Le 25 janvier 2021 à 14:11:45 PouletVegan a écrit :
Le 25 janvier 2021 à 13:28:05 JediMedic5 a écrit :
Non mais TG, y a pas de "'nous", tu n'es pas infirmier.Les stages ça existe
D' après les 35 topics où tu racines ta vie sans écouter les autres tu as (au mieux) à peine commencé tes stages.
Tu n'es pas infirmier.
Le 22 janvier 2021 à 21:05:01 Jinslim a écrit :
Autrement, grosse interrogation que je vous soumets au travers d'une situation clinique.
Dans le contexte, patiente octogénaire hospitalisée pour angioplastie thérapeutique dans le cadre d'une ischémie du pied gauche. Elle a un pansement, avec des petites plaies ischémiques (non nécrotiques). Elle présente une démence non étiquetée évoluant depuis 2015. Son état cognitif est très fluctuant, accessible par moments et absolument pas sur d'autres (mais démente 100 % du temps néanmoins, le contact est juste fluctuant). Je refais ses pansements une ou deux fois, quand j'entre en contact avec le pied (pas que la plaie) elle se manifeste (mais pas tout le temps, là aussi c'est fluctuant, quand je la préviens ça se passe mieux j'ai le sentiment...). Quand je lui demande ce qu'elle ressent, elle me répond "je suis sensible", je lui demande si c'est de la douleur, elle me répond que non et me dit "ce sont des chatouilles". Très suspicieux devant ça, je lui demande plusieurs fois durant les soins s'il ne s'agit pas d'une douleur, elle répond systématiquement que non. Parfois je l'effleure à peine et elle pousse de petits cris ("oh !"). Ça m'évoque vraiment une manifestation douloureuse, mais à chaque fois que je demande, elle persiste à me dire que ça n'en est pas. Que le contact soit bon ou mauvais, même réponse. J'ai le sentiment qu'elle est moins sensible en fin de pansement, à ce moment là je peux me permettre des choses qui l'auraient fait réagir en début de soin. Les cris ne sont pas systématiques quand j'entre en contact physique avec elle (enfin, les pinces et les compressés hein...).
Elle passe au bloc pour son angio en milieu de semaine, ça se passe bien, les médecins sont satisfaits. Hier, l'opérateur passe voir sa patiente avec l'interne. Quand l'interne ressort, elle me demande de donner un antalgique qu'elle a prescrit en si besoin, je le fais, elle m'explique qu'elle se plaignait de douleur ("ça ne va pas, j'ai mal").
Chaque matin et chaque midi depuis le début de semaine, j'évalue sa douleur et elle me répond qu'elle n'est pas algique. Au repos, hors des soins, elle a vraiment un algo plus à zéro. J'ai demandé à mes collègues : personne, en dehors de cet épisode, ne lui a donné aucun antalgique pour les mêmes raisons que moi.
L'interne m'en reparle aujourd'hui et me demande de bien évaluer la douleur. Je lui explique ce qui est écrit plus haut, que je n'ai pas d'argument pour donner le doliprane mais que de principe, en prémédication du pansement, je peux le faire. Elle force en me disant qu'elle était dans un probable moment de lucidité hier quand elle est passée avec l'opérateur... Alors que hier matin, le contact était de qualité particulièrement médiocre au point qu'on a préféré décaler le pansement à aujourd'hui et qu'on avait des arguments pour dire qu'elle était particulièrement désorientée et confuse (parle de la venue de sa mère, ne sait pas qu'elle est dans un hôpital).
A côté de ça, l'interne me dit qu'il peut aussi s'agir de douleurs ponctuelles de revascularisation, et je pense plutôt que c'est ça. Mais comme je crois qu'elle a un peu été désavouée car elle était mal quand son chef est passé, forcément, elle me met un peu la pression derrière.Vous en pensez quoi ? Une personne démente peut réellement confondre stimuli douloureux et sensibilité ?
A savoir qu'il s'agit d'une infirmière elle même, et que ce matin, elle avait une petite difficulté respi et elle a su me dire ce qu'elle ressentait précisément... Je pense que si elle était douloureuse, elle saurait me le dire, mais j'admets que je suis preneur de vos avis... Surtout ceux qui font de la gériatrie.
Si vous avez besoin de précisions aucun souci.
Salut,
Je bosse en gériatrie, je vais essayer de te répondre, néanmoins garde à l'esprit que c'est difficile sans être devant la patiente.
D'après ce que tu nous dis il y a des moments où la dame est plus ou moins lucide mais néanmoins jamais au point d'avoir une réponse verbale fiable, l'utilisation de l'Algoplus est donc justifiée, à compléter éventuellement avec l'EVS, éviter EVA et EN.
Si je comprends bien elle ne se manifeste pas hors des soins mais crie-t-elle uniquement lors de la réfection des pansements ou aussi lors d'autres soins (toilette notamment)?
Une personne atteinte d'une pathologie neurodégénérative peut en effet confondre sensibilité et douleur, ou plutôt elle peut ne pas comprendre ta question et surtout ses nuances.
De plus, malheureusement, un certain nombre de personnes âgées ont appris à vivre avec des douleurs chroniques, qui les gênent mais auxquelles elles se sont habituées, pensant que c'est normal de souffrir quand on est vieux (spoiler:non ).
Le "je suis sensible" est parfois un euphémisme pour dire "j'ai mal dès que je bouge mais je fais avec".
Un paracetamol en prémédication me paraît assez light, peut-être faudrait-il suggérer au médecin d'envisager autre chose, du nefopam, un morphinique ou même du MEOPA.
D'autres l'ont dit, cela peut être des douleurs neuropathiques (et évidemment ces dernières peuvent être associées à du nociceptif ) , le fait que ça se déclenche à l'effleurage est un indice mais pas suffisant pour trancher avec certitude; tu peux essayer d'utiliser l'échelle DN4 pour aller plus loin, à défaut rechercher des sensations de brûlures à l'effleurage.
Si douleurs neuropathiques avérées il faut passer à autre chose (pregabaline par ex).
Le fait que ce soit plus facile en fin de pansement me fait penser qu'il peut y avoir au moins une part d'anxiété, comme si elle avait besoin de s'habituer à toi à chaque soin.
On peut donner un anxiolytique en premed, en complément d'antalgiques ou seul;nous utilisons généralement le midazolam.
En dehors de cela, ne pas hésiter à expliquer CHAQUE geste ("je passe ma main sous la jambe", "je défais le pansement"), ça peut faire des miracles, même avec des gens très très atteints.
Pour conclure je vois plusieurs pistes:
-douleur nociceptive aux soins non soulagée et dissimulée par l'état cognitif de la patiente.
-douleurs neuropathiques ou mixtes.
-anxiété lors du soin.
-un mélange de plusieurs voire de tous ces éléments.
Je te conseillerais:
-d'utiliser DN4 pour rechercher une douleur neuropathiques.
-de faire appel au soin relationnel de manière renforcée.
-de suggérer une premed plus forte que du paracetamol, voire essayer le MEOPA.
-De te référer à une équipe mobile douleur si tu en as une dans ton CH (tu n'as pas besoin d'une prescription médicale pour les contacter).
J'espère avoir pu t'aider
Le 22 janvier 2021 à 17:02:22 boutmak5507 a écrit :
bonjour infirmiers/ères, par curiosité, juste vous pensez quoi des internes dans votre service (s'il y en a) ?
J'ai, de manière générale, un grand respect pour ceux qui s'engagent dans les études de médecine.
Je les traite comme des collègues, débutants certes mais un interne est quelqu'un qui a déjà plusieurs années d'hosto dans les pattes, leur avis compte.
Généralement ils recherchent l'avis des infirmiers, leurs conseils même, donc le dialogue se fait plutôt facilement; je sais que je n'ai pas un 10ème de leurs connaissances théoriques et ils savent que j'ai plus de pratique.
Qui plus est, depuis quelques années ont voit débarquer des internes qui ont choisi de devenir gériatres, ce qui change un certain nombre de choses dans leur approche.
Et jamais je ne rabaisserais un interne devant son chef, si j'ai un problème soit je lui dis soit si c'est impossible (mais je n'ai jamais eu ce problème) je vais discrètement voir le senior, mais pas d'humiliation en public.
Le 22 janvier 2021 à 08:22:16 alucard55 a écrit :
Roh, ben le nettoyage de patient s'ajoute au torchage de cul et au gavage au repas voyonsJe te rejoins, expression sans doute très mal venue ...
Tapez son pseudo dans la barre de recherche et vous comprendrez.
C'est la bouffonne qui a demandé s'il était possible de devenir infirmier sans "torcher des culs", ça en dit long.
Le 19 janvier 2021 à 16:14:12 Issoudeter01 a écrit :
Le 19 janvier 2021 à 15:43:02 alucard55 a écrit :
Le 19 janvier 2021 à 15:19:38 Issoudeter01 a écrit :
On s'habitue aux odeurs et aux trucs dégueulasses ? C'est ce qui me bloque le + persoTu te feras à certaines avec le temps (ramasser le vomi ne me gêne plus des masses alors que je détestais ça il y a 10-15 ans :hap )
VDD: la détresse morale mais également le social: on vient d'avoir chez nous un déficient mental léger/modéré après "extraction d'un milieu hostile" (j'ai bien aimé la formulation) car son frère et sa femme le frappaient quand ils avaient quelques grammes, alors qu'il ne pose pas de souci particulier, est poli (beaucoup + que la plupart des malades sans déficience ...), communique bien et fait sa petite vie .
Ok si on s'y habitue ça va alors.
Pour la détresse morale ça doit être dur mais avec mon parcours je devrais pouvoir le supporter enfin je pense.
Ma mère qui est AD me conseille de faire infirmier. Je sais qu'avant ça m'intéressait pas. Mais avec l'age et la maturité que j'ai pris ça pourrait peut être me plaire.
Vous en pensez quoi vous ?
C'est un métier intéressant, utile, varié, avec x possibilités d'exercice.
Mais tu dois comprendre que c'est un engagement, tu verras des choses qui te ronger ont de l'intérieur et surtout tu suboras des conditions de travail parfois absurdes.
Sois bien sûr.
Le 05 janvier 2021 à 00:47:08 PouletVegan a écrit :
Si tes stages sont annulés tu vas te faire bouffer une fois en poste si tu sais rienPerso j'suis au Québec et on va en stage quand même
Il y a 3 semaines tu demandais si être infirmier "sans torcher des culs", aujourd'hui tu as déjà intégré le cursus et commencé les stages
T'en as pas marre ?
L'IDE de nuit intérimaire qui se permet de dire que notre toubib a tué un patient parce que sa prescription a changé x fois dans la journée, avec augmentation des doses de midazolam et de morphine.
On parle d'un patient en refus de soin, rupture de traitement, AEG, cancer multimétastasé et qui venait de faire une putain de pneumopathie d'inhalation.
Le gars était polypneique, tirait de ouf et souffrait visiblement mais nooooooon on aurait dû le laisser comme ça et le laisser s'épuiser, la morphine c'est mal, ça fait mourir.
Ah et évidemment un patient en fin de vie en pleine dyspnée on ne chiffre pas de FR, on prend juste la température
Parce que...ben parce que c'est comme ça, je suppose.
Qu'elle ne comprenne pas ou soit en désaccord c'est une chose mais ne pas être capable de voir qu'un patient souffre alors qu'il y a des signes cliniques évidents, accuser le toubib d'être un tueur alors qu'on se ramène le soir comme une fleur...
Je fatigue...les raisonnements de certains me fatiguent, et c'est dit avec assurance en plus.
Oui he said, rien à voir avec la discussion du moment, mais ça fait du bien
Le 03 janvier 2021 à 19:08:42 Zebani2 a écrit :
Infirmier en intérim, c'est bien ou pas ?
Ben ça dépend de ce que tu veux.
Pour ma part c'est non, j'ai besoin de repères, d'une équipe que je connais.
Évidemment dans les régions où il y a beaucoup de taff tu peux avoir ta liste de quelques établissements ou services, mais quand même.