Le 21 février 2022 à 10:10:12 CharIesV a écrit :
L'op qui découvre cent ans après le théorème d'incomplétude de Gödel, qui démontre que les maths sont... indémontrables. Et pour le réfuter on lui cite une étude parue vingt ans plus tôt, celle de Russell, ce sophiste adepte de théières et d'arguments fumeux, véritable fanatique de la science. Pour rappel, personne n'a même osé réfuter le théorème d'incomplétude...
Les maths sont un outil pour appréhender le réel, mais un outil très grossier car extrêmement rigide et entièrement abstrait. A la vérité, les maths ont un effet bien plus normatif que descriptif : par leur cadre très étroit, ils imposent une tournure d'esprit plus qu'ils ne décrivent le réel de façon neutre. D'ailleurs l'idée même de prétendre décrire le réel de façon neutre, l'idée même de neutralité, est une idée orientée. L'idée qu'on puisse décrire le monde hors le monde, sans s'y immerger. Les maths créent un monde parallèle dans lequel ils nient tout ce qui les dépasse.
Tout ce qui n'est pas réductible à des formules et des équations et tout ce qui n'est pas chiffrable est considéré comme non-existant (de la même façon que le PIB ne mesure pas le travail domestique des femmes - car pas mesurable - et fait comme s'il n'existait pas, alors qu'il existe, ce qui a eu pour effet [donc normatif] de justifier la mise sous salariat des femmes 'improductives'), ce qui sacrifie une grande part de la réalité. Dans un sens, ça marche : on envoie des fusées en calculant des trajectoires bien précises, on construit des gratte-ciels immenses etc. etc., les maths ont bien un effet sur le monde et permettent de matérialiser des concepts qui ont une effectivité mondaine, mais pour autant, ils participent surtout à appauvrir l'expérience du monde en réduisant le monde (car la science en général et les mathématiques en particulier sont des systèmes réductionnistes, qui expliquent TOUT à travers des théories générales toujours matérialistes - qui nient toute dimension spirituelle et qui prétendent toujours tout expliquer) en produisant des gens toujours plus déterminés et arrogants. La mathématique rend le monde beaucoup plus prévisible (donc ennuyeux) en le vidant de son hasard, de son indécidabilité, de son mystère : par là, elle ne le décrit pas mieux le monde qu'un système religieux concurrent, elle le simplifie en le faisant rentrer dans sa sphère. La mathématique a produit une société de salariés métro-boulot-dodo, une architecture terne, monotone et sans aucun génie (parce que justement, elle ne tient pas à s'attarder sur les détails, le désintérêt, la gratuité, le beau - des choses qui ou ne sont pas mesurables ou ne sont pas efficaces -, elle est incapable de produire des choses belles : elle ne vise que des choses fonctionnelles, "qui marchent"), des gens prévisibles (donc très facilement influençables par la propagande de masse), des gens plus crédules et plus couillons que jamais (puisque l'essentiel des hommes sont obligés d'accepter sans sourciller des démonstrations mathématiques que seule une toute petite élite peut comprendre, ce qui fait de cette élite le nouveau clergé - et qui prouve donc que même les mathématiques créent un ordre religieux et ne permettent pas d'établir une société a-religieuse : il y aura toujours la minorité de 'ceux qui savent' qui dicteront à ceux qui ne savent pas quoi faire et comment vivre0
probablement la plus grosse branlette intellectuelle que j'ai lu en diagonale de ma vie
