Pour répondre à la question des très grosses retraites, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour mieux équilibrer la redistribution des ressources et limiter les avantages accordés aux retraités les plus
aisés, qui ont souvent capitalisé sur leur patrimoine immobilier ou financier. Voici quelques pistes de réflexion pour taxer davantage les grosses retraites ou réduire l’intervention de l’État à leur profit.
1. Plafonnement des pensions de retraite
L'une des mesures les plus simples et directes consisterait à plafonner les pensions de retraite. Cela limiterait le montant maximal que l’on peut toucher au titre des pensions de retraite, indépendamment des revenus antérieurs.
Comment ? : Fixer un plafond à partir duquel les retraites ne peuvent plus augmenter, même si les cotisations durant la vie active étaient élevées. Cela permettrait de limiter les très grosses retraites et de réorienter une partie de ces fonds vers les pensions plus modestes ou d’autres secteurs prioritaires comme la santé ou l’éducation.
2. Révision de la fiscalité des retraites élevées
Les très grosses retraites pourraient être davantage taxées. La France a déjà un système de progressivité dans la fiscalité, mais celui-ci pourrait être renforcé pour les pensions les plus élevées.
Comment ? : Actuellement, les retraites sont soumises à l'impôt sur le revenu, mais on pourrait imaginer l'introduction d'un nouveau palier pour les pensions dépassant un certain seuil, par exemple 3 000 € ou 4 000 € net par mois. Les pensions au-delà de ce seuil seraient soumises à un taux d'imposition supérieur, voire à une contribution spécifique pour les retraites de très hauts montants.
3. Réduction des avantages fiscaux pour les retraités aisés
Les retraités bénéficient de plusieurs avantages fiscaux (réduction d’impôt, exonération partielle sur les revenus de remplacement, etc.). Ces avantages pourraient être supprimés ou réduits pour les retraités ayant des pensions importantes.
Comment ? : L'une des solutions serait de réduire ces avantages au-delà d'un certain seuil de pension. Cela pourrait concerner des abattements fiscaux spécifiques, comme celui lié à l’âge (abattement de 10 % sur les pensions), ou des exonérations de la contribution sociale généralisée (CSG) pour certains retraités. L’objectif serait que les retraités les plus aisés contribuent plus proportionnellement aux revenus qu’ils perçoivent, et non moins qu'un actif.''
'''4. Contribution de solidarité pour les grosses retraites''
Il serait possible d’introduire une contribution de solidarité qui ne s’appliquerait qu’aux très hautes retraites, pour participer au financement du système de retraite ou d’autres programmes sociaux.
Comment ? : Cette contribution pourrait être progressive et s’appliquer à partir d’un seuil de pension défini. Par exemple, une contribution de 5 % à 10 % sur les pensions supérieures à 5 000 € par mois, ou même des taux plus élevés pour les pensions dépassant 10 000 € mensuels. L'idée serait de prélever ces sommes pour améliorer l’équité du système sans nécessairement impacter les retraites plus modestes.''
5. Suppression des régimes spéciaux pour les très hauts revenus
Les régimes spéciaux, comme ceux de certaines entreprises publiques ou des professions libérales, peuvent offrir des retraites plus avantageuses que le régime général.
Comment ? : Harmoniser les régimes de retraite et supprimer les avantages spécifiques pour les très hauts revenus de ces régimes spéciaux. Cela pourrait inclure des plafonds pour les retraites perçues, ou la mise en place d’un régime unique pour éviter que certains bénéficiaires ne reçoivent des retraites très élevées injustifiées par rapport aux autres.
6. Indexation différenciée des pensions
Une autre solution serait de désindexer ou de limiter l'indexation des pensions les plus élevées en fonction de l’inflation ou du coût de la vie.
Comment ? : Actuellement, les retraites sont revalorisées chaque année en fonction de l’inflation. On pourrait décider que les très grosses retraites ne soient plus réévaluées au même rythme, ou même pas du tout au-delà d'un certain seuil. Cela permettrait de limiter leur progression dans le temps tout en continuant à protéger le pouvoir d’achat des retraités aux revenus modestes.
Conclusion
Ces solutions visent à mieux équilibrer le financement et la distribution des retraites en prenant en compte les disparités entre les bénéficiaires. Elles s'appuient sur des principes de justice fiscale et de solidarité, en permettant aux retraités les plus aisés de contribuer davantage sans compromettre les pensions des plus modestes. L'enjeu est d'assurer la pérennité du système de retraite tout en limitant les abus liés aux très grosses retraites qui apparaissent comme disproportionnées, surtout lorsque les bénéficiaires ont déjà accumulé un patrimoine important durant leur vie active.
