin », « Il faut agir et viser les têtes. » « Ces propos sont abjects, ignobles, je suis dépassé par leur teneur », commente le prévenu en se demandant où il a pu « aller chercher ça ».
Sans avocat
Une défense qui s’accompagne d’un long monologue sur le parcours idéologique de cet ex-objecteur de conscience passé de l’antifascisme et l’antiracisme à la « résistance ». « Je ne cautionne pas ces propos, c’était pour générer quelque chose car je n’en pouvais plus », prolonge-t-il tout en citant Cabu et Boris Vian. Mais pour lui, ce sont les gestionnaires du forum, dont il avait jeté les noms en pâture en menaçant de publier leurs adresses, qui devraient être à sa place. « C’est un terreau fertile à ce genre de propos le 18-25, il ne faut pas punir le lampiste mais celui qui gère », ajoute-t-il. S’étant déplacé sans avocat, l’homme finit par inviter « toute personne présente dans la salle à discuter avec moi pendant la suspension d’audience, pour vérifier que je ne suis pas raciste ». Un appel resté lettre morte.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/soudan-44110/soudan-un-antifasciste-qui-a-vire-de-bord-condamne-6af6152a-40ee-11ed-9016-06bad725d739
