Le 31, c'est normalement le jour que j'attends le plus. J'adore Halloween et j'avais hâte de le fêter.
Ma mère, qui avait toujours trouvé ça débile avait accepté de le faire. Elle avait même commencé à acheter des décorations et semblait heureuse de s'investir dans un nouveau truc.
Ce genre de pensées tristes, j'essaie de le chasser le plus possible. J'essaie de me battre. Mais parfois, je n'ai juste plus de jus. Si ce n'est mes larmes.
J'ai 24 ans depuis le mois d'août.
Ma mère est décédée vendredi dernier.
J'ai toujours grandi dans le cocon familial en étant protégé et couvé. Maintenant, je me retrouve plongé dans un monde de requins.
Je pourrais crécher dans la même baraque où j'ai grandi mais je n'arrive plus à y rester sans penser à ma mère, à mon ex, au fait que je vais sans doute procastiner et continuer à être une loque.
Je suis tellement angoissé et instable que j'ai envie de pleurer quand la redpill s'impose à moi. Je dois aller bosser, car je ne veux pas être un parasite pour ma famille, mais bosser est la dernière chose dont j'ai envie. Non pas que j'ai la flemme, mais j'ai juste l'impression de ne pas être à ma place.
Cette même instabilité qui m'a empêché de m'épanouir, d'avoir ne serait-ce que le BAC.
Il a fallu que mon ex me détruise pour que j'aille un déclic en 2016 et que je passe mon permis. Depuis, j'ai essayé de retourner dans une espèce de lycée mais je suis parti au bout de deux semaines. Je vous laisse devenir pourquoi.
J'ai même abandonné le service civique au bout d'un jour.
Je sais que ma famille et mes amis sont là, mais la réalité me paraît tellement abjecte, froide et aseptisée que je n'estime pas avoir la force de continuer.
Enfin, ça c'est mon état actuel. Dans une heure, je me dirais que tout va bien aller.